31.1.07

Revers du droit

Ce film là m'a rendu mal à l'aise. Un état qui me rend incapable de savoir si j'ai aimé ou pas le film.
Paul qui vient de perdre son père (il s'est suicidé sans laisser d'explications) débarque sans prévenir chez son oncle pour passer un peu de temps loin de chez sa mère devenue dépressive. Très mal reçu par sa tante et son cousin, Paul va pourtant s'imposer. Il découvre alors une étrange famille. Anna, sa tante, est une femme autoritaire à la limite de la dictature envers son fils qui n'aime que son chien. Robert, le cousin, prépare une audition de piano pour entrer dans un grand conservatoire de musique allemand; il est lunatique et dur avec Paul et il est surtout alcoolique. Stefan, l'oncle, est quant à lui un père absent.
Paul va être troublé par le charme brut de la tante et en tomber amoureux.
Le film est étrange. Linéaire et sans éclats dans le récit, il pourrait passer pour une chronique familiale comme tant d'autres. Pourtant, il est plus que ça. L'athmosphère et l'ambiance de ce film sont oppressantes voir même violente. Les dialogues lancés sur le ton d'une conversation sont des lames affutées qui transpersent les personnages. Robert est surtout la cible de ces coups là. Tout le long du film, on sent que quelque chose va arriver. Quelque chose de pas sain, quelque chose qui pourrait être horrible. Tout concourt à cet état là. La musique (une sonate de Berg) un brin pesante et d'autant plus massacrée par les répétitions de Robert; la chaleur et la moiteur de l'été; l'image elle même tournée en caméra numérique, tout concourt à faire un film à la limite de l'asphyxie. L'image, très belle et granuleuse parfois, donne aussi une dimenssion quasi documentaire qui rend les personnages du film insoutenablement vrais, presque des personnes que l'on pourrait connaitre.
Un film qui a aussi une portée initiatique pour Paul : l'apprentissage (il veut rénover une piscine par ses propres moyens), l'éducation sentimentale et sexuelle (l'histoire avec sa tante), la découverte de la vie d'adulte, en somme, qui lui fera perdre à tout jamais l'innocence de l'enfance. Une vie où la cruauté ordinaire et gratuite fait de soit un adulte ordinaire.
Un film éprouvant donc qui n'est pas sans me rappeler Swimming Pool de François Ozon dans les rapports malsains des personnages mais aussi (et c'est Rafaele qui me l'a fait remarquer) l'ambiance feutrée, presque indolente, de la Tourneuse de Pages de Denis Dercourt, sorti en août 2006. Assurément un film dérangeant qui ne laisse pas indifférent.
PingPong - Matthias Luthardt

La magie du changement

Trois semaines que je quitte le travail non stressé et calme et surtout presque heureux. Fatigué tout de même (faut pas déconner, je continue à bosser comme un taré), mais détaché de ce qui s'est passé.
Pour la première fois depuis bien longtemps, je quitte le travail dès que j'ai appuyé mon badge sur la pointeuse. Le reste de la journée, elle est à moi et à moi seul. Pas de pensées vers ce que je n'ai pas eu le temps de faire au travail, plus de pensée vers mes collègues quand je ne travaille plus. Non ! Rien. La journée terminée, seul moi compte pour moi.
Ce n'est pas que je me fous de mon nouveau travail. Ce n'est pas que ma nouvelle equipe soit moins bonne que celle d'avant. C'est simplement qu'en changeant ce poste, je me suis interdit de m'investir personnellement autant que j'ai pu le faire avant. Seul compte que je fasse bien mon travail; que je m'entendes bien avec mes collègues. Mais rien de plus. Plus de superfétatoire qui allourdissait ma conscience professionnelle et personnelle.
Qu'il est bon de sortir de sa journée de travail et de se demander "et maintenant qu'est ce que je vais faire? Je me promène? Je me fais une toile? Je me repose? J'attends sagement le Sage Chéri?" Rien de plombant. Depuis trois semaines, Dame Hiatale ne se rappelle plus trop à mon mauvais souvenir (sauf après un excès épicés ou alcoolisé). Le marteau piqueur qui s'était installé dans ma tête a décidé d'aller besogner ailleurs. Pour la première fois depuis au moins deux ans, je retrouve le sourire pour aller au travail. Incroyable. Pourquoi ai-je tant attendu si longtemps?

Frustration

Dans la chaleur moite d'un été caniculaire, une banlieue bourgeoise glose sur le bien pensant, sur ce qui est bon et ne l'est pas pour élever une famille. Bref, ces femmes qui passent leurs après midi dans le mini square d'enfants à surveiller leurs progénitures, s'ennuient mais ne veulent pas l'admettre, cela n'étant pas bien séant de le dire.
Sarah est l'une d'elle. Mariée à un homme qu'elle ne voit jamais, tellement acaparé par son travail, et mère d'une petite fille un peu sauvage. Elle vit dans une belle maison où elle ne se sent pas chez elle. Elle a arrêté de travailler le jour de son mariage. Ses seules distractions sont ces moments passés dans le parc d'enfants et des randonnées urbaines qu'elle fait avec une voisine. Elle s'ennuie de cette vie là.
Arrive un beau matin, un charmant père de famille, surnommé le "Roi du Bal" et qui fait saliver (et bien plus ailleurs) les ménagères bien rangées. Brad est homme au foyer qui essaie de préparer son examens pour être avocat. Il est marié à une documentariste très occupée et est père d'un petit bonhomme bavard.
Sarah et Brad se rencontrent, se découvrent et s'éprouvent. L'amour adultère est pour eux une bouée de sauvetage inestimable et salvatrice. La decouverte des corps et de sentiments nouveaux; la decouverte qu'il peut y avoir autre chose ailleurs en dehors de la cellule familiale; la découverte qu'ils se sont peut être fourvoyés en acceptant leur vie.
Ce film parle de frustration. La frustration amoureuse. La frustration professionnelle. La frustration d'une jeunesse passée et inexploitée. La frustration du regret. L'impression étrange que cette banlieue et les rapports des habitants entre eux ne sont que des rapports de frustrations assumées. Et lorsque l'un d'entre eux sort de cette frustration obligatoire, lorsque l'un d'entre eux décide de vivre autrement et d'être outrageusement heureux, il est mis au pilori par le reste de la communauté. Il est innaceptable pour eux qu'un seul d'entre eux puisse vivre librement heureux alors qu'eux ne le sont pas vraiment. Cette pression de ce bien pensant à l'américaine est tellement forte que malgré tout la fougue de leur amour naissant, Sarah et Brad ne savent pas s'ils sont en droit de s'aimer en cachette ou au grand jour. Mais l'honneur moralisateur de la vie de la bonne famille à l'américaine est sauf. Les deux déviants vont sagement rentrer dans le cocons de leur vie pré-formatée. Il n'est pas convenable de vivre heureux semble dire ce film. Il ne convient de vivre que dans le cocon protécteur d'une famille quitte à devenir un être frustré et inquisiteur du bonheur de l'autre.
Kate Wislet est fabuleuse, comme toujours, éprise de liberté mais retenue par la bien séance, elle va s'ouvrir comme une fleur sous les mains chaleureuses de son amant. Sorte de Madame Bovary nord américaine, elle clame son droit au bonheur; mais comme toute femme éprise de liberté dans un monde rigide et moralisateur, elle paiera cher cette escapade. Patrick Wilson est quant à lui magnifique. Il est une sorte de grand adolescent qui serait devenu adulte et responsable trop vite et contre sa volonté. Un peu gauche; sous l'emprise totale de sa femme qui porte la culotte; il ne sait pas ce qu'il veut, ce qu'il doit penser, ce qu'il doit faire. Un enfant dans un corps d'homme (et quel corps).
Little Children - Todd Field

Tshirt Surprise

Un petit paquet à mon attention, sur la table. Paquet surprise apporté par le facteur. Ca me donne le sourire comme à un gamin ce genre de petite chose et ça me rend un peu nerveux, exalté. Qui? Quoi? Pourquoi? D'ou? Quand? Bref toutes les questions y passent avant de me jeter sur le paquet et le transformer en charpie.
A l'intérieur une forme molle et maronnasse en tissus. Ma curioisité est à son comble. Un papier pas très propre est glissé dans les plis de cet objet mystère. Une lettre. Un peti mot pour me féliciter d'avoir gagné ce " fabuleux tshirt Cashback " suite à ma participation au grand jeu Concours Cashback d'Allociné.
J'aurais préféré le voyage à New York mais bon, soyons bon joueur et acceptons cet objet publicitaire qui m'a fait super plaisir malgré tout. Ce n'est pas grand chose mais c'est un bon début pour quelqu'un qui ne gagne presque jamais.

30.1.07

Ma soeur

Elle a maintenant le ventre rond. Le ventre rond comme un ballon. Le ballon, futur jouet d'un petit garçon.
Elle a tout préparé pour accuillir Bébé. La chambre est sous la bonne garde des petits chiens bleus accrochés sur les murs jaunes; Bébé pourra dormir en paix et en toute sécurité. L'armoire regorge déjà de beaux vêtements : pyjamas, petits bodys bleus, tenues coordonnées avec chapeau de soleil en prévision des petites promenades en poussette de cet été, tous ces vêtements attendent sagement l'arrivée du Petit Baigneur, futur seigneur de cet espace consacré.
Elle a acheté de petites baskets grises. Toutes petites, toutes légères. Voir ces petites chaussures a rendu, tout à coup, la prévision de ce petit bout de chou tout à fait réelle. Dans quelques jours, je verrais bientôt plus que ce petit profil en noir et blanc sur du mauvais papier d'un tirage échographique. Dans quelques jours, ces traits discrets et flous seront bel et bien un bébé qui se blottira dans les bras protecteurs de ma petite soeur. Dans quelques jours, il sera là, membre à part entière de notre famille. La vision de ces petites chaussures a reveillé cette fibre parentale qui est en moi. Cette fibre qui me secouent le coeur encore si fort, alors que je me suis persuadé que je ne serais jamais père. Je serais encore une fois tonton mais pas papa. Je verrais l'évolution de cet enfant là, comme pour tous les autres, par épisode, au rythme de nos visites espacées. Un jour, il ne sera qu'une petite crevette toute rose et encore frippée. Puis, la fois suivante, il sera déjà un bébé gaillard et souriant aux ombres de couleurs qui passeront devant lui. Et puis, il sera grand, il aura dix ans, presque un adolescent. Il aura grandi a mes yeux comme un enfant d'une série télévisé.
Ma soeur est heureuse. Ca se voit. Ma soeur est un peu flippée aussi. Ca se voit aussi. Quel chambardement dans sa vie.
Mais ma petite soeur va être maman. Et c'est le plus important.

29.1.07

Les ambitieux mais pas trop

Mais quand les scénaristes feront des fins à leurs films qui nous surprennent? Y en a marre de ces films qui finissent bien quitte à devenir complètement artificiel.
Prenons le cas des Ambitieux, film gentiment satyrique sur le monde de l'édition et de la télévision. Karine Viard joue délicieusement le rôle d'une chef d'édition pourrie, manipulatrice et complètement égoïste. Son personnage est totalement antipathique. Tête à claques de première. On suit ici le parcours d'un jeune auteur provincial qui essaie de faire éditer ses écrits. Parcours difficile surtout lorsque son manuscrit tombe dans les mains de Karine Viard. Elle ne le lit pas; envoie sa secrétaire au rendez-vous qu'elle a fixé et débite des lieux communs au kilomètre sur l'art de d'écrire.
Son premier roman est rejeté, sans appel. Mais ce jeune homme, naïf et maléable va essayer de mettre en pratique les conseils donnés par l'éditrice. Par un hasard quelque peu malhonnête, il va tenter d'écrire un roman biographique sur la vie révolutionnaire du père de Karine Viard. Ce sujet est pour lui une aubaine de prouver qu'il peut écrire autre chose que sur sa petite vie et représente pour lui un acte d'amour envers cette femme dont il tombe éperdument amoureux (en quittant tout ce qui faisait sa vie). Lorsqu'il lui offre le manuscrit en gage de ses sentiments, il ne s'attendait pas à cette colère de sa part. Mais contrainte de publier ce roman, elle va se venger cruellement en sapant la crédibilité du jeune écrivain devant le plus grand nombre avec l'aide d'un critique télévisuel qui est aussi son amant.
Arrivé à ce stade de l'histoire, on voit bien que cette histoire d'amour est morte née. D'autant plus que cela va virer au cauchemard pour l'éditrice. L'ami du jeune écrivain essayant de lui faire la peur de sa vie en la suivant jusque dans son appartement. Une bonne idée scénaristque : la méchante va payer pour ses horreurs. Que nénni. Un revirement de bons sentiment fera virer cette histoire vers l'eau de rose dégoulinante. Dommage. Le film aurait gagner en force et en crédibilité avec une fin qui sortait des sentiers mille fois rabattus du happy end. Ce fichu happy end qui affadissent nombre de films soit disant pour un réunir le plus grand nombre de spectateurs dans une morale consensuelle.
Dommage pour ce film en particulier. La critique vacharde tenait la route. les acteurs sont excellents. Oui mais voila, cette fin là affadit le propos et la portée du film.
Les Ambitieux - Catherine Corsini

28.1.07

Plic Ploc

Etang de la Herse - Bellême (Orne) - 27/01/2007

Délit de faciès

Samedi matin, dans le train nous menant de Paris à mon Perche natal, réflexion du Sage E. en regardant un jeune homme assis en face de lui :
" Lui là, en face, il va descendre à Chartres. J'en suis sûr. Il a une tête de bon pélerin béat. Il a une tête qui respire la bonté. Moi, cette tête là, ce n'est qu'en fumant du hasch que je pourrais l'avoir ".
Il n'a pas eu tort. Ce jeune homme est bien descendu à Chartres.

Les jolies choses

Voila un film qui fait du bien. Un film beau. Dans la forme et dans le fond. Un film qui parle joliement de la beauté des choses les plus simples de la vie courante.
Alors, oui ! On va dire que ce film a de tres grosses longueurs. Que ce film rabache des lieux communs. Oui c'est vrai. Mais c'est un film qui parle du temps infini qui s'étire et s'etend comme un serpent. C'est un film qui prend son temps. Oui mais c'est vrai mais ce film le traite tellement bien.
La forme très clipesque est d'une grande beauté visuelle notemment dans les scènes où le temps s'arrête.
La musique accompagne au mieux les images; savant mélange de pop très british et de grands classiques.
Les acteurs sont convainquants. Sean Biggerstaff (déjà remarqué dans le rôle d'Olivier Dubois de Harry Potter) est charmant. Il incarne un jeune homme d'une grande sensibilité et de nostalgie. En le voyant dans son mal-être post rupture, on a une seule envie, celle de le prendre dans ses bras pour le consoler et lui rendre son beau sourire.
J'ai aimé la fraicheur, la sensibilité, la simplicité et la tranquilité de ce ce film. Un très bon moment de cinéma. Le premier vrai bon moment de cinéma de cette année 2007.
Cashback - Sean Ellis

26.1.07

A la queue leu leu

Ex voto à Artemis (détail) - British Museum - Londres - 22/01/2007

La palais des merveilles

British Museum - Londres - 22/01/2007

25.1.07

Always London

On a beau se dire que l'on commence à bien connaître Londres depuis le temps que nous y allons. On a beau fréquenter avec un plaisir toujours renouvelé les mêmes endroits : Leicester Square (et son Starbuck), Trafalgar (et ses lions assaillis de touristes et tâchés de chiures de pigeons), La National Gallery (et son Venus et Acteon du Titien), le Millénium Bridge (et sa vue imparable sur Londres), Westminster (et son Big Ben tonitruant), le British Museum (et son exceptionnel département consacré à l'Orient Ancien)...
On a beau se dire à chaque fois que Londres est une ville à part avec ses étrangetés qui pourtant pourraient devenir des familiarités. Mais non ! On continue à être surpris par cette ville. Toujours aussi surpris par ses habitants échauffés qui déambulent dans la rue en t-shirt ou en tenues de soirées légères, alors qu'il ne fait pas plus de 5° dehors. Toujours aussi étonné par l'efficacité flégmatique des Anglais qui sont capables de monter et démonter l'accueil d'une avant première de cinéma en moins de trois heures (avec tapis rouges et projecteurs hollywoodiens). Toujours aussi interloqué par les incongruités de ces habitants comme ce chanteur Bollywoodien qui tournait son clip en playback et avec de nombreux mouvements de bras exagérés, en plein milieu de Picadilly Circus, dans l'indifférence générale (et surtout de celle du réalisateur qui tapait la discute avec une demoiselle). Toujours aussi bluffé par la folie des Anglais qui construisent des toboggans interdits aux moins de 16 ans. Toujours aussi désemparé par les dizaines de kilomètres de couloirs du métro londonien. Toujours aussi choqué par la coût de la vie de cette ville. Toujours aussi délicieusement étonné par la taille de leurs plats et de leurs cocktails. Toujours aussi agréablement surpris par le style so british des Londoniens.
Londres est devenue finalement une ville familière mais encore chargée de surprises. Ce qui fait tout son charme et qui me rend fou de joie quand un week end là bas se profile à l'horizon.

24.1.07

Cool London

Vue des quais d'OXO - Londres - 22/01/2007

23.1.07

Vers l'état de modernité

Le salon de coiffure habituel, celui de Monsieur Michel donc, se met à l'heure d'internet, sans doute pour meubler les blancs du carnet de rendez-vous. Grande nouveauté pour les membres de ce salon. Et, O surprise (pour moi), il y en a qui ne connaissent vraiment rien à internet encore de nos jours.
Mini formation sur le tas.
La coiffeuse :
- Alors, tu vois ! Sur Eubé, tu peux vendre ou acheter beaucoup moins cher qu'ailleurs.
Le coiffeur :
- Ah d'accord !
La coiffeuse :
- Et puis, tu trouves tout mais vraiment tout. Les gens vendent vraiment tout...
Le coiffeur :
- Ah d'accord !
La coiffeuse :
- Tiens regarde ! Ils vendent même des seches cheveux professionnels. Regarde le prix ! Cinquante centimes...
Le coiffeur :
- Ah ouais ! D'accord !
La coiffeuse :
- Mais attention, hein ! Il faut être sérieux sur ce genre de site. Sinon, tu as des pénalités.
Le coiffeur :
- Bah oui ! D'accord !
La coiffeuse :
- Et c'est comme ça pour tout. Tout ce que tu veux. Tu cherches et tu trouves.
Le coiffeur :
- Ah d'accord.
Le coiffeur, très clairement abasourdi par les merveilles de ce site, s'en va fumer sa cigarette, la tête pleine des possibilités offertes par ce site. Pendant ce temps, la coiffeuse continue à s'extasier devant les offres spéciales coiffure du célèbre site de vente par enchères, oubliant, par la même occasion, de décrocher le téléphone. Sa cigarette terminée, le coiffeur revient se placer derrière la coiffeuse.
Le coiffeur :
- Parachute.
La coiffeuse :
- Hein?
Le coiffeur :
- Parachute.
La coiffeuse :
- Mais pourquoi tu me dis ça?
Le coiffeur :
- Ben tu me dis qu'on peut tout trouver sur ton site. Trouve moi un parachute.
La coiffeuse :
- Tu veux acheter un parachute, toi?
Le coiffeur :
- Ben non ! Mais, tu me dis que je peux tout trouver. Alors, prouve le moi. Trouve moi un parachute.
La coiffeuse :
- T'es bizarre toi ! Ah bah non ! Il n'y a pas de parachute.
Le coiffeur (fier de l'avoir piégé) :
- Aha !
Mr Michel (la larme à l'oeil) :
- Faut vraiment s'y connaître en internet, sinon, on n'est bon à rien de nos jours...

20.1.07

Bon week end

Trafalgar Square - Londres - Fevrier 2005

18.1.07

Nox horibilis

Nuit d'insomnie.
Tourner et retourner dans le lit en attendant que le sommeil vienne. Tourner et retourner dans le lit à espérer qu'il arrive vite. Tourner et retourner dans le lit à tenter désespérement de forcer le corps pour que mes foutus yeux fatigués se ferment une bonne fois pour toute.
Nuit d'insomnie.
Pourquoi faut-il que tout ce qui tracasse en sourdine remonte à la surface dans ces moments là ? Je me couche normallement sans avoir d'idées noires particulières et puis sournoisement, au fur et à mesure que le corps resiste au doux repos de la nuit, l'esprit prend ses aises et part rapidement en vrille. Ajouter des bourrasques venteuses déchainées qui secouent les vitres de l'appartement, et l'esprit se fait peur à lui même. Les sens en éveil deviennent de plus en plus sensibles et chaque bruit inhabituels deviennent autant de sources d'inquiétudes. Quel est donc ce claquement sourd que j'entends dans l'appartement? Les fenêtres vont-elles resister aux assauts du vent? Qu'ils sont horribles ces sifflements lugubres qui hantent le silence endormi de l'appartement. Qu'elle est obsédante cette respiration régulière du Sage E. qui dort paisiblement à côté de moi. Qu'elles sont longues ces minutes qui s'égrènent interminables sur le radio réveil. Une à une, moqueuse. Tourner et retourner, rien y fait. Le temps ne passe pas plus vite.
Réveil engourdi.
Puis la voix nasillarde du journal de 7h00 annonce qu'il faut se lever alors que votre esprit, fatigué de sa nuit sans répit, commence à crier grace et aimerait bien se délasser dans un doux somme réparateur. L'envie de crier un désepspéré "non mais pourquoi" parce qu'il y a de nouveau douze à quatorze heures d'activités exténuantes qui vont m'attendre avant que je ne puisse me reglisser dans ces draps chauds, avant que je puisse à nouveau fermer les yeux et prier Morphée de bien vouloir m'accorder son clément repos.

17.1.07

QUOI ENCORE !?

Lille - 19/10/2006

Intégration

Je suis arrivé là avec la barre au ventre et le visage fermé. La peur du débutant. Purement et simplement. La peur du nouveau challenge. La peur d'une nouvelle équipe établie. Arriver là dedans comme ça. La peur de devoir se faire accepter. Ce foutu complèxe d'infériorité qui me bouffe la vie pour pas grand chose finalement.
Et puis, je suis reparti, à la fin de la journée, soulagé et avec le sourire. L'accueil a été des plus chaleureux. On m'a fait clairement sentir, avec parfois une pointe d'effusion étonnante, que j'étais le bienvenu ici. La bonne surprise. Il est agréable de se sentir entouré et épaulé. Il est toujours plus facile de s'intégrer sans devoir se battre pour le faire. Un poids en moins en somme.
Il est d'ailleurs assez flagrant que depuis lundi, je ne ressens pas le stress habituel. Plus calme. Plus détendu. Sans doute est-ce la bonne décision que j'ai pris pour me sentir mieux au travail.
Mais cela reste à suivre.

16.1.07

Fontaine sèche

Objet
Cinématographique
Non
Identifié.
Ce film est étrange. D'une beauté formelle remarquable, il dégage un charme indéniable. Les décors rappellent l'imaginaire de l'héroïc fantasy; épurés avec des éclairages chaudes. Une sensation de calme et de quiétude se dégage très rapidement de ce film. Mais à la condition de ne pas s'accrocher à vouloir comprendre le film.
Parce que le film est beau mais incompréhensible. Trop alambiqué. Je n'ai pas compris quels sont les tenants et les aboutissants. Le réalisateur a compléxifié à outrance son récit. Mais pourquoi? Dans quel but tout cela? le but d'un film n'est pas de perdre en cours de route les spectateurs.
Dommage. Parce que j'ai passé un très grand à regarder une jolie chose. Je n'aurais pas perdu complètement mon temps. Mais bon, tout de même. Quel intérêt de chiader un beau film pour ne raconter du vide? Ca serait comme si on vous offrait un beau cadeau avec un beau papier mais que dedans, il n'y avait rien du tout. Ca déçoit. Forcement.
The Fountain - Darren Aronofsky

15.1.07

Sa vie est un roman

Il a un vie un peu plate faite d'habitudes et de routines et de chiffres, pas foncièrement méchant mais pas tellement sympathique; un quidam qui ne sort pas du lot d'une rame de métro. Elle est une écrivain qui a perdu l'inspiration, acariâtre, égocentrique; elle est frustrée.
Ces deux là n'ont pas de point commun. Pourtant, il va devenir un pion, un pantin, du délire créateur de la romancière.
Le scénario est intelligent et très malin. Contrôle t-on notre vie ou bien est-ce le bon vouloir d'un écrivain tout puissant? Est-ce qu'un personnage de fiction ne serait-il pas purement et simplement une personne de chair et de sang? Jusqu'à quel stade un écrivain a t-il le droit vie ou de mort sur ces personnages? Le scénario va jusqu'à la limite extrème de cette mince ligne réalité/fiction. Harold doit mourir parce que le personnage de fiction doit mourir. Choix terrible, sentence implaccable. L'auteur en a décidé ainsi. Et de façon inéluctable, irrémédiablement, Harold marche vers sa mort toute écrite. D'ailleurs sa mort aurait été une fin parfaite pour le film. Sorte de tragédie grecque moderne. Oui mais voilà, c'est aussi et avant tout un film hollywoodien. La dictature du "happy end" impose sa fin consensuelle qui ne fait, malheureusement, que rendre fade et avec un arrière goût d'inachevé énervant.
Les acteurs sont corrects. Will Farrel (première fois que je vois jouer ce comique américain) m'a fait verser une petite larme. Emma Thompson était toujours aussi parfaite. Et Dustin Hoffman cabotine toujours autant. La très bonne surprise de ce film est la comédienne Maggie Gyllenhall qui joue avec une fraîcheur et un naturel très agréable.
L'incroyable destin de Harold Crick - Marc Forster

Mater dolorosis

Pieta - Eglise St Gervais & St Protais - Paris - 13/01/2007

De la rue au Paradis

Frederick :
- Nous reverrons nous bientôt?
Garance :
- Qui sait?
Frederick :
- Mais je n'ai pas d'adresse... Paris est si grand.
Garance :
- Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment, comme nous, d'un aussi grand amour.
Les Enfants du Paradis - Marcel Carné

Les rats entre eux

Ca dépote à Boston entre la police et la pègre. Chacun essaye de placer son pion dans la place de l'autre pour mieux l'affaiblir.
Martin Scorsese s'entoure d'une équipe d'acteurs sévèrement burnés : Leonardo DiCaprio, Matt Damon, Mark Walberg, Jack Nicholson. Ce film est un concentré de testostérone. La mise en scène cogne aussi fort que les coups de poings de ses personnages. Super bien réalisé, Scorsese montre qu'il sait magner une caméra et diriger ses acteurs.
DiCaprio est parfait en flic névrosé en quête d'identité. Damon est à la mesure de son image à la fois ange et démon. Nicholson est encore une fois tout en démesure pour un rôle qu'il maîtrise à la perfection. Walberg est malheureusement sous exploité. Martin Sheen et Alec Baldwin sont vieillissants mais cela faisait bien longtemps qu'ils n'avaient pas eu de rôle aussi intéressant.
L'histoire rondement mené et relativement limpide dans le déroulement réserve pourtant une fin des plus surprenantes et des plus percutantes.
Les infiltrés - Martin Scorsese

14.1.07

Pas de deux

Samedi après midi dans la boutique MK2 Bibliothèque.
Un couple mal assorti déambule dans les rayonnages étroits du magasin.
Elle se plaint; elle grogne; elle est de mauvaise humeur. Lui essaie d'être gentil; il est bavard et sautillant; il est heureux d'être là.
Elle :
- Bon ! On se dépêche. J'en ai plein les bottes déjà et j'ai les pieds qui gonflent.
Lui :
- Oh ! Tu as vu; ils vendent la série Dallas. On pourrait acheter et regarder les épisodes qu'on n'a pas vu.
Elle :
- J'ai jamais regardé cette série. J'avais bien trop à faire à cette époque à m'occuper des gosses.
Lui :
- Ah oui ! C'est sûr.
Un peu plus loin.
Lui :
- Oh tu as vu ! Ce film, il est déjà sorti en DVD. Tu te rappelles, on avait bien aimé.
Elle :
- Non ! TU avais bien aimé. Moi je me suis fait chier.
Lui :
- Ah bon? Mais tu m'avais pas dit...
Elle (en soupirant) :
- Bon ! On y va maintenant. On ne va pas trainer ici cent sept ans...

Le Paris de Doisneau

Après Willie Ronis, c'est Robert Doisneau qui a le droit aux honneurs de l'Hotêl de Ville et aux mots très gentils (forcément) de Bertrand Delanöe.
L'exposition étant gratuite, il faut se lever tôt et/ou s'armer de patience et de vêtements chauds et imperméables avant de pouvoir entrer dans la salle. Samedi matin, à 10h30, une centaine de personnes faisait déjà le pied de grue devant la porte de l'exposition. Alors on s'est dit, pourquoi pas nous aussi? Et c'est ce qu'on a fait. Depuis le temps qu'on voulait la voir cette exposition, on pouvait bien se permettre de poireauter une demie heure.
250 photographies de Doisneau sont présentées dans cette exposition. Des photographies connues bien sûr (dont le fameux baiser de l'hôtel de ville) mais aussi d'autres que je ne connaissais pas (l'escalier, la première maitresse...) et une très grande surprise : l'immeuble que j'habite, pris en 1975, alors que la Place des Fêtes n'est qu'un vaste chantier de terre et de boue. La tour flambant neuve semble surgir d'un tronc d'arbre tronçonné et calciné.
La mise en espace et en lumière de l'ensemble est assez réussie mais il est encore une fois dommage de devoir faire la queue comme à confesse pour regarder les photo. Entrainés par le mouvement de foule, on n'a pas vraiment la possibilité de prendre son temps pour détailler le travail du photographe.
Pour me rattraper, j'ai acheté le très beau catalogue de l'exposition. J'aurais ainsi tout le loisir de regarder chacun des clichés présentés et même plus, puisqu'il y a aussi bien d'autres photographies.
Ah et puis je me suis rendu compte d'une chose aussi : je ne deviendrais pas célèbre avec mes photographies de pigeons sur les statues parisiennes. Le créneau est déjà pris... Dommage.
Paris Doisneau - Hôtel de Ville de Paris.

L'entre deux tours

Quai d'Austerlitz - Paris - 13/01/2007

12.1.07

Changement d'étage

Il était 16h15 et je suis parti. Comme d'habitude.
J'ai rangé mes affaires comme d'habitude. Comme d'habitude, j'ai bien rangé mon bureau et replacé mon siège bleu dessous. Comme d'habitude? Non pas tout à fait. Il s'agissait de la dernière fois que je faisais ces gestes quotidiens, ici, au troisème étage.
Après cinq années devenues de plus en plus longues au fur et à mesure, je quitte ce plateau, cette équipe, cette ambiance. Je quitte avec plaisir l'ambiance et le plateau mais avec une pointe de tristesse l'équipe. Toujours plus difficile de quitter les personnes que le travail.
Mais je suis parti. Tout le monde était en ligne. Pas d'effusions particulières, sauf le paquet de fraises Tagada et un bisous sur une joue. Comme si de rien n'était... Comme d'habitude.
En fait, je ne sais pas ce que j'attendais. J'ai quitté le bureau sonné de me dire que c'est la dernière fois. Mais finalement, dernière fois de quoi? De rien du tout. Je ne fais que changer d'étage. Le travail sera le même. Je continuerais à voir ceux qui comptaient. Je m'habituerais à une autre équipe. Ce n'est pas un adieu. Ce n'est qu'un au revoir. Pas plus. Pas moins.
Cette sale habitude de mettre du symbolique partout alors qu'il n' y en a pas...

A deux, c'est mieux

Alain Chabat est un putain de bon acteur. A chaque fois que je le vois, je repense aux Nuls. Et pourtant, à chaque fois, je ne le retrouve plus. Cette fois ci, il suffit d'une blague à deux balles et salace qu'il aurait pu faire lui même chez les Nuls mais il dit "elle est nulle ta blague" et on sait de suite que ce n'est plus le même Chabat.
Il a 42 ans. Il est célibataire et le vit plutôt très bien. Mais ce n'est pas comme ça que l'entend le conseil de famille, exclusivement féminin. Elles ont un objectif : marier Luis (dit Pipou) dans l'année. Pour éviter la longue série de rendez vous galant organisés par sa mère et ses soeurs, il va monter un stratagème : embaucher une fille qu'il présentera comme sa future chère et tendre mais devra l'abandonner le jour J, celui du mariage. Le plan est sans accroc dans l'absolu sauf que l'absolu est plein de surprises...
La comédie est bien ficelée. Les acteurs et trices sont très convaincants. Le duo Chabat/Gainsbourg fonctionne bien. Elle a toujours cette sensibilité à fleur de peau qu'elle dissimule sous une couche de "j'en foutisme" qui ne le fait plus à personne. Et lui a ce côté macho au grand coeur qui le rend sympathique. Bernadette Lafont est bien savoureuse.
Ce n'est pas non plus un grand film mais qui ne se la pête pas plus haut que toutes ces comédies qui sont sortis à la même période. Un bon moment pour se détendre après une longue journée.
Prête-moi ta main - Eric Lartigau

11.1.07

Constatation # 110

Un petit japonais, avalé trop vite, continue à courir dans l'estomac même le lendemain matin.

10.1.07

Qui veut gagner un ami?

Bah zut alors ! Ca ne commence pas fort cette nouvelle année cinéma. Moi je veux bien la jouer cocorico pour faire remonter la part du cinéma français mais bon là, faut pas déconner. 3 films français, pas un seul de correct. Juste bon, pour un film du dimanche soir.
Mon meilleur ami n'échappe pas à cette nulle série.
Daniel Auteuil joue un antiquaire égoïste et égocentrique qui se rend compte, suite à un pari stupide (ah le bon truc du pari comme ressort cinématographique), qu'il n'a pas d'amis. Pour gagner ce pari, il va chercher à tout prix à se faire un ami. Il a 10 jours pour le faire. Il va devoir apprendre avec un chauffeur de taxi (Dany Boon), expert dans l'art de se faire des amis.
Tous les poncifs sur l'amitié y passent : l'amitié ne s'achète pas; on reconnait un ami dans l'adversité, les amis, c'est à la vie à la mort... Leconte n'y va pas de main morte. C'est du lourd calibré ce qui, bien sûr, a pour conséquence de rendre le film lui même lourd(ingue). La réalisation, le jeux des acteurs, le message... Tout es lourd. Seule, la petite Julie Gayet (j'l'aime bien elle alors) raffraichit joliment par son jeu sobre et efficace.
La seule bonne idée du film réside dans les 10 dernières minutes avec une charge émotionnelle assez poignante. Ce réglement de compte, rabibochage, en direct sur un plateau d'émission télévisée, est une vraie bonne idée, jouée avec beaucoup de sensibilité par Boon et Auteuil.
Mais bon, ces dix minutes ne sauvent pas le film.
En sortant de ce film (et en attendant d'aller rejoindre des amies pour dîner), je me suis mis à remercier toutes les bonnes fortunes qui font que je ne suis pas comme cet odieux antiquaire incapable de tisser des relations autres que matérielles. J'ai remercié de ne pas être seul et d'avoir des amis.
Alors même si le film n'est pas bon, je te le dédie à toi, qui depuis deux ans, est présent dans ma vie. Je te le dédie parce que grâce à lui, je me suis rendu compte que l'amitié c'est bon; c'est fort et c'est ce qui compte.
Mon meilleur ami - Patrice Leconte

8.1.07

Constatation # 109

Faire le ménage de printemps en plein milieu de l'hiver, c'est comme prendre de l'avance sur les vacances d'été.

Pensée du jour

Que dire ou faire quand le petit hérisson est heureux? Rien du tout, sauf leur souhaiter que du bonheur.

Pensée (blogguesque) Alexandrine

7.1.07

Constatation # 108

Il y a des jours où tout ce que je dis se retourne contre moi. C'est assez déplaisant.

Mon Paris - La Cour Carrée du Louvre

Cour Carrée du Louvre - Paris - 21/09/2006
C'est l'endroit que je préfère à Paris. Je m'y sens bien dans cette cour. L'endroit est calme et paisible. Le cadre est grandiose et grandiloquent à souhait. Ce que j'aime dans cet endroit, c'est qu'il est apaisant. En été, les gens se posent dans la fraîcheur de la cour. Mais bien souvent, les touristes ne font que passer, pressés de rejoindre la Pyramide dans la cour à côté.
Ce lieu m'apaise. J'aime m'asseoir sur un des bancs qui entourent la cour, sous la protection rigide des statues qui animent les facades surchargées. Et je regarde. Je regarde les gens passer. Je regarde ce groupe d'habitués exerçant les figures compliquées et quasi immobiles de taï-shi; sorte de groupe de statues qui se seraient détachés de leur gangue de pierre et qui se réveilleraient lentement à la vie. J'aime entendre les accords d'un joueur de guitare, amplifiés par l'écho du lieu. J'aime écouter les notes d'un air d'opéra chanté par une jeune fille en rouge et aux pieds nus. J'aime regarder le galbe parfait d'une statue de Mercure ou encore le visage sévère d'une reine d'Egypte. J'aime regarder les jeux de la lumière solaire qui habillent de feu les facades et les fenêtres des bâtiments. J'aime regarder les reflets destructurés d'une façade dans une large fenêtre, qui transforme d'un coup, cette belle cour en puzzle de Picasso. J'aime me laisser emporter par la torpeur des bruissements des jets d'eau de la fontaine centrale; me laisser rafraîchir par ses légers embruns, un après midi d'été.
Mais ce que j'aime par dessus tout, récompense suprême, c'est de me retrouver à cet endroit, seul (ou presque) et j'aime me perdre dans son silence. Plus de bruits de circulations. Les sons sont étouffés. Le vide sonore à peine perturbé par le joyeux tintement de la fontaine. Cet instant là est rare. Je n'ai pu le vivre qu'une ou deux fois seulement depuis que je vis à Paris et jamais plus que quelques minutes. Mais ces minutes là sont purement divines

6.1.07

Cinq euros cinquante.

J'y vais? J'y vais pas? Si j'y vais, c'est pour Salvadori. Si j'y vais pas c'est pour Elmaleh. Je me suis longuement interrogé en moi même pour savoir si. Le bouche à oreille était assez mitigé. Mouais. Ce n'était pas gagné pour une décision franche et nette. Et puis, Petit Frère est arrivé dans le débat et me l'a conseillé vivement. Je ne dirais pas que ça a été l'élément qui a fait pencher la balance vers le pour, mais ce n'a pas été celle qui l'a fait pencher vers le contre.
Par deux fois, je me suis décidé. Hop, hop, hop, j'y vais... Mais des coups de téléphones inopportuns m'ont fait rater la séance. Je ne suis pas du genre à écouter les signes du destin, mais là tout de même... Il y a quelque chose avec ce film.
Et puis, ce matin, étant tous les deux d'humeur cinématographique plutôt que d'humeur Darty (autre sujet d'interrogation existencielle), nous avons pris notre courage par les cornes et nous voilà, bravant la grisaille matinale, dans la salle de cinéma. Nous verrons Hors de Prix.
Hors de prix? Non ! Pas vraiment. Cinq euros cinquante (séance du matin oblige). C'est largement suffisant pour ce film qui n'est pas sans rappeler le Quatre Etoiles de Christian Vincent, sorti au mois de mai de l'année passée. Même ambiance luxueuse et clinquante. Mêmes personnages qui n'ont pas leur place matérielle dans le milieu dans lequel ils évoluent (ou alors dans les marges de ce milieu) mais qui ont décidé d'en profiter et de bien en profiter. Sans état d'âme, comme Irène qui soupèse ses prétendants aux nombres de robes Chanel et au poids des carats des bijoux que ces hommes pourront lui fournir. Elle se donne au plus offrant. Lui, Jean est homme à tout faire dans un palace. Gentil et simple, sans aspirations autres que de bien faire son travail. Par un concours de circonstances, ces deux là vont se rencontrer; elle flairant le bon pigeon friqué, lui n'en revenant pas de la belle opportunité qui lui tombe dans les bras. Lorqu'elle se rend compte de son erreur, elle arrête fissa ses belles oeillades et l'envoie bouler derrière son bar. Mais lui est raide dingue de cette jolie fille et par amour et pour se faire exister à ses yeux, il va se ruiner pour rester encore queques jours avec cette croqueuse d'hommes, profitant de lui jusqu'à son dernier euro, avant de le jeter comme un vulgaire mouchoire en papier. Sans le sous, sans travail, Jean se retrouve dans une belle mouise jusqu'a ce qu'une riche veuve lui offre de devenir son gigolo. Il devient ainsi ce qu'Irène est.
Bien réalisé, bien écrit, Salvadori réussit un film honnête sans pour autant avoir le mordant et l'humanisme de ces prédents films. Seul Gad Elmaleh conserve un capital sympathie et humain avec ses grands yeux bleux d'amoureux éconduit. Ce n'est pas le cas du personnage d'Audrey Tautou, froid, calculateur et belle garce de première. Les acteurs sont parfaits (même Elmaleh). L'image gentillette de Tautou depuis Amélie en prend un bon coup. Le physique particulier de Gad Elmaleh est très joliement mis en valeur et on découvre, dans certaine scène, un acteur avec un charme inouï pourtant assez proche de son personnage de François Pignon, dans la Doublure.
Le film est divertissant. Il ne donne pas envi de cotoyer ce monde surréaliste des gens du monde qui balance des liasses de billets avec une impudeur exécrable. Cependant, la fin, trop téléphonée, est bien faiblarde par rapport au reste du film. J'aurais tant aimé voir Irène maltraitée. Juste comme ça, parce qu'elle le valait bien...
Hors de Prix - Pierre Salvadori

Constatation # 107

Je ne me trompe pas ! C'est bien un petit jésus que j'avais en bouche hier soir !

4.1.07

Histoire de famille

C'est un film choral. Encore un. Une palanquée de personnages qui évoluent ensemble mais tout seul en même temps, avec une histoire commune pour cimenter tout cela.
Encore une fois, le casting est en or massif : Deneuve, Miou Miou, Béart, Lanvin, Brasseur, Lemercier, entre autre. Tout ce petit monde très propre sur eux s'échine à nous intéresser à leurs histoires de coeur, du passé, d'argent.
Mais, hélas, on ne peut pas réussir à chaque coup un film comme "fauteuil d'orchestre". Hélas. Cette fois, l'alchimie ne prend pas. Chacun des acteurs fait son numéro dans son coin et est artificiellement attaché à une histoire globale. Artificiel et ridicule, parfois, comme cette arrivée théâtralisée de Deneuve, dans un coup d'orage. Pas très convaincant. Emmanuel Béart tire son épingle du jeu. Naturelle, émouvante et avec un joli brin de voix. Mickael Cohen aussi, même si son personnage aurait mérité d'être plus étoffé. Le reste de la distribution est malheureusement trop convenue. Deneuve fait du Deneuve, encore et toujours en décalage avec la belle image de sa jeunesse, avec le language fleuri. Deneuve aime à casser son image. Mouais ! C'est ne n'est plus casser à ce niveau là, c'est brader son image. Catherine, on a compris que tu ne te prenait pas au sérieux; que tu ne te prends pas la tête avec l'image d'icône que tu portes sur tes épaules... Mais si tu pouvais passer à autre chose maintenant?
Le héros de la famille - Thierry Klifa

3.1.07

Prochainement au cinéma

Le 17 janvier sortira un film anglais qui s'appelle Cashback.
Je suis tombé sur la bande annonce, il y a deux jours et j'attends la sortie avec une certaine impatience.
Pour plus de renseignements, la bande annonce est ici et le site officiel est .

De je à nous

Il y a sept ans, j'ai failli manquer ma vie.
Il y a sept ans, je n'avais plus envi de m'amuser, de voir des gens. Grand vide de tout.
Il y a sept ans, il avait fallu me forcer pour participer à ce fameux réveillon du siècle.
Il y a sept ans, sans le vouloir, j'ai pris mon destin en main, en acceptant de venir fêter ce passage au nouveau millénaire.
Il y a sept ans, je sortais de ma jeune peau déjà usée; j'abandonnais ma vieille loque humaine. Une renaissance salvatrice.
Il y a sept ans, je le rencontrais pour la première fois. Grand, gaillard, charmant et charmeur.
Il y a sept ans, j'ai bu beaucoup de champagne. Et j'ai osé, totalement désinhibé.
Il y a sept ans, j'ai osé plongé mon regard dans ses doux yeux bleus gris. Je les trouvais pétillants.
Il y a sept ans, j'ai osé lui dire qu'il me plaisait et je suis allé vomir aussitôt après, toutes les bulles qui me restaient sur l'estomac. Le pauvre.
Il y a sept ans, j'ai dansé avec lui, sur une chanson de Claude François dont j'ai complètement oublié le titre. Ce n'est pas grave. Je garde en mémoire la chaleur de ses bras.
Il y a sept ans, je l'ai embrassé...
Il y a sept ans, je n'ai pas dormi de la nuit. Feux d'artifices charnels.
Il y a sept ans, j'ai aimé m'endormir dans cette position qui est devenue une obligation pour passer une bonne nuit. Bien au chaud et en sécurité dans ses bras.
Il y a sept ans naissait la grande évolution. Je suis devenu nous.
Il y a sept ans. C'était le 1er janvier 2000. Le plus important jour de ma vie.

Le coup de torch song

Le film avait déjà été un grand coup de poing émotionnel dans ma jeune et nouvelle vie de garçon pas comme les autres ©. Je me souviens que le paquet de kleenex y était passé en entier. Je me souviens aussi des circonstances très particulières de cette vision, jeune et innocent garçon pas comme les autres © et du vieux loup au dents longues, avide de chaire fraîche avec qui j'ai vu le film. Impressions glauques pour un film qui pourtant m'a profondément marqué.
Il y a un peu plus d'un an, un peu partout dans le métro, des affichettes très jaunes annonçait Torch Song Trilogy au théâtre. Les critiques étaient bonnes et malgré notre grande envie d'aller voir cette pièce, nous étions complètement passés à côté. Nous avons même failli manquer la reprise en cette fin d'année, occupés que nous étions par nos différentes occupations et la préparation de Noël. Mais, c'était sans compter sur une invitation surprise d'une de mes nombreuses niouze letteur qui peuplent le vide inter-sidéral de mon adresse e-mail. Bien sûr, j'étais assez content de cette imprévue opportunitée. Bien sûr, les (mauvais) souvenirs liés à ce titre sont réapparus comme par enchantement. Mais la force de 7 années de bonheur m'ont permis de surmonter cela et d'y aller le coeur léger et la curiosité aiguisée.
Bon, bien sûr, le public pour se genre de thème est forcément connoté. Comme d'habitude, dans ce genre d'endroit, je me suis senti très à l'aise, avec l'impression d'être dévisagé et moqué par tout le monde (syndrôme du manque de confiance en soi caractrérisé). Pourtant, je sais que je devrais m'en foutre. J'y allais pour aller au théâtre et pas au supermarché. Mais bon, à 33 ans, je crois, que je n'arriverais pas à changer cela...
N'empêche, qu'au final, j'ai passé une très bonne soirée. Mes compères aussi, je pense. La même émotion poignante, peut être plus forte encore, du fait de voir les acteurs jouer "en vrai". Les acteurs étaient excellents, à commencer par Eric "bonheur, bonheur" Guého, tout en démesure émotionnelle. Et puis Rosine Cadoret, excellente en maman braque.
Après cette expérience "live" de Torch Song, je n'ai qu'une seule envie. Celle de revoir le film et conjurer le sort de cette première vision par les bonnes ondes de la pièce.
Torch Song Trilogy - Harvey Fierstein - Vingtième Théâtre

1.1.07

Pensée du jour

Tu auras pu nous faire les pires vacheries, tout au long de ta sale année. Mais, 2006, c'est nous qui avons eu ta peau. Tu n'es plus. Nous sommes encore là.
Pensée (vainqueur) Alexandrine

Les aléas de ma mémoire musicale # 24

Le métro à 6h30. La tristesse d'une fin de fête. Des gens endormis, avinés. Partout. Des gens qui parlent fort. Trop fort. Perte des repères quotidiens. J'aimerais être ailleurs à ce moment là. Assis sur une chaise, un clochard avachi. Il chante. D'une jolie voix de basse mais comme anesthésiée et empatée par les vapeurs du mauvais vin qu'il a ingurgité toute la nuit. Le regard ailleurs, il chante avec une mélancolie poignante qui a réussi à m'émouvoir. Il chante le refrain du "Marionnettiste" de Pierre Bachelet qui résonne étrangement dans ma tête, comme une vague à l'âme prête à tout emporter vers les rivages de la tristesse. Ne surtout pas commencer l'année ainsi. Surtout pas...
Le réveille-matin
Et tout me revient
Je l'aime je l'aime
J'ouvre la radio
Torrent de mots
J'aimerais qu'on le dise
Il l'aime il l'aime
Je mets ma chemise
Un coup de peigne
Je bois mon café
Deux sucres à peine
Et mes pensées
Sont toutes les mêmes
C'est insensé
Je l'aime je l'aime
Qu'est-ce qui m'arrive?
Je descends ma rue
Je prends l'avenue
Toujours la même
Feu rouge première
Les gens derrière
Déjà le feu vert
Avenue du Maine
Comme un automate
Je tourne à droite
Déjà les problèmes
La vie les coups
Suis-je un acrobate
Ou suis-je fou?
Mais dis-moi tout
Marionnettiste
J'ai des ficelles à mon destin
Tu me fais faire un tour de piste
Mais où je vais je n'en sais rien
Mais dis-moi toutMarionnettiste
Mon cœur de bois soudain s'arrête
Que feras-tu de tes artistes
Après la fête?
Je revois la scène
Exactement
Avant-hier
Elle est entrée
Au restaurant
Elle s'est assise
Devant moi
D'un coup j'ai compris
Que dans ma vie
J'avais dormi
Depuis trente ans
Et foudroyé
Par ce tonnerre
Je suis tombé
Dans sa lumière
C'est comme une course
Au corps à corps
Elle n'a qu'un seul mot
Encore encore
Elle n'a qu'un seul cri
L'amour d'abord
Elle n'a plus qu'un corps
Et moi aussi
Et par la fenêtre
On voit Paris
J'ai rêvé peut-être
Où j'ai dormi
Et tout d'un coup
Je vis je vis
Mais dis-moi tout
Marionnettiste
J'ai des ficelles à mon destin
Tu me fais faire un tour de piste
Mais où je vais je n'en sais rien
Mais dis-moi tout
Marionnettiste
Mon cœur de bois soudain s'arrête
Que feras-tu de tes artistes
Après la fête?
Et dans l'ascenseur
Cogne mon cœur
Je sonne et je vois
Un mot pour moi
Qui dit oublie-moi
Qui me supplie
Va-t-en ça vaut mieux
Pour tous les deux
Chacun son chemin
Même s'il est triste
Chacun son chagrin
Adieu l'artiste
Et sur le trottoir
J'm'en vais comme ça
Mains dans les poches
Je rentre chez moi
Maréchal Foch
Au bar-tabac
Je prends un café
Et ça me brûle
On n'oublie jamais
On accumule
J'aimerais arrêter
Toutes les pendules
Une voix là-haut
Me dit debout
Mais dis-moi tout
Marionnettiste
J'ai des ficelles à mon destin
Tu me fais faire un tour de piste
Mais où je vais je n'en sais rien
Mais dis-moi tout
Marionnettiste
Mon cœur de bois soudain s'arrête
Que feras-tu de tes artistes
Après la fête?
Marionnettiste - Pierre Bachelet

Ca commence bien...

Bon ben voila ! Nous y sommes.
Il est 7h30.
Nous sommes le 1er janvier 2007.
Et je suis fidèle au poste. Je serais le premier, de cette nouvelle année, à avoir mis les pieds à mon boulot.
Ca commence bien, tiens !