10.12.04

Alexandre dans le metro

Le metro parisien est une source inépuisable d'anecdotes de tout genre. Droles, tristes, cocasses, déroutantes, il y en a pour tous les goûts.

Ce matin, ligne 4, entre Châtelet et Montparnasse.
Assis sur un strapontin, j'étais plongé dans la vie d'Ishi, le dernier représentant de la tribu des Yana, tribu indienne de la Californie*. Pour une fois à cette heure çi, la rame n'était pas pleine à craquer.
Absorbé par ma lecture, transplanté dans les plaines du Sacramento aux côtés des guerriers yani, je ne vois personne autour de moi. C'est à peine si j'entends le bruit du train; c'est à peine si je vois les stations défiler. Dans ce type de situation, il n'est pas rare que je rate ma station... Je reste vigilant d'un demi-oeil.
Soudain, dans mon champs de vision, quelque chose d'indéfinissable attire mon attention. Je ne saisis pas encore quoi. Cependant, cela suffit à me faire lever la tête de mon livre. Quand soudain, le voyageur assis juste en face de moi se précipite vers moi et se met quasiment à genoux devant moi. Mon coeur a failli me lacher et me traverser la poitrine tellement j'ai eu peur; j'ai bien cru que mes bras allaient tombés du reste de mon corps; mes jambes ont flageollé; une sueur froide a coulé dans mon dos; je me suis senti blémir... La grosse peur panique... Ca y est mon heure etait arrivée...
Avec du recul, ce qui était drole c'est de voir ce gars devant moi à genoux essayant d'attraper quelque chose sous mon siège.
Je me suis dit : " chouette un admiratteur secret que ma beauté fatale a fait défaillir (ENCORE UN) ".
Je l'ai regardé interloqué. Il m'a regardé en souriant et m'a montré un journal de petites annonces qui se trouvait sous mon siège. Et aussi vite, qu'il était arrivé, il avait regagné son siège.
Les yeux ronds, je le regarde en souriant et je lui dit qu'il m'avait fait peur. Il m'a retourné un grand sourire et me dit " je suis désolé "...

Non mais des fois! Avoir une crise cardiaque à cause d'un journal...

Ce soir, ligne 12, mairie d'Issy.
16h00. Dure journée. Je suis fatigué, harrassé, par cette journée de fou. Ce n'est pas grave dans moins d'une heure, je serais en en week-end. Un long week-end. Trois jours.
J'ai envie de rentrer vite à l'appartement. Me glisser dans un bain chaud. Me délasser en écoutant de la musique douce comme le très bon dernier album de Françoise Hardy**, en savourant un petit verre de vin...
Je m'installe dans la voiture de tête. Et c'est parti pour une heure de trajet...
Sauf que la conductrice, avant de lancer sa machine, nous gratifie d'un inattendu, d'un joyeux, d'un surprenant, d'un agréable : " Mesdames, Messieurs, bonsoir. Je vous souhaite un agréable voyage ".
C'est tout bête, mais ça change complètement l'ambiance du voyage.
* Théodora Kroeber, Ishi, Presse Pocket, Coll. Terre Humaine/Poche, 1989
** Françoise Hardy, Tant de belles choses, Virgin, 2004

Aucun commentaire: