31.5.06

De la capacité...

... A me prendre pour un con.
Ca doit être ma tête. Je dois avoir celle d'une bonne tête de vainqueur, tellement on me prend pour un.
Depuis un an, on me promet monts et merveilles. Un pont en or ; une poule aux oeufs du même métal. LE poste qui me permettra une évolution fulgurante. Des promesses d'avenir mirobolant, de vie meilleure. J’exagère un peu. Mais moi, le plus crédule des niaiseux, j’y ai cru. L’appât, l’hameçon, la ligne, j’ai tout avalé.
J’aurais dû me parer à toutes les éventualités, même la pire. J’aurais dû le prévoir parce que ce n’est pas une première fois. J’aurais dû appliquer à la lettre la vérité de Saint Thomas. Ne croire que ce que je vois.
Mais j’y ai cru. Je me suis investi. Beaucoup même. Pour un résultat lamentable. Il faut savoir qu’une promesse n’est qu’un concept verbeux et venteux qui ne repose sur rien de tangible. Pauvre crétin. Le monde du travail n’est pas un monde gentil et merveilleux. Arrêter de croire aux principes inculqués par Dorothée, Casimir ou Chantal Goya. Bienvenu dans un monde impitoyable. Bien pire que celui de J.R. avec son rire méprisable et sardonique, bien pire parce que bien réel.
Le dindon de la farce. Cette sale impression qu’on m’engonce une perruque blonde et une chaussure noire. Le niais du service. Ce rôle de gentil que j’endosse depuis bien trop longtemps. C’est si fatiguant, à la longue. La gentillesse ne paye pas. Voila une vérité bien établie et bien ancrée dans la réalité.
Car ce poste miroitant, vous l’aurez bien compris, ne fut pas mien finalement. Les grandes instances ont statué. Ca ne sera point moi. Point final. Désappointement.
Passé le coup derrière la nuque ; passée l’onde de choc qui laisse sans voix et vous ferez vous jeter sur la première chaise présente, si vous n’étiez pas déjà assis. Passées la colère et la rancœur bien inutiles. Passé ce sentiment de trahison. Passé tout cela, la période d’abattement, celle où l’on baisse les bras. Incompréhension. Doute. Manque de confiance en soi et dans les autres. La suspicion quasi paranoïaque qu’on vous en veut. Ce sentiment exaspérant d’être un pantin grandiloquent se battant contre des moulins à vent et à belles paroles. Abandon par K.O. M’écraser comme une petite merde sous le rouleau compresseur d’une hiérarchie inadaptée mais toute puissante. Accepter de n’être qu’un pion sur un échiquier géant, régi par une règle du jeu aléatoire et dont je ne contrôle ni les tenants ni les aboutissants.
Ne reste que la frustration. Qu’on ravale bien vite pour ne pas sortir du moule et puis pour ne pas se montrer faible. Frustration et démotivation.
Aujourd’hui, parce que je suis méritant ; pour me re-motiver ; pour m’occuper aussi ; parce que je le vaux bien (me dit-on), on me confie une nouvelle activité, un nouveau projet ; une nouvelle tâche. Un autre pont d’or, une autre poule aux œufs blablabla. Nouvel engagement dans un projet dont je ne suis même pas sûr de recevoir des dividendes. Mais je plonge. C’est ma nature. Relever des défis. Cependant, cette fois je me suis arrimer quelques bouées de sauvetage bien dérisoires faites d’humour et d’ironie. Mais là, je vexe et on me taxe de mauvais esprit.
Ben voyons. Tellement plus facile. Tellement plus simple de me faire passer pour le mauvais garçon alors qu’on fait tout pour moi.
Si la connerie avait un nom, je suis certain que je verrais celui d’Alexandre briller en lettres d’or, sur un pont en or avec dessus une poule morte de rire qui caquette à essayer de pondre son œuf du même métal. Blablabla ! Blablabla.

29.5.06

Il l'a trouvé


Triple Diane, ô Déesse des bois,
Tu sauves du trépas la beauté qui trois fois
T'implore en ses douleurs sous le nom de Lucine :
J'ose te consacrer cet arbre qui s'incline
Sur mes rustiques toits.
En signe de réjouissance,
J'y viendrai tous les ans offrir un sanglier,
Qui, tout près de tomber sous le tranchant acier,
Du coin de l'œil médite sa défense.
Horace - A Diane - Ode XXIII - Livre III
La Diane de Versailles - Léocharès

Jour de repos

Alors que j’étais plongé dans un repos profond et salvateur (putain que je dormais bien !!), une grosse mouche bourdonnait dans mes oreilles et a fini par m'arracher des limbes cotonneuses de mon sommeil.
Sauf que ce n’était pas une grosse mouche, comme je l’avais imaginé dans mon semi inconscient rêvé, mais bien une perceuse. Juste au dessus de ma tête ! Des gars sans aucun respect pour mon repos (alors que eux ont fait grasse matinée samedi et dimanche), s’amusaient à faire des trous, des ptits trous, encore des ptits trous.
Finie la grasse matinée ensommeillée. Il était à peine 9h30.
J’ai été craché toute ma haine qui formait une boule ulcérée, là, dans ma gorge, dans le lavabo. Et alors que ce n'était pas prévu, je me suis rendu compte qu’il y avait de l’eau chaude. J’ai pu alors évacuer tout le stress qu’avait provoqué ce vrombissement matinal avec cette eau épuratrice qui, après avoir roulé sur mon corps en le débarrassant de ses aigreurs de la vie, se déversait en tourbillonnant dans le cloaque des malheurs passés.
Cela m’a un peu rabiboché avec la vie.
Un bon petit déjeuné par-dessus tout ça, avec Marilyn Horne qui me mezzé-sopranait « la mia pace, la mia calma » ou bien s’envolait avec la Pie Voleuse dans des trilles vocales époustouflantes. Le soleil griffait de longues échancrures lumineuses les toits de Paris, devenus depuis trop longtemps gris tristesse ; des hirondelles voletaient au niveau de la fenêtre.
Je me suis dit que finalement ce n’était pas plus mal que je sois déjà levé.

Dis, quand reviendras-tu?

Tout y est. Tout ce qui fait d'Almodovar un cinéaste à part se retrouve dans son dernier film.Le fond, d'abord. Les couleurs et ses décors délicieusement kitch. De ces couleurs flamboyantes qui se retrouvaient sur les papiers peints années 70 des appartements de ses personnages. Ces couleurs là qui se retrouvent maintenant sur les murs tagués des villes. La musique aussi, là encore exubérante qui ponctue ses films. Cette fois, il fait chanter son personnage principal, un fado à la tristesse exacerbée et exutoire.
Les personnages. Encore des femmes. Beaucoup de femmes. Un autre film où les hommes sont absents ou très vite éliminés. Des femmes poignantes et de poigne ; des femmes vivantes, aux épaules et aux seins larges. Toutes les femmes. Des mères, bien entendu et comme d’habitude. Que se soit des mères absentes ou trop présentes. Une enfant, à mi chemin entre l’enfance et l’âge adulte. Une prostituée opulente et au verbe fleuri mais qui a le cœur au creux de la main. La voisine, malade, à la recherche de la vérité. Des rapports entre femmes qui ne sont pas toujours simples : mère-fille, fille-mère, entre sœurs… Des femmes solides par la force des choses ou de leur histoire compliquée avec les hommes. Des femmes fortes mais aussi trop sensibles.
Les ressorts dramatiques sont identiques d’un film à l’autre. Toujours les mêmes. L’importance de l’inceste et ses ravages sur des femmes, à tout jamais, marquées par les violences psychologiques laissées par des hommes aux hormones dégénérées. Les rapports troubles et fusionnels entre la mère et sa fille. Chez Almodovar, ces relations là ne sont pas simples, toujours entre haine et amour. Toujours des secrets. Des secrets douloureux, des drames anciens ou récents et volontairement enterrés pour ne pas sombrer. Parce que ce film est résolument optimiste. Toujours une vision très dure de la télévision, de la télé-réalité voyeuse et inhumaine, cette télévision qui n’a qu’un seul but : l’audimat.
Tout cela dans le « Volver » d’Almodovar. Revenir. Le retour. Le retour du passé, des fantômes et des chimères. Toutes ces âmes en peine qui ont besoin de revenir hanter les vivants pour accomplir ce qui n’a pas pu être fait avant. Les histoires qui se répètent, comme autant de cercles vicieux qui se jouent du temps.
Le retour de deux actrices dans le giron du réalisateur. Carmen Maura qui retourne pour la première fois depuis « femme au bord de la crise de nerf » et Pénélope Cruz. Elles sont toutes les deux parfaites. Pénélope Cruz est totalement surprenante dans ce rôle de femme de caractère en acier trempé. Carmen Maura est toujours aussi impressionnante, surtout dans cet accoutrement de femme de village de la Mancha.
Entre temps, les actrices du film auront été (à juste titre) collectivement récompensées par le jury du Festival de Cannes du prix d’interprétation féminine.

Volver – Pedro Almodovar

25.5.06

Pensée du soir

Je fume trop. Ca me tue.
Pensée (hypocondriaque) Alexandrine

La fourmi

Assis à une table des oiseaux, une petite fourmi courre entre les pattes de mouche des mots que je viens de jeter sur mon petit carnet. Minuscule virgule mouvante, ponctuant mes pensées soudainement devenues embuées par des présences trop lointaines.

A ma soeurette

Un air de Johnny Hallyday, couvert par les cliquetis des verres qui s'entrechoquent et par les cuillères contre la céramique des tasses à café; étouffé par les conversations trop nombreuses, en sourdine. Pourtant la voix est là, toujours aussi imposante quelque soit l'environnement sonore.
" J'ai trop de peine, à la pensée que je ne peux pas t'embrasser quand je veux te serrer, te garder longtemps dans mes bras "* chante t-il.
Derrière cette voix, une image. Celle d'Isabelle qui chante aux mêmes rythmes que son idôle des jeunes. Je la perçois totalement, complètement. Le visage continuellement souriant. Je l'entendrais presque rire. De son rire tonitruant et si particulier. Le visage joyeux, toujours. Ses yeux bleus intenses posés positivement sur la vie qui n'a pas toujours été simple et sereine avec elle. Mais elle s'en fiche : la vie c'est ça aussi. La philosophie de la sagesse. Toujours prendre la vie du bon côté, comme elle vient et s'en accommoder, toujours avec le sourire, quelque soit les revers.
Je la vois là, en fermant les yeux, juste derrière mes paupières. Si près qu'il me semble que je pourrais la toucher. Mère attentive, femme épanouie, soeur aimante. Je la sens intensément proche de moi, à cet instant précis. Je ne sais pas pourquoi, mais elle est là, en moi, toujours avec son sourire mutin accroché aux lèvres.
Elle me manque soudainement. J'ai envie de la retrouver comme quand nous étions jeunes gamins avec nos jeux interdits; nos parties de fous rires; nos longues séances de coiffage, assis sur le lit de poupées géantes. J'ai envie de l'entendre rire à mes pitreries stupides; elle est l'une des seules à en rire d'aussi bon coeur.
J'ai envie de te dire combien je t'aime, ptite soeur. Combien, à cet instant, nos longues matinées à discuter autours de cafés réchauffés sont des souvenirs que j'aimerais renouveller plus souvent. Combien ta bonté toute simple m'a réchauffé, me réchauffe et me réchauffera encore mon coeur parfois si dur.
Que je t'aime. Que je t'aime. Que je t'aime**. Isabelle, Isabelle, je t'aime***.
J'ai voulu te le dire. Je t'ai téléphoné. Ca n'a pas décroché. Je ne te l'ai pas dit. Fichue pudeur familiale.
* Johnny Hallyday - J'ai trop de peine
** Johnny Hallyday - Que je t'aime
*** Les Poppys - Isabelle, je t'aime

En grande pompe

Marie-Antoinette a 14 ans. Et sur ses frêles épaules, un destin bien trop grand pour elle. A 14 ans, sa mère la promet au Dauphin de France pour sceller l'entente cordiale entre deux états longtemps déchirés. 14 ans. Le déracinement. L'immersion sans transition dans une nouvelle cour à l'étiquette étriquée et grandiloquente. "LA COUR DE VERSAILLES, Madame" comme lui dit avec fierté sa nouvelle dame de compagnie et de bienséances. Marie Antoinette n'est pas préparée à cette rigidité. Elle n'est pas préparée à la froideur que lui reserve la cour. Elle n'est pas préparée au manque d'attachement de son époux tout aussi jeune qu'elle, bien plus intéressé par la chasse et la serrurerie. De sa candeur juvénile, elle doit passer bien vite à un statut qui ne lui convient pas. Elle ne se sent pas à sa place. La cour de Versailles l'affuble de sobriquets peu flatteurs : l'Autrichienne, la frigide puis très vite la Volage, la Catin.
Elle s'y ennuie à cette Cour d'un autre temps où tout est codifié à l'extrême. Pour passer le temps, elle se vautre dans le luxe et la vie facile d'une reine à qui on laisse peu de responsabilités sauf de créer une descendance à la France.
Loin d'une biographie gonflante et ronflante, Sofia Coppola cherche à dresser un portrait d'une jeune fille, encore adolescente qui n'est pas à sa place dans le monde où elle se trouve. Elle s'évertue à montrer avant tout des états d'esprit de la future reine de France à travers des scènes de vie. Il n'y a pas (ou peu) de références historiques, le stricte minimum permettant de comprendre. La Marie Antoinette de Coppola vit dans un vase clos; un écrin luxueux où champagne, sucreries, bijoux; beaux accoutrements et argent coulent à flot. Trop. Avant l'arrivée inoppinée de cette masse laborieuse jusque dans la cour de Versailles, il semble qu'elle n'a pas conscience que ce monde là existe. Tout n'est que joyeusetés et frivolités, amusements et fêtes. Le reste, elle l'ignore superbement parce qu'inconsciente de son existence.
Tout est mise en oeuvre dans ce film pour insinuer ce mal de vivre malgré tout de cette jeune fille. Une jeune fille qui n'est pas si loin de Charlotte de Lost in Translation qui comme elle se retrouve dans un endroit étranger, déracinée. De gros plan sur son héroïne en amoncellements débridés de luxe et de vie rapide; de découpage scénique ultra morcelé en musique pop rock, Sofia Coppola suit à la trace sa Reine pour mieux démontrer ses démons intérieurs et extérieurs.
Kirsten Dunst est parfaite dans ce rôle. Juvénile, évanescente, grave puis soudainement, à la toute fin du film, consciente de sa place et son titre. Epoustouflante.
Jason Schwartzman, qui joue Louis XVI, est aussi remarquable dans ce personnage de roi timide, à la botte de ses ministres, lui aussi, finalement peu préparé à régner.
Second film que je vois de Sofia Coppola et toujours ce même engouement dans sa façon d'écrire et de décrire ses personnages, errant dans un monde qui ne leur appartient pas.
Marie Antoinette - Sofia Coppola

La toupie et la petite fiolle

Ce n'est pas que ce soit le meilleur (mes rides sont là pour me rappeler que je ne suis plus de première jeunesse) mais finalement, je suis bien content de le fêter aussi avec ma petite bande d'uluberlus entre 9h00 et 17h00. Et pour bien me montrer qu'ils me font parfois gentiement tourner en bourrique, une petite toupie en bois. Et une ptite fiolle pour oublier que je suis une gentille bourrique.
Ils sont adorables.

24.5.06

Le livre

Et le facteur apporta le petit colis plein de photos épicées et de couleurs chamarées. Les prémices d'un voyage hypothétique. Et son coeur se serra d'un plaisir et d'une joie émus.

Constatation # 73

Qu'on m'apporte ma croix. Les affaires sérieuses commencent dans moins de 24 heures.
(Il va falloir que je me muscle les épaules, moi)

Chut !

Il y a des secrets qu'il vaut mieux garder pour soit. Ce film aurait dû le rester lui aussi. Mal ficelé et sans surprise, il n'arrache vraiment que quelques sourirs d'humour noir so british dans une seule scène
Un film aux accents des années cinquantes sauf que celui là est en couleur et avec des téléphones portables.
Reste que les trois actrices sont excellentes, Maggie Smith délicieusement inquiétante, la première. Kristin Scott Thomas, bien sûr, mais Kristin est Kristin et elle est fabuleuse quelque soit le film (navet soit-il) où elle se trouve; elle eblouit par sa seule présence. Et pis c'est tout. Enfin, Tasmin Egerton très joliement délurée a un bel éclat juvénile à l'écran.
Pour le reste, Atkinson mister-bean à fond les manettes et il faudrait dire aux agents qui s'échignent encore à vouloir caser Patrick Swaize dans des films qu'il n'est vraiment pas bon, même en slip rouge à paillettes. Sinon, je préfère le garder par devers moi. Pour vous épargner...
Secret de Famille - Niall Johnson

23.5.06

Ma mécanique des maux

Aujourd'hui, j'ai l'esprit embrouillé, embrumé, enkisté. Dans le vague à l'âme, au fond. Léthargie aveuglante et paralysante. Je ne vois que moi. Moi, moi, moi. Encore moi. Toujours moi. Impression que rien ne va plus. Les jeux sont faits et d'un tour de roue, je passe. Et trépasse.
Quel est le problème? Si je savais. Seulement. Des brides de pas bien. Solitude de l'instant. Absences pas bien loin. Travail écoeurant. 33 années bientôt sonnantes et trébuchantes. Tout cela mélangé dans le vieux pot fripé qui me sert de tête. La tête de bois. Le bois sans soif. La soif de vous.
Il me faudrait un sursaut. Il arrive en même temps que la sonnerie du téléphone. Je n'ai jamais pu lui cacher une micro déprime dont je suis coutumier. Il connait les mots par coeur pour me secouer. Toujours la même chose, les mêmes mots. Il n'a juste qu'à les aligner pour que, comme avec un claquement de doigts, je me réveille d'une hypnose dans laquelle je me serais plongé seul mais sans jamais trouver le moyen de m'en sortir tout seul. Il les a dit bien Sagement, comme je les attendais et, comme par enchantement, tout est passé. J'ai retrouvé l'esprit serein, enjoué, rasséréné. Cette grosseur maline qui me plombe la cervelle, certain matin, me vrillant le front de ses méchants assauts, a été encore une fois vaincue par les doux mots confiants d'une belle âme amoureuse.

Mon Paris - Place Sainte Opportune

Ce n'est pas qu'elle soit très belle cette place : un kiosque à journaux où les revues mises en avant annoncent les portes du Marais; deux terrasses de café dont une que j'apprécie lors de mes petites attentes; un marchand de tabac et de souvenirs; quelques enseignes de vêtements. Et en plein centre de la place, une sortie de métro; une des nombreuses sorties de la station Châtelet.
L'endroit est somme tout petit mais toujours très fréquenté. Sorte de petit carrefour entre le Marais, les Halles, Hôtel de Ville et Châtelet.
Lieu de rendez-vous. C'est un peu pour moi, les marches de l'Opéra Garnier ou la place Saint Michel. C'est mon point de chute; mon repère; un point de départ pour de plus longues pérégrination. C'est ici que je fixe mes rendez-vous. A la question : on se retrouve où? Je réponds invariablement : place Sainte Opportune.
Cette place est avant tout très liée à Rafaele. C'est lui le premier qui m'a donné rendez-vous lors de nos premières rencontres. C'est toujours ici que je le retrouve quand il est de passage dans la ville où il est prince déchu. Je me souviens parfaitement bien de la première fois que j'y est mis les pieds. Il m'attendai entre la station de métro et le kiosque; les oreillettes de son I-Pod fixées aux oreilles et le portable à la main. J'ai embrassé cet espace inconnu du regard et il restera à jamais marqué par le sourire qu'il m'a fait. Ce sourire qu'il est le seul à savoir faire.
Cette place est d'ailleurs une place souriante. Un endroit où les bons souvenirs se sont concentrés. C'est en montant les marches de la sortie de métro que j'ai vu pour la première fois, un matin de novembre, le sourire rayonnant de Petit Frère Maxime. Celui là non plus je ne l'oublierais pas. Il a failli me faire valdinguer dans les escaliers tellement il était charmant.
Depuis le temps que j'arpente ses pavés, je crois que je connais par coeur chaque centimètres carrés de la place. A chaque fois que j'y passe sans m'y arrêter, j'y vois toujours les fantômes de Rafaele, de Maxime ou bien d'Eltan, toujours souriants.
Pourtant, la dernière fois, alors que j'attendais, tranquillement assis à la terrasse du café, celui qui offre une vue sur tous les passants sortant du métro, j'ai remarqué pour la première fois, accrochée au mur à de l'immeuble de la poste, la statue de Sainte Opportune, un pigeon posé sur son épaule, la tête recouverte de fiente de ces oiseaux. C'est en voyant cette statue que j'ai eu l'idée de parler de ces endroits qui font que je suis bien à Paris. Ces lieux qui me font penser et sentir que je suis devenu un vrai Parisien.

21.5.06

Hôtel du sud

Quatre étoiles ! Quatre étoiles... Sans doute selon les normes locales de ce pays étrange qu'est Cannes et sa jet set de population. Ici, à Paris, cela vaudrait à peine une étoile et encore parce que le personnel est sympa.
Mal écrit, assez mal ficelé, pas toujours bien filmé (y en a marre des micros qui apparaissent en haut de l'image), le film est cependant sauvé (enfin récupéré, serait plus exact) par la présence lumineuse et super sexy d'Isabelle Carré, magnifique rayon de soleil aux sourires enjoleurs; et par la gouaille et la mauvaise fois (voir la muflerie) de José Garcia, performance qui n'est pas sans rappeler en effet (d'après la remarque du Sage E.) la mauvaise tête sympa de Jean Pierre Bacri.
Le reste ne vaut même pas un pourboire puisque tout est (hélas) compris.
Quatre Etoiles - Christian Vincent

La solitude du couple

Une petite salle en fond de cour, pas très loin de la maison. Un atelier d'artiste en transformation, mais gardant tout son charme. Une petite salle sans chichi, minuscule et sans ostentation. Un mur de briques à peine enduit, des poutres de bois, une petite mezzanine, une scène semblable à un dancefloor de salle des fêtes. Une odeur aussi, mélangeant délicatement les essences du bois, de la poussière et quelques vapeurs d'humidité. Une petite pièce que j'aimerais bien avoir à la maison. Une population d'habitués semble t-il. Une quarantaine de personnes, pas plus, la salle ne pourrait pas en accueillir plus. Des Bobos du 19ème avec leurs codes allant jusqu'au baise-main dans des gestes évaporés. Un microcosme plaisant même si je m'y sens comme un étranger. C'est assez plaisant à observer tout ce petit monde là. Pourquoi donc, je me retrouve dans cet endroit à des années lumières de toute l'agitation de la rue de Belleville, pourtant juste à côté et de la place des Fête? Encore une fois, la volonté de partir à la découverte toujours plus d'horizons dansés.
C'est une histoire de couple à trois personnes. Deux humains qui cohabitent tant bien que mal et un autre matériel mais qui fait le lien entre les deux humains.
Un homme, une femme, une télévision. Les trois angles d'une figure géométrique aux contours flous.
Une relation basée sur une vague indifférence de l'autre. Chacun fait ce qu'il a faire de son côté sans voir que l'autre existe. Une relation d'amour gauche, aux gestes incertains, aux sentiments difficilement exprimés si ce n'est par une relative violence. Une relation de non-dits que seule le Titanic, le film de James Cameron réussit parfois à faire s'exprimer et à rapprocher les deux personnes. Une relation de la solitude à deux. Une relation fantasmée aussi. Le rêve de la femme de massacrer son compagnon qui épluche des pommes de terre. Le rêve de la femme de se trouver plus belle, en se transformant en Marilyn Monroe pour mieux séduire son compagnon sans succès. L'incompréhension deux personnes qui s'aiment mais ne parviennent pas à se le dire et qui finalement réussissent à se l'avouer qu'en jouant à des jeux dangereux en feignant la mort d'un des deux.
Cette petite pièce parle d'amour. De petites gens. De gens imparfaits. De quotidien qui arase tout dans une relation à deux, si on ne fait pas un minimum attention à l'autre. Une pièce évoquant les gens du Nord (les deux danseurs sont nés là bas) par de petites touches sensibles : une fanfare, un masque de géant de Carnaval, des accents rauques, des frites. Mais ce n'est qu'un clin d'oeil, car ce couple là se retrouve partout.
Une pièce simple, populaire, humaine et humaniste. Une pièce où les gestes choregraphiés sont d'une puissance poignante et touchante. Rarement, je n'ai ressenti autant d'émotions en danse contemporaine.
Même pas seul - Christine Bastin & Thomas Lebrun

20.5.06

De bouche à oreilles

Le travail d'infiltration continue lentement mais surement. Vaillamment. Une démarche de longue haleine mais qui porte ses fruits.
Après Le Sage E. (dès le début quasiement), après Marina, après Eltan et Rafaele, c'est le tour d'une des dames du Manoir d'avoir rejoint le cercle (encore bien trop petit) des connaisseurs du plus grand chanteur helvétique de tout mon temps.
A la dernière minute, sans le connaître plus que par mes volubiles fleurs verbales, elle est venue le rencontrer pour son premier concert de grand. A la Cigale. Il n'était plus Première Partie de luxe. Cette fois, ce fut sa soirée. Une grande soirée, riche en émotions, pour moi en tout cas, mais j'ai bien vu, aussi, les yeux brillants du Sage au début du concert.
Après bien des déboires de billetterie et des perturbations sonores venues de Lausanne, la magie a de nouveau opéré.
Je crois que tout le monde a aimé. Une nouvelle personne acquis à sa cause.

Impression de matin

Quand au réveil, j'aperçois dans l'entrebâillement de la porte de l'armoire, la tête de Magnum, le plus célèbre détective privé à chemises hawaïennes et aux moustaches San Fransisco, qui me regarde fixement, en dit long sur mon état au moment de me lever.
Reste à expliquer pourquoi lui et pourquoi là.
Sinon, ça va bien. Et vous?

19.5.06

Constatation # 72

Me voici devenu Prince d'un palais des courants d'air. Un palais aux fenêtres qui sifflent et aux portes qui claquent. Et partout du vent.

Tu ne bougeras point...

Eglise St Merri - Paris, 4ème arrondissement - 13 Mai 2006

18.5.06

Pensée du jour.

Allez, je me la souhaite bien bonne.
Pensée (égocentrée vers la gauche) Alexandrine.

Constatation # 71

Je n'ai toujours pas le compas dans l'oeil ni la boussole dans la tête.

Derrière les fesses d'Hercule.

Statue d'Hercule - Jardin de Vaux le Vicomte - 14 Mai 2006

Il faut les voir ses hémisphères de plomb doré. Dodues, charnues, appétissantes; offertes à tous les vents. Elles narguent le regard et les sens, outrageusement. Elles en feraient presque oublier qu'elles sont le point ultime, celui du grand retour, d'un jardin à la française. Voluptueuse fantaisie végétale et minérale; écrin de verdure et d'eau pour abriter un bijou architectural du plus grandiose classicissime français. Un tapis fait de bassins où se reflète à l'infini les lignes du château et où les carpes parresseuses rident mollement la surface des eaux. Des parterres de fleurs et de buis, lignes de fuite et perspectives soulignant les verticales et les horizontales du château.

Derrière les fesses d'Hercule, un couple d'amoureux; un trio d'amis; la beauté et la quiétude d'un dimanche après midi printanier. Quelques heures où les soucis étaient loin derrière... Loin derrière les fesses d'Hercule.

Dans ses yeux

Sans avoir besoin de me le dire, je vois bien ses yeux pétillants me dire tout le bien et beaucoup plus encore, qu'il pense de moi. Les mots sont de trop, à la limite. Ce que je vois dans ses yeux bleus gris suffisent à tout dire. La passion, la tendresse et l'intensité d'un grand amour. Tout cela pour moi et rien que pour moi. J'aime à la folie ce que j'y vois dans ces yeux là. Ce n'est pas toujours très justifié avec mon caractère difficile et mon humeur de gémeau sarthois... Mais malgré, l'incompréhension d'un saut d'humeur, toujours le doux regard qui pardonne tout.
Pour avoir versé des pluies de larmes dans ses beaux yeux là, obscurci son regard lumineux, je ne peux que me réjouir de les regarder toujours adorables, comme au premier soir. Je ne me lasse pas de me plonger dedans avec volupté. Je me prélasse de la confiance indestructible et rassurante qu'ils me renvoient. Je me délasse indéfiniment dans la douceur bleutée de ses prunelles. Je passe des moments exquis, protégé par l'ombre de son regard.
Oeil de lynx. Regard de velours. Les yeux de l'amour.

Pendant ce temps...

... Il posait son séant sur une mosaïque du 5ème siècle, un grand chapeau de paille le protégeant des arides rayons du soleil et il dessinait, les yeux perdus dans le vague des fantômes oubliés d'une autre civilisation.
(ça a plus de gueule qu'asis sur une pauv' chaise en bois d'Ikéa, les yeux perdus sur l'écran d'un PC)

Sous les marronniers...


Jardin du château de Vaux Le Vicomte - 14 mai 2006

17.5.06

Questionnement # 23

Saint-Lary ou Montréal?

15.5.06

Constatation # 70

Mais c'est vot' fête ma bonne Denise...

♫Tam tam tam tam tam tam ♫

Avec Tom Cruise, rien n'est impossible. Survivre au pilonage d'un pont; à l'éclatement d'une micro-bombe injectée par les narines dans le cerveau. Mieux qu'un TomTom Cruiser, je vous dis. (Désolé de te le dire TomTom)
Finis les ralentis agaçants et les vols de colombes qu'on a envie de leur tirer dedans tellement elles vollent lentement. La charge poétique (??) inepte du 2ème opus (tout aussi inepte) signé John Woo a laissé place à un film d'hommes, les vrais. Les mecs qui en ont. Et qui font plus que 1m23 (taille officielle de T.C.)
J.J. Abrams avait déjà révolutionné son petit monde en adaptant les moyens du cinéma d'action à des séries télévisées (les cas le plus flagrants et réussis sont Alias et Lost). Avec M:I:III, c'est le deuxième effet Abrams. Adapter les recettes d'un bon épisode d'Alias sur grand écran. Car pour les connaisseurs de la série, on ne peut qu'être frappé par les ressemblances de construction, de rythme et d'ambiance entre l'agent télévisé Bristow et l'ex agent télévisé devenu cinématographié Ethan Hunt. C'est péchu. C'est couillu. C'est cousu de grosses ficelles blanches mais ça fonctionne plutôt pas mal.
On est d'accord, il n'y en a que pour Tom Cruise et il ne faut pas être allergique à Tom Cruise sinon c'est mort. Mais pour ceux qui ont eu leur piqure de rappel, c'est un bon moment à 100 à l'heure avec un Tom bondissant, courrant, sautant, parachutant, crapahutant et amant. Avec de très bonnes scènes d'action et de suspens bien orchestrées. Ca ne vaut pas un OSS117 mais ca se laisse regarder (nan j'plaisante).
Attention, ce message s'auto-détruira dans 5 secondes.
5
4
3
2
1
♫Tam tam tam tam tam tam...♫
Mission Impossible 3 - J.J. Abrams.

13.5.06

La folie d'une vie

C'est l'histoire d'une chronique familiale. 20 ans d'une vie. Une famille québecoise mais qui pourrait très bien être française, anglaise ou de partout ailleurs. Une famille comme tant d'autres. Universelle. Une famille avec les mêmes préoccupations, les mêmes problèmes, les mêmes joies, les peines. Normale.
C'est l'histoire de Zack. De sa naissance jusqu'à l'âge où les poils de l'adulte en devenir carressent les joues tendres et presque roses encore de l'adolescent finissant. 20 ans. Vingt années à suivre ce garçon pas comme les autres © mais qui aimerait tellement prouver qu'il peut être un garçon bien comme les autres. De la naissance, un soir de Noel dans les années 60 à l'acceptation d'une réalité trop longtemps refoulée dans les années 80, l'éducation d'un enfant, la construction d'un adulte.
C'est l'histoire de Zack dans sa famille. Zack avec sa maman. LA mère protectrice par excellence , celle qui ressent jusqu'aux douleurs de son fils "doux et sensible" et qu'elle réussit à calmer et à apaiser même à distance. Celle qui serait prête à acheter une poussette à son "petit Jésus" préféré qui aime se vêtir d'atours féminins. Elle ne comprend pas sa différence mais ne le juge pas et ne lui en tient pas rigueur. C'est comme ça, c'est tout...
C'est une autre histoire avec Gervais, le père, le chef de famille. Et c'est ces rapports là qui sont le coeur de ce film. Il le dit lui même, son père "était le meilleur au monde" par rapport à ceux "banals et sans intérêts" de ses amis, mais il est aussi son meilleur ennemi, celui qui n'accèpte pas sa différence, jusqu'au rejet. Un rapport conflictuel, une guerre lasse où les petites vacheries prennent des proportions de grandes victoires. Mais l'amour est là. Gervais veut le meilleur pour son fils et n'en démord pas, quitte à jouer la carte de la violence. Une époque où ses choses là n'étaient ni plus ni moins qu'une maladie mentale que seul le psychiatre pouvait guérir.
C'est aussi et enfin et surtout l'histoire d'un garçon en recherche de son identité. Combat intérieur minant. Les attitudes d'enfant ne trompent pas. Cet enfant n'est pas un garçon comme les autres (©) mais entre le savoir et l'accepter, une longue et sinueuse route de souffrance et de mal-être. C'est ça le quotidien de Zack. Il ne voit qu'il n'est pas comme ces quatre crétins de frères mais ne peut et ne veut accépter cela. "Je veux être comme les autres", supplie t-il chez une vieille femme qui lui a découvert un don de guérison. Car il souffre de ses noms de fifes dont on l'affuble. Le rejet jusqu'à la violence d'un tabassage avant de craquer et de glisser dans les brèches troublées qu'il souhaiterait tellement voir closes à jamais.
Un film d'une justesse de ton capable de faire ressurgir des ondes d'émotions quasiment à chaque image. La musique, les images, la mise en scène et surtout les acteurs participent à faire de ce film plus qu'un énième film sur la découverte de l'homosexualité ou les rapports familiaux. Un film assez universel, finalement, où chacun se reconnait plus ou moins. Où je me suis reconnu, plus ou moins. Et puis voir Marc-André Grondin (qui joue le personnage de Zack) chantait "Space Oddity" de David Bowie est un moment que j'aimerais revoir à l'infini...
C.R.A.Z.Y de Jean Marc Vallée. (un petit clique sur l'affiche magique)

11.5.06

Propos d'oreillers

Le Sage E. :
Si on continue à se coucher tard, je ne tiendrai pas le coup.

Alexandre :
Tu veux une minerve pour tenir le cou ?

Le Sage E. :
Qu'il m'inerve celui là...

Alexandre :
Hihihi

10.5.06

De calcaire.

L'Aiguille Creuse vue de la plage - Etretat - 6 mai 2006

Au Nom de Jésus, il nous l'avait bien dit d'emprunter la petite route étroite, derrière la ville, sur la première à droite, puis encore à droite, qui montait directement sur le sommet de la Falaise d'Amont. Il nous l'avait promis, la vue serait belle, indécemment belle. La plus belle, même. Tellement belle, qu'il a fallu que je m'assoie sur un banc, les jambes coupées; le temps que je réalise où je me trouvais. Depuis le temps qu'elles me faisaient rêver, elles étaient là, devant moi, encore plus impressionnantes que je ne l'avais imaginé. Le rêve devenait réalité...

9.5.06

Solitude

Vue de la Manneporte - Etretat - 6 Mai 2006

Des mouches et des mouettes

Falaises d'Etretat - 06 Mai 2006
Juste pour dire au monsieur qui a fait les magnifiques décors des falaises d'Etretat, si la prochaine fois, il pouvait mettre un peu (beaucoup) moins de mouches dessus, ça serait mieux pour prendre de jolies photographies et puis pour éviter de se retrouver transformés en attrape-mouches sur pattes.
Merci d'avance...

"La mer jusqu'au rien" (Marguerite Duras)

Port de Trouville - 05 mai 2006
"A Trouville pourtant il y avait la plage, la mer, les immensités de ciels, de sables. Et c'était ça, ici, la solitude. C'est à Trouville que j'ai regardé la mer jusqu'au rien. Trouville c'est une solitude de ma vie entière." Marguerite Duras, Ecrire
Que de vent. Que de pluie. Quel sale temps.
Le gris bas et plombé confond le ciel et l'eau de la mer, si ce n'est la bordure blanchâtre de l'écume des vagues, fine dentelle galopante sur le tapis trempé de la plage. Même les mouettes ont un cri mouillé, comme des cris de bébés réclamant une dernière tétée. L'humidité partout. Sur les ardoises des toits; les pavés des rues; les planches de la promenade. Même dans l'église à la Vierge lumineuse où l'humidité suintait ses odeurs par chaque pore de sa pierre.
Le sage E., tentant de s'abriter sous les derniers râles des baleines de son parapluie noir et regardant les lambeaux pantelants de ce n'importe quoi en toile qui finira sa vie dans une poubelle de Trouville (tout de même, ce n'est pas permis à tous les parapluies de finir comme ça).
Ce long ponton de bois brillant où le reflet du phare invite à le remonter jusqu'au bout pour se perdre dans les profondeurs d'un rêve en pleine mer. Le rouge et le vert des phares jumeaux qui illuminent le gris perle du ciel et qui finiront pas faire éclater les écailles nuageuses pour faire apparaitre timidement de faibles rayons de soleil.
Trop peu de temps passé. Trop de choses à y découvrir. On y reviendra. Il me l'a promis.

5.5.06

Il est parti

Il est écrit qu'il devait s'envoler vers les sommets du bonheur. Avec ses ailes fraichement ouvertes, il fit le grand saut. Il quitta le nid nourricier, porté sur de petit nuages doux vers l'amour et le bonheur.
Bonne chance à toi petit oiseau. Le grand frère reste toujours là pour toi.

N'est-il pas...


Charmant?

Constatation # 69

En fait, l'amour c'est comme au tarot, si tu es tout seul, mieux vaut que tu es une bonne main.
(reflexion de bureau)

Non ne me demande pas.

Ma main tu l'as déjà. Alors clique !

4.5.06

Coming soon...

Pensée du jour

La carotte : faire avancer pour mieux se faire en*****.
Pensée (merci A*A) Alexandrine.

Troisième oeil

Oeil virtuel

Où l'absence...

... Crée le manque. Et le manque, l'envie. Et l'envie inassouvie, la frustration.
Un enchaînement vicieux et vicéral. Cercle tourbillonnant ne cherchant qu'à vous entraîner vers le fond.
L'absence quelqu'elle soit provoque un arrachement presque physique. Il vous manque quelqu'un ou quelque chose.
Il s'absente pour le week-end. J'attends pourtant son arrivée dans le lit même si je sais qu'il ne viendra pas ce soir là. J'ai envie brutalement de sa présence. Envie tellement forte qu'elle provoquera l'insomnie. Réaction réactive. Disproportionnée.
Exemple parmi tant d'autres.
Vivre dans l'attente perpetuelle d'une manifestation, d'un signe de vie. Attente maladive. Que fait-il à cet instant? Pourquoi? Comment? Que se passe t-il? Tous ces doutes qui accompagnent cette attente.
C'est ainsi. Il faut assumer le fait de n'exister qu'à travers les attentions des autres. Il faut. Il faudrait. Il faudrait. Mais ce n'est pas facile. Il font tellement partis de moi qu'ils me sont devenus indispensables, quasiment vital.
Serais-je un malade de l'affectif? Le problème est posé.
Le manque de confiance en soi. Encore une fois. Nous en avons parlé à maintes reprises, mais le bloquage est fort et solide. J'ai tellement besoin de voir qu'on pense à moi pour me sentir bien. C'est impossible tout le temps. Je le sais. On en a déjà parlé.
Se détacher. Serait-ce la solution? Pas un détachement total, j'en serais bien incapable. Juste laisser s'insinuer un certain détachement qui me permettrait d'accepter d'attendre. Ou tout simplement apprendre à être patient. Je l'ai reproché mais je ne sais même pas le faire. Bravo le moralisateur. Je me fais bien ricaner parfois.
Simplement patienter.
Où l'absence créerait l'attente et l'envie de passer du temps et de profiter pleinement de l'autre le moment venu. Tout bêtement.

3.5.06

Beau gosse # 7

Alors lui, c'est un garçon quasi idéal. Il a environ 2500 ans et pas une seule ride (même sur les fesses). Il a un physique aux proportions parfaites. Une musculature avantageuse mais pas trop éxagérée. Une paire de petites grenades qui semblent gouteuses. Et le visage. Il a une bonne tête tout de même. Et cette bouche charnue où l'on aimerait s'acharner en baisers voraces.
Bon vous allez me dire qu'il lui manque un bras. Certes ! Mais bon, ce n'est pas grave non plus parce qu'il n'aime pas le chocolat.
L'autre soucis pour ce garçon, c'est qu'il habite loin. Super loin. Pas facile de le voir souvent. Il crèche dans un coin paumé de Grèce. A Olympie. Olympie, Olympie et pis quoi encore. Il pourrait pas être au Louvres comme tout le monde.
Bon allez, je vous donne son nom. C'est Hermès, petit bijou de Praxitèle. N'est-il pas divin?

Nids à poussière


(Photo magique)

Mot de 5 lettres

Vous avez remarqué comme nous sommes ambigus avec le mot de Cambronne? Je me suis rendu compte de cela ce matin quand, le plus naturellement du monde, je lui lâchais un gros merde en guise de porte bonheur.
Etonnant mot. il est devenu un mot passe partout, une intonnation, une ponctuation dans le language parlé. Un "c'est clair", un "pas cool" qui ne veut plus rien dire. Un mot, pourtant, qui accompagne les petits malheurs quotidiens. Une sorte de manifestation verbale d'une puissance invisible et impalpable qui ne fait rien que de nous embêter.
Il suffit de marcher dedans et c'est un grand drame puant. Le mauvais oeil, dans sa crasse étronesque, posé là sur le trottoir, exprès pour que je marche dessus. On a beau se rassurer en se disant ouf c'est du pied gauche, ça n'en reste pas moins dégouttant et emmerdant.
On ne veut pas fouiner son nez dans celle d'autrui surtout quand on a du mal à accepter la sienne, pourtant on aime bien la lire dans les feuilles de chou gras qui, comme chacun le sait, font les plus belles et les infames raclures de caniveaux.
Faut-il être fou pour balancer ce mot à un ami, celui qui est en période cruciale? Faut il être fort pour dire merci à celui qui vous balance ce charmant mot en croisant les doigts (sinon ça ne marche pas), quasiment avec la main sur le coeur? Je ne sais pas. Peut-être est-ce le fait d'être français, depuis toujours élevé à l'image du coq emblématique, qui est tout de même le seul oiseau à pouvoir chanter les pieds dedans. Peut-être...
Sur ces considérations malodorantes, chasse d'eau. Et merde, je vais être en retard...

2.5.06

Pensée du soir

Oh non ! Pas la migraine !
Pensée (plein la tête) Alexandrine.

Décomposée

Affiche de concert - 02/05/2006

Transport


Ciel au dessus de Paris - 02/05/2006

Clichés

Il y a du talent sur les blogs. Divers et variés. Des talents qui parfois me cassent le moral (enfin ça va tout de même, je survis malgré tout). Quand je vois ce que je sais faire de mes dix doigts et pis ce que font les autres avec leurs deux mains, il y a comme une légère sensation de vouloir savoir faire mieux que du repassage.
J'envie le coup de crayon de Joss le Québécois qui croque ses amis et son entourage du bout de ses mines facétieuses.
Mais ce que je préfère c'est la photographie. J'adore la photographie. J'essaie de m'y mettre humblement. C'est pas franchement toujours réussi mais lorsqu'il y en a une qui sort du lot je suis tout content. Il y en a d'autres, par contre, qui valent le coup d'oeil. Ils ont du talent et un coup d'oeil particulier qui donne envie de progresser.
A tout Seigneur tout honneur. Les yeux de Rafaele. Ce ne sont pas que ses yeux (soupirs) il y a aussi les visions et les images à travers les yeux de Rafaele. Elles valent le coup d'oeil. Toujours à l'affut du détail de l'instant. L'oeil et l'objectif captent les sensations rafaeliques avec une maestria captivante. Pour avoir été souvent présent lors de la prise de ces photos, j'aime retrouver ses points de vue caractéristiques. Un plaisir du sens de la vue.
Dans un style beaucoup plus naturaliste, les images de Dam le Lillois. J'aime le suivre de loin sur ses chemins du Nord Pas de Calais. Des photographies d'une grande intimité où la lumière et les détails ont une importance majeure. Des instants figés qui en disent longs.
Il le dit lui même, quand il n'a rien à faire, Ludwig photographie par le petit trou de la lorgnette. Des plans rapprochés d'une grande beauté; des constructions photogéniques impeccables. Des vues saissantes et cocasses. Je reste saisi par ses photographies.
Dernier venu dans les photoblogs, une découverte que je dois au Sage et Manitou E. Il s'agit de 6il. Il photographie Paris avec un talent certain. Des vues connues mais aussi et souvent des points de vus originaux. Si Paris ne s'est pas faite en un jour, 6il nous montre Paris chaque jour, à sa façon.
Et puis, il ne faut pas oublier les tranches de vie photographiques de l'ami Khoyot. Des photographies personnelles. Des moments présents immortalisés.
Allez ! Encore un peu de persévérance et de travail et peut-être que bientôt, moi aussi, je pourrais ouvrir un blog photo.

De profil.

"Je suis Prof de sport et d'arts martiaux à Paris 35 ans, baraqué musclé, 180m 85 kg (pas body buildé !!) poilu viril (...), masculin chatain, yeux clairs, hors milieu, look americain mais avec du charme et de l'allure."
Il y en a sur, les tchats, qui ne doutent de rien et qui n'ont pas peur du ridicule.

Présence

Paris - Sacré Coeur vue de l'appartement - 01/05/2006

1.5.06

Tong's Party

Tout y est : le pastaga; les tongs; les tapis de sol et les auvents; les petits déjeuners Benco et BN. Les concours de Miss Camping 2006 au Macumba du coin; les soirées danse des canards. Les premiers amours de vacances, des histoires sans lendemains. Tout. Tout y est.
Les habitués des Flots Bleus, ceux qui viennent depuis trente ans et qui forment une micro communauté qui se réunit qu'une seule fois l'année. Les grandes vacances. Tout y est ritualisé. Les tongs dès la sortie de l'auto. Le pastis de bienvenue. La longue queue leuleu dans les douches communes...
Des caractères aussi. Le dragueur sans gène. Le râleur à bicyclette. La grande gueule, un brin vulgaire ...
C'est très beauf tout cela. C'est certain. Mais c'est drôle. Ce n'est pas méchant. C'est peut-être les bronzés des pauvres mais au moins on rit et plus que dans le dernier opus des la bande du Splendid. Ca n'apportera rien au cinéma français (sauf notre argent) mais c'est un divertissement populaire. Le vrai. Pour avoir observé le public de la séance, j'ai même pu voir qu'il était disparate. Du bobo parisien venu pour casser le film "comme dans Télérama" à la jeune écervelée qui n'a pas forcémént dû comprendre les deux ou trois choses fines du film. Des petits couples de garçons pas comme les autres © aux familles avec enfants.
Camping - Fabien Onteniente

Instants précieux

Paris - Parc des Buttes Chaumont - 01/05/2006

Joyeux 1er mai

- Bonjour ! Je vais vous prendre deux brins de muguet s'il vous plait.
- Très bien, monsieur. 4 euros s'il vous plait.
Je cherche ma monnaie pour payer quand je vois se pointer devant le bout de mon nez une planche avec des feuilles dessus et un petit stylo noir qui pend de la planche, attaché avec une petite ficelle. Oh non, une pétition !
- Puis je vous demander de signer cette lettre de soutien, s'il vous plait.
- Pour ?
- Il s'agit d'une lettre de soutien pour Zacarias Moussaoui, pour libérer le martyr des prisons américaines.
- Pardon? Et l'argent?
- Pour nous aider.
- Heu... Je crois que finalement je ne vais rien prendre.
Et je suis parti acheter mon muguet à un petit gamin, le même prix mais sans la pétition.
Joyeux 1er mai... Celui de toutes les libertés? Il y a des limites tout de même.