31.8.08

29.8.08

Constatation # 167

Il y a des larmes qui sont belles, dans les yeux bleus d'une future baroudeuse.

Chacun son truc

Comme je suis un mauvais bricoleur, je me rabats sur ce que je sais faire : je cuisine.
Depuis 3 jours, je me sens d'humeur cuisinière. Au moins, ceux qui travaillent mangeront bien.

27.8.08

Fermé pour travaux de rénovation

Ce n'est plus un appartement. C'est un véritable chantier. La moquette disparait sous des étendues de plastiques, couvertes de poussières de bois et de plâtre.
Quand mes parents débarquent à Paris, c'est pire que Valérie Damidot dans un appartement. Chaque fenêtre va être auscultée, poncée, grattée, brossée, soignée, peinturelée, jointée et je ne sais pas quoi en "ée". Une cure de jouvence, en tout cas, pour celles qui laissaient passer l'eau comme des passoires.
C'est beaucoup de travail mais pour un résultat qui m'impressionne. L'efficacité légendaire de mes parents me laisse pantois et lessivé. Tout est une question d'organisation, chose qui me manque, je m'en rends de plus en plus compte. J'essaie de les suivre mais je suis plus un boulet en essayant de mettre ma petite touche. Pas une minute n'est laissé à l'inoccupation alors que j'aurais envie de me reposer toutes les heures. Bah, je ne serais jamais un bricoleur, même du dimanche. Il faut bien que je me fasse une raison.

25.8.08

Pensée du jour

" Dans ma vie, je me suis pris tellement de râteaux que je pourrais ouvrir un Jardiland ".
Pensée (paulèsque) Alexandrine

22.8.08

En Balagne


Balagne - Corse - 20/06 au 28/06/2008

Julien Doré - Ersatz

Il fallait bien s'y attendre, un gagnant d'une émission de télé crochet se doit de sortir un album. C'est un peu le but de ce genre d'émission. Julien Doré, vainqueur de la Nouvelle Star 2007, se devait donc de sortir son album. Pour tout vous dire, je ne regarde pas ces émissions là. Ça ne m'intéresse pas cette mise en scène grotesque. Ça m'intéresse encore moins de voir qui sort gagnant ou perdant de ce jeu. On pourra nous faire croire que chaque vainqueur à sa personnalité propre, sa voix, son talent particulier, il s'avère que le premier album est super calibré pour plaire au plus grand nombre sans aucun soucis de respect de cette fameuse personnalité propre de l'artiste.
Julien Doré, je le connaissais à peine. J'avais entendu de lui que c'était un rebelle; qu'il avait un don pour réinterpréter à sa façon quelques standards; que c'était quelque chose que de le voir et de l'entendre. Effectivement, sa reprise de la Lolita d'Alizée était tout à fait intéressante et convaincante et même prometteuse. Mais, me suis-je demandé, quelle est la part de talent? N'était ce pas seulement un coup pour se démarquer de ses concurrents? N'était ce pas vain ce talent si il devait être happé par le conventionnisme de la maison de disque qui le produirait?
Il aura fallu du temps, à Julien Doré, pour sortir son premier album. Presque une année. Ce qui est rare pour ce genre d'artiste. Je dois dire que la sortie d'Ersatz serait passée complètement inaperçue pour moi, déjà convaincu d'avance de sa qualité médiocre. J'aurais même un peu ri de cette sortie : encore un dont on n'entendra plus parler avant un an. Et puis, le bouche à oreille a fait son affaire. Au travail, mes collègues en sont fous. Je me méfie. Je lis des critiques plutôt positives dans des journaux plutôt difficiles (le Figaro). Je me dis tiens. Une des Dames du Manoir fait l'éloge du premier single, les limites, le comparant avec je ne sais plus quel chanteur. Je me décide à l'écouter. En effet, les limites est un morceau sympathique. Agréable. La voix de Julien est surtout l'élément qui me réjouit. Une belle voix grave, virile. Le refrain de la chanson reste longtemps en tête. Mais la mélodie est plutôt facile. Rien de bien nouveau. Ça me semble bien calibré pour que ça fonctionne.
La première écoute de l'album m'a bluffé. Vraiment. Je ne m'attendais pas à ça. La voix se déploie pleinement et chaleureusement. Encore plus belle et plus grave, avec quelques poussées aiguës intéressantes. Elle me rappelle souvent la voix d'Arthur H qui aurait quelques accents de Bashung ou de Mathieu Chédid. Il réussit à moduler sa voix pour faire passer des émotions différentes. Du gentleman blasé, faussement maniérée, à la plus pure mélancolie. De la voix sombre, au registre le plus léger. Il n'y a pas à dire, l'album surprend agréablement. Dès la deuxième écoute, des morceaux se détachent. Le mélancolique Bords de mer; le sombre et puissant Pudding Morphina; le grave Bouche pute, le leger dans tes rêves... L'album déploie une panoplie d'emotions, tout en gardant une couche de second degrés et d'humour vachard (Dans tes rêves, First Lady).
Même si il s'est entouré d'une brochette d'auteur à l'écriture de l'album, il s'est réservé pourtant quatre chansons, texte et musique, qui donne une bonne impression en auteur compositeur.

Julien Doré - Ersatz - EPIC JIVE - 2008
Son site officiel
Son myspace

Pensée du jour

L'ESPOIR FAIT CHOIR
Pensée (olympique) alexandrine

21.8.08

Vapeurs corsées

Baie Calvi - Calvi - 23/06/2008

19.8.08

Etourdissement

Il y eut d'abord l'idée de s'élever. Prendre de la hauteur.
Paris, au ras du sol, devient, certain jour, insuffisante, trop étriquée par toutes ses lignes droites, ses espaces confinés, sa géométrie parfaite. Parfaitement incomplète. Regarder Paris d'en bas manque, parfois, d'horizon, à vous faire manquer d'air. Dans ces instants là, bien que la ville soit belle, on la trouve déprimante, trop grise; trop triste; trop bruyante. Le panorama qui s'offre à nous, pourtant, tout au long de l'année, de notre appartement, chaque matin, chaque jour, chaque nuit, est pourtant une bénédiction. Pourtant, voir Paris du 18ème étage, au travers des vitres légèrement teintées, donne l'impression de la voir sur un écran de télévision, de cinéma à la limite pour le côté cinémascope. Il manque quelque chose.
Depuis quelques temps, en passant près des Tuileries, je voyais le scintillement de la grande roue qui me faisait envie. Allez savoir pourquoi maintenant, alors qu'elle se dresse là tous les ans. Je ne suis pas fan du matériel de foire qui peuple les fêtes foraines. Le Sage E. me demande depuis des années à faire le grand tour de la grande roue, pour admirer Paris comme jamais à aucun autre endroit. J'ai toujours rechigné par peur. Vertige, la vitesse, l'inconnu, la fragilité apparente ou supposée de ses structures de fer.
Dimanche, passant par les bruyantes et poussiéreuses allées des Tuileries, j'observais la grande roue qui me préoccupait depuis quelques jours. Le ciel était beau. Bleu intense, zébré de gros nuages blancs, apportant une luminosité particulièrement belle. L'envie de prendre l'air, quitter la terre ferme, s'élever, voir autrement. L'envie s'est faite pressante. Le Sage E. n'a pas dû en revenir quand j'ai soumis l'idée.
Les billets en poche pour le premier ciel, nous nous sommes installés dans une nacelle. Étrange sensation d'instabilité sous les pieds lorsqu'il a fallu monter dedans. Tout aussi étrange sensation quand le vent a commencé à la secouer gentiment. L'élévation s'est faite progressivement et lentement comme pour me préparer sereinement. Au fur et à mesure que le sol s'éloignait, Paris étalait ses toits gris dans un désordre agréable. Ses monuments se détachaient loin au dessus, fiers de leur importance. D'abord, la Tour Eiffel, immanquable. Le sommet des églises pointaient rebellement leur croix. Les formes arrondies de l'opéra Garnier brillaient de tous leurs ors. Un dédale de toits et de fenêtres sous un ciel clair. Au sommet de la roue, Paris s'étalait à mes pieds.
La tête me tournait un peu, légèrement étourdi par le vertige. Légèrement étourdi mais la sensation était agréable. Le moment où nous atteignions le sommet et que déjà nous redescendions me provoquait à chaque fois une petite sensation délicieuse dans le bas ventre. Le Sage se chargeait de tourner la nacelle, lentement, pour qu'on puisse avoir une vue à 180 degrés. Les bruits de circulation, les cris de la foule nous parvenaient étouffés, comme si une balle de coton étouffait tous les sons venant du sol. Quelques pigeons, effarouchés par notre intrusion dans leur élément, virevoltaient autour de nous. Je me suis dit, à ce moment là, que je devais avoir à cet instant précis la vision quotidienne de toute la faune à plumes de la capitale. Je les enviais un peu pour cela. Pas très longtemps, non plus.
Les dix minutes de ce tour m'ont paru durer une belle éternité. J'aurais voulu que ça dure encore. Mais six euros ne dépassent pas dix minutes dans les airs. Les jambes cotonneuses, nous avons repris pied sur la terre ferme. L'impression de confinement parisienne qui m'emprisonnait depuis quelques temps (depuis notre retour de vacances quand j'y repense), avait disparu. En prenant de la hauteur, j'ai pu me réapprivoiser à la ville. Et le reste de l'après midi, à déambuler du côté des Halles, a été un beau moment de balade, comme je les aime tant, dans ma ville, à Paris.

Richard Avedon, Photographies 1946-2004

Richard Avedon, photographe de mode et portraitiste (si l'on voulait simplifier les choses) a marqué, par son travail et son talent, toute son époque et une génération nouvelle de faiseurs d'images.
Il débute sa carrière dans la mode mais déjà avec une vision beaucoup moins conventionnelle. Il libère ses modèles dans la rue, dans des cabarets, dans des bars, dans des cirques histoire de donner vie à celles qui n'étaient que "des portes manteaux confinés en studio". Elles rient, boivent, dansent, jouent au flipper. Elles sont femmes.
Avedon aura la même volonté de vie, sans mise en scènes, simple et direct, dans ses portraits que ce soit des grands du monde (acteurs, -ctrices, écrivains, hommes politiques...) ou le commun des mortels qu'il s'évertua à photographier pendant près de 10 ans à travers l'Amérique profonde. Souvent photographier sur fond blanc ou gris, les modèles posent sans poser. Peu de grandes émotions mais plutôt des regards surpris ou vides, interrogateurs. Peu d'expressions si ce n'est le harassement des mineurs ou des ouvriers pétrolifères; la dureté d'un enfant grandi trop vite; la sérénité; la force tranquille du quotidien.
A travers près de 250 photographies, la salle du Jeu de Paume offre la première rétrospective en France, du travail d'Avedon, décédé en 2004. L'exposition propose un large éventail du travail du photographe, tout au long de sa carrière : son travail de mode, des portraits, un large extrait de son travail sur le portrait de l'Amérique de l'ouest, sur les travailleurs de l'extrême (de très beaux portraits de mineurs).
Beaucoup de monde pour cette exposition qui s'agglutine dans les premières salles. La visite devient ensuite plus fluide, moins populeuse. On prend alors un vrai plaisir à regarder ces photographies, toutes en noir et blanc. Et pour finir, une belle claque dans une salle, en partie dans la pénombre, avec une série de portraits d'hommes, le visage maculé de charbon avec seulement les regards qui ressortent étrangement expressifs. Magnifique et émouvant.

Richard Avedon, Photographies 1946-2004 - Salle du Jeu de Paume - Jusqu'au 28/09/2008

The Richard Avedon Foundation

Expo Avedon au Jeu de Paume

Expo Avedon aux Rencontres photographique d'Arles

18.8.08

Les boules

Palais Royal - Paris - 17/08/2008

17.8.08

The Dark Knight

Le retour de Christian Bale dans les cuirs corsetés du costume de Batman. Encore plus sombre et désespéré que le Batman Begins du même Christopher Nolan, The Dark Knight glisse dans les eaux troubles de la paranoïa et du thriller. Car le nouveau volet du Batman de Nolan est plus qu'un film fantastique, de super héros. Il offre une vision très contemporaine et on ne peut plus pessimiste de la société et du pouvoir : corruption, individualisme, obsession sécuritaire. Une société où la folie totalitaire serait une solution presque envisageable. Une société qui fait peur.
Nolan signe un film intense et tendu. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai sursauté pendant que je regardais. C'est un film qui assurément veut mettre mal à l'aise : l'attaque de la banque, par exemple, est insoutenable. Le réalisateur déploie toute une panoplie de moyens ingénieux pour rendre son action encore plus palpitante : un découpage savant, une ambiance sonore étoufante, une lumière glauque et sinistre et une musique qui pour une fois est entièrement au service du film. Peu de temps morts pour nous aider à nous remettre des scènes de poursuites ébouriffantes, peu de moments calmes qui aideraient notre coeur à battre à un rythme correct et normal. Le film est un concentré d'action rondement menée sans pour autant manquer de finesse. La reflexion sur la justice, le pouvoir ou le devoir n'est pas creuse et vaine. Il n'y a pas à dire, ce Dark Knight est sans doute l'un des meilleurs films du genre et, allez soyons fou, sans doute le meilleur film de l'année.
La distribution est en grande partie un des facteurs de cette réussite. Christiane Bale incarne le super héros avec beaucoup d'aplomb et, au contraire de ses prédécesseurs, est à la fois crédible avec ou sans le costume de l'homme chauve-souris. Mais c'est surtout grâce à l'interprétation hallucinate de Heath Ledger en Jocker déjanté que le film doit son succès. Dès qu'il apparait à l'image, sa folie envahit tout. Il fout carrément les jetons.
Un très grand film.
The Dark Knight - Christopher Nolan

16.8.08

Concretions

Grotte de l'Aven Armand - La Parade - Lozère - 29/07/2008

Beau gosse # 18

Jason Statham me plaît bien. Il me plaît tellement bien que je me suis acheté les DVD des deux volets du Transporteur et j'irai voir Braquage à l'anglaise qui vient de sortir sur nos écrans. Je sais, j'ai honte... Mais pas trop non plus.
J'aime bien son visage, très animal. Le front large, la calvitie naissante qui lui va à merveille, des yeux noirs du plus bel effet, un nez de boxeur antique, une bouche fine, une petite cicatrice sur une pommette. Une belle gueule d'ange, viril.
Le corps n'est pas mal non plu. Un torse à se damner et des abdos à croquer. La chute de reins est aussi attachante que ses poignées d'amour. C'est clairement un beau gosse dans mon cahier des charges. Classe mais sans trop de sophistication, il est à tomber par terre quand il est vêtu d'un costume noir.

Babillages

Pourquoi faut-il que dans une salle de cinéma, mon voisin parle fort? Pourquoi faut-il que le mec tente d'expliquer à sa petite amie que le film se passe en Chine, alors que c'est écrit en gros sur l'écran, pour bien situer l'action? Prendrait-il sa copine pour une demeurée?
Pourquoi, dans un salon de coiffure, la coiffeuse me demande systématiquement "alors qu'est ce qu'on fait aujourd'hui"? Pourquoi, elle se croit obliger de "me mettre son gros sabot" et de rire de son mauvais jeu de mot?
Pourquoi certaines femmes regressent-elles autant dès qu'elles sont en présence d'un bébé? Pourquoi les "areuh areuh" et les "gouzi gouzi" deviennent les deux seules expressions de leur vocabulaire? Pourquoi faut-il qu'elles fassent des grimaces quand elles leur parlent? Veulent-elles les effrayer?
Pourquoi, dans le métro, les gens qui téléphonent parlent-ils si fort? Pourquoi faut-il que je sache que Monique elle n'a pas été sympa ce matin au bureau? Pourquoi faut-il que j'apprenne que Françoise a les marques de son maillot et que c'est super beau? Hein, pourquoi?
Pourquoi la salle d'attente du bureau de poste de la Place des Fêtes est devenue le salon de ces deux femmes africaines qui, confortablement installées dans des fauteuils en plastique vert, parlaient et riaient fort, comme à la maison, en buvant leur coca light, alors que tous les guichets étaient libres?

15.8.08

La momie, la tombe de l'empereur dragon

Assez peu de choses à dire de ce troisième volet de la saga la Momie. Un vrai film pop corn sans aucunes prétentions. Efficace et nerveux, le film nous entraîne en Chine où la momie du plus cruel empereur a été malencontreusement réveillée.
Comme les deux premiers films, le scénario tient sur un ticket de bus et sent le déjà vu à plein nez. Les acteurs ont eu leur diplôme dans un baril de lessive Bonux (ou équivalent américain). Mais les effets spéciaux tiennent mieux la route et sont même souvent assez réalistes. Dans l'ensemble, la réalisation est meilleure avec le changement de réalisateur. Les deux premiers films étant réalisés par Stephen Sommers (qui n'est plus ici que producteur), il laisse la place derrière les caméra à Rob Cohen qui apporte une indéniable maîtrise des scènes d'action (mais pas plus).
Tant que l'action est tendue, on se laisse emporter sans trop de difficultés par la vitesse, le bruit des explosions, le montage épileptique, le tout malgré les énormes invraisemblances. Par contre, il suffit qu'il y ait un temps mort "sentimental" et on verse dans le ridicule risible. Heureusement, le but du film ne jouant pas non plus sur ses ressorts dramatiques, l'action emporte tout comme un fleuve en pleine crue.
Jet Li n'arrive pas aux charismatiques bandelettes d'Arnold Vosloo et Brendan Fraser n'est pas prêt à se faire détrôner dans la catégorie meilleur mauvais acteur américain. Mais allez, c'est distrayant. Il faut bien lui reconnaître ce mérite là.
La momie : la tombe de l'empereur dragon - Rob Cohen

Les aléas de ma mémoire musicale # 32

J'avais presque oublié qu'elle fut ma chanteuse préférée, quand j'étais adolescent. Il a suffi de remettre une galette irisée sur la platine laser et tout est revenu comme avant. Les chansons et leurs paroles que je connais par coeur. Parmi elles, Il me dit que je suis belle, chanson écrite par l'inévitable songwriter de l'époque, J.J. Goldman. Le clip de cette chanson me faisait rêver et me rendait tout chose. A l'époque, je pensais que c'était les petits morceaux cachés pudiquement de Patricia qui me mettaient dans cet état. Aujourd'hui, je sais qu'il s'agissait plus certainement des beaux morceaux masculins que l'on aperçoit entre les arbres ou dans les bras de la belle chanteuse de Lorraine.

13.8.08

Tranquille Pépère

Le Parc des Félins - Nesles - 09/08/2008

Le premier jour du reste de ta vie

C'est d'abord une chanson. Une très belle chanson d'Etienne Daho. C'est maintenant aussi un film. Un très beau film de Remi Bezançon.
Une famille, la famille Duval. Une famille normale avec ses joies et ses soucis. Rien d'extraordinaire en soit. La vie qui passe avec ses anicroches. On suit les cinq membres de cette famille sur une douzaine d'années mais à travers cinq jours très particuliers. Des journées de la plus grande importance à leur échelle. Ces journée qui font que rien ne sera plus jamais pareil le lendemain.
Le réalisateur a su mettre en lumière ces petites choses sans conséquence de la vie, pour éclairer leur importance à l'échelle d'une vie. Le premier baiser, la première fois, le premier coup de foudre, la première cuite, la première engueulade, tout ce qui nous a paru tellement fort sur le moment mais qu'on a oublié ensuite. Parce que Bezançon parle de cette famille comme il parlerait de la notre. Sujet bateau où chacun peut s'identifier, se retrouver, se souvenir. Il le fait avec une sincérité et une tendresse infinie pour ses personnages. Il les porte, les soutient ou les secoue comme un patriarche le ferait pour sa fratrie. Il les entoure d'amour dans les pires moments.
Il s'est entouré d'une équipe d'acteurs touchée par la grâce. Zabou Breitman est tout simplement exceptionnelle, toujours très juste et crédible. Marc-André Grondin confirme tout le bien que je pensais de lui après le génialissime CRAZY, l'accent québécois en moins. Déborah François n'est plus une révélation mais est bien en passe de devenir une actrice qui compte dans le paysage cinématographique français. Jacques Gambellin, toujours aussi bourru, déborde de d'amour; il est franchement toujours aussi attachant. Enfin, Pio Marmai que je connaissais pas mais qui réussit une belle performance qui devrait lui être bénéfique pour la suite de sa carrière.
On regarde le film, d'abord avec des soupirs de nostalgie grâce à la musique, la reconstitution, les costumes. Et puis, on se laisse transporter par leur vie en se disant que ça aurait pu être la notre. Et puis, je me suis pris une claque émotionnelle monumentale, d'autant plus forte que je ne l'avais pas vu venir tout de suite. Et me revoila reparti, boite à larmes, secoué de sanglots qui m'ont cassé la voix. Heureusement que j'étais seul dans la salle. Le film se termine sur la voix de Daho qui ne m'a pas aidé à calmer ma crise de chaudes larmes. Je me suis dit que finalement, ce film aura été la meilleur mise en image d'un texte de chanson. Et pour cela, un grand merci Monsieur Bezançon.


Le premier jour du reste de ta vie - Remi Bezançon

11.8.08

Sous le ciel de Paris # 34

Paris - Place des Fêtes - 07/08/2008

7.8.08

Carillon de nuit

Le vent s'est levé et a secoué les persiennes en bois comme une breloque accrochée au pas d'une porte. Petits chocs secs et réguliers sous les assauts sourds des prémices de l'orage.
Dans le lointain, un tambourinement étouffé mais inquiétant comme une cavalcade de bambins dans un couloir sonorisé. Un craquement sinistre qui réussit son coup de me réveiller interloqué, émergeant dans les arcades vaporeuses du sommeil.
Mes rétines à peine ouvertes croient accrocher une lumière, comme un flash. Mais elles ne sont pas bien sûr. Un deuxième flash les rassure. Elles ne sont pas folles. Le temps que les yeux et les oreilles se concertent pour faire le rapprochement entre les flashes et le galop tumultueux, le ploc ploc d'un parachutage de grosses gouttes se déchaîne sur la vitre de la fenêtre.
Elles sont d'abord timorée les grosses gouttes. Les premières ne sont que des éclaireuses, la première vague à essuyer le bitume. Une fois que la reconnaissance fut achevée, c'est par déluge qu'elles se sont écrasées. La vague rumeur est vite devenue tapage assourdissant.
La fenêtre devenue folle, comme en transe, se balançait comme une démente, claquant au rythme des bourrasques du vent; en imitant les grondements de l'orage qui se démenait au dessus de nos têtes ébouriffées

6.8.08

WALL-E

Le nouveau Pixar, en salle, enfin. Depuis le temps que l'adorable petit robot et sa voix particulière m'interpellait. Il faut bien dire que je partais voir le film convaincu d'avance. Ce qui n'était pas trop le cas du Sage E.
Wall-e est le héros d'une gentille fable SF écologiste et diablement poétique. Avec peu de mots, il exprime une palette d'émotions infinies qui le rendent attachant et presque humain. Encore une fois, l'aspect visuel du film est un pure joyau. Magnifique d'un bout à l'autre. La patte Pixar est et reste toujours synonyme de grande qualité. Le scénario qui mèle pessimisme et humour ne verse jamais dans le conte moralisateur. Le message est présent, certes, mais n'est jamais un matraquage bourrin. Oui, l'espoir existe mais faut-il vouloir saisir cette chance. Il y a bien sûr du bon sentimentalisme, un peu mièvre, un peu rose bonbon, peut-être. Moi je dirais que cette histoire d'amour robotique est une des plus belles histoires d'amour du cinéma. La gaucherie touchante de Wall-e cherchant à séduire la belle Eve rend le robot bien plus humain, comparé aux outres décérébrées et individualistes à forme humaine qui sont représentées dans le film.
Wall-E est à coup sûr plus qu'un film pour enfants. Cette vision pessimiste qu'y est développée (pollution et environnement, société de consommation à outrance, individualisme exacerbé, voir même l'obésité) est surprenante pour un film américain. Quand le cinéma américain tente d'ouvrir les yeux du public, histoire d'éveiller une prise de conscience, cela peut donner un bon film. Wall-E en est la preuve : un constat peu reluisant mais sans excès dramatique et surtout avec cette touche d'espoir que tout peut encore changer si on le voulait.
WALL-E - Andrew Stanton

5.8.08

Maison carrée et enveloppée

Détail du vestibule de la Maison Carrée - Nîmes - 02/08/2008
Comme nous étions de passage quelques heures sur Nîmes, le temps que de prendre notre train qui nous ramènerait vers Paris, nous avons tenté une visite rapide de cette ville qui me fait tant rêver. Les arènes, le temple de Diane, la Maison Carrée. La Maison Carrée, surtout. Je crois que c'est le lieu qui symbolise le plus l'antiquité pour moi. L'endroit qui représente Nîmes par dessus tout. Quand j'étais gamin, dans ma chambre, j'avais déjà affiché une petite photo en noir et blanc de ce temple. Elle était mon modèle préféré quand je dessinais un temple romain. Je le trouve magnifique cet édifice, simple et sobre mais d'une élégance renversante.
Comme bien souvent, quand il y a un endroit que je veux voir absolument de mes yeux tout grand écarquillés, il faut que ce lieu soit en rénovation. Ça a été le cas dans bon nombre d'églises en Italie, à Paris avec la Tour St Jacques, et à Nîmes... avec la Maison Carré.
J'étais bien content de voir l'amphithéâtre. Il est beau, massif, impressionnant. Mais après le Colisée et les Arènes de Veronne, celui-ci avait un goût de déjà vu. Surtout que l'arène était jonchée de matériel d'un concert qui avait du se dérouler ici, il y a peu. Ça perd de son charme avec des projecteurs, des échafaudages entassés partout. Et puis, il faut bien le dire, je bouillais d'impatience de voir le temple dédié à Lucius Caesar et Caius Julius Caesar.
Quel désappointement quand je suis arrivé sur la place où se trouve le monument. Une gangue de plastique blanc entourée le bâtiment. Pas de colonnade, à peu près rien du toit. Que du blanc : la Maison Carrée se paye un bain de jouvence. Il ne reste de visible que l'escalier d'accès et le vestibule avec ces six colonnes de façade impressionnantes. L'endroit est noir de monde. On a bien du mal à se frayer un chemin pour monter l'escalier.
J'ai bien du me faire une raison. Je refusais de voir la maison dans ces conditions. J'ai fermé mes écoutilles et n'ai rien regardé de ce que je pouvais voir. D'ailleurs, la seule photo que j'ai pris de la Maison Carrée est ce détail du décor en caisson du plafond du vestibule. Pour le reste, je me suis fait la promesse de revenir à Nîmes pour pouvoir en profiter tout mon soûle.

4.8.08

Michael Tolliver est vivant

Le bandeau rouge, en bas de couverture, le claironnait haut et fort : ce qui m'était proposé avec ce livre était le dernier épisode des Chroniques de San Francisco.
J'en frémissais d'avance à l'idée de suivre, pour de nouvelles aventures, toute la petite bande du 28 Barbary Lane. Je me suis même refait l'intégrale des six premiers volumes, histoire d'avoir tous les éléments et les détails fraîchement inscrits dans ma mémoire.
Quand j'ai ouvert le livre, j'ai eu un choc terrible. " il n'y a pas très longtemps, sur Castro Street, un inconnu vêtu d'une parka Giants m'a lancé un regard éloquent quand on s'est croisés devant la quincaillerie Cliff's Hardware. Il avait à peu près mon âge, je crois, c'est à dire la cinquantaine, mais pas tellement plus..." Comment ça "je" ? Comment ça "mon" ? Depuis quand les Chroniques s'écrivent elles à la première personne du singulier? Depuis quand le narrateur est Michael Tolliver? Comment ça Michael à la cinquantaine? La première page a été, comment dire, brutale. Je venais de terminer le tome 6 qui se passait au début des années 90 - Michael avait alors 35 ans - et j'ai enchaîné directement avec ce nouveau tome et paf, il a pris 20 ans dans la vue sans que je le vois arriver.
La suite de la lecture l'a laissé encore plus perplexe. J'appréciais ce ton léger des Chroniques. Le côté tribu autour d'Anna Madrigal. J'aurais adoré vivre au 28 de Barbary Lane, dans la petite maison sur le toit, prendre mon petit déjeuner dans le petit jardin, près des plantes magiques de la logeuse, en compagnie de Brian (mon préféré) et des autres, Anna, Mona, Michael et même avec cette pimbèche de Mary Ann. Mais ici, il n'y a plus de Barbary Lane. Madrigal l'a vendu. Il n'y a plus de tribu. Michael semble être devenu tribu à lui tout seul. Ce n'est d'ailleurs clairement plus une chronique de cette tribu mais bien une histoire centrée autour de ce personnage, les autres étant des satellites lointain parfois à peine évoquée plus que par une ligne.
Les Chroniques de San Francisco se sont donc belles et bien éteintes avec Bye Bye Barbary Lane, le tome 6. Ce dernier roman de Maupin n'est pas une suite, un spin off, à la limite. Mais un spin off qui dénature l'héritage de la série. Voir pire, qui le pille et l'outrage pour en faire un vulgaire volume d'une littérature pédé sans intérêt. C'est mièvre, souvent. C'est glauque avec ces scènes de coucheries (pour être poli) détaillées dans le moindre détail (et sans aucun soucis de poésie !!). C'est l'intrigue la plus insipide qui soit. C'est plat et sans envergure, plein de lieux communs qui n'apportent rien.
Tolliver est devenu un mou dont la priorité est de savoir s'il emmène son cockring en voyage. Il se demande comment un jeune de 35 ans peut aimer coucher avec lui et l'aimer. Pensez donc, avec une telle différence d'âge ! Ben moi aussi, je me le suis demandé tout au long de ces longues pages. C'est donc ça qu'est devenu ce fringuant jeune homme flingué par la vie? Voila donc ce qu'est devenu ce héros, ce symbole communautaire? Voila donc ce qu'est devenu ce qu'on a appelé le fleuron de la culture gay? Un ramassis vulgaire de frivolités desquelles je ne me sens pas proche. Comment Maupin a t-il pu passer d'une chronique qui avait su toucher un public large et diversifié à ce roman ultra calibré pour une seule et unique catégorie de la population? Avec ce roman, Maupin oublie tous ses élans d'ouverture pour ne livrer qu'un petit livre sectaire.
Je ne saurais pas dire s'il s'agit là de sa vision (pessimiste?) de la communauté gay de San Francisco ou simplement la volonté de faire un livre "in", dans l'air du temps, pouvant rapporter beaucoup de billets verts. Dommage en tout cas. Pourtant, vers la toute fin (on va dire dans les 20 dernières pages), la fibre Barbary Lane vibre à nouveau, autour d'Anna. Mais tout cela est trop succinct, trop tardif pour en tirer une quelconque satisfaction. Le regret d'en finir avec les Chroniques avec ça est une grande déception, malgré mes grosses larmes finales.
Michael Tolliver est vivant - Aristead Maupin - Editions de l'Olivier

3.8.08

Positivisme

Pour profiter de chaque journée de congé payé, il faut travailler tout le reste de l'année.
Pour profiter de chaque...

Il fallait bien que ça se termine...

Massif du Bougès vu des Chazes - Lozère - 24/07/2008
Les bonnes choses ne sont jamais faites pour durer. C'est bien connu. Hélas.
Tandis que nous étions installés, à l'arrière du taxi qui nous ramenait à la maison, je regardais par la vitre de la portière. J'observais toute l'effervescence urbaine qui animait Paris, hier soir, comme un novice découvrant, hébété voir apeuré, la ville. J'avais oublié. Le bruit, la foule, les trottoirs bondés de fumeurs devant les cafés, les voitures, beaucoup de voitures, et les klaxons qui les accompagnent. J'avais oublié. Les lumières jaunes qui habillent les rues comme en plein jour, les musiques qui comme des marchandes de poissons s'évertuent à attirer le passant en se gonflant de basses percutantes. J'avais oublié. La ville.
La bas, le silence grandissait au fur et à mesure que la nuit avançait. Très rapidement, les chants d'oiseaux laissaient place aux crissements feutrés des grillons et aux zonzons psychotiques des moustiques; agrémentés parfois de quelques sonorités sauvages d'oiseaux nocturnes ou des ricanements d'un renard affamé. Rien de plus que le bruit de la nuit. Une nuit sombre et épaisse. Voluptueuse et somptueuse. Fraîche et apaisante. Parsemée d'un tapis infini d'étoiles, elle resplendissait comme un voile phosphorescent.
Ce matin, au réveil, pas de paysages boisés et montagneux qui nous souhaiterait le bon jour, en ouvrant les volets. Pas de petits déjeuners sur la terrasse, sous une tonnelle tendue de branches de vigne. Pas de chants aigus et survoltés des petits piafs noirs à queues rouges ou ceux hilares, presque diaboliques du pic vert. Pas de bain de soleil matinal déjà généreux qui rosirait la surface de nos peaux qui bronzaient à vue d'oeil. Pas de flemmardage assumé, accompagné d'un bon livre, sur la terrasse, après le café.
Ce matin, c'est la Tour Eiffel et le Sacré Coeur qui nous ont tristement salués, à travers les fenêtres de l'appartement tout blanc. Tout de suite, une autre ambiance, beaucoup moins dilettante, qui ne laisse pas tant que cela le loisir de traîner et ne rien faire. Nous avons encore pu faire la nique au ciel gris qui couvrait Paris comme une chape menaçante, en exhibant l'or foncé de nos peaux. Pour combien de temps encore? Pas d'oiseaux mais les cris des marchands du marché en bas de la tour nous ont réveillés.
Parce qu'il fallait bien que tout cela ait une fin, nous n'avons pas vraiment été tristes aujourd'hui. On a essayé de ne pas penser à la reprise du travail, demain matin, pour ne pas déprimer toute la journée. Des pincements de coeur en rangeant les guides qui nous ont accompagnés pendant ces deux semaines; des soupirs de satisfaction en regardant les photographies, souvenirs figés de nos vacances. C'est fini, c'est tout. Jusqu'aux prochaines vacances...

Mes films du mois de juillet