28.2.07

Tu me fais tourner la tête

Quel paradoxe étrange pour celle qui chantait l'hymne à la joie, d'avoir connu une vie aussi peu remplie de bonheur.
Malgré tous les frissons que m'avait procuré la bande annonce, je me disais qu'Olivier Dahan allait dresser un dossier de sainteté à la môme. Une éloge, un panégyrique, une tentative de nous dévoiler la sainte qui se cachait chez Piaf. En fait, ce n'est pas que cela. On ne peut pas nier, ce film est avant tout une évocation romancée de la vie de la chanteuse avec tout le pathos qu'il faut pour pouvoir émouvoir dans les chaumières. Pourtant, Dahan nous dévoile aussi les côtés sombres de la chanteuse : l'alcoolisme et la drogue, son sale caractère et son exigence, la vulgarité de son langage et le sans gène... Une vision tout de meme loin du glamour qu'aurait pu laisser supposer le film.
La liste des acteurs affichée en haut de l'affiche est impressionnante mais ne soyez pas surpris, la tête d'affiche c'est Marion Cotillard; les autres acteurs font en fait, de la figuration de luxe. C'est elle qui tient le film d'un bout à l'autre. Une vraie présence à l'écran. On applaudira sa performence; elle a su se glisser dans le personnage de Piaf comme dans une seconde peau. La transformation est réellement bluffante passant de la jeune Piaf, pétillante et gouailleuse, à la vieille dame pétri d'artrose et marquée par tous les excès de sa courte vie.
Le film n'est pas sans défaut. Comme toute biographie qui se respecte, le film accumule et accumule les détails et les personnages qui ne font que passer, sans pour autant s'attacher aux relations et aux répercutions qu'ils ont eu sur la vie de la chanteuse. Seul la relation avec Marcel Cerdan est mise en valeur : on sent que cette rencontre là aurait pu faire énormément pour Piaf mais que cette fin dramatique l'a aussi marqué pour le reste de sa vie. Qu'il est beau et fort ce long plan séquence lorsque Piaf apprend la mort de Cerdan; la seule scène "frissonnante" du film en fait. J'ai appris quelques éléments de sa vie comme cette enfant qu'elle a eu, évoquée rapidement à la fin du film; les tracasseries judiciaires qu'elle a eu suite à l'assassinat de son premier mentor (interprété par Gerard Depardieu); l'appartenance à un gang de malfrats de Montmartre...
Quoi qu'il en soit, hymne sans retenu ou portrait contrasté de la Môme Piaf, ce film vaut le coup rien que pour rendre un vibrant hommage et saluer la place que Piaf occupe dans notre mémoire musicale collective. Non, rien de rien ! Non, elle ne regrettait rien. Moi non plus, je ne regrette pas d'avoir passer ces 2h20 avec une salle comble venu sans doute comme moi, toucher du bout des yeux à ce grand monument de notre patrimoine culturel.
La Môme - Olivier Dahan

27.2.07

La ptite crevette

Il est tout petit. Tellement petit qu'il pourrait tenir assis sur dans la paume d'une main.
Il est léger. Tellement léger qu'il pourrait s'envoler dans le plus petit des souffles de vent.
Il est fragile. Tellement fragile qu'on le tient comme le plus précieux des trésors.
Il est beau. Tellement beau qu'on le regarde, encore et encore et encore et toujours.
Il est mignon. Tellement mignon qu'on passerait son temps à lui faire des petits bisous sur ses pomettes toute douces.
Il est tout cela. Tellement tout cela qu'il serait bien le Petit Lucas, le petit dernier de la famille.

23.2.07

Le doigt d'honneur

Elle était assise bien droite, toute digne, sur un strapontin. Engoncée dans son tailleur noir et stricte, à peine égayé par la dentelle froufroutante du col de son chemisier blanc, elle affichait sur son visage une belle condescendance appuyée. Les cheveux tellement tirés en chignon que, dès qu'elle clignait de l'oeil, la couche de son fond de teint se craquelait, approndissant exagérément les rides qu'elle était sensée cacher.
La première image qui m'est venue en la voyant a été celle d'un mannequin articulé et rigide d'une vitrine d'un magasin chic du 16ème arrondissement.
Pourtant quelque chose choquait chez elle; un quelque chose pas à sa place. Peut-être ce doigt qu'elle enfonçait outrageusement et sans complèxe dans sa narine droite? Oui, voila ! Ca devait être ça.

Les aléas de ma mémoire musicale # 25

Ma môme, ell' joue pas les starlettes
Ell' met pas des lunettes
De soleil
Ell' pos' pas pour les magazines
Ell' travaille en usine
A Créteil
Dans une banlieue surpeuplée
On habite un meublé
Elle et moi
La fenêtre n'a qu'un carreau
Qui donne sur l'entrepôt
Et les toits
On va pas à Saint-Paul-de-Vence
On pass' tout's nos vacances
A Saint-Ouen
Comme famille on n'a qu'une marraine
Quelque part en Lorraine
Et c'est loin
Mais ma môme elle a vingt-cinq berges
Et j'crois bien qu'la Saint'Vierge
Des églises
N'a pas plus d'amour dans les yeux
Et ne sourit pas mieux
Quoi qu'on dise
L'été quand la vill' s'ensommeille
Chez nous y a du soleil
Qui s'attarde
Je pose ma tête sur ses reins
Je prends douc'ment sa main
Et j'la garde
On s'dit toutes les choses qui nous viennent
C'est beau comm' du Verlaine
On dirait
On regarde tomber le jour
Et puis on fait l'amour
En secret
Ma môme, ell' joue pas les starlettes
Ell' met pas des lunettes
De soleil
Ell' pos' pas pour les magazines
Ell' travaille en usine
A Créteil
Ma Mome - Jean Ferrat

22.2.07

Faux ami

Hier matin, sur France Inter, un reportage sur la place de plus en plus importante de l'anglais comme langue d'échange dans les entreprises françaises.
A la fin de ce reportage, l'animateur remercie la journaliste.
L'animateur :
- Thank you Micheline (j'ai oublié le nom de la journaliste)
La journaliste :
- Nothing at all
Mouais ! Ce n'est pas gagné que la France devienne anglophone...

Agenda musical

Outre la sortie (attendue) du nouvel album de Daphné, voici une petite sélection d'albums non moins attendus :

AIR " Pocket Symphony " [5 mars 2007]
RJD2 " The Thrid Hand " [6 mars 2007]
LAURA VEIRS " Saltbreakers " [26 mars 2007]
DAPHNÉ " Carmin " [2 avril 2007]
COCOROSIE " The Adventures Of Ghosthorse And Stillborn " [16 avril 2007]
KEREN ANN " Keren Ann " [23 avril 2007]
FEIST " The Reminder " [23 Avril 2007]
BJÖRK, nouvel album [Avril 2007]

LES RITA MITSOUKO "Variety" [16 avril 2007]
JEAN GUIDONI " La pointe rouge " [10 avril 2007]

A venir...

Ca fait longtemps qu'on l'attendait. On commençait à désespérer.
Mais plus que deux mois à attendre. On pourra de nouveau se régaler de sa voix grave et nonchalente.
Daphné sort son second album, intitulé Carmin, le 02 avril 2007, chez V2.
En attendant de se repaître de sa bonne musique, voici un petit extrait :

Pensée du jour

Je ne suis ni prince, ni charmant.
Et j'ai pas bien lavé mes dents.
Pour embrasser la Belle au Bois Dormant,
Ce n'est pas le bon moment.
Pensée (kislinguienne) Alexandrine

Du prévu à l'impromptu.

Il y a des matins pas comme les autres. Un matin où dès le réveil, une pointe d'excitation fait ouvrir les yeux tout grands quelque soit l'état de fatigue.
Je vais prendre l'exemple de vendredi matin dernier. Mon quatrième réveil à 6h00 de la semaine; ma troisième nuit à moins de cinq heures de sommeil. Pourtant ce matin là, aux premières paroles du journaliste du journal de 6h00, mes yeux n'ont pas rechigné à s'ouvrir. Une grande énergie venue de je ne sais où, a terrassé la pesante lassitude et la fatigue de cette finde semaine. Ce soir là est un grand soir. Je l'attendais depuis le 8 octobre, rendez-vous compte. Ce soir là, je revoyais Jérémie Kisling en concert. Jérémie en concert ! Je ne l'avais pas vu depuis son passage à La Cigale en mai dernier. Je le revoyais pour la première fois depuis les changements dans sa bande de Monsieurs.
Même plus peur d'aller au travail. Même plus peur des huit heures de travail qui s'annoncent. Me voila devenu invulnérable : "m'en fous, ce soir je vois Jérémie", me disais-je pour m'auto-motiver. Il peut bien m'arriver la pire des journées, rien ne pourra m'empêcher prendre ce simple plaisir.
Une petite inquiétude cependant traverse de temps en temps mon esprit : qu'est ce que je vais bien pouvoir faire entre 16h00 et 19h30? Comment vais-je pouvoir m'occuper? Pas de séances cinéma qui collent avec cette tranche là. Pas envie de rentrer à la maison. Pas envie d'aller courir les magasins car pas envie de m'embarrasser avec des paquets. Me poser dans un bar pour passer le temps? Pff, je vais encore finir trop joyeux mais je pressens bien que c'est comme cela que je vais tuer mon temps. Maudit alcoolique.
J'en étais là de mes reflexions, entre deux appels et deux pannes moteur, quand mon portable a décidé de se la jouer vibro-stimulation de cuisses pour m'annoncer un message. - Juste une parenthèse, comme ça en passant, j'aime bien être stimulé de la la cuisse. A bon entendeur... - J'avais donc reçu un message. Un message qui me disait : "que fais-tu entre 17h45 et 19h10?". le numéro de téléphone m'était inconnu et étranger. Sagissait-il d'une erreur? D'une proposition d'un cinq à sept? D'une déclaration de flamme maladroite d'un admirateur timide (ben quoi, je peux avoir des admirateurs, non?)? Quand j'apprends, après un lapidaire "c'est qui", de qui il s'agit, j'ai le coeur qui s'est mis à battre la chamade.
Presqu'un an que je ne l'ai vu. Le voilà de passage à Paris, en transit entre deux gares. Le voir ainsi, de cette façon impromptue, me met dans mes états. Bon, il faut que je me calme, parce que je ne le verrais à peine une heure. Mais bon, c'est toujours cela de pris comme dirait ma chère maman. Il n'a pas changé le ptit homme. Il a toujours ces yeux profonds de dégommeur de coeurs. Et toujours ce large sourire capable de faire fondre le plus froid des iceberg. Nous n'avons eu le temps que d'échanger de rapides nouvelles avant que je ne rejoigne la salle de théâtre et que lui parte vers ses montagnes. Impressions de pas assez, de "hop hop hop". Une certaine frustration qui a commencé à poindre dans le métro en repensant aux choses que j'avais à lui dire et que je n'ai pas pensé à faire parce que trop peu de temps pour dire beaucoup de choses.
Mais cela ne sert à rien de s'appitoyer. Je le reverrais, Ptit Frère, j'en suis certain. On les sent ces choses là. Il faut que je me reconcentre pour ce que j'attends depuis 6h00 ce matin : Jérémie Kisling.
Monsieur Bidouille n'est plus. Monsieur Trompette non plus. Ils sont remplacés par un guitariste et une violoniste. Comment? Une femme avec Jérémie? La grande surprise. Il a fallu qu'il réorchestre ses chansons pour les adapter à la guitare et au violon. L'ensemble tient bien la route. J'ai même l'impression que le concert est plus carré, plus professionnel et beaucoup moins fou du coup. A ce niveau là, les élucubrations de Monsieur Bidouille manquent terriblement. Je pensais que la trompette ravageuse de Jean Rochat allait faire perdre beaucoup de charme à bon nombres de chansons (comment imaginer Horizons grillés sans le magnifique solo de sa trompette?), et puis finalement, le violon le remplace agréablement sans pour autant donner toute l'intensité, celle qui donne des frissons et la chair de poule. Jérémie est passé à autre chose, il faut s'y faire. Cependant, Jérémie était lui même beaucoup moins péchu et un peu triste comme si ces Monsieurs là, lui manquait tout de même (mais ce ne sont que mes impressions). Je me souviens du premier concert de Jérémie Kisling au Théâtre le Village, il y a deux ans. La salle était quasi vide et d'une froideur incroyable. Cette fois ci, sans pour autant avoir une salle comble, le public était tout acquis au charme du chanteur helvète. Applaudissements nourris, refrains repris en choeur, les yeux des filles et de certains garçons qui brillent. Monsieur Kisling a fait du chemin depuis et a conquis un public de fidèles.
A la prochaine. En tout cas, moi j'attends déjà...

21.2.07

Les grandes marées

Damgan - Morbihan - 19/02/2007
A la pêche aux moules, moules, moules
Je n'veux plus y aller maman
Les gens de la ville, ville, ville,
M'ont pris mon panier maman
Les gens de la ville, ville, ville,
M'ont pris mon panier maman
A la pêche aux moules
Les jeun's filles y vont pourtant
Et les gars des ville
Les poursuivent en chantant
Refrain
A la pêche aux moules
T' y allais aussi maman
Malgré ceux des villes
Et je suis là maintenant
Refrain
A la pêche aux moules
N'envoyez pas vos enfants
Car les gars d'la ville
Sont bien trop entreprenants
A la pêche aux moules, moules, moules
J'n'irai plus jamais maman
Les gens de la ville, ville, ville
M'ont pris mon panier maman
Les gens de la ville, ville, ville,
M'ont pris mon panier maman.
Nestor - La pêche aux moules

20.2.07

Un aperçu de printemps

St Herblain - Chemin de la Robertière - 18/02/2007

Le printemps n'est plus très loin. La douceur d'un soleil qui peine encore à s'imposer de ses rayons lumineux. L'agréable sensation de douceur sur la peau. La possibilité de sortir sans se couvrir d'un manteau.

Avant goût de printemps. La nature commence à se réveiller. Une abeille commence à butiner les premières petites fleurs. Les fourmis s'activent déjà sur les branches des rosiers récoltant la nourriture nécessaire pour réveiller la fourmillière. Les premiers bourgeons pointent leurs bouts de feuilles sur les arbres dénudés. Les jonquilles étalent leur couleur éclatante sur la terre sombre gorgée d'humidité. Les oiseaux enchantés par ce premier sursaut du printemps, célèbrent de leurs chants bigarés la renaissance du cycle de la vie.

Le printemps arrive, presque palpable. Du bout des doigts. Du bout du nez. Cette odeur de terre mouillée qui commence à se réchauffer. Les effluves végétales, légères comme un voile qui frôlerait une peau à la sensibilité extrème.

L'hiver s'essouffle. Le printemps, vaillant, guette du coin de l'oeil, le moindre signe du trépas annoncé de son vieil ennemi. Le printemps s'en vient, prêt à reconquérir les espaces perdus par les froides morsures de l'hiver. C'est beau à voir le printemps qui renait de ses cendres.

L'innocence enfantine

Dans le train, samedi matin, un gosse de 4 ans avec sa mère. Le gosse est une tête claque. Il parle fort avec une voix geignarde, comme si tout ce qu'il disait était le plus grand malheur du monde. La maman peine à le calmer entre les braillements de son fils et de ceux de son téléphone portable.
L'enfant :
- Je veux pas aller chez Karine. Je veux aller a Nantes.
La mère :
- Mais Karine habite Nantes mon chéri.
L'enfant :
-Oui mais MOI je veux pas aller chez Karine. MOI je veux aller à Nantes. Chez Karine, on va jamais à la mer...
La mère :
- Tu sais, il va faire froid ce week-end...
L'enfant :
- Oui mais MOI, j'adore me baigner.
La mère :
- On fera des crèpes alors.
L'enfant :
Ah ouais ! MOI, j'adore les crèpes. T'adores ça les crèpes maman?
La mère :
- Oui j'aime bien ça aussi.
L'enfant :
- MOI aussi j'adore. Et pis, t'aimes les cadeau toi? Parce que mon papa, il aime pas les cadeaux. Il me l'a dit. Et toi, tu aimes les cadeaux?
La mère :
- Mais si ton père aime les cadeaux.
L'enfant :
- Non ! Il me l'a dit quand je lui ai donné le cadeau de l'école. Mais toi, tu aimes les cadeaux?
La mère (embarasée et triste) :
- Oui j'aime bien ça mon chéri.
L'enfant :
- Ah oui alors ! MOI aussi j'adore les cadeaux. Mais MOI, je veux pas aller chez Karine...

A la carte # 3 - KOKOHANA

Pour changer du traditionnel restaurant japonais, proposant les habituels menus sushi, sashimi; les sempiternelles menus sushi-brochettes, il existe à deux pas du Rond Point des Champs Elysées, un restaurant japonais original. Ce petit restaurant ne paye pas de mine de l'extérieur, "pour ne pas effrayer la classe moyenne" comme dit le chef, mais qui recèle deux cuisinier hors pairs. Ces deux hommes là cuisinent sur plaques chauffantes et devant nos yeux ébahis.
Et nos yeux sont mis à rude épreuve. A regarder l'agilité des mains des cuisiniers qui manipulent avec dextérité le couteau et la spatule, les yeux ont tendance à devenir plus gros que le ventre devant toutes ces victuailles appétissantes qui se préparent devant eux. La salive qui monte à la bouche face aux bonnes odeurs qui émanent des plaques surchauffées.
Mais le régal est dans l'assiette. Savoureux, légèrement assaisonnés et joliment préparés, les plats sont copieux et délicieux. Le foie gras sur lit de poireaux est à tomber à la renverse. Le fondant de boeuf au champignons de Paris est tendre et savoueux avec sa petite sauce au soja. Un menu englobe ces deux plats avec en plus la petite soupe ou la petite salade d'entrée (bien traditionnelles celles là). Tout cela pour 26 euros (sans la boisson). Bien d'autres plats sont à déguster comme la saint jacques, le demi homard à l'étouffé ou les crevettes. D'autres plat qui ont aguiché mon appétit et qui me donne l'envie d'y retourner.
Le mieux est de reserver pour pouvoir profiter du show culinaire autour de la plaque. Mais attention, la proximité de cette plaque a un inconvénient majeur, celui de sentir durablement la "croquette" (comme dirait Mr Jay) et le graillon qui impregne durablement les tissus de nos vêtements.
KOKOHANA - 1 Bis, Rue Jean Mermoz - 75008 Paris

18.2.07

Impression ferroviaire

Mais qu'est-ce que cette fourrure qui sortait en touffes désordonnées du sac à main Longchamps de ma voisine de siège?
Voyage Paris-Nantes - 17/02/2006

La jungle en folie


J'adore !

17.2.07

Es ist die Geschichte eines Berliner

Et zut ! Et flute ! Et crotte de nubuck ! Ca fait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Mais là, je n'ai pas pu me retenir. Je me suis endormi au cinéma. Ce n'est pas que le film soit mauvais. Non, bien au contraire. Je m'en veux d'avoir perdu vingt bonnes minutes de film.
Steven Soderbergh continue dans ses exercices de style cinématographiques. Cette fois-çi, il s'essaie au cinéma, façon années quarante. Un film, polar filmé dans les conditions de l'âge d'or du cinéma hollywoodien : caméra, plans, éclairages et son. Il signe là un film très académique. Pas de grandes envolées et surprises réalistiques. Cependant, l'illusion est parfaite. Belles images, d'un noir et blanc profond et en nuances de gris.
Kate Blanchett prouve encore une fois qu'elle est une très grande actrice, aux allures de Dietrich dans certaines scènes, avec son regard profond, très bien mis en valeur par le noir et blanc, et sa belle et chaleureuse voix grave. Georges Clooney confirme aussi son talent... de bouffon et d'imposteur.Mais comment un acteur peut il jouer avec aussi peu de conviction et avec tant de mépris. Ca en devient vexant pour le spéctateur dont il se fout avec cette morgue de bégueule. Tobey Maguire est par contre, une excellente surprise dans ce film, endossant un rôle de cntre-emploi, bien loin de l'image du super héro arachnéide. Dommage qu'il est un rôle aussi court.
Ce film n'est, ni plus ni moins, qu'un de ces polar sur fond de guerre, produit à la chaine par les studio d'Hollywood à cette époque. Aucune originalité par rapport au scénario de ces films là. D'ailleurs, le réalisateur n'a pas hésité à lorgner du côté de "La scandaleuse de Berlin" de Billy Wilder. Peut-être a t-il donné un traitement contemporain des codes de la violence (un coup de pied à une femme filmé en gros plan, par exemple...). L'utilisation des images d'archives resitue le film dans la grande histoire qui allait boulverser la géopolitique de l'Europe.
Encore une fois, je précise que je ne me suis pas endormis parce que le film était chiant et soporifique. Non ! C'est cette fichue fatigue et ce foutu coup de barre que je n'ai pas réussi à contrôler.
The Good German - Steven Soderbergh

15.2.07

Constatation # 113

On dit que l'amour fait perdre la tête. Je dois être vachement amoureux en ce moment.

14.2.07

Sous le ciel de Paris # 11

Paris - 07/02/2007

L'ennui

Ce film parle de la léthargie d'une jeune adolescente qui vient de perdre son père.
Elle s'ennuie dans sa banlieue grise, coincée entre sa cité où elle passe le plus clair de son temps seule et la zone commerciale du coin où elle fait des achats compulsifs de vêtements qu'elle ne porte pas. Elle s'ennuie mais ne cherche pas à améliorer son petit quotidien. Elle s'essaie vaguement à quelques cours de théâtre au lycée, mollement. Elle s'ennuie devant la télévision. Elle s'ennuie à l'école. Elle s'ennuie. Elle s'ennuie. Elle est rebelle modérément. Elle est amoureuse mais sans passion. Elle est indolente.
Pourtant elle ne manque pas de courage, devant s'assumer quasiment seule après la mort de son père, l'absence de son égoïste de mère. Oui mais voilà, elle s'emmerde.
Et elle s'ennuit tellement bien; la réalisatrice a tellement bien réussi son tableau de l'ennui de cette jeune fille, que je me suis ennuyé au même rythme. On dit souvent qu'un bon bailleur en fait bailler sept autres. Est-ce la même chose avec l'ennui?
L'année suivante - Isabelle Czajka

Pensée du jour

Bonne fête mon Sage.
Pensée (valentine) Alexandrine

13.2.07

La barcarolle à Bastille

NICKLAUSSE
Belle nuit, ô nuit d'amour,
souris à nos ivresses,
nuit plus douce que le jour,
ô belle nuit d'amour!
GIULIETTA, NICKLAUSSE
Le temps fuit et sans retour emporte nos tendresses!
Loin de cet heureux séjour,
le temps fuit sans retour.
Zéphyrs embrasés,
versez-nous vos caresses;
zéphyrs embrasés,
versez-nous vos baisers, Ah!
Belle nuit, ô nuit d'amour,
souris à nos ivresses,
nuit plus douce que le jour,
ô belle nuit d'amour!
Barcarolle - Acte III - Les Contes d'Hoffman - Jacques Offenbach

12.2.07

Parodie

Aller voir un film de David Lynch, c'est comme aller sciemment se perdre dans un labyrinthe. Avec un plaisir presque masochiste même. Le plaisir de se dire : j'ai adoré mais j'ai rien compris.
Je me souviens de la joie incompréhensible que m'avait procurée Mulholand Drive. J'attendais donc ce nouvel opus avec une certaine impatience.
Quelle déception !
Bon, il est clair qu'il n'est pas nécessaire que je tente de résumer quoi que ce soit du propos du film. Ce n'est pas facile, voir impossible, je n'y arriverais pas.
Parlons de la technique. Comme d'habitude, Lynch soigne une ambiance sonore ahurissante. Tantôt légère, tantôt pesante mais à chaque fois presque trop oppressante. La musique est en accord avec l'ambiance du film. Une sorte de compilation désordonnée mélant le "Locomotion" de Fabares Shelley ou le "Sinner Man" de Nina Simone. On retrouve cet univers lynchien tendant parfois vers l'onirisme mais surtout vers la de perte d'identité de ses personnages qui les font virer vers la folie.
Par contre cette fois-ci, le réalisateur a décidé de tenir (pour la première fois de sa carrière) une caméra. C'était plus facile pour lui puisqu'il s'agissait d'une caméra numérique. La qualité de l'image et de la photographie qui avait fait une des grandes qualités de ses films précédents s'en ressent doulourousement. L'image est granuleuse et numérique. J'ai eu l'impression que les images me postillonnaient dessus pendant tout le film. Une éructation granuleuse et pixelisée. On devine à travers la sombritude de la photographie quelques références au peintre américain Hooper, mais salies, sous une épaisse couche de poussière. Il ne lésine pas avec les gros plans tremblotants sur des visages, sur des détails d'objets.
A la limite, lorsque le visage du gros plan est interessant et expressif, cela pourrait encore passé. Mais 80% de ces gros plans sont consacrés à Laura Dern, l'actrice (?) et une des productrices du film. Cette femme joue mal. Tout passe par son visage mais en une seule expression inexpressive : les sourcils froncés, la bouche ouverte et la tête légèrement penchée (à droite quand elle est contente, à gauche quand elle est triste). Expression qui lui donne constamment l'air bête ou d'autiste qui ne comprend rien à ce qu'on lui raconte. Moi je vous le dit, après ce film, elle a dû avoir de très sérieux problèmes de rides sur le front; des crampes terribles à la machoire et des torticolis à répétition. Mais ce sont là les seuls risques qu'elle a pris.
Le Sage E. a eu l'impression d'une parodie de film de David Lynch. On en n'est pas loin, en effet.
Préférons voir (ou revoir) Mulholand Drive ou Elephant Man, que j'ai découvert samedi matin et qui est un pur chef d'oeuvre.
Inland Empire - David Lynch

Sauvez-les.

La vie de pompiers d'une caserne de New York. Leur vie, leur travail, leurs fantômes. C'est le principe de cette série américaine.
Après l'aura héroïque qui a entouré les pompiers new-yorkais après le traumatisme du 11 septembre 2001, on pouvait penser que cette série serait le Top Gun version soldats du feu. Des supers héros au charisme légendaire. Une vision dorée de ce métier. Ce n'est pas le cas et c'est même tout le contraire. La série dresse une vision au vitriole (alcoolisée et sous acide) de ce métier qui vit avec les fantômes de ces morts lors de ce terrible jour et avec la gloire éphémère et déjà dépassée qui a auréolé ce corps de métier.
Dans cette caserne, ils bossent comme des tarés pour un salaire de misère, les obligeant à faire des extras pendant leurs jours de repos pour espérer boucler la fin du mois. Ils mettent en péril leur vie pour sauver celle des autres mais ont peur de s'engager dans leur vie privée.
Menteurs, puerils, alcooliques, drogués, violents, speedés et stressés, machos à l'extrème, infidèles, coureurs de jupons, homophobes, parfois racistes... C'est ainsi que sont présentés Tommy (le héros principal qui est drogué quand il n'est pas ivre et qui vit et parles à des fantômes); Sean (le mou du cerveau mais gentil); Franco (le speedé de service, coureur de jupons pathologique); Lou (le malheureux en amour et macho); le chef Reilly (homophobe par principe et surtout pour ne pas accepter la sexualité de son fils); et Mike (dit bleue-bite, le nouveau de la caserne, le bizuté de service pas très futé). Sur cette brochette de bras cassés de la vie, s'ajoutent les épouses, les maîtresses, les copines d'un soir, les belles soeurs, les enfants, les oncles. Tout ce petit monde là n'est pas tout blanc ou tout noir, ils sont juste humains.
Cette série, très bien écrite et très politiquement incorrecte, est une representation sans concession d'un groupe d'homme constamment sous pression et qui ne survivent que par l'excès salvateur de la drogue ou de l'alcool. Autant, ils sont super héros dans le sauvetage des vies de leurs concitoyens, par devoir, autant ils sont super zéros dans le sauvetage de leur couple. A croire, qu'ils sont handicapés dès qu'ils quittent leur caserne, comme des poissons contraints de survivre à l'air libre.
La série réserve des scènes extrèmement fortes. Ce que je croyais être, au début, une série comique est en réalité une série dramatique, très pessimiste. Et malgré toute la noirceur des personnages, on a une seule envie. Leur crier : rescue them.
Rescue Me - Saison 3 actuellement en diffusion sur Jimmy

11.2.07

Il est né

Le "Brillant" est né à minuit.
Ma petite soeur n'est plus aussi petite que je m'obstine à vouloir la voir et la voici devenue maman. Sa voix brillait au téléphone. Elle est heureuse.
Ma maman est devenue grand mère pour la quatrième fois. Elle est toute heureuse.
Me voici de nouveau oncle pour la septième fois. Encore un peu plus de cheveux blancs mais je suis heureux.
Bienvenu à toi petit Lucas.

9.2.07

T'es blonde toi alors...

A force de relayer ces histoires de blondes à tour de bras, je suis bien au regret de constater qu'elles déteignent sur moi.

Je l'avoue : je deviens blonde. C'est officiel depuis ce soir. Je suis blonde. De l'intérieur. Le pire qui soit. Non, non ! Mais cheveux n'ont pas changé. Ils restent bruns et parsemés. C'est juste que je suis bête. De l'intérieur.

Ce soir, de retour à la maison, pour faire partager mon euphorie après la belle journée que je venais de passer, j'envoie un mail euphorique à mon Sage E. que j'appelle pour l'occasion "mon namoureux" (si, si, vraiment ! L'euphorie, où ça me mène). Et je lui parle de ma joie d'avoir pu donner de nouveau une formation et que cela s'est bien passé (je ne me suis pas rouillé avec le temps). Et je lui parle aussi du plaisir que j'ai eu de faire mon bilan de l'année 2006 et d'avoir pu dire ce que j'avais sur le coeur sur mon ancien plateau et que, (non, mes chevilles n'enflent pas), j'étais regretté. Je me suis fait plaisir dans ce mail en insistant bien sur les détails qui tuent de la mort. En peu de mot : je me suis fait mousser dans ce mail, qui devait rester entre moi et le Sage Chéri.

Devait le rester... Si je n'avais pas eu cette foutue histoire de blonde même pas si drôle (avec le recul) envoyée par le moins Sage E. (du coup) à transférer. Sauf que, par un mauvais coup du sort de souris, j'ai transféré le mauvais message (c'est à dire le mail euphorique) à une dizaine de personnes dont les deux tiers sont des collègues de travail qui n'avaient pas forcément à lire ce genre de chose.

LA HONTE.

Quand je me suis rendu compte de mon erreur, mes (rares) cheveux se sont dressés sur ma tête. Le ciel m'est tombée dessus. Mes intestins se sont contractés et ont fait un (double) noeud (très) serré. Je suis resté ahuri à regarder la petite enveloppe indiquant que le message était bien parti. J'ai crié un " NOOOONNN" déséspéré. Je me suis engueulé en me traitant de tout les noms (dont 'spèce de blonde, va). Je suis allé me plonger, tête la première, dans les oreillers du canapé (mon endroit préféré quand j'ai très, très honte).

Voilà, je suis puni de me moquer de ces pauvres femmes. Tu ne rieras pas de la blonditude des autres, tu n'es pas si loin d'eux. Voilà mon onzième commandement que j'applique dès ce soir. Quel crétin ! Non mais vraiment, quel...

Pensée du jour

J'ai la tête dans le cul. Le cul dans la tête. A tel point que je ne sais même plus si je dois prendre une aspirine ou un laxatif.
Pensée (dans quel étage j'erre) Alexandrine

7.2.07

Royal courage


Bas relief du palais de Nimrud - British Museum - Londres - 22/01/2007

L'ami transformé

Il y avait longtemps que je ne l'avais pas vu ainsi. Souriant et bien.
Il n'y a pas à dire, ne plus être un a changé l'expression de son visage que j'ai vu bien trop tendu ces derniers temps. Métamorphose. Enfin sorti de son cocon gris pour redevenir le plaisant garçon aux yeux brillants.
Simplement heureux de le revoir comme aux premiers temps. Simplement heureux de le retrouver après cette parenthèse bien trop longue.
Encore, encore, encore. J'en demande encore de ces moments là.

A la carte # 2- Le Barlotti

Très chic.

Très tendance.
Très genre.
Très in.
Très toc.
Très cher.


Le Barlotti - 35, Place du Marché Saint Honoré, 75001 - Paris

Constatation # 112

Mais il neige !

6.2.07

Constatation # 111

Mon grand père m'appelle "mon neveu".
Mon neveu m'appelle "parrain".
Mon Sage Chéri m'appelle "mon p'tit chat".
Moi je m'appelle "Alexandre".
Mais je vais finir par ne plus savoir qui je suis.

Si c'était à refaire...

Si c'était à refaire, je voudrais avoir la même soirée qu'hier. Entre amis. Détendus et heureux de se revoir. A parler de tout et de rien. D'échanger ses points de vues culturels. Ecouter, se livrer, rire. De s'enivrer aussi et se sentir s'installer dans une joie qui rechauffe les joues de bien être.
C'était bien. C'était zen. C'était simple. Une soirée entre amis.

A la carte # 1 - Al Caratello

La salle est petite. Pas plus de vingt tables, plutôt serrées les unes aux autres. Le restaurant devient très rapidement bruyant quand il affiche complet. Nous sommes dans un restaurant italien, le bruit est presque une obligation. Il est donc préférable de réserver car, passé 20h00, il doit être difficile d'y trouver une table libre.
L'accueil est sympathique, pas exceptionnel mais souriant, ce qui est rare et bien agréable dans un restaurant parisien. En tout cas, bien mieux que cet accueil formaté de ces chaînes de restaurants italiens qui fleurissent à Paris.
La carte est variée mais pas nouvelle, proposant les standards des pâtes et des viandes italiennes, sans pour autant avoir les dépassées lasagnes et les carbonara. Par contre, j'ai eu le plaisir de manger à nouveau une saltimbocca excellente. Ce plat qui me rappelle tant le disparu Delfino de l'île de la Cité et le chef Enzo. La panna cotta (le dessert test par excellence pour moi dans un restaurant italien) est exquise, peut-être un chouïa trop sucrée. La carte des vins est riche et surtout pas excessive au niveau des prix. Nous avons choisi un Nero d'Avola (vin rouge sicilien), vraiment excellent.
On ne mange pas pour très cher Al Caratello; moins de vingt euros par personne, pour un plat et un dessert, sans le vin.
Je crois bien ne jamais avoir aussi bien mangé dans un restaurant italien à Paris depuis la fermeture du Delfino.
Encore une fois, une très bonne adresse dénichée par nos Dames du Manoir passées maîtresses en la matière des découvertes gustatives pour nos soirées entre amis.
Al Caratello - 5, Rue Audran - 75018 Paris

Envie de blanc

Saint Lary - Hautes Pyrénées - Mars 2005

Gageure


Palais Royal - Paris - 10/05/2005

Les filles entre elles

Les filles ont, dit-on, de drôle de manières, quand elle sont entre elles.
Elles se crèpent le chignon à grand coup de textos.
S'insultent de tous les noms surtout derrière leur dos.
Ah ! Les filles quand elles sont entre elles...
Ah ! Ah ! Les filles quand elles sont entre elles...
Les filles se retrouvent encore plus belles que la veille.
Mais entre temps, l'une plus futée a chipé le copain décérébré
de l'autre copine écervellée.
Elles se sourient, se cajolent, se lancent des mots vides,
mais au fond, ça se voit, elles ne se supportent pas.
Elles se jurent fidélité et amitié mais seraient prêtes à se balancer dans la boue
pour remporter pour une nuit le garçon convoité.
Les filles ont, dit-on, de drôles de manières, quand elles sont entre elles.
Elles se guettent du coin de l'oeil attendant le faux pas de l'autre.
Elles se testent. Elles se piègent. Elles débinent les copines
surtout quand cela peut faire mal à l'autre.
Les filles entre elles sont des chippies harpies.
Les filles entre elles sont des sorcières possonnières.

Le coq est parmi nous

Coucou Ricou
Pensée (galinacée crêtée) Sissounienne

5.2.07

Les diamants de la peur

Un film d'aventure comme cela fait longtemps que je n'en ai pas vu. Depuis Sahara peut-être, le côté léger en moins. C'est un film brut, sans concessions, exposant les réalités complexes des guerres civiles et guerillas qui secouent périodiquement l'Afrique Noire.
Ici, l'action se déroule en Sierra Leone, englué dans une guerre civile, au début des années 90.
Archer est un mercenaire, aventurier, trafiquant sud africain qui cherche à vendre le mieux possible les diamants produit dans cette région. En prison, il rencontre un pêcheur qui avait été enlevé par une bande digne des bandit de Mad Max. Ce dernier a caché un gros diamant rose d'une pureté parfaite. Archer va tout faire pour récupérer cette pierre.
Dans ce film, rien ne nous est épargné de la violence qui existe dans ces pays. Attaques armées de villages avec meurtres, viols et enlèvements. Embrigadement et endoctrinement forcée d'enfants qui grossiront les rangs des armées rebelles. Ces mêmes enfants qui tireront, à leur tour et à bout portant, sur hommes, femmes et enfants. Car cette guerre est sale. Sale parce que dans ces exactions là, c'est le civil qui payent par la mort les clivages entre gouvernementaux et rebelles. Sale parce que dans ces guerres là, les Occidentaux qui fuient le pays à la première echauffourée entretiennent pourtant ces guerres en leur vendant des armes. En Sierra Leone, la richesse du pays est le diamant. Il est donc primordial pour les deux factions de contrôler les mines pour bénéficier de la marchandise en troc pour avoir des armes. Car les armes se payent en diamants.
Le film n'hésite pas à pointer du doigt ces grandes maisons de joaillerie occidentales qui n'ont pas de scrupules à acheter ses "blood diamonds", ces diamants du sang. Le réalisateur film sans concessions les violences de ces guerres là avec un réalisme qui pourtant doit être en deça de ce qui existe réellement là bas. Il n'épargne pas nos consciences en nous montrant les boucheries de ces guerres là. Un film hollywoodien, certes, dans les moyens, les grandes stars et le traitements de certaines scènes, mais c'est aussi un film à message propre à éveiller nos bonnes consciences. Un film à visée politique. Mais aussi un formidable film d'aventure.
Encore une fois, Leonardo DiCaprio est époustouflant. Héro au côtés noirs, froid et calculateur. Ce genre de personnage revevenu de tout parce qu'il a déjà bien roulé sa bosse dans les horreurs de cette Afrique sauvage. Mais un héro qui n'hésite pas le moment venu, à se montrer humain.
Djimon Hounsou est lui aussi formidable dans le rôle de pêcheur vivant sans histoire avant que ce gang ne mette à feu et à sang son petit village. Formidable en père qui fera tout pour retrouver son fils enlevé par les rebelles.
Et puis la jolie Jennifer Connelly (bon sang qu'elle est belle cette actrice aux yeux sombres), parfaite en journaliste de terrain qui n'a pas froid aux yeux.
Le film n'est pas sans défaut, notamment la petite histoire de coeur pleine de clichés entre le beau héro et la belle journaliste. Mais dans l'ensemble, un film magnifique où l'Afrique est belle et grandiose avec ses grands espaces à perte de vue.
Blood Diamond - Edward Zwick

4.2.07

Blanc public

Rue de la Tannerie - Chartres - 06/05/2006

L'apprentissage de la vie

Pesaro - Italie - Août 2005

Derrière la porte, des secrets.

St Martin Du Vieux Bellême - Orne - 27/01/2007

3.2.07

Pars vite et ne reviens pas.

Se pose ici la question de l'adaptation d'un roman sur grand écran. Les attentes de ce que peut donner la mise en image d'un de mes romans préférés d'une de mes auteurs préférées.
Pars vite et reviens tard est un excellent roman de Fred Varga avec ses personnages typiques (le commissaire Adamsberg, l'inspecteur Danglard, le lieutenant Retancourt, la belle Camille...), son ton unique mélange de nonchalance et d'action intuitive. L'univers Vargas est un univers à part.
Déception. C'est le mot qui me vient après avoir vu l'adaptation cinématographique du roman. Les personnages en chair et en os ne correspondent pas à ma visualisation mentale faite pendant ma lecture. Mais cela passe encore. Après tout le scénariste et le réalisateur peuvent avoir leur propre vision des personnages. Pourtant, José Garcia, tout bon acteur qu'il est, est loin d'être convaincant en commissaire. Il lui manque le côté flegmatique et lunaire tel qu'il est décrit dans le roman. Le personnage de Danglard est encore plus mal dégrossi : son alcoolisme est complètement occulté, le double rationnel du commissaire est passé à la trappe. Et encore pire, le personnage de Camille, perpetuelle future et ex-fiancée du commissaire est d'origine chinoise dans le film. Ce qui n'est jamais indiqué dans les romans.
L'histoire maintenant. Un illuminé annonce, par crieur des rues interposé, le retour de la peste à Paris et s'amuse à marquer les portes des immeubles des immeubles parisiens du chiffre quatre inversé, sauf quelques portes. Ce qui passait au début pour une simple fantaisie d'un dérangé cultivé, va verser dans le criminel lorsque les occupants des appartements de ces fameuses portes non marquées sont retrouvés morts dans une mise en scène mimant la mort par la peste.
Dans le roman, il s'agit d'une course contre la montre pour retrouver ce tueur en série qui menace de répandre la peste; contre la montre pour éviter la panique dans la population. Contre la montre avec les doutes, les fausses routes, les interrogations, les égarements d'une enquète palpitante.
Dans le film, rien de tout cela. Tout est plat, sans rythme. L'action et l'urgence se limitent à des voitures qui vont vite et qui freinent brutalement. Rien de plus. Le doute du commissaire qui menace de perdre pieds dans le roman n'est pas mentionné si ce n'est par un "Camille j'ai besoin de toi, je ne suis pas le même sans toi". Birk. L'action foisonante du livre est ici simplifiée à l'extrème, sans éclat, morne et bancal.
Mieux vaut relire le magnifique roman que de voir cette lavasse peu inspirée.
Pars vite et reviens tard - Regis Wargnier

Il m'a dit...

Il m'a dit de m'asseoir sur le canapé bleu, de me mettre à mon aise et de me détendre.
Je me suis enfoncé dans les coussins moelleux, prêt à me laisser soumettre à toutes ses volontés.
Je lui ai dit d'éteindre la lumière. Pour plus de concentration; pour plus d'attention pour ce qu'il attendait de moi.
Et, dans le noir de ce début de nuit, assis côte à côte dans le canapé bleu et main dans la main, nous avons écouté religieusement ce superbe quatuor du Tancredi de Rossini. Quinze minutes de partage à deux délicieux.

2.2.07

Beau gosse # 12

Patrick Wilson a un regard qui flingue. De grands yeux bleus doux et enfantins.
Patrick Wilson a un large sourire désarmant. Franc et frais et enfantin. Son sourire dessine de petites rides au coins de ses yeux qui accentuent sont charme.
Patrick Wilson a un très joli corps. Loin des baraques bobybuildées, il a un corps harmonieusement dessiné avec de jolis pectoraux et deux petites poignets d'amour adorables. Il a une petite toison brune sur le torse, comme un velours qui titillerait le bout de mes doigts s'il était devant moi.
Patrick Wilson a deux petites fossettes profondes au niveau des reins, juste au dessus des fesses.
Patrick Wilson n'est pas qu'un physique. Il est aussi acteur actuellement à l'affiche du très beau film "Little Children" de Todd Field, aux côtés de Kate Winslet. Il est aussi musicien mais je n'aime pas ce qu'il fait au niveau musical.
Pour en savoir plus sur ce JEUNE acteur de 33 ans, il faut aller ICI.

1.2.07

Entre deux rives

Ponte Scaligero - Verone - Août 2005

Sur écoute

Ce film est flippant. comment un état moderne a t-il pu mener cette politique de flicage de toute une population? Cette politique de sécurité d'état qui s'apparente tellement à de la paranoïa.
Ce film reconstitue avec une precision presque scientifique et clinique de ce qu'a pu être les basses oeuvres de la Stasi et des méthodes qu'ils employaient avec une grande maitrise. Interrogatoires, mises sous écoutes, filatures, ouverture du courrier. Tout cela a existé en RDA juqu'en 1989 et la chute du Mur.
Un auteur de théâtre et sa compagne actrice sont considérés comme des piliers intellectuels de la république communiste. Pourtant, le ministre de la Culture, ayant des vues dur la jeune femme va mettre en place la surveillance de l'auteur dans le secret espoir de le faire tomber pour des idées contraires à la ligne de pensée de la RDA et ainsi récupérer les faveurs de la jeune femme. Un capitaine de la Stasi est chargé de cette mission mais va tomber sous la fascination de ce jeune couple et va finir par les aider et les protéger de la cabale qui se monte contre eux.
Le film est impressionnant. La reconstitution est minutieuse et détaillée, presque un document historique. On savait déjà que la police d'état avait eu des actions pas très conforme aux droits de l'Homme mais de le voir ainsi en image est encore plus parlant.
Deuxième film allemand en moins d'une semaine. La critique parle d'un nouveau souffle du cinéma allemand. Il s'agit sans doute d'une réalité. Un cinéma basé sur un réalisme froid et brutal. Un cinéma qui mérite qu'on s'y intéresse parce que loin des productions formatées vendues par les Américains et même les Français en ce moment.
La vie des Autres - Florian Henckel von Donnersmarck

Ca ne doit pas être ça

Il y a des jours où l'égoïsme et le manque de considération de certaines personnes me glacent le sang. Je ne suis pas quelqu'un de méchant, loin de là. Mais parfois, devant ce manque de savoir vivre primaire, une colère froide et sourde grossit en moi et qui n'attend que la plus petite étincelle pour exploser.
Il y a des jours où je devrais apprendre à me blinder plus solidement qu'une porte de coffre fort pour éviter de laisser éclater mes ressentiments, de laisser jaillir mon ras le bol. Une bile affreuse me fouaille l'estomac. L'envie d'hurler.
Il y a des jours où je me dis qu'il faudrait que j'apprenne à être, à devenir moi aussi égoïste. Peut-être qu'alors tout cela glisserait sur moi comme sur une toile cirée. Alors, je n'aurais sans doute pas cette boule de sanglots qui reste bloquée dans la gorge et qui me fait si mal. Je n'aurais pas les bras et les mains qui tremblent toutes seules; ces espèces de fourmis dans les mains. Le froid dans lequel je me retrouve et ces fulgurances blanches qui me traversent les yeux. Je ne serais pas en colère pour rien. Sans doute pour rien.

Le beau verbe

Petite fantaisie romancée et romanesque sur la vie de Jean Baptiste Poquelin dit Molière. Un film soigné pour un film d'époque.
Molière est employé contre son gré par un Bourgeois du nom de Jourdain pour lui enseigner les rudiments de la comédie afin de pouvoir jouer une petite pièce à la belle Célimène qui lui fait chavirer le coeur. Contraint et forcé à endosser le costume d'un dévot du nom de Tartuffe, Molière tombe éperdument amoureux de la jolie et tourmentée Elmire.
Il ne s'agit pas là de dresser un film biographique de la vie du célèbre auteur du 17ème siècle. Le scénariste et le réalisateur brode une comédie sur une période peu connue de la vie de Molière, époque où il fut emprisonné pour dettes. Ils imaginent ainsi ce jeune Molière dans une famille de bourgeois qui cherchent à évoluer dans l'echelle sociale qui passe obligatoirement par le paraitre et les signes de la noblesse. Cette expérience lui aurait donc inspiré ses plus célèbres pièces : Le Tartuffe et le Bourgeois Gentilhomme. Pures spéculations décriées par les puristes et les critiques de Télérama.
Il n'empêche que ce film voguant sur le concept de Shakespeare in Love, réussit à recréer un univers réaliste et décrit savoureusement l'univers des précieuses ridicules de l'époques où les mots pouvaient servir de couperet définitifs plus que les actes.
Romain Duris s'en sort très bien en Jean Baptiste Poquelin torturé par l'amour et le badinage. Mais le morceau de bravoure revient sans conteste à Fabrice Luchini qui se livre dans sa démesure coutumière à un savoureux Monsieur Jourdain, à la fois détestable dans son comportement de mâle dominant et maître de sa maison et en même temps tellement gauche dans sa volonté farouche d'imiter la bonne société. Les scènes d'apprentissage sont toutes extrèmement droles. Laura Morente est une gracieuse Elmire, écartelée entre son devoir d'épouse et de mère et l'amour que lui inspire Molière.
Les décors sont beaux, tout comme les costumes en beaux tissus moirés. Reste qu'effectivement la langue, cette belle langue de Molière n'est pas complètement respectée, subissant un rajeunissement contemporain sans pour autant l'avoir oubliée comme l'avait fait les scénaristes du Pacte des Loups.
Il est sans doute vrai que le Molière d'Ariane Mnouchkine est plus proche de la réalité historique de l'auteur mais cet épisode romancé n'est pas pour autant dénué d'intérêt. Bien au contraire.
Molière - Laurent Tirard

Pensée du jour

Mais pourquoi je n'ai pas encore la carte UGC Illimitée moi ?
Pensée (pourquoi payer plus quand on peut payer moins) Alexandrine

La double inconstance

- Je me suis longtemps demandée ce que cachaient tes sourires.
- Mais... Rien...
- Oui ! Voila bien ce qu'il me semblait.

La double Inconstance - Marivaux - Theâtre National de Chaillot