31.12.06

Crépusculaire

Un long plan séquence ouvre le film, menant d'un caniveau de Sunset Boulevard jusque dans les eaux troublées d'un cadavre d'une piscine d'une villa hallucinante d'une vieille star du cinéma muet.Le seul film racontait par un mort (question Trivial Pursuit).
Billy Wilder filme ici un vibrant hommage au cinéma muet et à ses stars aux yeux si expressifs retombées dans un anonymat d'autant plus douloureux qu'elles ont été adulées. Norma Desmond est l'une d'elle. Immense star du cinéma muet, elle a vu son étoile s'éteindre à petit feu, avec l'arrivée du cinéma parlant. Refusant cette fatalité et vivant recluse dans son palais décrépi avec les fantômes de sa gloire passée, elle ne rêve que d'un come back spectaculaire, à la hauteur de son immense gloire éteinte. Salomé incarnera son grand retour. Par le hasard du scénario, un scénariste dans la dèche vient frapper à la porte de cette diva déchue et apâté par le gain va accepter de travailler sur le scénario de la Renaissance.
Du statut employeur/employé, la relation va dériver vers un flou sentimental où l'écrivain va devenir malgré lui, le giton de la riche excentrique. De flou sentimentale, la passion se transforme vite en jalousie excessive et en folie meurtière.
Loin de la vision dorée pleine de strasses et de glamour, Wilder dresse l'envers de l'univers hollywoodien. Un monde peuplé de crèves-la-faim rêvant d'un avenir glorieux et de faire fortune dans la grande machine à rêves qu'est le cinéma d'Hollywood. Un monde de scénaristes cherchant à vendre leur scénarios aux grandes majors; de lecteurs et lectrices chargés de sabrer le travail de ces mêmes scénaristes. Un monde où la gloire est aussi éphémère que la jeunesse. Un monde d'ombres et de lumières où le plus grand nombre tente de survivre dans la lumière de quelques privilégiés. Un monde glauque et inquiétant. Loin de la magique image d'Epinal.
Boulevard du Crépuscule - Billy Wilder

30.12.06

Il n'y a pas de sot métier

Et la question qui revient tout le temps...
L'autre :
- Et tu fais quoi dans la vie?
Moi :
- Je suis chargé d'assistance...
L'autre :
- Oh c'est cool ! Mais ça consiste en quoi?
Moi :
- C'est assez vaste, en fait... Moi, je m'occupe plus particulièrement d'assistance aux personnes. Aux personnes âgées par le biais de la téléassistance. Et bla bla bla et bla bla bla...
L'autre :
- Hum ! C'est interessant !
Moi :
- Mouais ! Ca occupe...
L'autre :
- En plus, c'est gratifiant. Tu dois bien gagner ta vie...
Moi :
- Tu parles ! Ca veut dire travailler deux week ends par mois. Avec des amplitudes horaires qui vont entre 7h30 et 23h30. Et tout ca pour une misère.
L'autre :
- Ah ouais ! C'est nul comme boulot...
Moi :
- (Tu l'as dis bouffi)

29.12.06

Entre deux fêtes

Noël et son réveillon seront passés aussi vite que le temps de dire ouf j'ai fini tous les cadeaux.
Deux grosses valises transformées en hotte de père cadeaux, à trimballer entre Paris, Mamers et Nantes. Les cadeaux faits encore une fois dans la précipitation de la dernière minute, dans des magasins surbondés de mêmes personnes qui font leurs cadeaux à la dernière minute. Des files d'attente à n'en plus finir dans les rayons, aux caisses. Et les jambes qui enflent à force de rester debout stoïques. Les paquets à envelopper. Des dizaines et des dizaines. De quoi vous filer l'overdose de faire des cadeaux. Le côté ambiance de noël qui est assez déplaisant.
Mais malgré ces inconvénients, le plaisir d'offrir tous ces paquets là. Et puis, le plaisir d'en recevoir. Voir ces tas de cadeaux amoncelés au pied du sapin. Prendre toutes les précautions possibles et imaginables pour que les enfants croient jusqu'au bout que c'est le Père Noël qui a déposé les cadeaux. Voir les yeux des petits briller d'excitation. Les enfants qui piaffent d'impatience d'ouvrir les paquets pour découvrir leurs nouveaux jouets. Profiter enfin des bons côtés de l'esprit de Noël, oublier le côté mercantile de cette fête. Se laisser porter par ce moment d'échanges et de partage et de joie.
Mais à peine le temps de se laisser porter vers ces joies là que tous les paquets sont éventrés. Les oripeaux de papiers gisent bouchonnés sur le carrelage froid. Les tornades enfantines se sont déchainées dans des cris de surprises et de joies. Les cadeaux déballés; la joie retombée, la fatigue remplace l'excitation de ce fugace moment. La soirée est terminée. Noël vient de tourner sa page trop rapidement. A peine le temps de trinquer nos verres à la santé de Noel, qu'il faut déjà reprendre le travail et penser déjà au prochain réveillon du week end suivant.
Cette année, ce réveillon là, malgré la belle signification qu'il a, aura un arrière goût amer. Travailler ce week end là va sans aucun doute émousser le plaisir de se retrouver tous les deux. Une première fois depuis sept ans.
Bah finalement, si travailler permet de passer cette soirée anniversaire nous deux, je veux bien accepter de me lever à 5h45 pour cela. La force du sacrifice.

Auto dérision

Bon allez, une fois n'est pas coutume, je me ridiculise volontairement. Mais ça me fait bien rire.
C'est ici :

28.12.06

Préparatifs

Bon !
Les billets de train sont arrivés.
Les deux nuits d'hôtel sont réservées.
Les billets d'opéra nous attendent sagement à l'opéra.
Les tickets de l'exposition Velasquez sont bien au chaud à la National Gallery.
Bon, ben je pense qu'on a tout...
Ne reste plus qu'à attendre le 20 janvier...

25.12.06

Merry Christmas

Mamers - 24/12/2006

21.12.06

Sans l'ombre d'un doute

Paris - 18/12/2006

18.12.06

De la civilité...

... Aux bonnes manières.
Il est effarant de constater que les gens sont agressifs entre eux.
Prener l'exemple du microcosme d'une rame de métro, un matin, vers 9h30. Bien souvent (heure de pointe oblige), il y a autant de place que dans une boîte de sardine à huile. Bien compressé; bien tassé, la plupart des gens attendent, stoïques, la délivrance de la station d'arrêt. Là ou cela devient pénible, c'est lorsque qu'une personne a décidé de rester, coute que coute, assise sur son strapontin. Il s'agirait encore d'une personne âgée, je ne dirais rien, mais alors quand c'est une personne bien portante, je vois plutôt rouge.
Vendredi, la rame pleine à craquer, une midinette s'obstine à rester assise malgré les regards courroucés et les remontrances des autres voyageurs. Elle n'en a rien à faire. Elle est même génée lorsqu'une personne lui monte sur les pieds. Elle pousse des soupirs exaspérés; elle grogne. Elle est à baffer. Une tête à claques.
Convention, tout le monde descend. On respire mieux. L'espace vital reprend ses droits pour chacun. Y compris pour la pimbèche qui pousse des soupirs de soulagement, la pauvre bichonne, et en profite pour déborder sur le deuxième strapontin. A cette même station, entre une dame tout en rouge. Le manteau, les chaussures, le sac à dos et à main et les joues. Ce n'est pas une parisienne. Cela se sent au premier coup d'oeil. Elle dit même bonjour, avec un petit sourir géné, au monsieur qui est devant la porte. Elle me plait bien cette dame. Je la trouve vraie; pas renfrognée comme nous autres. On a l'impression qu'elle veut se faire toute petite, impressionnée, sans doute par la froideur du Parisien de base (surtout celui qui part travailler).
Elle s'est assise sur le strapontin à coté de la tête à claques qui s'est poussée (un peu) de mauvaise grace en poussant un bruyant et profond soupir d'énervement. Je suis sûr qu'elle doit penser qu'elle n'a pas de chance et que la terre entière lui en veut. La petite dame en rouge, pourtant, s'excuse de s'asseoir et ses joues deviennent encore plus rouges. Elle se tasse donc du mieux qu'elle le peut contre la parois de la rame, afin de laisser le plus d'espace possible à la fille. Mais cette dernière se rebiffe. La dame, en abaissant son strapontin, à coincer le bas du manteau de l'autre. mon dieu ! Que n'avait-elle pas fait la brave dame !
Elle s'est pris un savon monumental par cette c...e de fille. Elle a explosé, prête à bondir sur la pauvre femme. La petite dame en rouge devenait de plus en plus petite, se tassant de plus en plus, complètement paniquée par cette réaction disproportionnée. Elle a essayé d'arranger les choses (avec moultes excuses) en tirant sur le manteau de la fille pour le décoincer ce qui a empiré les choses puisque bien sûr, elle l'accusait de vouloir déchirer son si beau manteau tendance. Hystérique. Elle était dans une colère incroyable.
La dame en rouge est descendue à Porte de Versaille, confuse. Et cette furie qui a le toupet de lancer à la cantonnade :
- " Non mais je vous jure. Les gens. S'asseoir pour une station... "
Arrrrgh ! Retenez moi ou je l'etrangle.

Mambo Sapin


Paris - 18/12/2006

17.12.06

Arrête de faire le pingouin

Le pingouin est à l'honneur en ce moment. Est-ce une cause à effet du réchauffement de la planète et de la fonte des banquises qui en sont la conséquence? En tous cas, ils sont partout. Au cinéma avec la "marche de l'empereur" et en ce moment avec "happy feet". Ils trustent aussi les écrans publicitaires (merci Afflelou). Et maintenant, grande nouveauté, ils font aussi dans la chanson. Ce ne sont pas n'importe quels pingouins. Ce sont des pingouins pas comme les autres © et skieurs (si si !!). Et comme pour bien affirmer leurs orientations savonneuses, ils ont repris un grand standard de la culture du même acabit, humain. Mais en français. Parce qu'ils faut le savoir, le pingouin baragouine l'anglais comme une vache espagnole et préfère adapter dans la langue quasi maternelle.
C'est surprenant. C'est affligeant. Mais c'est dansant (pour qui danse sur n'importe quoi) et ça marche (au nombre de diffusion sur les chaînes musicales françaises). Et c'est ici. Et ici, ici. Et surtout .
De quoi préférer les gazs a effets de serre...

Game over

Depuis hier soir, le salon est devenu un véritable circuit de karting. Des courses effrénées opposent Mario à Donkey Kong ou Peach (quelle bitch celle là) à Toad le champignon (vénéneux). Un retour à l'enfance affligeant, vautrés dans le canapé à ne rien faire d'autre que de se poursuivre en se nommant de tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables. En même temps, on se réchauffe comme on peut. A l'heure où les consoles de jeux se targuent d'une évolution super high tech (je veux parler de la Wii de Nintendo), la bonne vieille Nintendo 64 procure toujours autant de plaisir... Et des durillons sur les pouces. Mais ça, c'est une autre histoire.

Les mondes engloutis

L'événement est d'importance. Pour la première fois, en France, le résultat de 20 ans de fouilles archéologiques dans les fonds marins de la baie d'Aboukir est présenté au Grand Palais, autre ouvrage pharaonique (le froid en plus).
Cette exposition montre des pièces majeures de Canope, Héraklion et des quartiers royaux d'Alexandrie. Trois villes disparues au 8ème siècle au fond de la mer suite à un séisme et un raz de marée consécutif.
L'exposition très didactique met en lumière une pièce, tandis que de petits écrans diffusent le film de la découverte sous les eaux. Beaucoup d'informations très détaillées sur des points précis d'architecture, d'urbanisme ou de vie quotidienne.
De très belles pièces à y voir. Un tres beau buste de Sérapis; une magnifique silhouette féminine drapée dans un vêtement mouillé; un jeune prêtre d'Osiris et de magnifiques pièces d'orfévreries.
Par contre, pour visiter cette exposition, il est plus que recommandé de se vêtir chaudement. Le grand espace de la grande verrière du Grand Palais est un endroit difficile à chauffer.
Trésors engloutis d'Egypte - Au Grand Palais jusqu'au 16 mars 2007

Pensée du jour

Moi, pour Noël, je veux un M Pokora (sans lunette).
Pensée (liste de Noël) Alexandrine

Les aléas de ma mémoire musicale # 23

It's alright with me
As long as you are by my side
Talk or just say nothing
I don't mind your looks never lie
I was always on the run, finding out
What I was looking for and
I was always insecure, just until I found

Words often don't come easy
I never loved to show you the inside of me
You were always patient
Dragging out what I tried to hide
I was always on the run, finding out
What I was looking for and
I was always insecure, just until I found

You, you were always on my mind
You, you're the one I'm living for
You, you're my everlasting fire
You're my always shining star

Nights always are good friends
A glass of wine and the lights down low
You lying beside me
Me full of love and filled with hope

You - Ten Sharp - 1991

13.12.06

Rêve épicé

Des scientifiques, un peu fous, ont mis au point une machine pouvant entrer dans les rêves afin de pouvoir soigner, en agissant sur les tréfonds de la pensée et de l'inconscient. Le seul soucis, c'est que cette invention qui a avant tout de bonnes intentions, est très vite piratée par un mégalo qui voit dans cette machine un bon moyen d'imposer une nouvelle dictature dévastatrice.
Voici le point de départ de cette aventure psychédélique animée. Ce film est vraiment un rêve (cauchemard?) visuel.
Délirant. Le dessin épouse avec une grace inouie les méandres des rêves, entre délirs maladifs et soupapes exutoires. Les disgressions spatio temporelles entre rêves et réalités font perdre pieds et balayent toutes nos rétissences d'interprétations conscientes. On plonge dans le film comme on plongerait dans une eau trouble où l'incertitude prédominante laisserait comme une peur amère.
Une animation à la hauteur du délire rêvé, toute en couleur, peuplé de personnages de l'inconscient collectif (des souris animées aux traits de Mickey bouffi, des poupées au sourire angéliques mais aux intonnations monstrueuses...). La vision de ce film est une expérience assez déroutante, tant par la capacité à mettre en images les (nos) rêves les plus insensés, que par la réalisation nerveuse et déjantée, suprenant pour un film d'animation. Mais bon, encore une fois l'animation japonaise a un siècle d'avance sur le reste du monde.
Ah ! J'oubliais ! La musique de ce film est absolument fabuleuse et ... Entêtante...
Paprika - Satoshi Kon

Pensée du jour

Il est de bon ton de manger du thon.
Pensée (japanese food) Alexandrine.

12.12.06

Drôle de tribu

Depuis quelques temps, l'appartement se peuple de drôles de zigotos. Le canard flamboyant (Couin Couin, pour les intimes) est apparu, un beau soir, caché sous un oreiller, sa cachette préférée, où parfois, il aime pondre ses oeufs Kinder au chocolat.
Hier soir, Lapin sauteur a fait son apparition avec son cousin, Chaton Sauteur, en clopinant et en claquant joyeusement, sur la table du séjour. Ils sont devenus aussitôt, copains comme cochon avec Couin Couin, comme le prouve cette photographie prise sur le vif.
Je soupçonne Le Grand Enfant De La Chambre Du Fond (celui qui a 25 ans depuis 10 ans) d'être à l'origine de ce regroupement tellement nature et découverte. Il ne manque plus que Nono, le Moineau siffleur et Gribouille, la Grenouille bavarde pour agrandir cette nouvelle famille.

Couac

Couin Couin Flamboyant

Sous le ciel de Paris # 10


Paris - 12/12/2006

11.12.06

Avé Caesar (3)

La depression de la journée de repos. Celle qui commence par un mal de crâne carabinée parce qu'on a fait trop de grasse matinée, alors qu'on n'y est plus habitué. Celle qui continue, morose, avec les gouttes d'eau qui s'écrasent sur les vitres pendant que les rafales de vent transforment l'appartement en partie de banquise. C'est la journée type où rien ne fait envie. Pas envie de sortir parce que pas envie de me faire mouiller la tronche. Pas envie de regarder la télévision parce que pas envie de m'endormir bêtement devant. Mais pas envie d'aller faire la sieste parce que pas envie de me réveiller complètement décalqué. Une journée type, où par dépit, je reste les fesses collées sur la chaise, devant l'ordinateur, à attendre la réception d'un mail (qui en général n'arrive pas); à attendre que les heures passent en se donnant l'illusion de ne pas (trop) perdre son temps; à attendre que cette pu.... de journée se termine.
Mais aujourd'hui, j'ai trouvé la parade. Elle n'est pas miraculeuse. Elle n'est pas non plus très nouvelle. Elle ne m'a pas fait bouger mes fesses de la chaise, devant l'ordinateur. Mais elle a fait passer la journée à une vitesse incroyable.


Aujourd'hui, je me suis souvenu de Caesar III, le jeu de stratégie qui m'a tellement occupé il y a quelques années, avant que je ne perde mon temps sur MSN et consort. J'ai ré-installé le logiciel et j'ai passé ma journée à bâtir des villes; à veiller au confort, à la sécurité et au bien être de mes habitants. J'ai passé tous les stades du cursus d'un fonctionnaire de l'Empire Romain. Pendant quelques heures, je me suis appelé Alexandros Maximinus (bah quoi, j'étais pas inspiré aujourd'hui) et j'ai eu en main le destin de petits bonshommes qui bougeaient sur l'écran de mon ordinateur mais que je dirigeais pourtant. J'ai eu un énorme succès dans la création de petites bourgades, à Cappua, à Tarraco, à Lugdunum. J'ai eu beaucoup de difficultés à Miletius, fonction dont je ne suis pas encore venu à bout. Mais il était déjà 20h00 et cela faisait presque 9h00 que je jouais...

10.12.06

Banco. Ca frappe illico

L'institution 007 a pris un coup de jeune avec cette nouvelle aventure du plus célèbre des agents secrets de Sa Majesté. Il s'agit là pourtant de l'adaptation du premier roman de Ian Flemming, la première aventure de James Bond. Une sorte de retour aux sources. Et c'est aussi l'occasion de découvrir le nouveau visage du héros. Plus jeune, le physique sculpté à la fonte, ce nouveau James Bond est encore un jeune chien fou, débutant dans les méandres des relations secrètes internationales. La construction immuable des films de la franchise a subi cette même cure de jouvence, donnant un ton résoluement plus viril au film. Le générique de début de film où d'ordinaire de lassives créatures mais néanmoins dangereuses se dandinaient autour de la silhouette du héros, joue cette fois ci, sur un registre beaucoup plus masculin tout en gardant l'esthétisme et le graphisme très coloré habituel.
Daniel Graig se glisse comme dans un gant dans le personnage de James Bond, lui donnant un côté séduisant brut tout à fait remarquable. Son physique (très avantageux) permet de donner lieu à des scènes d'action encore plus impressionnantes et plus efficaces que les précédents films (si si, c'est possible). Deux scènes notamment (sur une grue et sur le tarmac d'un aéroport), sont les plus belles scènes d'action que j'ai pu voir de bien longtemps. Craig donne au personnage un côté plus sombre et trouble, voir carnassier, beaucoup moins raffiné que celui incarné par Pierce Brosnan et consort.
Le duo de James Bond et de la James Bond Girl, incarné par la troublante Eva Green, fonctionne parfaitement bien. Mélange d'attraction et rejet, elle se montre à la hauteur de James bond et n'hésite pas à lui tenir tête. Bon, comme dans tous James Bond qui se respècte, elle finira par coucher avec lui. Cependant, cette force de caractère saura aussi séduire le dur à cuire qui se laissera emporter par les bras et les pièges de l'amour.
Un très bon cru, donc, qui pourra sans doute décevoir les fans de la série par le manque de respect au protocole habituel qui entoure chaque opus, mais qui finalement apporte un bon coup de jeune à la saga.
Casino Royal - Martin Campbell

9.12.06

Constatation # 106

Le rhum d'amour (bois bandé et gingembre) a des conséquences - hum, comment dirais-je - dures à évacuer...

7.12.06

Vers les terres lointaines


La colonna Colom - Plaça del Portal de la Pau - Barcelone - 03/12/2006

Constatation # 105

C'est automatique. Aux premières notes de l'adagio du concerto de Aranjuez, lorsque les notes sèches de la guitare dialoguent avec les sons graves du basson, tandis que les cordes de l'orchestre enveloppent douloureusement cette complainte funèbre, je pleure. Comme un robinet qui s'ouvrirait tout seul.

La Diva

On pourra la trouver grotesque dans sa façon de surjouer et d'être tout sauf sobre. On pourra dire qu'elle en fait des tonnes dans ses pauses exagérées ou dans ses expressions de visage trop théâtrales. On pourra dire qu'elle a passé l'âge de jouer les jeunes vierges, ingénues et innocentes, du haut de sa soixantaine d'années. On pourra dire tout ça sur elle.
N'empêche. Il suffit qu'elle chante pour que le monde s'arrête. Il suffit d'entendre sa voix pour rester hypnotiser. Il suffit de l'écouter chanter la folie pour voir les affres cruels mais au combien magnifiques quand ils sont chantés avec une telle maestria, de la folie humaine. Il suffit de l'entendre moduler sa voix comme elle seule sait le faire, pour être parcouru de frissons incontrôlés et sentir monter les larmes aux yeux.
La voix d'Edita Gruberova s'est un concentré émotionel que j'aimerais entendre et voir encore et encore.
Edita Gruberova dans Lucia Di Lammermoor - Gaetano Donizetti - Gran Teatre del Liceu - Barcelone

Ailleurs

Plaça Reial - Barcelone - 03/12/2006

Lorsque qu'on part comme ça, en dehors de la France, il y a toujours ce moment où on réalise que nous ne sommes plus en France. L'absence de repère visuel ou sonore qui fait notre quotidien citadin.
L'exemple le plus flagrant est le klaxone des voitures de police ou celui des ambulances. Il est différents dans chaque ville européenne.
Arrivés très tardivement à Barcelone, nous n'avons pas eu ce sentiment d'ailleurs immédiat. Ce n'est que le lendemain matin, lorsque dans la rue, nous avons entendu la première ambulance jaune. Ca a été le déclic : nous n'étions plus à Paris. Il nous a suffi de marcher dans les rues pour bien voir que nous nous n'étions plus sous le gris ciel de Paris. Ici, il y avait du soleil, le temps était doux. Et il y avait des palmiers partout. Alors ça, ça donne une bonne idée du dépaysement. Nous avons presque eu la sensation d'être en vacances. Nous avons goûté avec délice aux doux et chauds rayons du soleil, assis sur un banc du parc Güell, les yeux dans les ramures des palmiers, accompagnés par le chant de perruches vertes et jaunes. Nous nous sommes extasiés de pouvoir manger en ce début du mois de décembre sur les terrasses de la plaça Reial ou bien des Ramblas, sans avoir froid. Nous avons regardé, étonnés, les marchés de Noël qui serpentaient dans les vieilles rue du Barri Gotica, avec leurs sapins, les personnages de la crèche, alors que les acheteurs étaient en tshirt.
Décidémment, nous étions ailleurs. Loin de la grisaille et de la pluie. Loin de l'automne. Nous étions bien, si loin.

6.12.06

Les aléas du direct

La journée n'avait été ni pire qu'une autre; ni mieux qu'une autre, d'ailleurs. Une triste journée de travail, tout simplement.
Pourtant, dans le fond, cette journée là n'était pas comme les autres. Je m'étais réveillé à Paris et je m'endormirais ailleurs, loin, loin d'ici. A des centaines de kilomètres de ma couette habituelle.
C'est long une journée à attendre. A attendre l'heure de partir. A attendre le moment où l'avion s'élancera dans les airs.
Et lentement mais surement, le moment est arrivé. J'avoue que le simple fait de quitter le bureau ce soir là et de me dire que je n'aurais pas à y remettre les pieds avant le lundi suivant m'a rempli d'une joie profonde. Trois jours à ne pas penser à autre chose qu'à nous.
Grimper dans le bus qui nous conduirait vers l'aéroport, première étape du dépaysement tant attendu. Les rues de Paris se sont échappées, les unes après les autres, à mon regard mouillé. Je quittais Paris et j'en aurais chialé de bonheur. Qui l'eut cru. L'aéroport est vite arrivé, géante fourmilière de passagers en arrivée ou en départ. Les écrans qui s'intillent en allongeant la liste des villes qui seront bientôt desservies par les gros oiseaux de fer. Et, elle est là. Barcelone est dans la liste. Ca y est nous y sommes. Enfin.
Pourtant, cette ligne clignotte en rouge en alternant les mots "annulé" et "cancelled". Non. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas notre vol qui est annulé... Je ne veux y croire. Ils ne peuvent pas nous faire ça, pas à nous. A côté de moi, le Sage E. s'est raidi mais pas un mot n'est sorti. Nous sommes resté un moment sans pouvoir faire autre chose que fixer cet écran maudit qui martelait son "annulé" obsène. Le comptoire d'informations de la compagnie nous confirme que le vol a été annulé. Pas de raisons invoquées, le contraire aurait été étonnant. On nous informe juste que nous partirons bien ce soir mais via Madrid. Nous sommes rassurés et les sourirs recommencent à fleurir sur nos lèvres, même si nous arrivons à Barcelone qu'à 1h00 du matin. Mais qu'est-ce que c'est que 3 heures de retard, quand il y a trois jours derrière?
L'avion est parti puis a attéri et puis a redecollé avant de se poser pour de bon sur le tarmac de Barcelone. Il faisait nuit. Nous étions fatigués, exténués même. Une seule envie, aller dormir pour bien commencer, frais et relax, la visite de la ville. Pour profiter pleinement des jolies choses que nous ne faisions qu'apercevoir dans le bus qui nous déposerait dans le centre ville, sur la place Catalunia.
Il était pourtant presque 2h00 du matin mais les Ramblas étaient encore noires de monde. On m'avait dit que Barcelone vivait beaucoup la nuit mais j'étais loin de me l'imaginer comme cela. Il faisait encore doux. L'ambiance était assez étourdissante, bruissante et bruyante et touristique aussi. Mais la première langue que nous avons entendu parlé (en dehors de l'espagnol bien sûr) a été le Français. Je croyais pourtant qu'on partait pour le dépaysement...
Il nous fallait chercher maintenant l'hôtel que nous avions reservé. Idéalement placé sur les Ramblas, ce petit hôtel une étoile n'était pas un hôtel de charme, nous étions prévenus. Mais ce que nous avons vu en arrivant nous a donné envie de fuire en courant plus vite que ça. La pension Mendoza se trouve en 4ème étage d'un immeuble assez peu reluisant. Nous sommes accueillis par un grand gaillard d'origine indienne, à la tête patibulaire, une tête de méchant, comme dans les films de pirates. Nous entrons dans un petit couloir, avec des portes en papier pates cartonnées numérotées. C'est gris; ça sent le graillon. Aucune décoration, pas de confort. C'est assez triste comme endroit. Le couloir débouche sur une vaste pièce qui sert de réception, de salle télévision et de salle à manger cuisine. Dans ces instants là, on a beau se dire que ce n'est pas grave, qu'on est là juste pour dormir, il est clair qu'on aimerait être ailleurs. Mais eu égard à l'heure avancée de la nuit et de notre état de fatigue, nous prenons la chambre qu'il nous propose. La chambre 6. Celle qui débouche juste sur la salle multi-fonction. Le Sage qui entre le premier dans la chambre a le visage qui s'est fermé d'un coup. Il faut dire que cette chambre, puisque c'est ainsi qu'elle est appelé, fait plus penser à une cellule, que ce soit de prisonnier ou de moine. Un lit dans un coin, en face d'une mini fenêtre opaque. Des draps grisatres sont pliés au bord du lit mais pas de couvertures. Nous devrons le faire nous même avant de nous coucher. Accrochés sur un mur, une armoire bricolée avec quatre planches mal assorties et mal assemblées, et un porte manteau rouillé. Au fond, à coté de l'opercule, la salle de bain tout confort, fermée par un rideau plastifié rose qui rappelle le rideau bleu qui bouche la douche. Un wc, un lavabo ébreché, un bac de douche plat qui laisse couler l'eau à l'extérieur. Spartiate. Rien n'est neuf, excepté le ventilateur au plafond et un superbe cadre d'une rose rose. C'est loin d'être l'endroit rêvé mais bon, il faut savoir faire abstraction, même si le Sage E. est décomposé. Je le sens qui bout intérieurement, une colère froide, un abatement certain, un découragement assuré. C'en était trop pour ce début de week-end qui devait être idyllique. Mais il n'était pas au bout de ses peines, le pauvre. Puisque le gardien de nuit a decidé de regarder la télévision. Et que regarde un gardien indien, la nuit à 2h00 du matin? Un film bollywood, ceux avec les chansons avec les chanteuses à la voix haut perchée. Tout le monde sait que j'apprécie ce type de film. Mais je peux garantir qu'après une nuit à essayer de se forcer à dormir alors que ca chante en indi dans la pièce qui jouxte donne des envies de meurtre et de maudire à vie ce cinéma là. Si, si, vraiment. Avec deux cachets "relaxant, j'ai finis par m'endormir à 6h00 du matin, pour être réveillé à 6h30 par le froid. Et puis, finalement, vaincu par la fatigue, j'ai plongé dans un sommeil troublé, absolument pas reposant. J'ai eu une relative chance parce que le Sage E., lui, n'a pas fermé l'oeil de la nuit.
Ca ne pouvait pas durer ainsi durant trois nuits. Impossible. Le matin, nous avons pris la décision qui était à prendre. On annulait les deux autres nuits, à la grande surprise de la demoiselle (qui n'a pas dû comprendre ce qu'on lui disait dans notre anglais approximatif) de l'accueil. Il fallait donc que nous partions à la recherche d'un autre hôtel. C'est là, où moi je stresse. Partir à l'aventure comme cela, ce n'est vraiment pas pour moi. J'aime que tout soit organisé au niveau de la logistique. Heureusement, le bureau d'informations touristiques de la ville à parfaitement bien fonctionné et, moins d'une heure après avoir quitté le taudis, nous posions nos bagages dans une chambre d'un hôtel trois étoiles, plus cher, certes, mais tellement plus confortable.
Ces péripéties passées, le week-end s'est parfaitement déroulé, comme nous l'avions rêvé. Mieux que nous l'avions rêvé.

5.12.06

Barcelone

Sagrada Familia - Barcelone - 01/12/2006

29.11.06

La quarantaine

Et la valse des quarantaines a commencé.
La première invitation est tombée. La première d'une longue série de fêtes à boire à la santé de l'âge mûr, histoire de faire nique à ceux qui croiraient que la jeunesse est passée avec la dizaine ajoutée.
2007 sera une année à danser, à chanter et à s'amuser, comme le charivari des carnavals pour mieux réveiller les jeunesses dorées et pour ne pas oublier les belles années qui restent à mordre la vie à belles dents (et sans dentiers).
Une belle année, en perspective.

28.11.06

Café des délires

Ce film parle de sexe. Sans détour. Sans tabou. Sans simulation. Avec naturel. Du sexe, en long, en large et en travers. Pas de volonté de choquer en faisant dans l'excès. Il s'agit là d'un sujet commun pour une série de personnes qui se posent des questions quant à leur sexualité et les tourments qui vont avec. Le problème de l'orgasme, l'orientation et les pratiques sexuelles, qui sont assumées ou pas. Tout ce monde se croise dans un club underground new yorkais, le Shortbus, où s'expriment toutes les sexualités et tous les plaisirs liés au sexe.
Le film est d'une grande audace en montrant de front et cruement le sexe. Les scènes ne sont pas simulées et les acteurs sont mis à rude épreuve pour des rôles sans doute difficile à jouer. Un film doux amer dépressif dont l'apparente légèreté révèle une profonde mélancolie et dont les dialogues incisifs servent à mettre en exergue la grande détresse des personnages.
Une esthétique intéressante jonglant avec des images saturées et granulées d'une caméra numériques et celles plus sensuelles et léchées d'une caméra classique. On survole avec plaisir la Grosse Pomme réduite et modélisée. Une bande originale assez exaltante avec un morceau final jouissif.
Pas de pornographie. le réalisateur voulait faire un film sur le sexe; il a fait un film sur le sexe, et pas un film de sexe. Juste parler sans pudeur de cet objet du désir qui nous obsède tant.
Shortbus - John Cameron Mitchell

Beau gosse # 11

Kim Rossi Stuart, c'est avant tout un sourire désarmant et charmant. Et puis il y a son regard limpide, d'un joli bleu lavande. Une prestance latine et une voix avec toute la fougue à l'italienne. Ah la la, quand il lance, désabusé, "que casino". Séquence frissons.
Il est éclatant dans "Libéro", sa première mise en scène. Inquiétant, aimant et totalement fondant. Il est capable de passer de la colère tonitruante qui vous ferez entrer dans un trou de souris, au regard tendre et calin qui donnerait presque envie de se lover dans ses bras.
Il m'était totalement inconnu jusqu'à ce magnifique "Libéro" (même si j'ai dû le voir, mais sans aucuns souvenirs, dans la série semi fantastique mais surtout très mièvre, " la caverne de la rose d'or "qui a fait les beaux jours des dimanches après midi de M6). Cependant, avant le succès critique pour sa première réalisation, il avait déjà été remarqué pour " Romanzo Criminale ", sortie en France début 2006.
A suivre, ce garçon ! A suivre...

27.11.06

Constatation # 104

Papy Larrieu fait du taï-chi, maintenant ! Ca n'aide vraiment pas à sauver sa pièce. Never mind, on va l'oublier très vite.

Le début de la fin

C'est de saison. Les blogs se ferment. L'effet de mode serait-il déjà sur le point de changer.
Il y a ceux qui se sont fermés sans un bruit. Naturellement. Mort de leur belle mort.
Il y a ceux qui se sont fermés pour mieux renaitre ailleurs. Eternel Phénix qui a su rebondir quelque soit l'endroit où il renaissait; quelque soit le nouvel état d'esprit.
Il y a ceux qui se sont endormis. L'hibernation. Le manque de temps. Ca arrive avant le réveil aux beaux jours.
Il y a ceux qui devrait se fermer parce qu'ils n'apportent plus rien, juste les sempitrenelles rengaines.
Il y a ceux qui se sont fermés d'un coup, sans préavis (enfin sans avoir vu venir le vent de ce changement). Effet de surprise, comme un coup de tonnere qu'on découvre sans y être préparé. Une perte. De quoi me sentir orphelin.
Ma blogsphère s'étiole. Est-ce un signe de mauvaise augure? Un nuage noir qui annonce la fin d'un temps?

26.11.06

Seul sur la Terre

Noisiel - 26/11/2006

Enfin

Il est né le Bébé Oscar !

23.11.06

Pensée du jour

"Quoi le malheur n'a rien à voir avec le bonheur?
Mais bien sûr que si, le malheur n'est jamais que du bonheur qui se repose
".
Pensée (Cauberèsque) Alexandrine.

22.11.06

Libero

Tommi a 11 ans. Il vit avec sa soeur en pleine éclosion d'adolescence et un père qui se débat pour survivre et faire vivre sa famille. La mère, elle, n'st plus là. Tommi observe du haut de ses trois pommes la vie complèxe de cette famille décomposée.
Le père est à la fois un père doux et aimant, prêt à tout pour sa progéniture, mais il est aussi capable des pires colères et par ses mots d'une dureté inouïe, blesse ses enfants.
Premier film coup de poing de l'acteur italien Kim Rossi Stuart. Il a la fougue et la volubilité de l'Italien. Le sang chaud et le verbe haut. Et le physique latin à faire fremir. Mama mia. Il se réserve le rôle difficile de Renato, le père paumé, aimant et acariate, mais le joue à la perfection.
Le petit Alessandro Morace est lui aussi un acteur fabuleux. Sur son visage toute l'innocence de l'enfance se lit dans ses yeux. L'incompréhension face à ce père qui souffle le chaud et le froid dans leur vie; la curiosité du monde qu'il découvre et commence à comprendre; la rébellion, réaction face aux exigences antinomiques de son père.
Un film dur mais qui laisse pourtant un sentiment de griserie. Le paquet de mouchoirs doit être à porter de main pour les âmes sensibles qui se laisserait emporter par la sensibilité de cette histoire.
Libero - Kim Rossi Stuart

Virtualité

Lui :
- J'ai un copain.
Moi :
- Oh ! C'est bien ça. Vous vivez ensemble?
Lui :
- Oh non ! Je l'ai jamais vu...
Moi :
- Pardon?
Lui :
- Bah, il habite Caen... Mais je l'ai tous les soirs sur MSN depuis trois semaines ...
Moi :
- Et tu dis quand même que c'est ton copain?
Lui :
- Ben oui, il vient me voir en décembre...
Moi :
- ...

Vérité maternelle

Moi :
- Je suis allé voir un spectacle de danse contemporaine, hier soir.
Elle :
- Ah oui? Tu aimes ça toi la danse.
Moi :
- Oui, oui ! C'est joli à regarder.
Elle :
- Ils ont quand même la vie facile ces gens là.
Moi :
- Oh, pas tant que ça. C'est dur tout de même de danser.
Elle :
- Qu'ils viennent passer une journée en usine, ils verraient ce que s'est que de bosser dur...
Moi :
- ...

21.11.06

Pensée du jour

C'est son anniversaire.

20.11.06

Illusions

Abracadabra. Ni vu ni connu, j't'embrouille.
Christopher Nolan aime jouer avec les ellipses. Il aime jouer avec le temps, avec les images, avec le récit. Il aime jouer avec nos nerfs. Une sorte de magicien qui raconte l'histoire de magiciens. Attirer notre attention sur un point pour mieux nous mener vers la surprise.
Dans l'Angleterre victorienne, deux magiciens se livrent une guerre sans merci pour être le plus grand magicien du moment. Ils sont prêt à tout, même à franchire la limite de non retour pour arriver à leur fin.
Une réalisation efficace qui destructure le récit et le complexifie à l'extrème (trop?) avec des flash back et des nons dit. Très belle photographie servant l'étrangeté et le mystère du film.
Un duo d'acteurs tout à fait convaincant. Hugues Jackman charismatique et machiavélique à souhait et Christiane Bale tout en complexité et en intériorité entre la timidité et le génie. Scarlett Johansson (encore elle ! Mais elle est partout en ce moment !) excellente en faire valoir de l'un puis de l'autre des magiciens, cherchant la gloire et l'amour. Et puis un rôle surprenant de savant fou endossé par un David Bowie gominé, moustachu et lunetté.
Le Prestige - Christopher Nolan

Rendons à Lamartine...

... Ce qui n'appartient pas à Appolinaire.

Merci Doris pour cette vérité rétablie.

19.11.06

Dis, tu m'écoutes?

Musée du Louvre - Cour Puget - Paris - 16/11/2006

Contrôle technique

Ca ne sonne pas fort en ce moment. Le passage des 35 ans promet d'être difficile. Une révision complète va devenir nécessaire. Vérifier les roulements; contrôler les niveaux.
Comme la voiture qui tourne pas rond, passé les 150000 kilomètres, mon corps me rappelle que je ne suis plus jeune et que l'usure se fait sentir... Soudainement... Douloureusement.
A peine 33 ans et les vices de formes apparaissent. La tête qui me délivre ses maux comme des longs discours assommants. Le ventre, la cage thoracique, la peau; autant d'endroits sensibles. Mais pas de déballages à la Fernandel, ça ne me semble plus drôle.
L'inquiétude engendre la peur qui engendre le stress qui engendre sont lot de réactions physiques. Cercle vicieux dans lequel je me suis laissé entraîner sans pouvoir trouver le ressors nécessaire pour ruer dans les branquards de mes peurs purement fantasmées. Ce que la peur peut nous rendre bête et borné.
Il aura fallu cette nuit horrible de la semaine passée, où vraiment, je voyais déjà les girophares bleutés m'entraîner dans un couloir froid d'un service des urgences. Il aura fallu cette angoisse insomniaque pour que je commence à prendre conscience qu'il était grand temps d'agir. Ce craquement sinistre de ma cage thoracique qui s'est accompagné d'un arrêt de ces douleurs rayonnantes, avait réussi à me convaincre que je m'étais inquiété pour rien et j'avais même commencé à oublier ces désagréables sensations empoisonnantes.
Ce n'était que répis. Les douleurs, latentes et sournoises, ont recommencé, ce soir, à marteler mon plexus solaire. Il n'y a plus à reculer. Il faut y aller.

je me demande encore...

En parlant de Tour de Babel, que sont devenues les pauvres Louise et Irène, abandonnées et enfermées depuis plus d'un an, dans leur chambre sombre?
Aura t-on un jour la fin de leurs aventures?

18.11.06

La vie est un grand livre

Le livre de la Vie est le livre suprême.
Qu'on ne peut ni rouvrir ni fermer à son choix.
Le passage adoré ne se lit pas deux fois.
Mais le feuillet fatal s'y tourne de lui même.
On voudrait revenir à la page où l'on aime.
Mais la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts.
Guillaume Apollinaire

A Babel Oued

Encore plus que pour tout autre film non francophone, il faut aller voir Babel en version originale. Le voir en version doublée serait une gageur et enlèverait l'un des intérêts majeur du film : la multiplicité des langues et les incompréhensions qui en découlent. Dans ce film, on parle arabe, japonais, anglais, espagnol, la langue des signes et deux ou trois mots de français (par une touriste revêche).
Un couple d'Américains en plein marasme sentimental tente de se retrouver pendant un voyage au Maroc. Pendant une excursion en autobus touristique dans les montagnes du sud du pays, à des kilomètres de toutes les commodités de la ville, la femme est gravement blessée par une balle de fusil tirée par un jeune berger qui voulait tester la portée de son arme. Pendant ce drame, nous suivons en parallèle, l'histoire des deux enfants du couple, restés à Austin sous la garde de la nounou mexicaine; ainsi que celle de la fille d'un industrielle japonais qui avait fait cadeau du fusil de chasse responsable de la blessure à un berger quelques années auparavant.
Alexandro Gonzalez Inarritu aime croiser les destins de personnages qui n'ont, à première vue, que peu de rapport les uns avec les autres et qui pourtant vont vivre, de près ou de loin, un même traumatisme. Il aime filmer des fragments de destins et les lier autour d'un même évènement. C'est la trame de ses prédécents films et il avait réussi à méler magnifiquement les destins de ces personnages dans le fabuleux 21 grammes en 2004. Ici, les ficelles sont moins franches et on peut voir les 3 histoires qu'il y developpe comme trois films différents. Le montage est plus artificiel. Pourtant, quel conteur ! Quel réalisateur (la magnifique scène de la boite de nuit)! Il parvient à forger un film net et clinique sur les difficultés de compréhension entre quatre civilisations. Séparés par leurs cultures et leurs modes de vie, leur langue, chacun des quatre groupes de personnes va cependant connaître une même destinée d'isolement et de douleur...
Ajouter à cela un casting qui mélange acteurs confirmés et starifiés (Brad Pitt et Cate Blanchett) et de non professionels tous très convainquants, ce film fait parti de ceux qui marquent par son lyrisme et par la force de la douleur.
Babel - Alexandro Gonzalez Inarritu

17.11.06

Sous le ciel de Paris # 9

Paris - 17/11/2006

Au Louvre

Quand l'après midi est morose et le ciel est chagrin. Quand il n'est pas possible de se balader sans prendre son pépin. Alors, le Louvre est vraiment l'endroit qui convient.
Déambuler dans l'aile Richelieu, dans les cours Marly et Puget. Picorer sans se presser. S'arrêter sur les détails d'un visage, d'une main; sur la rondeur d'une fesse de marbre; sur la turgessence d'un téton de bronze; l'intensité d'un regard figé.
Et puis s'arrêter sur une jolie et didactique petite exposition consacrée à Desiderio da Settignano, un sculpteur majeur du début du 15ème siècle florentin. Des bustes d'enfants criant de réalisme, qui ne sont pas sans rappeler ceux que les artistes de l'époque Art Nouveau et Art Déco feront quelques siècles plus tard. Un magnifique buste de Ste Constance en bois de tilleul au regard bleu si doux; un Saint Jean Baptiste en pied, expressif et majestueux. Avoir le temps de contempler sans être bousculé par une foule trop pressée; sans avoir à subir un brouhaha constant et assourdissant qui, au bout d'un moment, enlève tout le plaisir et le charme de cet endroit.
Finalement, deux heures de plaisir simple qui sont venues éclairer cette journée morne et triste.

le laveur de vitres

Assis sur sa nacelle, la tête dans les hauteurs des mille buldings de Hong Kong, le Laveur de Vitre observe, nonchalant et amusé, ses petites fourmis s'agiter en tous sens, à la recherche de je ne sais quel graal inaccessible.
Il observe comme avec une loupe ses concitoyens se démener. Regard tantôt ironique, tantôt cruel mais toujours avec de la fierté pour eux.
Cette pièce tout en mouvement autour d'une montagne de fleurs écarlates, est sans temps mort. Tout n'est que danse, courses effrénées, va et vien continuels. Comme si cette ville ne connaissait jamais le repos. Seul, à deux ou en ensemble, chacun vaque toujours avec la bonne humeur et le sourir accroché aux lèvres.
Une nouvelle fois cette pièce de Pina Bausch aura déclenché un enthousiasme exaltant. Comme une petite piqure de vie qu'on aimerait s'injecter plus souvent pour qu'on se sente bien et qu'on oublie la noirceur du quotidien; un baume au coeur qui déride nos carcasses courbaturées; un elixir de jeunesse qui dérouille nos articulations ankylosées. Elle invite à faire comme son Laveur de vitres. A prendre de la hauteur et prendre le temps d'observer pour voir que les jolies choses dominent finalement bien au desssus des difficultés, de la solitude et de la tristesse. Cette pièce parle de Hong Kong, de ses habitants, de ses particularismes. Pourtant, au delà de tout cela, il s'agit aussi d'une pièce universelle sur la générosité, la gentillesse et l'amour. Et pour elle, et avec elle, on a envie de lui crier qu'on l'aime lorsqu'elle nous transcende ainsi malgré les centaines de kilomètres que nous avons du faire. On a envie de lui crier encore, et encore, et toujours.
La joie de revoir cette troupe. La tristesse de voir disparaitre certain membre qu'on aimait bien. La surprise dubitative et encore réservée de voir de nouvelles têtes. Car, comme pour la pièce, cette compagnie bouge, change et se module à l'infini. Les petits nouveaux, malgré la timidité du débutant, se glissent avec un plaisir évident et délectable, dans les peaux vidées et désertées des créateurs ou de leurs succésseurs. Comme si, les personnages perdaient les traits de leur visage mais gardaient toute la magie de leur gestuelle; un visage interchangeable pour un corps qui ne changera jamais, à jamais marqué par les figures historiques de la troupe.
Le Laveur de Vitres - Pina Bausch - Wuppertal (Novembre 2006)

16.11.06

Mes sincères...

Accrochée sur le miroir de l'ascenceur de l'immeuble, une petite affiche informant :
" Les personnes ayant eu des problèmes de distribution de courrier entre juillet et septembre 2006, sont priées de se manifester auprès de Mme K. au 01 55..... et de le noter dans le cahier des condoléances ".
Ce qui veut dire :
1/ Qu'on peut toujours courrir pour espérer récupérer le courrier jamais reçu?
2/ Que Mme K. est morte mais il ne faut pas lui dire parce qu'elle ne le sait pas encore?
3/ Que ça confirme que c'était bien la merde entre juillet et septembre dans notre immeuble?
4/ Que la personne qui a laissé ce message devrait laisser faire ceux qui savent faire?
5/ Qu'il faut être con pour laisser ses doléances sur un cahier qui ne sera jamais lu par les intéressés?

15.11.06

Je me demande...

... Si l'horrible craquement que j'ai entendu au niveau de mon plexus solaire est une bonne ou une mauvaise chose?
Quoi qu'il en soit, l'impression de soulagement et de libération de cette douleur diffuse qui a suivi derrière étaient une véritable bénédiction.

Pensée du jour

Une grande pensée fraternelle vers celui qui, il y a un an jour pour jour, m'avait accueilli d'un si grand et beau sourire, en haut de l'escalier de la place Ste Opportune.
Pensée (vers toi, P'tit Frère) Alexandrine

13.11.06

Un rien énigmatique

C'est mieux que Dieu
C'est pire que le diable.
Les pauvres en ont.
Les riches en manquent.
Et si on en mange on meurt.

10.11.06

Constatation # 103

J'ai comme un iatus qui pèse sur l'estomac.

Dans l'autre monde

Cimetière du Père Lachaise - Paris - 05/11/2006

9.11.06

On ne se moque pas impunément

Ce matin, ligne 4, station St Michel. Une énorme affiche annonçant un spéctacle de Dora l'exploratrice, l'héroïne préférée des ptits bouts de 3 à 6 ans.
Dans la rame, deux jeunes filles du genre à parler fort et à rire bêtement. Elles ont commencé à se taper un petit délire sur cette pauvre Dora (qui ceci dit en passant est vraiment casse pied pour les adultes que nous sommes). Elles se moquaient du personnage mais aussi des gosses qui regardent cette émission.
La fille n°1 (se mettant dans la peau de Dora) :
- Allez les enfants ! Répétez après moi ! Je suis une conne ! Je suis une conne ! Je suis une conne !
La fille n° 2 qui rit bêtement.
Une voix d'entre les dents, s'est élévée dans le wagon, mettant des mots à ce que je me disais en moi même :
- Tu es conne ! Tu es conne ! Tu es conne !
Ce qui a, bien sûr, fait rire tout le wagon et a fait piquer un phare à la demoiselle qui est devenue subitement silencieuse.

8.11.06

Pensée du soir

Si à la saint Sylvain, il te caresse la main, vivement qu'il fête la sainte Judith.

Pensée (éphéméride) Alexandrine

Constatation # 102

Ces deux ans n'auront pas été fêtés.

7.11.06

Et ça continue...

Quand ce n'est pas le jour, ce n'est pas le jour. Ce film (qui devait me faire oublier un peu les tracas du boulot), c'est de la merde au quintal, de la daube en veux tu, en voila.

Pas de réalisation. Pas de dialogues. Pas d'acteurs (sauf Julie Depardieu qui est pour une fois la plus sobre du lot). Pas d'intérêts. Pas drole. Ni au premier ni au millionième degrés (s'il cela va jusque là). Pas fin. De fond en comble, un grand rien de une heure et demie.

Reste la musique ultra royaltiesée deBoney M et de Patrick Hernandez, pour faire dans le cliché gay et 70's, toujours agréable à entendre mais qui n'apporte pas vraiment grand chose au film. Et une tres jolie reprise par Julie Depardieu du standar "Born to be alive". Mais ce n'est pas cela qui sauvera le film du pire film de l'année 2006.

Poltergay - Eric Lavaine

Journée de merde

Elle avait dit "le bateau coule". Ce qu'elle n'avait pas dit, c'est qu'elle me ferait couler le premier.
La pression, le stress que chacun subit en ce moment au travail doit il faire passer n'importe quelle pilule?
Je subis la même pression et le même stress, au même titre que mes collègues. Peut-être même plus de pression du fait de ma position dans l'équipe. Ce n'est pas pour autant que je vire à l'hystérie à la première contrariété. Quoi qu'il advienne, la solidarité et la bonne humeur, telle est ma devise. On en bave suffisement comme ça pour qu'on ne le fasse pas avec le sourire et le rire. Cela veut dire que je ne le montre pas mon stress. Je le garde pour moi. C'est mauvais pour la santé mais c'est pour le bien-être des autres.
Alors quand on vient me jeter en pleine face que je suis un manipulateur; que je harcèle mes collègues; que je poignarde dans le dos et cela sans appel, je ne comprends pas. Je ne vois pas ce que j'ai bien pu faire pour mériter cela. Quand ces propos viennent d'une personne que j'apprécie énormément pour ses qualités de travail et humaine, ça me blesse cruellement, à m'en rendre malade.
Est-ce parce que je suis le gentil qu'on se jette sur moi? Je n'ai pas le rôle de soupape au trop plein de pression parce que sinon, qui va jouer ce rôle pour moi? Je ne suis pas le catalyseur des humeurs des uns et des autres. Je ne veux pas être le bouc émissaire d'une gestion de travail inadéquate. Ce n'est pas mon rôle. Ce n'est pas le but de ma vie...

Constatation # 101

Sous la pousée de trop de pression, ça finit par exploser. C'est physique.

6.11.06

Face au soleil

Jardin des Tuileries - Paris - 04/11/2006

2.11.06

Intox

Ce n'est pas un scoop, les critiques ciné aiment Woody Allen. Ils crient au génie à chacun de ses films. Et, selon eux, chaque année, il sort LE plus grand film de sa carrière. A chaque fois, Ulysse se trémousse sur l'article de son Télérama.
Mouais ! Je trouve que sur ce genre de film, ce n'est plus un fossé qui existe entre le goût des critiques et celui du spectateur, c'est un océan.
Parce que s'il faut réaliser un épisode de Miss Marple ou d'Arabesque pour se faire sacrer grand cinéaste, ben moi je dis non. Il a beau réunir une bonne équipe d'acteurs, ça ne suffit pas à faire décoller une pauvre histoire sans beaucoup de rebondissements, ni tenants et aboutissants. Parce que les acteurs sont bons. On ne peut pas repprocher à Allen d'être un bon directeur d'acteurs. C'est l'histoire, tout simplement, trop classique, trop lisse, sans le mordant satyrique qu'il y a pu avoir dans d'autres de ses films.
Scoop - Woody Allen

Allons, Enfants de la Patrie

Le film efficace par excellence. Le réalisateur a un message à faire passer et il met tout en oeuvre pour arriver à ses fins. Rachid Bouchareb rend un vibrant hommage aux soldats des colonies d'Afrique du Nord qui ont contribué à la libération de la France pendant la seconde guerre mondiale. Un plaidoyer qui cherche à faire reconnaitre le rôle et la valeur de ces milliers d'hommes mort loin de leur terre et de leur famille, pour défendre une cause qui n'était pas forcément la leur. Un film mémoire qui cherche à maintenir le souvenir de ces combattants longtemps oubliés par les gouvernements français et des manuel d'histoire. Un éclairage nouveau sur cette période troublée. Un film politique qui cherche à rétablir le droit aux pensions et retraites de ces anciens combattants qui ont vu leur du gelé au moment de la décolonisation. Depuis 2004 et un arrêt du Conseil d'Etat obligeant le gouvernement à verser ces pensions mais sans réel suivi dans les faits. A la vision de ce film, ému par cet hommage, le président Chirac s'est engagé à poursuivre cette reconnaissance financière. Fallait-il attendre ce film pour que ces politiques qui pronent, la main sur le coeur, la nécessité de l'intégration des familles issues de l'immigration, bougent et rétablissent ce droit à la reconnaissance de la république?

Une interprétation collective sans faille avec notamment Sami Bouadjila encore une fois parfait et sobre (ce qui n'est pas forcément le cas pour Naceri et Zem). Excellente interprétation aussi de Bernard Blancan dans le rôle du sergent pied-noir Martinez. Dommage que les acteurs comme Antoine Chappey soit en total retrait dans la justesse de leur rôle.

Indigènes - Rachid Bouchared

Des feuilles à la pelle

Saint Herblain - 29/10/2006

Installé

Plus de cartons. Plus de traces du déménagement. Cosy, chaleureux, un peu surchargé dirait le Sage E. En moins d'une semaine, il s'est créé son petit monde. Une ambiance bien à lui, reconnaissable rien qu'aux fragrances d'encens qui s'en dégage. Dire qu'il a réussi cela en si peu de temps, alors que nous n'avons jamais réussi à finir quoi que ce soit dans cet appartement depuis six ans que nous y sommes. Ca me laisse songeur.
J'espère que cette installation le fera se sentir bien ici et qu'il est dorénavant chez lui, chez nous.

1.11.06

Entre Ciel et Terre


Vieillevigne - 28/10/2006

30.10.06

C'est la faute à pas de chance

Le Sage E. le dit. Le Sage E. le pense. Il a plutôt de la chance avec les transports en commun...
... Sauf quand il a un train à prendre.
C'est toujours lorsqu'il a un train à prendre que les dieux infernaux de la RATP décident de se déchaîner et d'entraîner des incidents techniques, des accidents voyageurs, des colis suspects, tout cela dans le seul but de le faire courir dans les couloirs du métro; cavaler comme un forcené sur le quai de la gare; sauter dans un train qui a commencé à rouler.
Dernier exemple en date, vendredi soir dernier. Un train en partance pour Nantes à 18h00. Le Sage E. prévoit, échaudé qu'il est par ses mésaventures, de partir du travail à 16h30, suffisement tôt pour être à l'heure. Moi j'attends sagement au bar à siroter ma pression et à regarder les autres évoluer autour de moi. A 17h15, je reçois un essemesse : "je suis bloqué à Fontainebleau. Problème technique". Et ça recommence. Je m'astreinds à rester calme avec un petit café bien serré sans sucre merci. Respire. Il reste 45 minutes; c'est encore jouable; pas la peine de stresser. A 17h25, second essemesse : "je ne suis pas encore à Nation :-(" La situation est plus problématique. Ca va être juste mais encore jouable. N'empêche que j'aligne trois cigarettes d'affilé. A 17h40, je quitte le bar. La Sage E. est sur messagerie. Je commence à me demander s'il ne serait pas judicieux de changer les billets et prendre le train suivant mais bon, tant qu'il y a du temps, il y a de l'espoir, n'est-ce pas? C'est en tout cas ce que dirait le Sage. Je fais les cent pas, le portable à la main, sous le panneau des départs qui annonce le quai n°1 dans 15 minutes. Dans 10 minutes. Dans 5 minutes. Dans 3 minutes. Et toujours pas de Sage à l'horizon. L'instant est critique. 17h58. Le Sage déboule sur le quai et passe à côté de moi sans me voir. Il va réitérer son exploit du saut dans le train en marche... Mais sans moi dedans, cette fois. Je le hèle et j'ai le droit à un "fonce". Ce que je fais mais le train a du retard... (Tiens, les dieux de la SNCF s'y mettent aussi?).
18h05, le train part. Le Sage E. est à côté de moi, ruisselant comme une Marie Madeleine, haletant et soufflant comme un boeuf. Il me regarde avec un pauvre sourire exténué et me dit : "finalement, on l'a eu. C'était moins une mais on l'a eu".

La vie des riches

La vie n'est pas toute rose finalement sur les hauteurs couronnées de Cannes, là où les villas tape-à-l'oeil rivalisent dans les hauteurs du mauvais gout clinquant.
Au milieu de cette microcosme, une faune particulière faite de nouveaux riches, anciens pauvres, vulgaires et excentriques; d'anciens riches nouveaux pauvres, pathétiques dans leurs volontés de garder la tête haute et digne pour des valeurs d'un autre temps. Ces êtres aiment la foule courtisane, mocro-cour achetée à coup de cadeaux, à coup de fric. Ils flattent l'égo. Pourtant, chacun vit solitaire dans l'illusion d'être aimé.
Maguy est de ceux là. Acienne pauvre devenue riche mais en passe de devenir ancienne riche et redevenir pauvre. Elle vit dans son monde où elle s'ennuie matérialisé par une belle grande villa, entourée de sa cour de parasites (un coiffeur et son petit copain, une amie insomniaque, deux Serbes, frères de sang et hommes à tout faire). Chacune de ces personnes est chargée de divertir, d'aider la Reine, celle qui récompense; de supporter ses caprices aussi. Malgré cet entourage, Maguy est bien seule. Personne ne l'aime, même pas sa fille qui débarque un jour pour lui demander de l'argent. Autant elle peut acheter une certaine présence, elle ne peut acheter les sentiments et l'amour des autres quelque soit le prix.
La Californie, film adapté du roman de Georges Simenon Voie sans issue, est avant tout un film d'ambiance. Le scénario est léger mais ce n'est pas grave parce que le réalisateur a voulu davantage montrer, disséquer une micro société. Ce qui lui importe ce sont les situations, les personnanges et leurs fonctionnements.
La distribution est correcte avec un grand bravo à Nathalie Baye, très convaiquante dans ce rôle de nouvelle riche décadente. Par contre, un grand zéeo à Roschdy Zem, assez peu crédible en Serbe.
Pas un très grand film, loin de là. Il y a trop de longueurs mais c'est le risque pour un film qui mise sur les situations plus que sur l'action.
La Californie - Jacques Fieschi

Le dernier jour

Elle disait "le bateau coule". Cette formule toute faite n'aura jamais été aussi vraie.
La lassitude gagne même les plus acharnés, ceux qui ne rechignent pourtant pas à la tâche. Le chassé-croisé de mes collègues continue encore et encore. Toujours la même histoire. Toujours le même schéma. Ils arrivent, pleins de bonnes attentions et de courage. Ils se forment aux ficelles du métier avec la meilleur volonté. Ils bossent. Ils bossent. Et ils bossent; la tête dans le guidon, parce qu'ils n'ont pas le choix : il y a du travail donc ils bossent. Et puis, ils ouvrent les yeux. Ce qu'ils font n'est pas gratifiant ni financièrement ni humainement. Et puis, les aspects positifs deviennent peau de chagrin et les désagréments, une chappe de plomb. La bonne volonté se transforment vite en découragement. Vite. Un an suffit, parfois beaucoup moins.
Elle est partie vendredi.
Je me souviens de son arrivée. J'étais chargé de son accueil et des prémices de sa formation. Ca crée des liens, ces premiers instants. Le courant était bien passé. Une certaine complicité tendant vers une certaine amitié s'est vite instaurée entre nous. j'ai vu tous les stades menant vers son départ se mettre en place, avec l'incapacité d'y changer quoi que ce soit si ce n'est lui faire passer ses journées de dur labeur avec une relative bonne humeur. Mais ce n'est pas tout la bonne humeur. Ce n'est pas suffisant.
Il y a eu le jour où elle m'a annoncé qu'elle partait; qu'elle jetait l'éponge. Un coup de massue pourtant annoncé mais qui laisse malgré étourdi quand les mots sont prononcés sur de vagues suppositions. J'ai bien cru que j'allais chialer ce jour là. Vraiment. C'était trop injuste, Caliméro que je suis. La faute à eux qui n'ont pas su voir tout ce qu'elle pouvait apporter. Mais personne n'est irremplaçable. Autre formule toute faite, très prisée là où je travaille.
Il a donc fallu se faire à l'idée du départ. La digérer. Après tout, elle s'épanouira mieux ailleurs. C'est certain.
Mais c'est bien facile de se dire cela quand la personne est encore présente sur le plateau tous les jours. C'est une autre histoire quand arrive le dernier jour...
Vendredi, c'était son dernier jour.

28.10.06

A. Charlotte

(...) Elle est partie si loin d'ici,
Dans la nuit, nuit de folie
Elle s'est enfuie.
Elle est partie seule dans la nuit

Elle était si belle que dans ses bras
Mon triste sort était plus beau je crois
Et je n'avais pas envie, envie de m'échapper d'ici
J'était prisonnier de ses désirs
Quand d'un seul coup, son sourire s'effaça
Elle s'en alla trop loin, trop loin pour la retrouver

Elle est partie, si loin d'ici,
Dans la nuit, nuit de folie,
Elle s'est enfuie.
Elle est partie seule dans la nuit (...)

Partenaire Particulier - Elle est partie

27.10.06

Constatation # 100

Aujourd'hui, ça fait 2 ans.

Ca se bouscule

Plus le temps de rien. Ca se bouscule. Ca dégringole. Une avalanche. Trop de choses à faire, à voir, à entendre. Trop de boulot. Trop de fatigue. Trop peu de temps. Les spectacles. La préparation de la chambre royale. Le metro. Le boulot. Le dodo. Et rebelotte, le lendemain.
Le premier à en faire les frais, c'est le blog. Ce n'est pas une mauvaise chose, penserons certain. Ma prose d'écrivain raté fera moins rire dans les prisons de Nantes. Peut-être. Sans doute. M'en fous. Reste que cela me manque d'écrire ici mais que je n'ai pas assez de temps pour le faire.
Je n'ai donc pas pu dire tout le bien que j'avais pensé des "
Fils de l'homme", petit film d'anticipation d'Alfonso Cuaron, nerveux et efficace. Effrayant.Je n'ai donc pas pu écrire le plaisir immense que j'ai eu à voir la bouille clownèsque et touchante de Charlie Chaplin dans "les temps modernes" tandis que l'Orchestre de la Radio Flamande jouait en direct la partition musicale du film. Magique.

24.10.06

Pensée du jour

BAIRIIIIIII PIYAAAAAAA
Pensée (bollywood) Alexandrine

23.10.06

Indécis

Je ne sais pas trop quoi en penser de ce film. Si je l'ai aimé ou pas. Trois jours après l'avoir vu, je continue à me demander.
Je ne me suis pas ennuyé mais je ne suis jamais rentré dans le film. Trop hermétique dans sa construction, trop bavard dans ses démonstrations et ses dialogues sur les rapports du couple, trop peu d'émotions malgré la tristesse et la dépression palpables tout au long du film.
Pourtant, Duris et Garel sont excellents et même touchants. Le grand plaisir de revoir Guy Marchand, la trop rare Marie France Pisier et Héléna Noguera dans un petit rôle. Des moments (rares, malheureusement) d'intensité émotionnelle.
Alors pourquoi? Pourquoi, je n'arrive pas à me faire une idée de ce que j'ai vu? Pourquoi suis-je toujours aussi perplexe en repensant à ce film? Est-ce un film prétentieux où le bavardage pseudo littéraire et le montage en flash back cachent le creux et la vacuité d'un scénario pondu à la va vite? Ou bien est-ce un film maladroit qui n'arrive pas à dire ce qu'il avait à dire, par manque de réflexions, par accumulation de poncifs, par péché d'orgueil? Les acteurs cherchent pourtant à tirer vers le haut ce qu'on leur à demander de jouer mais c'est difficile pour eux de mieux jouer tellement ils ne croient pas en leur personnages improbables.
Mouais ! Finalement, à bien y réfléchir, à part pour les acteurs, le film ne vaut pas grand-chose...
Dans Paris - Christophe Honoré

ZEN

Exposition Futuro Textiles - Tri Postal - Lille - 20/10/2006

Lillywood

Lille se donne l'air d'une ville indienne en parant ses rues aux couleurs de Bombay. Bombayser de Lille, assure t-on là bas.
L'avenue Faidherbes transformée en allée triomphale ornée d'éléphants géants. Le tout menant à la gare de Lille Flandre placardée d'un habit de lumière imitant les courbes élancées d'un temple hindou; tandis qu'une facade de la Grand Place s'orne des mêmes atours lumineux pour évoquer un palais de maharaja. Sur la place de l'opéra, une fluette et ridicule guirlande qui voulait célébrer la fête des Lumières, courait par intermittence sur quelques hauts pignons. Evocation tristounette d'une des plus grandes fêtes indiennes, le Divâlî, la fête du renouveau.
L'habit de fête de la ville se limite à ces deux ou trois évocations dont on a vite fait le tour.
C'est qu'en fait, on célèbre l'Inde sous d'autres formes à Lille. Car Lille 3000, c'est avant tout des lieux d'expositions consacrés à la culture et aux artistes indiens. Quelle soit populaire ou résolument novatrice, cette culture éblouit par ces couleurs vives et chatoyantes. Et puis, il y a l'évocation de la ville indienne; belle et bruyante exposition au Tri Postal.