31.10.08

Mes films du mois d'octobre

Il m'en faut !


Constatation # 170

Je veux bien admettre que je sois très fatigué en ce moment. Ca ok, je l'admets ! Mais de là à m'endormir dans mon bain, quand même ! Faut pas pousser !

30.10.08

Princesse d'Automne

Cimetière de l'Eglise St Germain de Charonne - Place St Blaise - Paris - 29/10/2008

Un lieu incertain - Fred Vargas

Je ne suis pas un fan de littérature policière. Loin s'en faut. Pourtant, je lis les romans de Fred Vargas avec délice. Je devrais dire que je les dévore. Son dernier roman, Un lieu incertain, n'a pas fait exception. Je me suis plongé dans cette nouvelle enquête du commissaire Adamsberg, le pelleteux de nuages, avec passion. Tellement bien que mardi, j'ai raté mon changement de métro (deux stations dans le nez, tout de même) et du coup m'a fait arriver en retard au travail.
J'aime sa facilité à jouer avec les mots. J'aime ses personnages à la fois étranges mais tellement proches. Ce commissaire lunaire qui mène ses enquêtes avec l'instinct d'un Pierrot de la lune; ce personnage tellement à la ramasse qu'il énerve ces collègues.
Cette fois encore, Fred Vargas nous trimballe entre Paris, Londres et un village Serbe, à la poursuite d'un meurtrier d'une rare sauvagerie (j'ai eu beaucoup de mal à lire la description de l'état de la victime assassinée). Un parcours toujours sinueux. Une enquête qui varie au bon gré des intuitions du commissaire bonhomme, toujours aux limites, aux portes de la mort.
Le style de Vargas, toujours très imagé, épouse les circonvolutions de l'esprit toujours rêveur d'Adamsberg. Elle réussit à nous entraîner dans la complexité mental de son héros sans que cela nous pose problème. Le terre à terre de son équipe, celui de Danglard ou de Retancourt, son ange gardien, nous paraissent finalement inadapté.
Vivement le prochain roman que je puisse m'abandonner de nouveau dans les arcanes de l'esprit ennuagé du commissaire Pierrot.
Un lieu Incertain - Fred Vargas - Éditions Viviane Hamy

Coldplay - Viva la Vida or Death and all his friends

En voila un album qui fait du bien à écouter sans se prendre la tête. Les anglais de Coldplay signent leur quatrième opus en alignant une belle série de tubes aux mélodies entraînantes et entêtantes (entendez par là qui restent en tête). Au son pop rock habituel, ils ampoulent tout cela de cordes (violons et violoncelles) toujours très efficaces pour marquer les esprits. Ce n'est sans doute pas d'une très grande finesse ni d'une très grande originalité mais l'ensemble s'écoute avec un plaisir certain. Quelques morceaux marquent plus que d'autres comme le tubesque Viva La Vida mais aussi le joli Yes. L'introduction orchestrale de l'album ( Life in technicolor) et le morceau final (Death and all his friends) sont deux morceaux remarquables et agréables.
Coldplay - Viva la Vida or Death and all his friends

Blanche Neige d'Angelin Preljocaj


Angelin Preljocaj avait envie de faire un grand ballet; raconter une histoire belle grâce à la danse. Il voulait sa Belle au Bois Dormant, sa Cendrillon. Mais plus habitué aux sujets abstraits, je me demandais bien ce qu'il allait bien pouvoir donner dans un registre plutôt classique (antique?). En même temps, il n'en est pas à son premier coup d'essai. Il avait déjà donné sa propre version du Sacre du printemps (passage obligé de tout chorégraphe contemporain) et de Roméo et Juliette. Cette année, ce n'est pas le Théâtre de la Ville qui allait accueillir le nouvelle création de Preljocaj mais le théâtre de Chaillot. La salle est moins bien (les sièges sont dans un état épouvantable) mais la scène est grande est permet des mises en scène imposantes. C'est bien ce qu'il fallait pour Blanche Neige.

Tout le monde connaît ce conte des frères Grimm. La pauvre petite orpheline victime de la cruauté de sa marâtre de belle mère, jalouse de sa beauté. Tout le monde a en tête les images colorées du film de Walt Disney, le chasseur dans la forêt, les petits animaux aux yeux mignons, les sept nains, la pomme et le baiser du Prince. Preljocaj respecte l'atmosphère conte de fée. C'est très beau visuellement (costumes de Jean Paul Gautier et décors). C'est très beau aussi au niveau de la danse. On retrouve la gestuelle chère à Preljocaj et il signe de très beaux duo et des ensembles d'une grace légère. Il apporte des moments de violence principalement avec la méchante sorcière mais aussi des moments oniriques sublimes comme l'arrivée des sept nains, harnachés et exécutants une danse aérienne le long d'une parois de plus de 10 mètres. Le tout est accompagné de riches extraits du travail de Malher.

La critique bougonnante reproche le côté beau et historié de la pièce. Pour eux, l'ensemble manque de profondeur ésotérique ou je ne sais quoi qui enclencherait leurs masturbations intellectualisantes. Ce genre de personnes qui pense que la danse contemporaine doit être violence et abstraction; qui doit apporter le mal être plutôt que le bien être. Mais bon sang, laissez nous aussi aimer ce qui est beau. Preljocaj prouve, n'en déplaise aux plumes fourchues, qu'il peut associer sa dance contemporaine avec les héritages classiques. Qu'il peut aussi faire aimer la danse aux plus grand nombre grâce à une histoire limpide qui ne vous laisse pas cette impression, parfois désagréable, de "qu'est ce qu'il a voulu dire". Certes, la danse, et principalement la contempraine, ne se comprend pas mais se ressent. Mais quand un trait de comprehenssion éclaire une danse aussi belle, on ne va tout de même pas nier notre plaisir? Le Blanche Neige de Preljocaj a tout pour devenir un grand classique de la danse. Et j'espère le voir et le revoir souvent. Un peu comme le Sacre du Printemps de Pina Bausch.


Blanche Neige - Angelin Preljocaj - Théâtre National de Chaillot

29.10.08

Blindness

Un homme, en pleine rue, tombe aveugle. Comme ça, à l'improviste. Puis, comme une traînée blanche, plusieurs personnes qui ont été en contact avec cet homme deviennent aveugles aussi. L'épidémie de cécité se propage dans le pays à une vitesse fulgurante. Pour endiguer cela, les autorités mettent en quarantaine ces malades dans un hôpital désaffecté où, rapidement, ils sont livrés à eux mêmes, privés de tout repère. La volonté de chacun à survivre à n'importe quel prix fait renaître chez eux des instincts primitifs les poussant à une violence destructrice. Parmi tous ces malades, une femme, enfermée volontaire, qui n'est pas touchée par ce "mal blanc" tente d'organiser un semblant de vie quotidienne et civilisée.
L'utilisation d'images en sur exposition donne au film une atmosphère laiteuse, blanchâtre, sans reliefs. Aveuglante. Comme si nous étions à la place d'un des personnages du film. Cela donne une qualité esthétique certaine mais qui, à la longue, lasse un peu beaucoup.
Le film pointe du doigt l'aveuglement spirituel et matérialiste de nos sociétés; interroge sur les limites d'une société démocratique face à une situation de crise extrême. Mais surtout, le film cerne l'humanité dans ce qu'elle a de meilleure ou de pire dans ces instants. Surtout de pire d'ailleurs. La perte des repères, qu'ils soient visuels ou matériels et l'homme redescend au niveau de l'animal prêt à tout pour survivre. La loi du plus fort. Inquiétant.
Julianne Moore interprète cette femme voyante parmi les aveugles. Elle y est magnifique. Généreuse jusqu'à l'abnégation, sorte de guide pour que la vie continue malgré tout dans un semblant d'humanité. Gael Garcia Bernal, quant à lui, interprète avec beaucoup de crédibilité, un chef de meute enragé, qui découvre le goût du pouvoir dans son nouvel état alors qu'il était plutôt minable lorsqu'il vivait en voyant. Toute la frustration passée ressurgit avec une violence abominable.
Blindness est un film dur à digérer. Certes pas un film grandiose mais qui sait marquer les esprits grâce à la force de ses images.
Blindness - Fernando Meirelles

28.10.08

Rêverie

Vieillevigne - Loire Atlantique - 19/10/2008

27.10.08

Blog anniversaire

Quatre petites bougies aujourd'hui. Quatre années de palabres numérisées.

To be straight with you - DV8, Physical Theater

La programmation danse de la Maison des Arts de Créteil est souvent alléchante. Oui, mais quand même, il faut y aller là bas. Je sais bien que ce n'est pas le bout de monde mais tout de même, c'est loin. Que ce soit en métro ou en auto. n'est ce pas mon Sage? Mais, vendredi soir, en intrépides baroudeurs que nous sommes, nous avons affronté tous les dangers vaillamment. Le passage là bas de la compagnie anglaise DV8 dans le cadre du festival d'automne nous a suffisamment motivé pour faire ce grand voyage.
Une petite feuille blanche, à l'entrée de la salle de spectacle, annonçait que le spectacle était en anglais non sous titré. C'est embêtant mais ça ne devrait pas non plus être handicapant. Pourtant, ce le fut. Parce que du texte en anglais, il y en eut beaucoup. Le spectacle était en effet une sorte de reportage chorégraphié. Les danseurs débitaient leur texte avec des accents forts qui m'ont empêché de comprendre les 3/4 de ce qu'ils avaient à dire.
To be straight with you est une réflexion sur la tolérance, l'intolérance, sur les différentes cultures, sur la religion, confrontée à l'homosexualité. De la violence verbale, psychologique, de la violence frontale et physique. De cette incitation à la haine poussant jusqu'à l'exhortation du meurtre comme dans des chansons aux textes effrayants.
Ce spectacle a été conçu suite à une série d'interviews sur des personnes confrontées à ce fait de société qui se targue d'une soit disant tolérance. Des personnes persécutées, des personnes qui sous la pression sociale ou religieuse n'ont pas assumé ce qu'ils sont. L'ensemble donne une succession de petites scènes souvent violente dans les mots mais aussi dans les gestes. Des scènes qui mettent en lumière le poids de la religion quelques soit la confession, le poids du puritanisme radicale de certaines marges de la société. La pièce interroge. Elle interpelle. Elle soulève la difficulté encore plus périlleuse de la condition gay dans certaines communautés (chez les musulmans mais aussi en Inde, en Afrique, dans les Caraïbes). Elle ne laisse pas indifférent.
Au delà des mots, tous issus de ces interviews, la danse qui accompagne ces discours est suffisamment éloquente pour une compréhension sans équivoque. La marche vers la sacro sainte tolérance d'une société soit disant progressiste est encore longue et difficile. Plus encore pour certains.
Cette pièce pointe du doigt sans ménagement, avec presque de la provocation, des blessures béantes qu'on aimeraient ne pas connaître. Une danse engagée, ardue qui n'a que pour but de réveiller l'opinion. Bravo.

To Be Straight With You - DV8, Physical Theater - Lloyd Newson - Maison des Arts de Créteil

Les aléas de ma mémoire musicale # 34

Depuis vendredi soir, depuis que nous avons été voir le nouveau spectacle de la compagnie anglaise DV8, j'ai dans la tête la chanson de Cher, Believe. Sans doute parce que ce morceau reste attaché à un très bon souvenir du premier spectacle que j'avais vu d'eux.
Do i believe?





24.10.08

Comedy - Nasser Martin-Gousset

Comedy marquait le début de notre année au Théâtre de la Ville. Avec lui, recommençaient nos bonnes vieilles habitudes qui rythment nos passages là bas. Ça commence toujours par un dîner sur le pouce au Sarah B, juste à côté du théâtre. Le service est rapide et sympathique. Ça nous permet de nous poser avec les copains et les copines, histoire de discuter un peu avant le spectacle.
C'est la première fois que nous voyions quelque chose de Nasser Martin-Gousset. Nous avions raté Péplum, son premier spectacle duquel on nous avait dit le plus grand bien à l'époque.
Un grand salon, deux larges canapés, un piano, une grand baie vitrée au fond. Nous sommes dans un appartement cossu. Ça commence comme dans un polar, la tentative de vol d'un énorme diamant rutilant. Mais sans plus attendre le burlesque pointe son nez dans l'histoire : ce n'est pas un mais trois voleurs qui tentent de vider le coffre fort, se cachant là où ils le peuvent lorsque le voleur suivant déboule dans la pièce. Bientôt la clameur d'une party guindé s'élève en même temps que les notes d'un quartet. Les conversations fusent, les embrassades se multiplient, les corps se déchainent comme endiablés, puis soudain, se déhanchent mollement comme sur une danse au ralenti, alors qu'un serveur alcoolisé essaie de passer entre les convives sans renverser son plateau rempli de verres.
La pièce est un mélange de situations burlesques et absurdes inspirées par les comédies de Blake Edward (Diamant sur Canapé, The Party, La panthère rose) et de danse pure assez jolie. Comedy est un hommage au cinéma burlesque des années 60. La scène de poursuite en ombres chinoises (un des plus beaux moments du spectacle) est à ce titre une preuve indéniable.
La pièce de Martin-Gousset est agréable et chaleureuse. Et malgré quelques petites longueurs et quelques répétitions inutiles, on ne s'ennuie pas. Pourtant, l'ensemble manque d'émotion et de profondeur. Les scènes se suivent, on rit. On passe à la suivante, on rit... Et finalement, on oublie.
Un premier spectacle qui donne cependant de bons espoirs sur la suite de la programmation. Croisons les doigts pour que ça continue.
Comedy - Nasser Martin-Gousset - Théâtre de la Ville (vu le 15/10)

23.10.08

En un tour de main

Comme un Jésus de pacotille, le Sage E. est la seule personne au monde que je connaisse, capable de multiplier les billets de train, par la seule l'action de ses mains.
Dieu est avec nous qu'il se fait appeler !

Alex Beaupain - 33 Tours

Je n'avais pas laissé suffisamment de chance à Alex Beaupain. Découvert au hasard d'une programmation de France Inter, j'avais acheté son premier album, Garçon d'honneur, sur un coup de tête. C'était en 2005. Je me souviens avoir beaucoup aimé la voix, chargée de tristesse. Exactement comme les textes de ses chansons, sans aucune fioritures musicales, que je trouvais dépressive. J'avoue que la tristesse et le chagrin qui transpiraient de l'écoute de l'album m'ont vite fait de le ranger dans la discothèque et de l'oublier, sans percevoir la beauté des textes, la mélancolie et la poésie des paroles, la colère aussi. Et puis, il y a eu les Chansons d'Amour de Christophe Honoré où les chansons de ce premier album étaient interprétées par les acteurs. Les textes prenaient alors toutes leur force avec les images d'Honoré. Cet album âpre était en fait une histoire personnelle. Après ce film, j'ai écouté en boucle et en boucle le Garçon d'honneur et la BO du film, trouvant toujours et encore plus de grâce aux textes, plus de force dans les mélodies toutes simples sans être simplistes.
Un césar sous le bras après, revoici Alex Beaupain avec un 33 Tours, titre de son dernier album. L'atmosphère du disque est différente. La mort et le deuil sans être absents sont moins présents. Les textes sont plus légers sans pour autant perdre en poésie. Les chansons racontent un homme qui se relève tant bien que mal. La mélancolie s'insinue parfois mais l'instinct de survie gagne la partie. Les mélodies aux sonorités parfois presque joyeuses soulignent néanmoins toutes les difficultés de ce réveil à la vie.
A noter le très beau titre Comme la pluie, entendue dans la bouche de Gregoire Leprince-Ringuet, dans le très beau dernier film de Christophe Honoré, la Belle Personne.
Alex Beaupain sera en concert à Paris, au café de la Danse, le 9 février 2009.

Alex Beaupain - 33 Tours - Naive

Son Myspace

Armide au Théâtre des Champs Elysées

L'opéra baroque, c'est chiant. Partant de ce postulat à caractère bien arrêté et bien entendu sans fondements (quoique!), il n'a pas été facile au Sage E. de me convaincre à aller voir Armide de Lully, au Théâtre des Champs Elysées. Il a eu beau me rassurer en me le vendant genre oui mais c'est chorégraphié par Jean Claude Gallotta, tu l'aimes bien Jean Claude Gallotta? C'est joué par les Arts Florissants de William Christie, tu les aimes bien les Arts Florissants? Et puis c'est mis en scène par Carsen, tu sais Carsen? Et puis, il y a aussi le beau Marc Callahan dans la distribution, rappelles toi, à Lyon.
Oui, n'empêche que c'est du Lully. Rappelle toi, toi aussi, que je n'ai été subjugué que par les doigts de magicien de Christophe Rousset pendant l'Ariodante de Haendel. Souviens toi que je ne garde aucuns souvenirs du Alcina pourtant avec la Dessay. On pouvait comprendre ma réticence. Mais bon, si Marc Callahan chante, alors pourquoi pas...
Comme d'habitude, je trouve le public du TCE bien trop guindé à mon goût. Encore plus qu'à Garnier, c'est pour dire... Des rombières, avec la bouche en cul de poule tentant de gober leur verre de mauvais champagne qu'elles ont payé une fortune, toisent de haut en bas, la rétine choquée, tout ce qui passe en jeans. En soit ce n'est pas un problème, sauf peut-être de ne jamais me sentir à ma place dans ce lieu. Heureusement, on y va pour la musique, pas pour le public.
Du haut de notre deuxième balcon, très de côté, nous avions une belle vue plongeante sur l'orchestre rutilant d'instruments anciens et étranges. Et accessoirement sur le tiers gauche de la scène. Il ne faut pas avoir de raideurs dans le cou ou dans le bas du dos pour pouvoir se pencher pendant près de deux heures trente pour espérer apercevoir une ouverture de scène plus importante. Ce n'était pas le cas pour moi ce soir là. La mise en scène me semble somptueuse, jouant sur le gris souris et le rouge mordant, plongeant l'action dans un univers irréel; dans un rêve où dans une féerie fantasmagorique. Seules l'ouverture et la conclusion de l'opéra ont pieds dans la réalité, en mettant en scène un groupe de touristes, visitant le château de Versailles.
L'opéra de Lully mêle chant et danse. Jean Claude Gallotta assure donc la partie chorégraphiée en réinterprétant très librement mais sans modernités excessives la danse de la Cour de Versailles. C'est juste parfait, sans ostentations pédantes et pompeuses, comme on a pu le voir dans certaines mises en scènes ultra in et branchouille. Ici, la danse de Gallotta accompagne et souligne l'action en y incluant les membres du choeur et parfois les danseurs. L'ensemble forme une cohérence gracieuse.
Je ne saurais trop dire sur la qualité des chanteurs. Je ne suis pas un spécialiste. Mon jugement sera donc, comme d'habitude, j'aime ou je n'aime pas. J'ai aimé Stéphanie d'Oustrac qui interprétée avec force et conviction la magicienne Armide. Le timbre de voix est jolie et la voix puissante, couvrant sans difficulté la voix de ses partenaires masculins qui eux manquaient cruellement de coffre. Elle n'a pas juste interprété une partition, elle est Armide; femme fatale, presque tragique, puissante et fragile. Je n'ai pas aimé les chanteurs masculins, tous faiblards vocalement, même si j'ai bien aimé l'intensité du timbre de Anders Dahlin au dernier acte. Je n'ai pas aimé que Marc Callahan ne reste que deux minutes sur scène au début du deuxième acte. Pas de prestance, pas de présence, pas d'éclat. Loin de la bonne impression qu'il m'avait laissé à Lyon.
Sans pour autant être devenu un fan absolu de l'opéra baroque, j'avoue que j'ai pris beaucoup de plaisir, sans m'assoupir et presque sans bailler. Le soucis est que ce genre est assez peu riches en airs marquants. J'ai l'impression que le texte est plus déclamé que chanté. Par contre, musicalement, alors là, ce fut une révélation. Les sonorités du clavecin qui jusqu'à présent m'horripilaient, ne m'ont pas gêné cette fois ci. Je serais même presque partant pour écouter un concert de musique baroque, incessamment sous peu...

Armide - Jean Baptiste Lully - Théâtre des Champs-Elysées - Christie/Carsen/Gallotta (Vu le 14/10)

22.10.08

Reflet sur la Maine

Aigrefeuille Sur Maine - Loire Atlantique - 18/10/2008

21.10.08

This is the life


Séraphine

Quand Séraphine ne déambule pas dans la campagne, elle frotte planchers et draps blancs. Séraphine est femme de ménage la journée dans les familles aisées de Senlis. Mais, la fin de service venue, elle troque le plumeau pour le pinceau. Car Séraphine, depuis qu'un ange lui ait apparu, peint. Dans sa chambre, éclairée à la bougie, elle compose des oeuvres empreintes de naïveté. Des compositions florales principalement. Reconnu et soutenu par un collectionneur d'origine allemande, son travail connaît une petite notoriété qui ne l'empêchera pas de sombrer dans la folie et de mourir seule et dans le plus grand dénuement dans un asile psychiatrique.
Yolande Moreau interprète Séraphine Louis avec une force et une grace rare. Gauche et mal dégrossie, elle apporte au personnage une tendresse et une simplicité empreinte de foi et de piété. Yolande Moreau est une boule d'émotions. On le savait déjà depuis le magnifique Quand la mer monte. Elle le confirme à nouveau ici. Dans sa béatitude, dans sa rudesse aussi, il y a toujours cette pointe de douceur enfantine qui la rend attachante. A plusieurs reprises, Yolande Moreau a réussi à me faire naitre cette petite boule qui vous serre la gorge quand l'émotion devient trop grande, celle qui vous ferez pleurez si vous n'y preniez pas garde. Yolande Moreau est une grande actrice française.
Martin Provost signe là un film contemplatif. Pas d'éclats de mises en scène, il laisse la part belle à ses acteurs. Il apporte au récit beaucoup de beauté sensible qui correspond à l'état d'esprit de Séraphine. A aucun moment, il ne cherche à mettre trop en avant cette artiste timide. La simplicité et le dépouillement de la réalisation servent ainsi au mieux le film. Tout comme la musique de Michael Gallasso qui donne au film une envolée à la fois grave (le violoncelle) et légère (le violon) de toute beauté.
Dans le prolongement de ce très beau film, une exposition consacrée à Séraphine de Senlis a lieu jusqu'à début janvier 2009 au musée Maillol.
Séraphine - Martin Provost (Vu le 15/10)

20.10.08

AIR à Pleyel

Enfin l’occasion d’aller entendre en live les dandys de la musique électronique française. En même temps, la salle Pleyel serait elle un endroit adéquat pour ce type de musique ? J’avoue avoir eu quelques réticences. Cette salle a une telle aura guindée que je me suis dit que l’ambiance serait bien plombée.
On nous rabâche les oreilles avec le bobotisme des fans de AIR. Oui, en effet, le public est très bon chic bon genre trentenaire. Moi le premier, je me suis mis à ce groupe après une critique dithyrambique de Télérama. Bah, on trouve ses références là où l’on peut. Ce n’est pas pour autant que j’adhère aux propos sans fonds de cette catégorie bien propre de la population (pas entièrement en tout cas). Pourtant, surprise, le public est relativement jeune, à parfois très jeune. Je me suis même dit que le concert allait peut-être plus mouvementé que je n’osais l’espérer.
Ce soir là, je n’étais pas de toute première fraîcheur. La semaine avait été difficile. La fatigue et le stress plombaient l’ambiance de mon week-end. A tel point que ma bonne vieille douleur hiatale me vrillait le plexus solaire sournoisement. Un de ces soirs où je me sens malheureux et vieux, la tête remplie d’idées noires. Et puis AIR a commencé à jouer. Je me suis vite fait avoir par leurs rythmes évanescents, leurs sonorités planantes. J’ai eu l’impression cette agréable sensation de bien être. D’être seul parmi les autres, présents dans la salle. J’entendais bien leurs applaudissements et leurs manifestations de joie, mais je n’étais pas avec eux. J’étais dans mon salon à regarder les deux versaillais jouer pour moi et rien que pour moi. N’avoir rien d’autre à faire que des les écouter. Pas d’interférences. Se laisser aller au plaisir de l’écoute. Tellement bien, que tous les nœuds de stress se sont ouverts, les uns après les autres. Cette agréable sensation de me laisser porter par ce que j’écoutais et partir. Loin. Loin de tout. Loin de ma semaine de merde. La zen attitude s’est emparée de moi. La douleur a disparu. Mes nerfs se sont relâchés. Tellement relâchés que le manque de sommeil s’est réveillé en moi. Comme si plus rien ne l’empêchait de s’ouvrir à moi. A la fin du concert, je ne pouvais plus retenir me bâillements. D’ailleurs, je n’avais pas envie de les retenir.
Je me suis senti détendu. J’en avais oublié les bienfaits. Je suis sorti de la salle euphorique et boosté. Fatigué certes, mais de cette fatigue que l’on sait pouvoir combler par une bonne nuit de sommeil sans agitations, sans rêves perturbateurs.
Et si AIR était mon yoga personnalisé ? Il faudra que je réessaie.
Air - Salle Pleyel (Vu le 11/10)

Joseph d'Anvers au Nouveau Casino

La salle est petite, presque intime. Pourtant, la foule est dense. L’intimité au coude à coude. L’ambiance est bon enfant. Des conversations animées presque entre amis se développent ici et là. Nous trinquions, ce soir là, à nos retrouvailles. Les Dames du Manoir étaient de retour de vacances. Nous prenions aussi plaisir à retrouver Joseph, presque deux ans après son passage à la Maroquinerie.
Toujours aussi impressionnant sur la scène l’ami Joseph. La voix toujours aussi chaleureuse. De celle qui vous remue les sens dès qu’il ouvre la bouche. Il a toujours cette belle prestance physique. Autrement dit, il est toujours aussi beau cet homme là. Son spectacle est toujours autant en décalage par rapport à ces albums studio. Toujours très rock, beaucoup plus pêchus. Les orchestrations diffèrent et donnent aux morceaux une atmosphère plus vivante. Cette fois encore, le spectacle est gonflé aux guitares électriques. Encore plus qu’au dernier concert où nous l’avions vu. La salle pourtant reste toute en retenue. Est-ce du plaisir toute en dévotion ? Ce n’est pas du déplaisir en tout cas. Les cous qui dodelinent ; les corps qui se déhanchent sans ostentation, prouvent que le résultat plait. Je ne sais pas, il a fallu une bonne heure de concert pour que l’ambiance décolle sans pour autant atteindre l’hystérie.
Joseph d’Anvers a surtout chanté les nouveaux morceaux. Celui de son album Les jours sauvages. Cet album sorti depuis juin dernier sans être aussi fort que les Choses en face (sans doute l’effet de surprise en moins), est malgré tout un album qui s’apprécie avec le temps. Le piège dans lequel il ne faut pas se laisser tomber est de ne pas lui laisser plus que la chance de la première écoute. Car en effet, il y a des redites, des redondances avec le premier album. Sa façon de chanter qui rappelle bien souvent Dominique A peut parfois anesthésier l’oreille et du coup, avoir cette impression que toutes les chansons se ressemblent. C’est un peu ainsi que le Sage E. l’a appréhendé. Mais en persévérant, on se rend compte que l’album recèle de bien belles pépites. Le concert, avec ces modifications d’orchestration, a sans doute rendu une meilleure individualité aux chansons. Je ne sais pas trop comment dire ce que j’ai ressenti. Une impression très agréable de redécouverte de l’album. Et puis sa voix beaucoup plus ample sur scène qu’en studio a fait le reste pour emporter mon adhésion.
Sur scène, il a voulu avoir ses invités. Pourquoi pas. Ca provoque souvent de beaux duos. Même si Money Mark est venu chanter le Kids avec lui, il n’aurait pas dû lui laisser le micro pendant presque vingt minutes. Cela a rompu le rythme du concert. La salle venait à peine de se réveiller et cette coupure l’a fait retomber dans sa réserve. Il a dû batailler ferme pour que l’ambiance reprenne.
Vers la fin, il a repris quelques morceaux du premier album, à mon plus grand plaisir, réveillant ainsi le public. Presque deux heures de concert, sans ressentir cette lourdeur dans les jambes. Je n’étais pas forcément en grande patate mais ce que j’ai vu et entendu sur scène m’a fait oublier la fatigue. Un bon moment, donc. On continue à lui trouver ce charme, et physique et vocal, qui nous plait bien à nous quatre.
Je pense que je vais me laisser tenter par sa nouvelle date parisienne, en février 2009, au Café de la Danse. A près tout, profitons de le voir dans ces petites salles avant que sa notoriété (et je suis sûr qu’elle va augmenter rapidement) ne l’oblige à remplir des salles moins humaines.


Joseph d'Anvers au Nouvedau Casino (Vu le 07/10)

19.10.08

Vicky Cristina Barcelona

Le Woody Allen de l’année est sorti. Et bien entendu, le petit Ulysse de Télérama a les yeux qui pétillent d’exaltation et de bonheur à peine contenable tellement il est fort. Il est de nouveau taxé de meilleur film depuis dix ans pour le réalisateur. C’est dingue ça. Je crois bien que je ne connais pas un seul réalisateur qui puisse se targuer de faire son meilleur film de sa carrière tous les ans. Mais bon, c’est comme ça. Woody Allen bénéficie d’un capital sympathie à toute épreuve parmi l’Intelligentsia hexagonale. Ce n’est certes pas toujours très mérité, surtout depuis dix ans… Bref ! Il n’empêche que pour ce dernier film, la critique a vu juste.
Deux jeunes femmes américaines s’offrent des vacances très chics en Espagne, à Barcelone. Vicky est une jeune artiste blonde qui se cherche dans son insatiable incertitude. Cristina est son contraire ; brune, elle sait ce qu’elle veut et attend de sa vie. Elle est prête à faire le grand saut de la vie à deux. Barcelona est cette superbe ville espagnole, cosmopolite, charmante. La Barcelona de Woody Allen est une image d’Épinal, de celle qui plaît tant aux touristes américains. Pendant ce séjour, elles sont abordées par un hidalgo aux sourires et à la franchise désarmants qui leur propose tout simplement une partie de jambes en l’air à trois. Cette rencontre va bouleverser la vie de chacune.
Raconter comme une fable, avec voix off (pas toujours employée à bon escient, malheureusement), le film de Woody Allen dresse une vision acerbe et caustique des rapports amoureux de nos contemporains. La séduction, la consommation, la jalousie, la tromperie, l’ambiguïté, l’insatisfaction sont décortiqués par l’œil toujours critique du cinéaste. Un marivaudage, un brin sulfureux, pensez donc, Allen sort pour la première fois de ses sentiers battus et rassurants hétérosexuel. Oh rien de bien révolutionnaire non plus, hein. Juste un fougueux mais c'est déjà beaucoup.
Encore une fois, Woody Allen s'entoure d'une bande d'acteurs au diapason. Pour la troisième fois, il confie le rôle principale de son film à Scarlett Johansson. Ce n'est pas la meilleure du film. Elle apporte pourtant un brin de folie douce, inhabituelle chez elle. Mais la palme revient surtout à l'excellente Pénélope Cruz. Exubérante, calliente, étonnante; un très beau rôle. Et puis, il y a Javier Bardem. C'est un homme chargé de sex appeal. Il transpire la séduction, le désir. Tentateur et troublant. A la fois ange et démon.
Sans doute le film n'est-il pas sans défauts mais le moment est agréable. C'est déjà très bien.
Vicky Cristina Barcelona - Woody Allen (Vu le 11/10)

16.10.08

Toi + Moi + Vous


Découvrez Grégoire!

Le tic tac du clavier me manque

J'ai de moins en moins le temps de m'occuper de ce blog. Alors qu'il va fêter dans quelques jours ses quatre années d'existence... C'est con de manquer, à ce point, de temps. Pourtant, je n'ai pas l'impression de mener la vie tambour battant non plus. Peut-être aussi que la fatigue accumulée depuis le mois d'août ne m'aide pas à me motiver.
Il y a pourtant plein de chose que j'aimerais parler parce qu'ils m'ont plus, qui m'ont marqué. Les concerts de Joseph d'Anvers et du planant AIR. Le joli dernier Woody Allen. Le très émouvant Séraphine avec une Yolande Moreau poignante d'émotions à fleur de peau. Les derniers albums de Coldplay, de Travis. Le très beau 33 Tours d'Alex Beaupain. Des découvertes musicales agréables. L'Armide de Lully interprété par les Arts Florissants de William Christie. Le dimanche ensoleillé passé autour du Louvre avec ma petite soeur de passage à Paris. Les difficiles moments au travail. Simplement du temps qui passe avec ces petits moments simples, ces petits instants de bonheur tranquille.
De tout cela, j'aimerais parler si j'avais plus que quelques minutes à consacrer à mon blog. Ca se fera peut-être. Peut-être pas. Sans doute que oui. Mais quand?

15.10.08

Le Louvre et Pithagore

Le Louvre - Paris - 12/10/2008

13.10.08

Brève de métro # 12

Souvent les couloirs des stations de métro résonnent de rythmes entêtants. Ce genre d'air qui vous attrape la mémoire de front avec ses boites à rythme artificielles, en vous anesthésiant les neurones. Ces litanies qu'on fredonne sans s'en rendre compte et qui ne vous lâchent plus du reste de la journée.
Depuis quelques temps, un mois peut-être, lorsque je fais mon changement à République, il n'est pas rare qu'un joueur de flûte des Andes égaye le brouhaha des couloirs. Pendant quelques minutes, j'oublierais presque que je suis en route pour le travail. Pendant quelques instants, je serais presque sur les chemins andins avec les deux globe-trotters qui ont osé partir à l'aventure et qui pendant que je slalome entre deux voyageurs, découvrent les paysages du Pérou entre deux lamas et trois condors.
Il joue toujours le même air ce joueur de flûte. Celui de la chanson pour l'Ocarina. Vous vous souvenez sans doute de ce tube du Top 50 du début des années 90; succès aussi éphémère que la célébrité pour ses créateurs. Et même si le refrain plus qu'énervant me poursuit toute la journée, je suis bien content qu'il me fasse oublier les têtes d'outre tombe, tristes et pressées de ces centaines de voyageurs qui traversent, abattus la station de métro.

9.10.08

Facebook Folies

Lui :

- Je crois que mon auréole est tombée dans la cuvette des chiottes.
Moi :

- Compte pas sur moi pour la ratrapper !
Lui :

- Oh non, il y a longtemps qu'elle a atteint l'océan. Un cachalot doit s'en servir de cockring à l'heure actuelle.
Moi :
- C'est moi qui rit comme une baleine maintenant !

Lui :

- Fait gaffe qu'un cachalot bizarre ne te rattrape pas.
Moi :
- Ne t'inquiète pas, j'assure mes arrières !

Nature verte

La Perrière - Orne - 04/10/2008

7.10.08

Titanesque

Un bon Malher, le soir, vaut bien deux petits bonheurs.
Je sais, c'est une formule toute faite, rabâchée et surtout très facile. Ben oui, je suis déjà crevé en ce lundi... Comment vais je terminer la semaine !?
Il n'empêche que cette première symphonie de Gustav Malher, celle nommée Titan, que j'ai pu écouter tout à l'heure à la Salle Pleyel (une première pour moi), est une exquise bouffée de musique. Grandiose et magique. A la fois musclée et toute en finesse. Un régal.
En fermant les yeux, on verrait presque une chevauchée fantastique qui traverserait le grand écran de mon imagination. C'est vrai que j'ai parfois pensé à Fantasia de Disney. Sa musique, sans doute novatrice et annonciatrice de la musique moderne (contemporaine?), a influencé des musiciens allant de Stravinski à Nino Rota.

2.10.08

Rigoletto - Giuseppe Verdi

Comme son nom ne l'indique pas, cet opéra de Verdi est un drame exemplaire. On dirait presque une tragdie grecque. Comme le dit le Sage E., Rigoletto est trésor musical. Tout le monde connait au moins un air ou deux de cet opéra là, parce que largement utilisés à la télévision dans des publicités jambonesques, par exemple, ou au cinéma.
C'est la deuxième fois que je suis sencé avoir vu cette mise en scène. Sauf que j'ai oublié la première fois. Aucun souvenir, aucune image. Le vide. Mais le bonheur de la (re)découverte de cette mise en scène de Jérome Savary. Le décor est splendide.
Si vendetta, tremenda vendetta,
Di ques'anima è solo desio...
Di punirti già l'ora s'affretta,
Che fatale per te suonerà,
Come fulmin scagliato da Dio
Te colpire il buffone saprà.
(Scène 8 - Acte 2)


Rigoletto - Giuseppe Verdi - Opéra Bastille

I'm singin' in the rain

Pour se voiler encore un peu plus la face. Pour se dire qu'elle n'est pas froide. Qu'elle est revigorante. Pour ne pas voir le gris qui monte aux joues, nous enveloppe la tête dans la tristesse morne de l'automne. Pour exorciser le sort qui s'abat sur nos capuches depuis quelques jours.
Pour réentendre sa voix aussi. Sa voix chaleureuse. Pour son visage souriant et radieux. Pour le revoir pataugeant comme un gamin dans des flaques d'eau d'une rue en carton pâte. pour Gene Kelly, bien sûr.
Just singin' in the rain.

Découvrez Gene Kelly!

1.10.08

Constatation # 169

Manger une choucroute tout seul, c'est bien. C'est bon. Mais c'est déprimant. Aussi ...