31.7.07

Pétanque

Non mais il croyait quoi, lui, à se trémousser devant moi dans son joli costume beige seyant, alors que j'essayais de viser bien en face ce fichu cochonnet? Il pensait, peut-être, que ses déhanchements, tous sexy qu'ils soient, allaient me faire perdre la boule? Je suis certes, garçon pas comme les autres ©, mais je sais me tenir et me montrer digne, surtout quand il y a du monde autour de nous. Sinon...

Pour la vie...

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On se dit, à chaque fois, qu'un mariage c'est toujours un peu la même chose. Il y a la mairie et l'échange civil des voeux. Puis l'échange religieux, à l'église. Le marié au bras de sa maman, la mariée au bras de son papa. Il y a beaucoup de larmes, d'émotion, des rires qui se mouillent dans un beau mouchoir blanc et en dentelle. Ils se disent oui pour la vie à deux et on passe au vin d'honneur et à la fête.

Pourtant, même si le déroulé de la journée est, en effet, semblable pour tous les mariages, reste que l'ambiance de chaque mariage est différente et particulière.Cette fois ci, il y avait cette charmante église toute simple, toute petite, perchée sur un petit éperon rocheux. Il y avait la beauté sauvage de ces belles montagnes des Alpes de Haute Provence qui entouraient le village de St Auban d'Oze. La légère et subtile odeur de lavande qui accueillait les invités à l'entrée de l'église. Le cheval brun et robuste qui emportait les mariés, sur la carriole fleurie, à travers les routes du village. Il y eut cet échange sans manière dans la cour d'une petite école; ce "oui avec grand plaisir" chargé d'émotion qui a fait pleurer de la même façon. Il y eut ce vibrant hommage à Marie au son de l'Ave Maria de Gounod; tous les regards fixait vers la petite statue bleue; un moment incroyablement beau et intense. Il y eut les sourires des mariés en sortant de l'église, alors qu'une pluie de lavande les accueillait. Il y eut ce baiser amoureux sous les applaudissements des invités. Et toujours ces montagnes baignées de soleil. Et puis il y a eut cette bande de copains venus pour célébrer l'union de l'un des leurs.

Il y eut tout ça. Toutes ces petites images qui feront que cette journée fut unique pour eux bien sûr, les nouveaux mariés qui passaient le pas avec bonheur. Pour nous aussi, heureux de partager et célébrer ce moment de joie et de bonheur, cette image de l'amour pure et simple de deux êtres qui s’aiment.

30.7.07

Avant goût prometteur

Au dessus de Le Saix - Alpes de Haute Provence - 28/07/2007

Hot Shot

Pas facile de se retrouver muter dans une petite ville de province paisible quand on est flic au zèle ultra développé, à Londres. Que faire dans un endroit où la vie est paisible où les seules infractions sont des excès de vitesse de caddies de mamies? La vie est rude pour Nicholas Angel.
Mais rongeant son frein, la loi chevillée au corps, il continue coûte que coûte son travail en réglant délits mineurs et recherche de cygne à col blanc. La population est calme. Trop calme peut-être. Une série d'accidents mystérieux viennent mettre du piquant dans sa nouvelle vie ennuyeuse.
Parodie de films policiers à l'anglaise où le village est joli, la population est exemplaire. Mais sous cette impression emprunte de puritanisme et de bonne morale bien intentionnée, le mal rôde et le crime n'est pas loin. Gratter le vernis des bonnes intentions et une couche crasseuse apparaît. Complètement déjanté, ce film vire vers la violence grandiloquente et exagérée avec une scène finale qui n'est pas sans rappeler les plus grandes scènes d'actions de Die Hard. Drôle mais sans jamais verser dans le comique gras des parodies américaines, ce film attaque avec le plus grand sérieux les poncifs du film policier.
Deux heures de rire, d'actions rondement menées. A voir de toute urgence.

Hot Fuzz - Edgar Wright

Le crin crin du grillon

La fenêtre de la chambre, plongée dans l'obscurité, était ouverte. Un arbre, un mont boisé, en ombre chinoise dans la pénombre du crépuscule. Un petit courant d'air fait bruisser les feuilles d'un saule pleureur, séchées par la forte chaleur de la journée. Un petit souffle de vent qui tente, comme il le peut, d'éteindre la chaleur blanche d'un soleil de plomb.
Dehors, tout est silence. Toute l'agitation du jour s'est endormie lorsque le soleil s'est caché derrière la montagne. La nuit est un monde silencieux. Pourtant, le temps que nos oreilles s'adaptent à ce silence inhabituel pour un Parisien, des sons nouveaux, des sons inconnus s'élèvent. Des sons presque inaudibles tellement ils sont feutrés, comme pour ne pas déranger. L'écho d'un chien qui aboie dans le lointain. Le hululement discret d'une chouette qui chasse. Le vent dans les arbres. Et puis une petite musique régulière. La berceuse d'un grillon sous la fenêtre. Très vite, la berceuse devient trio. Le chant d'un deuxième, puis d'un troisième grillon, un peu plus loin. Une mélopée joyeuse et stridente qui accueille la fraîcheur bienfaitrice de la nuit. Un chant d'ailes qui accompagne la respiration régulière du Sage E. qui s'est endormi, allongé dans le rectangle pâle que projette la fenêtre ouverte sur le lit. Se laisser emporter à mon tour par ce rythme langoureux et partir sur les ailes de Morphée dans un sommeil apaisé.
Me réveiller, en sursautant, surpris et engourdi par la fraîcheur de la nuit. Une fraîcheur plus vive et mordante qui me fait frissonner avec délice.

Les aléas de ma mémoire musicale # 28

Vous avez appris la danse, danse
Vous avez appris les pas
Redonnez-moi la cadence, dence
Et venez danser avec moi
Ne me laissez pas la danse, danse
Pas la danser comme ça
Venez m'apprendre la danse, danse
Et la danser avec moi

Vous savez la tarentelle, telle
Qu'on la dansait autrefois
Moi je vous montrerai celle, celle
Que demain l'on dansera
Si vous donnez la cadence, dence
Moi je vous donne le "la"
Je vous l'apprendrai là dans ce, dans ce
Dans ce joli petit bois

Et si vous aimez ma danse, danse
Et si vous aimez mon pas
On pourra danser je pense, pense
Aussi longtemps qu'on voudra
Mais ne me laissez pas là dans ce, dans ce
Pas là dans cet état-là
Ne pensez-vous qu'à la danse, danse
Dans ce joli petit bois

Quand le feuillage est si dense, dense
Quand le soleil est si bas
Que voulez-vous que l'on danse, danse
Dans les jolis petits bois
Quand votre robe s'élance, lance
Moi j'ai le coeur en éclats
Si vous perdez la cadence, dence
Serrez-vous bien dans mes bras

Et s'il arrive que même, même
Tout doucement dans le bois
J'aille vous dire je t'aime, t'aime
Et si le bonheur était là
Pour nous donner la cadence, dence
Pour nous donner le "la"
Et pour que tout recommence, mence
À tout petits tout petits pas

Vous avez appris la danse, danse
Vous avez appris les pas
Pour qu'on vous aime et je pense, pense
Que je vous aime déjà
C'est là que finit la danse, danse
Là dans l'ombre des bois
Mais notre amour qui commence, mence
Jamais ne s'arrêtera

C'est là que finit la danse, danse
Là dans l'ombre des bois
Mais notre amour qui commence, immense
Jamais ne s'arrêtera

La Tarentelle - Yves Duteil

26.7.07

Constatation # 146

Il y en a un ou deux qui commencent à me prendre la tête comme ce n'est pas permis.

24.7.07

Let the sun shine in

On m'a dit que, forcément, ce film me plairait. Comme une évidence, une obligation.
Ce soir, ARTE diffusait le film; ce qui m'a laissait l'occasion de le voir, enfin.
Effectivement, j'ai aimé. Beaucoup.


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Julie, stay home and shut up

La bande annonce pourtant alléchante n'a pas tenue ses promesses.
Presque deux heures de bavardages sans queue ni tête sur le couple, ses difficultés, ses espérances, ses bonheurs. Presque deux heures de poncifs et de clichés sur Paris vu par un américains mais filmés par une française devenue américaine. Paris, ville des amoureux devient ici ville du cahot amoureux. De mensonges en disputes, de prises de tête sur tout, sur rien, en mises au point larmoyantes surtout sur rien, ces deux jours deviennent un véritable calvaire pour le couple, et pour le spectateur par la même occasion.
Julie Delpy remet le couvert derrière une caméra. Elle avait beaucoup à dire pour son second film. Tellement de choses qu'on a la vague impression désagréable qu'elle a fait une liste de tout ce qu'elle avait à dire pour ne rien oublier. Un peu comme lorsqu'on prend des notes sur un carnet et qu'on balancerait tel quel sur papier, sans ordonner, sans plus de travail d'écriture. En regardant le film, on aurait presque l'impression de l'entendre dire "ça c'est dit, ça c'est fait" en marquant d'une petite croix la ligne sur son carnet. C'est dommage parce que sa vision du couple est parfois fort bien vue. Le décalage de sa vision de Paris est parfois même très drôle mais sans ce minimum d'écriture tout s'essouffle très vite et retombe mollement.
On a le sentiment qu'Adam Goldberg qui joue le petit ami américain qui se demande bien ce qu'il fait à Paris, se demande aussi ce qu'il fait dans ce film. On a l'impression qu'il interroge constamment la caméra pour demander si c'est vraiment ça qu'il doit jouer. Malgré tout, il reste attachant malgré ses petites manies agaçantes américaines. C'est bien le seul. Car le reste de l'affiche est à baffer. Julie Delpy la première, tête à claques égocentrique, bavarde, menteuse, coureuse de caleçon faussement ingénue. Bref rien pour elle, même pas ses costumes criards et moches et ses grosses lunettes noires et rondes (à mon avis, elle doit caster pour jouer le rôle d'Ugly Betty dans la version française !). Ne parlons pas du rôle des parents qui sont aussi les vrais parents de Dame Delpy : vulgaires, petits bourgeois écoeurants de satisfactions personnels. A croire que Delpy a envie de faire passer le Français, le Parisien plus particulièrement, comme un connard fini. Au bout d'un moment, on aurait presque envie de pousser le pauvre américain dans un avion pour qu'il puisse échapper à ces fous de Français; presque un geste salutaire et touristique.
Si jamais ce film sort aux Etats Unis, je crains fort que le nombre de touristes américains désirant visiter Paris ne chute libre.
2 Days in Paris - Julie Delpy

Constatation # 145

Maintenant que le train est réservé.
Maintenant que la voiture est louée.
Maintenant que les arrhes sont versées.
Maintenant que tout ça est fait,
les vacances vont bientôt pouvoir commencer.

Chemise blanche, désespérément

Je viens de comprendre pourquoi je n'aimais pas faire les magasins pendant la période des soldes. Il y a tout ce que je déteste. La foule (même après la deuxième démarque). Le bordel ambiant des magasins. Le vide abyssal des rayons. Le choix limité des vêtements proposés à la vente.
Aujourd'hui, après ma séance de cinéma du matin, je divaguais dans les méandres des Halles, à la recherche d'une banale chemise blanche. Rien de bien compliqué à trouver me direz-vous. Pourtant, il a fallu que je fasse quatre magasins pour enfin trouver ce vêtement là. Je me suis retrouvé dans des boutiques, de grandes enseignes pourtant, et rien. Les rayonnages avaient l'aspect d'une vente d'Emmaüs ou d'une friperie qui aurait gonflé ses prix. Non seulement, il est difficile de circuler dans leurs minuscules allées, encombrés par des clients pressés, mais en plus, l'élément le plus classique de la garde robe masculine semblait avoir disparu des rayons. Pas de chemises blanches dans le premier magasin. Incroyable ! Le second proposait bien des chemises blanches mais toute de taille bien supérieure à mon physique poids plume. Déroutant ! Le suivant ressemblait tellement à un étal de vide grenier du dimanche, que je n'ai fait que traverser le magasin. Désespérant ! Ce que je pensais être une partie de plaisir rapide, virait dangereusement au cauchemar angoissant. Je n'allais tout de même pas devoir faire tous les magasins de cette immense galerie commerciale? Les cartons et les sacs plastiques qui encombraient l'entrée d'un autre magasin, m’ont fait fuir plus vite que la peste.
Je veux bien que la période des soldes soit l'occasion de se débarrasser des choses invendables en temps ordinaires, mais de là à ne plus trouver un seul vêtement qui vaille le coup... La vie continue, nom de ... ! Si j'ai envie de m'habiller d'une simple chemise blanche, j'ai tout de même bien le droit d'en acheter une, même pendant les soldes, non? C'était tout de même pas vrai ! Je n'allais pas devoir passer au H&M pour trouver ce que je cherchais? Pourtant, de guerre lasse, c'est ce que j'ai fini par faire. Surprise ! Le magasin ressemblait à un magasin, avec des vêtements rangés, pliés sur des tables, mis sur des cintres. Et il y avait un choix de chemises blanches, des plus simples et classiques aux plus déroutantes, chargées à l'extrême. Pour tous les goûts.
En trois minutes, j'avais ma chemise blanche qui n'était même pas en solde. J'avais dans l'idée de me trouver aussi une paire de chaussures, j'ai bien vite abandonné ce projet. Ca pourra bien attendre. Je pouvais rentrer à la maison en respirant : je pourrais être présentable samedi prochain. C'était bien là le principal. Mais, on ne m'y reprendra plus. Qu'on se le dise : faire les magasins pendant les soldes, plus jamais.

23.7.07

"Pas vieille, juste putain"

Elle s'est autoproclamée bienfaitrice nationale. Madame Aldjéria est la personne qu'il faut pour régler les affaires quelque peu délicates. Un peu mère poule, un peu mère maquerelle, elle est avant tout une femme éprise de liberté et avide de pouvoir. Elle aime régir sa petite cour d'une main de fer dans un gant de velours. Elle cajole, elle minaude, elle manigance. Sous ses faux airs de femme d'affaire propre sur elle, elle n'est plus ni moins qu’un chef de bande qui n'hésite pas à corrompre pour mieux obtenir ce qu'elle convoite. Mais elle est plus qu'une petite malfrat de pacotille, Madame Aldjéria a un rêve : acheter les thermes de Caracalla où elle courrait petite fille, lorsque l'établissement de bains était aux mains des colons et qu'elle n'était que la petite fille d'une chambrière autochtone. Ce lieu est son but ultime, son coup d'éclat, le sommet de son ascension sociale, celui qui fera d'elle une femme reconnue et respectée. Une revanche qu'elle prendrait sur son passé. Ces thermes sont son rêve de gloire, ils seront aussi et surtout la marque flagrante de sa chute.
Elle s'entoure d'une équipe de jeunes et jolies jeunes filles peu scrupuleuses qui l'aident dans ses combines. Sa dernière recrue, la belle Paloma, l'impressionne au plus haut point; peut-être l'image de sa jeunesse passée. Mais Paloma, avec ses déhanchés aguicheurs, fait fondre aussi le coeur du beau Riyad, le fils de la patronne, au grand dam de la mère castratrice qu'elle est souvent avec lui.
Biyouna interprète magistralement Madame Aldjéria. La voix rauque et enfumée, la dégaine de la femme libérée, presque européenne, mais la mentalité et d'un tempérament assurément du Magrheb. Elle dégage une énergie et une force de caractère à toute épreuve. Pourtant quand elle se retrouve seule, dans ce qui avait été son nid doré, elle se lâche dans l'émotion la plus primaire. Des larmes sèches, celles qui viennent du plus profond des tripes, vous savez des larmes qui vous arrachent la gorge parce qu'elles ont été trop longtemps retenues. En une seule scène, Biyouna montre toute la faiblesse, finalement, de son personnage, abandonné de tous.
Le réalisateur montre une image assez surprenante de l'Algérie et d'Alger. Il nous montre un pays où le bakchich est la règle première dans les négociations. Un pays où la femme s'émancipe et ressemble de plus en plus au modèle de la femme moderne européenne. Un pays où la femme domine l'homme dans bien des domaines (cette représentation du fils écrasé par le bon vouloir de la mère). Un pays qui cherche son avenir dans les représentations culturelles étrangères mais qui reste pourtant très attaché à son passé.
Vision réaliste? Vision idéalisée? Peut-être bien les deux. En tout cas, une vraie surprise cinématographique (merci Télérama) avec une bande originale très intéressante.

Délice Paloma - Nadir Moknèche

21.7.07

Disco


I dont feel like dancin' - Scissor Sisters - Ta Dah (2006)

19.7.07

Petrificus Totalus

Est-ce que la franchise cinématographique Harry Potter serait frappée par le sort de Petrificus Totalus? C'est un peu l'impression que donne la vision du 5ème opus du sorcier à lunettes rondes.
L'action se traîne pour mener finalement à pas grand chose de neuf. Oui, nos apprentis sorciers grandissent. Oui, nous avons la confirmation éclatante que Lord Voldemort est revenu du monde des morts. Mais fallait-il un film de 2h20 pour montrer cela?
Le roman (qui selon certain est le moins bon de la série ! Ah bon?) est certes très dense et pour tenir dans un format cinématographique correcte, je suis d'accord qu'il faut faire des coupes drastiques. Mais pourquoi ne pas aborder le combat intérieur de Harry qui se pose plein de questions sur la voie à suivre, entre le bien et le mal? C'est pourtant l'un des ressorts dramatiques le plus important du roman...
Le réalisateur a certes parfaitement réussi à recréer l'ambiance "totalitaire" que traverse Poudlard avec l'arrivée de Dolores Ombrage (excellemment interprétée par l'actrice Imelda Staunton), en nouveau professeur de défense contre les forces du mal et porte parole inquisitrice du Ministère de la Magie. Elle est l'intérêt premier du film. Avec ses petites minauderies, ses ensembles roses et sa voix mielleuse, elle n'hésite pas pourtant à tout mettre en place pour faire respecter les directives du ministère, jusqu'à employer la torture, s'il le faut.
Le réalisateur place cet épisode dans une transition : la fin de l'adolescence, le début de l'âge adulte pour les sorciers. Une transition aussi vers des évènements à venir plus sombres. Voldemort est de retour, cet épisode est la prise de conscience de tous qu'il faut réagir et le combattre pour éviter que le mal ne l'emporte.
Si Harry Potter et sa petite bande est omniprésente dans le film, les personnages secondaires (qui font aussi la saga Potter) ne sont plus que des caméos de luxe. Les professeurs de l'école ne sont plus que des figurants; une petite scène et puis s'en vont. Le vilain Drago, ennemi juré de Potter, n'est plus qu'un élève grimaçant et patibulaire mais sans une ligne de texte. C'est dommage, ils font partis de la mythologie.
Autant, le réalisateur est à l'aise pour recréer des ambiances (l'autoritarisme de Poudlard; la perversité de Ombrage...), il manque singulièrement de souffle dans les scènes d'actions. La dernière scène, celle de la révélation, est tournée à la va vite et manque de magie, ce qui est dommage pour un film traitant de sorcellerie.
La longueur du film du coup, frise quelque peu l'ennui avec des scènes bavardes et trop longues et des scènes qui pourrait relancer l'action mais sans vie ou qui s'essouffle dans le vide.
Espérons que l'adaptation du sixième roman retrouve la fougue et le lyrisme des précédents films.

Harry Potter et l'ordre du Phénix - David Yates

18.7.07

Sous le ciel de Paris # 20

Paris - 18 juillet 2007

C'est beau Paris, la nuit, quand un croissant de lune est accroché dans un ciel dégagé.
C'est beau de voir toutes ces lumières consteller la masse sombre de la ville qui rechigne à s'endormir, fenêtres anonymes ou parures monumentales. C'est beau de voir les monuments illuminés qui se pavanent en habit électrique. C'est beau de voir cette crâneuse de fer qui brille toujours plus fort que les autres et qui toise tout le monde avec son diadème lumineux, ce laser qui aimerait bien brillait plus fort que le croissant de lune qui ce soir lui faisait bien la nique.

Cup of Coffee

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Supergrass - Coffee In The Pot - Road To Rouen

Il parait...

Photographie : ABA, Dame du Manoir.
Il parait que le ridicule ne tue pas. Je le prouve encore une fois. Quand l'alcool et la chaleur me transforment en écervelé, perruqué et argenté, ça donne ça. Un mélange incongru. Une déchéance totale. Une aberration de la nature. Quelque chose qui donnerait presque raison aux théories de Darwin. Une chose qu'il faudrait mieux garder caché très loin et ne surtout pas réveiller.
Bah non ! J'm'en fous ! Mon regret : que la soirée se termine avant que les trois derniers boutons de la chemise ne tombent. La prochaine fois, vous verrez, j'y arriverai...

Die "7ème" Hard*

Un pur film de divertissement comme seuls les Américains peuvent les faire. Ce film est chargé à bloc en testostérone, en muscles bandés (même si un peu rouillés par l'âge).
Ca va vite. Pas un seul temps mort. On ne voit pas passer les 2h20 du film. Ca court dans tous les sens; ça explose de partout; ça fusille à tout va; ça se percute de tous les côtés.
Pour son retour, douze ans après Une journée en enfer, Bruce "papy" McClane prouve qu'il reste un super héro. Désabusé certes, mais super héros quand même. Bien malgré lui, le plus célèbre flic de New York qui est proche de la retraite, se retrouve confronter à un nouveau genre de terrorisme, celui de l'ère d'Internet. Grâce à un ordinateur et à deux ou trois hackers de génie, un vilain mal intentionné projette de plonger les Etats Unis à l'ère du Paléolithique et plonger le pays dans le chaos le plus total. Ce méchant garçon là va contrôler les communications, les transports et l'énergie de tout le pays et ainsi se venger de ce pays qui l'a mis au ban de la nation, quand, travaillant au sein du FBI, il avait mis le doigt sur les défaillances du système de contrôle du pays qui est censé être sans failles. Oui mais voilà, c'est sans compter sans McClane qui se voit charger d'un boulot de routine, arrêter un vulgaire jeune hacker qui s'avère être un des témoins de la monstrueuse machination du méchant. « Toujours au mauvais endroit au mauvais moment ». C'est triste la condition de super héros.
Pas crédible pour deux sous ? Ah bah ouais ! Gagné ! Mais le pitch n'est pas la pièce maîtresse de ce genre de film. Le principal c'est l'action et les moyens (les plus extravagants possibles) pour arrêter le méchant. Et ici, c'est non stop. En voiture; en voiture volante, en hélicoptère, en semi remorque... Tous les moyens sont bons pour faire de l'action spectaculaire. Et c'est fichtrement réussi ici. Bruce Willis (qu'on avait un peu oublié depuis sa dernière aventure en enfer) s'en donne à coeur joie dans les coups et les plaies. Subtil mélange de courage, contraint et forcé, et de désabusement face à sa pauvre condition (de flic sans le sous malgré les médailles, de père rejeté par sa fille qui est pourtant la digne héritière de son père), il ne ménage pas ses efforts pour sauver son pays seul contre tous.
Adeptes de cinéma fleur bleu, vous ne serez pas à la fête avec ce quatrième Die Hard. Les autres vous devriez appréciez ce film efficace qui se laisse regarder, en serrant les fesses quand le héros est en très mauvaise posture (ça arrive souvent). Un vrai film pop-corn, comme on en fait de moins en moins.
Die Hard 04, Retour en Enfer - Len Wiseman
* Titre emprunté à CinéLive n° 114

17.7.07

La bulle humaine

Une bulle, c'est léger. Ca flotte; ça virevolte; ça vole à gauche, à droite, au gré des courants. C'est libre comme l'air une bulle. Mais, comme toute chose, une bulle peut se laisser emporter, malmenée, dans un tourbillon. Une bulle, ça peut péter, exploser. C'est si fragile une bulle.
C'est un peu ça le film d'Eytan Fox. Un film sans cesse en mouvement entre le récit d'un groupe d'amis à Tel-Aviv, le récit d'une histoire d'amour, le film social et politique (l'homosexualité, le clivage d'incompréhension entre Juifs et Palestiniens). Chaque élément pris séparément n'apporte pas grand chose de neuf : la jeunesse de Tel-Aviv a les mêmes problèmes que la jeunesse de partout ailleurs (découverte de l'amour, le sexe, la fête, les engagements molassons pour une grande cause). L'histoire d'amour n'a rien d'originale, on nous ressert, version gay, l'histoire de Roméo et Juliette ou l'amour impossible entre un Juif et un Palestinien. La vision du conflit latent, toujours à fleur de peau même si on ne préfère pas le voir et continuer à vivre comme si tout allait bien est la pièce maîtresse du film.
Lorsque ces trois bulles du récit fusionnent, le film décolle dans la légèreté agréable à suivre des yeux. Cette grosse bulle est certes ballottée par les aléas de toutes vie, par le souffle de cette jeunesse. Mais onn rit des petites maladresses des personnages qui essaient de se construire un avenir; on a la larme à l'oeil quand leurs tentatives se soldent par un échec.
Et puis, progressivement, un autre sentiment s'insinue sans qu'on le sente réellement arriver. Par petite dose, un malaise s'installe. On pressent que cette histoire là ne se terminera pas bien. Il y a cette peur latente du terrorisme qui fait agir sans concession. L'intégrisme religieux et politique d'un côté contre la répression jusqu'au-boutiste de l'autre côté. Ces images que nous voyons si souvent à la télévision du conflit qui secoue Israël. Par petites doses presque invisibles, la tragédie tisse sa toile jusqu'à une fin explosive qui a fait que je suis ressorti de la séance, complètement bouleversé. La légèreté contenue par une chape de plomb. La bulle ballottée par la tempête avant de disparaître dans le déchaînement des quinze dernières minutes du film.
The Bubble c'est le surnom qui est donné par ses habitants à Tel-Aviv. La bulle. Des bulles de jeunesse qui ne demandent qu'à s'extérioriser mais cette liberté n'est qu'une illusion. La réalité est toute autre, bien plus mortelle qu'il n'y parait.
The Bubble - Eytan Fox

16.7.07

Constatation # 144

Vous voulez que je vous racontes un truc déprimant?
Et bien, nous sommes le 16 juillet et il fait un temps de novembre.
Si ce n'est pas déprimant, ça !

14.7.07

Fumées nationales

Paris - 14 Juillet 2007

13.7.07

Jour de chance?

Reçu aujourd'hui par mail

Chèr(e) Alexandre,

Aujourd'hui mon équipe et moi-même avons sélectionné pour vous cette offre exceptionnelle !
Profitez-en sans modération,
Votre dévouée Chance.

Message personnel


Riri :
- Allez, on lui fait un petit coucou?
Fifi :
- Un peu qu'on va lui en faire un !
Loulou :
- Elle le vaut bien...
Riri, Fifi, Loulou :
- Coucou, la Rue du Bout du Haut.

Constatation # 143

N'allez surtout pas voir de ce côté

11.7.07

Sous le ciel de paris # 19

Paris - 09/07/2007

Le temps est à l'eau

Le Manoir - Calvados - 30/06/2007

Ce n'est pas moi qui le dit...

10.7.07

Une histoire qui roule

Le métro parisien peut parfois être un vrai parcours du combattant pour l'usager. En effet, les dizaines de kilomètres de couloirs souvent bondés, les centaines de marches d'escaliers, les tapis roulants qui ne roulent pas, les escalators qui n'escaladent rien, les rames surpeuplées, sont autant d'éléments qui empêchent de tourner en rond toutes bonnes valises roulantes qui se respectent.
Prenez par exemple la ligne 4, celle qui dessert trois des plus grosses gares parisiennes. Elle est un véritable calvaire pour celui qui, comme moi, la prend pour aller rejoindre la gare Montparnasse avec une énorme valise à roulettes. Il y a quelques semaines, un vendredi matin, alors que nous devions prendre le train aussitôt la journée de travail achevée, je me suis aventuré sur cette ligne, accompagné de mon sac de voyage.
Le périple commence par le passage des tourniquets qui donnent accès aux stations. Le moyen le moins pratique qui soit pour celui qui trimballe une valise. On est alors obligé de soulever ce mastodonte de nylon, toujours bien trop lourd, par dessus le tourniquet; glisser le ticket dans la fente prévue à cet effet et passer en poussant cette petite porte en ferraille, le tout en étant le plus synchronisé possible afin d'éviter de se retrouver bloquer contre la porte ou encore en évitant de coincer la lanière du sac dans un des bras de ce tripode tournicotant et bien sûr (et surtout) pour éviter de bloquer un autre usager pressé de passer les limites autorisées.
Admettons que vous réussissiez sans trop de problème ce passage, vous n'êtes pas pour autant au bout de vos peines. Il y a toujours un escalier qui vous emmène plus bas que terre. Et une valise à roulettes, ça roule... très mal dans les escaliers. Et hop, on soulève ce poids lourd et mort pour descendre. Il y a un avantage qui de muscler mon biceps un peu flamby en ce moment. Mais ça a aussi l'effet de me faire transpirer et souffler comme un boeuf. Ca peut encore aller quand il n'y a qu'un seul escalier mais bien souvent il n'y en a pas qu'un seul. Et là, c'est le trempage de chemise assuré. Je déteste ça, mouiller ma chemise; ça me rend de mauvaise humeur.
Vous arrivez enfin sur le quai et là, horreur ! La rame qui vient juste d'arriver est bondée. Gloups ! Il va falloir compresser encore un peu plus ces sardines. Pourvu que je parvienne à me caser dans le petit coin au fond pour que je n'embête personne... Mais, forcement, on n'y arrive que rarement. Ca serait tellement moins drôle. Et vas y que je colle ma valise sur la belle robe noire de ma voisine. Et vas y qu'une roue plus très ronde accroche le bas d'une autre et lui file un coup fatal. Ne riez pas, ça m'est vraiment arrivé. Vous priez le ciel et tous les Hermès ou Mercure de passage pour que cette personne ne se rende compte de rien avant que vous ayez disparu de sa bulle d'air. Et puis bien sûr, vous essuyez les paroles aigries des autres voyageurs. Combien de fois, me suis-je pris dans la tronche les "il fait chier avec sa valise" ou les "ils peuvent pas prendre un taxi comme tout le monde". En règle général, je me tasse plus bas que ma valise, me faisant oublier du mieux que je peux. Mais il suffit que ma chemise soit trop mouillée et donc que je sois de très méchante humeur, je peux aussi répondre, peu fort aimablement. La dernière fois, alors qu’un usager se plaignait un peu trop lourdement de la place que prenait ma valise dans la voiture, je lui ai fait clairement savoir que je me trouvais dans la rame avant lui; que j'étais un usager des transports en commun au même titre que lui et que s'il n'était pas content qu'il pouvait aller voir ailleurs si je ne m'y trouvais pas. Je sais, c'est mesquin mais ça fait du bien. Un bien relatif puisque l'altercation a surtout réussi à me stresser encore plus et à augmenter le taux d'humidité de ma chemise.
Enfin Montparnasse. Tout le monde descend. Hélas, tout le monde descend. C’est un véritable bouchon de valises cette station. Toujours du monde. Toujours des tonnes de valises dans tous les sens. Les touristes qui s’arrêtent au beau milieu du quai pour consulter leur plan de métro ; qui cherchent le chemin ; ceux qui discutent une minute pour savoir ce qu’ils vont faire ; les gosses qui sont toujours là où ils ne faut pas ; les usagers qui vont travailler et qui n’en peuvent plus de devoir gravir des montagnes de bagages pour avancer. Et puis il y a moi, qui essaie tant bien que mal à slalomer entre tous ceux là, en évitant de marcher sur les uns, de rouler sur les autres. Dans ces moment là, une seule phrase : « pardon ! Excusez moi » et je fonce. Ca n’arrange pas l’état de l’éponge qui m’habille mais au moins ça permet de quitter cette cacophonie fourmilière le plus vite possible. De nouveau, deux kilomètres de couloirs étroits et encombrés. De nouveau, une dizaine d’escaliers pour monter, descendre, descendre, monter et encore si affinité. Quand enfin, parvient à mon oreille la voix féminine devenue si sexy et rassurante, annonçant les voies de départ, je suis lessivé, stressé comme jamais, une véritable serpillière sur pattes. Mais je suis fier ! J’ai vaincu. J’ai réussi à survivre au métro mangeur d’hommes à valises à roulettes. Il n’y a plus qu’à s’installer dans le train ; reprendre mon souffle ; attendre que la climatisation fasse ce qu’on attend d’elle et le week-end peut commencer.
Ca, c’est le meilleur des cas. Parce qu’il peut y avoir une fin alternative. Celle qui me fait arriver à la gare à 9h30 le matin de notre départ, à la recherche de la consigne de bagages (pour ne pas se trimballer cette affreuse boite à roulettes). Vous la trouvez enfin, ce qui n’est pas une mince affaire, je vous le garantie. Vous devez passer un cordon de sécurité encore plus impressionnant que pour entrer à l’ambassade des Etats-Unis, sans oublier de passer au détecteur le sac à dos qui est (comme son nom l’indique) sur votre dos mais que vous aviez oublié, tout obnubilé par le clebs à roulettes qui vous a pourri la vie. Vous tombez sur le cul quand vous découvrez le prix (outrageusement exorbitant) que vous allez devoir payer pour entreposer votre valise pour seulement dix heures. Vous vous arrachez les cheveux pour comprendre comment marchent ces boites en fer (tourner la molette à droite, mettre l’argent, tourner la molette à gauche…). Je vous assure, que vous avez beau essayer de garder tout votre calme et rester dans la positive attitude qui me caractérise (hum !), ben, tout ça cumulé, vous avez vraiment envie de pousser des hurlements hystériques. Surtout quand vous savez qu'il vous reste encore une demie heure de métro (sans la valise du coup) pour aller travailler. Vous êtes trempé comme une souche de marais ; vos bras qui n’en peuvent plus de s’être arrondis pour pas un rond ; vos jambes qui refusent de répondre correctement à vos ordres (vous savez, le genou qui se dérobe sous vous parfois) ; le visage aussi luisant que le ver dans un soir d’été. Le stress qui décide de vous abandonner soudainement et qui vous laisse dans un état proche de l’Ohio (deuxième route à droite après la sortie 25). Bref, ce n’est pas forcément une bonne journée qui commence ainsi. Mais, que ne ferais-je pas pour partir en week-end ?

9.7.07

Maitre de Cérémonie

Eurodisney - 07/07/2007

Des vertus de la fête

Elles sont comme ça les Dames du Manoir. Quand elles décident de faire quelque chose, elles se démènent comme deux belles diablesses pour que ce soit une réussite garantie.
Alors imaginez ce qu'elles ont bien pu faire pour fêter dignement les deux fois vingt ans de Dame A. C'est bien simple, lorsque que nous sommes arrivés le vendredi soir nous avons bien eu de la peine à reconnaître la petite maison. Un énorme barnum bleu était accolé à l'arrière de la maison, englobant sous les voiles bleus et blancs, lavande, romarin et chèvrefeuilles qui parfumaient agréablement ce nouvel espace éphémère. Une dizaine de tables rondes recouvertes de draps blancs, des piles de chaises posées ça et là, des guirlandes lumineuses qui courraient sur les murs de pierres et dans les parterres, une boule à facettes accrochée au centre, annonçaient la couleur : la fête allait être grandiose malgré les réserves d'usage de Dame L.
La surprise fut encore plus époustouflante dans le séjour. Oubliée la charmante pièce campagnarde aux murs de pierres apparentes et au sol recouvert de tomettes, elle s'était transformée en dance-floor ultra tendance, tendu de noir et moquetté de rouge, éclairé avec parcimonie par des spot light jugés toujours trop criards pour obtenir l'ambiance intime recherchée par les Dames. L'affaire sera sérieuse. La fête sera parfaite avec une telle organisation.
Et la fête fut parfaite.
Un grand bar, le plus beau bar jamais vu, où le Sage Barman, devenu, le temps d'une soirée, un Tom Cruise bien plus beau, distillait à grands coups de shaker, les douces vapeurs d'une ivresse festive. Des mélanges aux proportions savamment calculées coloraient la transparence des verres remplis de potions magiques qui allaient préparer les invités à une longue nuit de fête. Le grand jardin transformé en Garden party et baigné d'une douce lumière de crépuscule où chacun, un verre à la main, déambulait de table en table, s'extasiant devant les assiettes débordantes de couleurs appétissantes. Des connivences. Des groupes qui se forment, se saluent, se souviennent. Des conversations qui s'élèvent. Des rires qui éclatent. Des questions saugrenues et déstabilisantes qui fusent. Des timidités qui se résorbent. Des papillons improvisés, gracieux et colorés, qui s'exposent devant mon objectif curieux. Une voix plus particulière, derrière moi, qui me fait bondir : ils sont enfin arrivés. La fête peut commencer. Une douce et chaude envie de danser commence à me titiller les jambes.
Des verres qui s'entrechoquent à la santé de la reine de la soirée. Le champagne coule à flot. La musique commence à imposer son rythme. La nuit est maintenant tombée. Un rideau sombre et silencieux se referme sur la maison, à peine éclairée par les petites bougies et les cubes multicolores. Le bar se vide mais les verres ne désemplissent pas. La robe rouge sombre du vin fait tomber les dernières oripeaux de ma retenue naturelle. A chaque gorgée, un nouvel Alexandre s’extirpe d’un corps bourré de complexes. Mes gestes deviennent plus souples ; mes propos de moins en moins cohérents. Les boutons de ma chemise s’ouvrent au fur et à mesure que la chaleur de mon corps augmente. La moindre chose me fait partir dans des fous rires qui ne s’arrêtent plus, comme ce fameux : « Bonjour, je suis Malika. Bonjour, je suis bourré ».
Des feuilles qui transitent sous le manteau. Une minute d’attention demandée. Un gâteau d’anniversaire original qui s’avance sous les paroles de Besame Mucho en guise de chanson d’anniversaire, reprise en choeur par toute l’assemblée. Un vague frisson qui me parcoure le corps quand je m’imagine à la place de Dame A. C’est chouette les anniversaires tout de même.
Il est une heure du dimanche. La musique change de ton soudainement. Le tournoiement des lumières électrise la piste de danse maintenant entièrement dédiée aux délires de la musique. Disco, électro, retro et slows. Je suis un des premiers sur la piste ; mes jambes n’en pouvaient plus de se retenir. Petit à petit, la petite pièce se remplit. Elvire nous a rejoint, on est prêt à danser jusqu’au bout de la nuit. Se lâcher complètement ; se laisser transporter par n’importe quelle musique. J’aime cette sensation de n’être plus moi. Plus de frein, plus aucune retenue, je me lance dans des numéros que je n’imaginais même pas. Avec ou sans perruque. Mais surtout avec, je me sens devenir un Travolta de pacotille mais un Travolta quand même. Je m’époumone à chanter faux mais je m’en fiche bien parce que ça n’a aucune importance. J’ai chaud, un ou deux boutons de ma chemise se sont encore ouvert. Je suis bien.
La nuit passe trop vite. Le soleil commence déjà à poindre. Le Sage E. n’en peut plus et n’arrive plus à me suivre. Il veut aller se coucher. Pas moi. Je veux encore et encore danser, habiter encore plus longtemps cet espace de liberté. Mais il est déjà sept heures. Un soleil franc a remplacé les étoiles de la nuit. Une balade improvisée dans le jardin recouvert de rosée, tandis qu’on me déclame un surréaliste « mignonne, allons voir si la rose… », rythmé par les cloches de l’église du village. Les visages sont tirés de fatigue. Dj Lolotte continue pourtant à se déhancher devant ses platines. Devant la cheminée, un groupe d’irréductibles exsangues sirotent en se trémoussant le premier café de la journée. Les oiseaux ont repris le contrôle du temps. La nuit blanche tire à sa fin. Le temps est venu de se retirer, de reposer nos corps fatigués. Les notes de Sati sur le piano seront le final enchanteur de cette soirée.
En tentant de rejoindre le plus droitement possible la chambre où le Sage E. doit dormir les poings fermés, un air me trotte dans la tête; notre hymne national. Celui qui est de toutes nos soirées. Cet air là sera le dernier que j'ai entendu ce dimanche matin avant de sombrer dans le repos réparateur de ces quelques heures de sommeil.


8.7.07

Pensée du jour

En juillet, mets ton gilet,
Car décembre pourrait te surprendre.
Pensée (y a plus de saison ma bonne dame) Alexandrine

3.7.07

Au pied de la porte

Le Manoir - Calvados - 30/06/2007

Green Hospital

J'avais voulu un film avec des couleurs, avec de grands espaces, avec de l'héroïsme épique, de l'aventure sur toile blanche. Je n'ai eu que les couleurs et les grands espaces de la Thaïlande. Mais alors quelles couleurs et quels paysages.
Ce film procure une dose bénéfique de calme et d'apaisement dans mon monde de brute actuel. J’ai aimé me laisser happer par les longs plans sur les détails d'une orchidée sauvage, sur les jambes d'une baigneuse barbotant dans les eaux boueuses d’une rivière, sur un couloir trop éclairé d'un hôpital, sur un champ de riz ondulant sous les bourrasques du vent ou bien encore sur une partie de tennis d’un jeune malade sur la porte de sa chambre d’hôpital.
Ce qui dit comme ça pourrait paraître soporifique et répulsif est en fait tout bonnement envoûtant. Il ne se passe pas grand chose, l'état d'esprit du film est plutôt contemplatif. Mais l'ambiance, la nonchalance, le désir latent et amoureux, la mélancolie parfois, les sentiments toujours, la vie tout simplement; les couleurs, les non-dits, les silences, les personnages filmés dans leur simplicité quotidienne sont autant d'éléments qui évitent de sombrer dans le sommeil d'une fin d'après midi, après une journée de travail harassante. Bien au contraire, l'intérêt est sans cesse renouvelé.
Certes, il ne s'agit pas d'un film grand public plein d'effet spéciaux et de facilités scénaristiques à l'américaine, mais d'une oeuvre sensible et intime sur les souvenirs du réalisateur (dont le nom est imprononçable pour un Européen comme moi) de ses parents.

Syndromes and a Century - Apichatpong Weerasethakul

2.7.07

Amie

Nothing unusual nothing strange
close to nothing at all
the same old scenario the same old rainand
there's no explosions here
then something unusual something strange
comes from nothing at all
i saw a spaceship fly by your window
did you see it disappear?
Amie come sit on my wall and read me a story of old
tell it like you still believe that the end of the century
brings a change for you and me
nothing unusual nothing's changed
just a little older that's all
you know when you've found it there's something i've learned
'cause you feel it when they take it away hey hey
then something unusual something strange
comes from nothing at all
but i'm not a miracle and you're not a saint
just another soldier on a road to nowhere
Amie come sit on my wall and read me a story of old
tell it like you still believe that the end of the century
brings a change for you and me
Amie come sit on my wall and read me the story of old
tell it like you still believe that the end of the century
brings a change for you and me


Amie - Damien Rice - O - 14th Floor Record - 2003