
Elle s'entoure d'une équipe de jeunes et jolies jeunes filles peu scrupuleuses qui l'aident dans ses combines. Sa dernière recrue, la belle Paloma, l'impressionne au plus haut point; peut-être l'image de sa jeunesse passée. Mais Paloma, avec ses déhanchés aguicheurs, fait fondre aussi le coeur du beau Riyad, le fils de la patronne, au grand dam de la mère castratrice qu'elle est souvent avec lui.
Biyouna interprète magistralement Madame Aldjéria. La voix rauque et enfumée, la dégaine de la femme libérée, presque européenne, mais la mentalité et d'un tempérament assurément du Magrheb. Elle dégage une énergie et une force de caractère à toute épreuve. Pourtant quand elle se retrouve seule, dans ce qui avait été son nid doré, elle se lâche dans l'émotion la plus primaire. Des larmes sèches, celles qui viennent du plus profond des tripes, vous savez des larmes qui vous arrachent la gorge parce qu'elles ont été trop longtemps retenues. En une seule scène, Biyouna montre toute la faiblesse, finalement, de son personnage, abandonné de tous.
Le réalisateur montre une image assez surprenante de l'Algérie et d'Alger. Il nous montre un pays où le bakchich est la règle première dans les négociations. Un pays où la femme s'émancipe et ressemble de plus en plus au modèle de la femme moderne européenne. Un pays où la femme domine l'homme dans bien des domaines (cette représentation du fils écrasé par le bon vouloir de la mère). Un pays qui cherche son avenir dans les représentations culturelles étrangères mais qui reste pourtant très attaché à son passé.
Vision réaliste? Vision idéalisée? Peut-être bien les deux. En tout cas, une vraie surprise cinématographique (merci Télérama) avec une bande originale très intéressante.
Délice Paloma - Nadir Moknèche
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