31.10.04

Pensée du jour

Se réveiller déprimé ne veut pas dire être périmé.

Proverbe alexandrin sans aucun intérêt.

Je n'y arriverai jamais...

Plus une heure de sommeil.
Moins une heure au réveil.
Pas la peine de compter sur ses orteils,
Tous les ans, c'est pareil :
Le dernier week-end d'octobre,
C'est le désordre.

30.10.04

L'art délicat d'être vendeur à Monoprix

Discussion entre une cliente et un responsable du rayon produits d'entretien, un samedi soir au Monoprix (décidément!!) :
- Bonjour Monsieur. Vous pouvez me renseigner?
- Oui!
- Je cherche un produit pour déboucher ma baignoire.
- Oui!
- Vous avez ça?
- Oui!
- J'y connais rien...
- Vous avez Dest.., là.
- Et il est efficace?
- Si on le vend, c'est qu'il est efficace.
- Oh là la! Mais il y en a des différents! Lequel je dois prendre?
- C'est vous qui voyez!
La cliente regarde les bouteilles.
- C'est marqué sans soude caustique. C'est quoi de la soude caustique?
- Ben c'est de la soude.
- Ah oui? Mais de la soude caustique?
- Ben c'est de la soude qui est caustique. Mais vous en faites pas. Il y en a pas dedans.
- Pourquoi? C'est dangereux?
- Si c'est dangereux? Ah ben oui! C'est dangereux.
- Ah bon! Il vaut mieux que je prenne sans soude caustique alors?!
- C'est vous qui voyez!
Tout est dit !!!

Nos amis les bêtes n°2


Je ne suis pas un lapin! Je ne suis pas un lapin... Posted by Hello

Faim d'un petit plaisir...

Il y a quatre ans, quand je suis arrivé à Paris, E. m'a emmené dans un restaurant italien sur l'île de la Cité entre le Quai des Orfèvres et la place Dauphine.
Un endroit charmant, chaleureux, amical; un lieu où on se sent bien... Deux salles aux murs de pierres avec des reproductions du Jerico accrochées. Le grand Enzo, si volubile, si Italien, anime avec bonheur ce lieu paisible et accueille ses clients d'un tonitruant "Buena Serra".
Cet endroit est devenu "notre" restaurant; "notre" cantine... L'endroit où on aimait se retrouver après une séance de cinéma ou le dimanche midi quand on ne savait pas quoi faire et qu'on n'avait pas envie de cuisiner; un restaurant qu'on aimait faire découvrir à nos proches.
Quel plaisir de déguster son Américano maison (le meilleur de Paris); quelle joie de dévorer ses Fettucini alla ciocciara; et le tiramisu delicioso... Rien qu'à évoquer ce menu, une douce envie envahit mais papilles gustatives.
Vendredi soir, nous avons pris plaisir à faire découvrir cette bonne adresse à des amis de passage. Vendredi soir, nous avons à nouveau savourer cet instant de bonheur, de simplicité. Pour la dernière fois, hélas.
Dans quelques jours, ce lieu ne sera plus. Dans quelques jours, Il Delfino disparaitra de mon petit monde. Après 27 ans de bons et loyaux services, le grand Enzo partira pour d'autres horizons. Il partira sans doute vers son Italie natale pour profiter d'un repos mérité.
Le 3 novembre, Il Delfino ne sera plus.
Une page se tourne dans notre univers quotidien.
Plein d'une tristesse sincère de perdre ce lieu unique, nous avons laissé Enzo et sa charmante épouse.
Qu'il est difficile d'imaginer que la faim de ce petit plaisir que nous procurait ce petit restaurant italien de l'île de la Cité, ne sera plus jamais assouvie.
Bon repos Enzo et tout simplement grazie mille.

Ah que la vie est belle!

Des roses de cristal
Crissent et s'amollissent.
Mon amour sans rival
Murmure des délices.
Il prend ma taille ronde
Et ronronne sur elle.
Pour jouer, je lui gronde
Des menaces cruelles.
L'opéra vermeil
S'échappant du laser
Emplit l'air de soleil
Et d'ombres passagères.
Ah, que la vie est belle.
Soudain, elle éblouit,
Comme un battement d'ailes
D'oiseau de paradis.
Ah, que la vie est belle,
Quelquefois pour un rien,
La divine immortelle,
Dans le mal et le bien.
On marche dans l'hiver
Brillant comme une abeille,
Brillant comme un éclair
Qui dure et émerveille.
La joie vous souffle au cœur.
On chérit l'univers
Comme un enfant de chœur
Son dieu d'éther et de chair.
Loin des bombes et des balles,
Goulu comme un bébé,
Sensuel on inhale
La fumée adorée.
Ah, que la vie est belle.
Soudaine, elle éblouit,
Comme un battement d'ailes
D'oiseau de paradis.
Ah, que la vie est belle,
Quelquefois pour un rien,
La divine immortelle,
Dans le mal et le bien.
Sans rien chercher, je trouve,
Au détour d'un instant,
Une euphorie de louve,
Un amour de Satan.
Après de sombres heures,
Plus doux sont ces moments
Où l'on crie de bonheur
Comme un petit enfant.
Encore les baisers,
Vie secrète et changeante,
Je saurai te donner
Mon âme si méchante.
Ah, que la vie est belle.
Soudain, elle éblouit,
Comme un battement d'ailes
D'oiseau de paradis.
Ah, que la vie est belle,
Quelquefois pour un rien,
La divine immortelle
Dans le mal et le bien.

Brigitte Fontaine - Les Palaces - 1997 - Virgin

29.10.04

Il y a des matins comme ça ...

Place des Fêtes.
Mardi.
Il est sept heures.
Les marchands de fruits et légumes sont les premiers à installer leurs étals. Déjà des pyramides compliquées d’oranges et de pommes attendent d’être pillées, dans quelques heures, par des ménagères sans scrupule devant l’énergie demandée pour la construction de ces édifices.
Des grands-mères sont déjà dehors avec leurs cabots. La première sortie matinale, celle qui laisse des traces partout sur les trottoirs, qui viennent pourtant d’être balayés et rincés à grandes eaux. Ces traces qui vont immanquablement provoquer la colère des honnêtes gens, pas tout à fait réveillés, qui vont marcher dedans… Du pied gauche, bien sûr...

Maurice, le garçon de café, sort ses tables sur la terrasse. Les premiers clients ne vont pas tarder. Il entend déjà les rires gras du marchand de volailles avec son collègue boucher.
Il regarde le ciel. Il est bleu. Cela faisait longtemps que cela n’était pas arrivé. Sale temps pourri d’automne. Cela lui donne du baume au cœur. La dernière belle journée de l’année? Qui sait? Autant en profiter, on ne sait jamais...

Le boulanger ouvre tranquillement son rideau de devanture. Cela faisait déjà un petit bout de temps que des odeurs alléchantes sortaient de son atelier. Maurice va bientôt pouvoir aller chercher les croissants encore chauds. Un vrai plaisir.

Un chat traverse la place en courrant, ventre à terre. Tous les chiens de la place l’ont évidemment vus et aboient de toute leur force. Bientôt les bonnes femmes, qui ne s’entendent plus parler, vont gueuler plus fort que leur clebs pour les faire taire :

- Chipoune tu vas te taire, oui ? Hurle l’une d’elle. Et vous avez vu, Madame Truc, comment il était bien habillé le Nikos de la Star Ac’. Ah ! Moi j’l’avoue j’ai un faible pour lui. Il sait si bien parler aux gens…
- Vous avez raison, Madame Machin, c’est un bel homme ! Répond Mme Truc avant de crier à son tour : Mais tu va la fermer ta grande gueule, sale clébard !

La grande classe toutes ses femmes pas encore maquillées qui viennent de sauter du lit dans leurs joggings jaune, saumon ou vert pale pour aller faire pisser le chien. Elles sont si féminines parfois…


- Putain ! Fais chier !

Ca c’est le premier mec qui vient de marcher sur un étron canin. Il n’est pas réveillé. Il est très en retard. Il n’a pas eu le temps de se raser, de se doucher et il a dû boire une tasse de café qu’il n’a pas eu le temps de réchauffer au micro-onde. Il est de très méchante humeur.
Ce mec, c’est moi.

Je m’appelle Alexandre. J’ai 31 ans. Et là, je suis très à la bourre.


Je lance un salut rapide à Maurice en lui disant « à ce soir » et je n’entends même pas sa réponse. Comme d’habitude !
J’insulte, au passage, deux boudins sur quatre pattes et les deux boudins sur deux pattes qui les tiennent. J’entends, en retour, des cris perçants comme quoi la jeunesse est pervertie et qu’il n’y a plus de respect... Ma bonne dame.
J’ai envie de leur crier que le respect commencerait peut-être si elles se décidaient à ramasser la merde de leurs chiens… Mais je n’ai pas le temps.

Je passe au pas de charge à côté du banc de Karim. Je l’aime bien Karim parce que chaque matin de marché il me jette un fruit avec un « bonne journée ».
Ce matin, il me lance une pomme golden et un « bonne journée ». Je lui fais merci de la main.

Je m’engouffre dans la bouche du métro. Violents relents de bouche de métro.
Tiens donc l’escalator est encore en panne ! Est-ce que je tente l’autre entrée parce que je ne me sens pas trop capable de descendre toutes ces marches ? Ok ! Je tente. Mais je sens que je vais le regretter.

Je le regrette. L’autre escalator est aussi en position arrêt. Je bouillonne de rage.

Je m’enfonce dans l’antre de la terre, marches par marches, avec des gens zombifiés dans le même état de colère que moi. Je me dis que l’entrée des Enfers doit ressembler à cette station de la place des Fêtes. Elle avale à un rythme impressionnant toutes ces pauvres âmes en peine, le matin et les rejette, le soir, encore plus léssivées et décharnées.

J’arrive enfin aux guichets. Si je vois que la ligne 11 est en grève, je tue quelqu’un sur-le-champ. Peu importe qui : le pauvre type qui est à côté de moi, un agent de la RATP, le balayeur… Peu importe qui !
Mais non. La ligne fonctionne normalement. Tant mieux, je commençais à me dire que ma journée ressemblait à une mauvaise caricature de la journée de merde type du parisien moyen. Au moins, j’échappe à cela.
C'est toujours cela de gagner...

Le clochard

Nuit de lune,
Plus de tune;
Sous ton regard blafard,
je déambule, hagard.
Pas de place au hasard.
Il est beaucoup trop tard.
Si je veux dormir ce soir,
Sans la faim, la soif, le froid,
Tu devras me protéger, là, sur le trottoir,
Moi, le sans toit, le hors la loi.
Car tu le sais, toi Lune.
C'est écrit dans les runes.
Tu veilles les sans fortunes,
Comme tous les êtres nocturnes.
Ma Sélénè.
Sois ce soir, ma bien aimée.
La faim, la soif, le froid sont plus facile à supporter
Quand on se sait aimé.



28.10.04

Nos amis les bêtes n°1


Non à l'exploitation des petits chats Posted by Hello

Ce n'est plus ce que c'était...

Discussion à haute et intelligible voix, entre deux dames bien sous tout rapport, à l'opéra Bastille, mardi soir :

- ... Comme vous dites : tout change trop vite.
- Oui c'est comme le Monoprix du Faubourg Saint Antoine. Ils ont fait des travaux "d'embellissement" (elle insiste bien sur le mot). Si si! C'est ce qu'ils avaient écrit sur des petites affiches.
- Ah oui? Lui répond l'autre dame bien sous tout rapport.
- Oui! Et bien moi je suis désolée. Je ne trouve pas qu'ils ont embelli quoi que ce soit. Et je dirais même qu'ils ont dénaturé ce lieu.

Je sens un sourire moqueur me tirailler les lèvres. Ce n'est pas bien Alexandre de se moquer des gens... Oui mais elles parlent fort aussi. Elles ont envie qu'on les entende, surtout celle qui trouve qu'on a dénaturé son supermarché... Mais chut! Elles continuent à parler...

- Oui Martine! Ils ont dénaturé ce lieu. Je le connais depuis que j'ai 4 ans, ce magasin (aux nombre de rides, ça devait être à la fin des années quarantes) . Vous pensez bien que j'y suis habituée. Et bien, à chaque fois qu'ils ont cherché à améliorer ce lieu, ils ont, au contraire dénaturé l'endroit.
- Ah oui! Je comprends, répond Martine (ce n'est pas son vrai prénom mais je l'aime bien celui là et je trouve qu'il lui va bien).
- C'est bien simple Martine! Quand je suis retournée faire mes courses, après les travaux, je n'ai rien reconnu... On n'y retrouve plus rien... La lumière est trop forte; les rayons sont mal agencés. C'est affreux... C'est un mélange de... Comment dire... Voyons... A quoi pourrais-je comparer... Humm... Je ne trouve pas mes mots... Heu... Oui Voilà! C'est un mélange inconcevable entre HAIDE (les magasins discount E.D. l'Epicier, NdT) et une brocante...
- Non? Répond Martine, comme si on venait de lui apprendre la mort du Président (?) Chirac; avec de l'angoisse dans la voix et en même temps une certaine admiration envers son amie qui a osé entrer dans ce genre de magasin.
- Ah! Ecoutez Martine! Le rayon cosmétique est aussi pauvre que chez Yves Rocher (si si je vous assure, elle a dit cela) et le rayon vêtements ... Si on peut l'appeler ainsi... Il n'y a rien!

Vu le standing de ces deux dames bien sous tout rapport, je ne suis pas sûr qu'elles s'habillent au Monoprix... Mais bon! Laissons la continuer.

-Vous me connaissez, Martine. Je ne suis du genre à rouspéter tout le temps. Mais là, je n'ai pas pu me retenir et j'ai fait part de mon mécontentement au caissier. Je lui ai dit que ces soi disant travaux d'embellissement étaient en fait des travaux d'enlaidissement.
- Vous avez raison. Il ne faut pas se laisser faire. Nous avons notre mot à dire. Nous sommes les clientes après tout, dit Martine qui est sans doute une femme bien sous tout rapport mais avec des idées révolutionnaires.
- Mais tout à fait. Mais tout à fait.

J'essayais d'imaginer la tête bovine du pauvre caissier qui s'est pris ce soufflet de la client. Le regard vide, du genre "mais du quoi tu me parles, toi". Bon, je ne connais pas le caissier en question et ma remarque animalière sur sa tête est sans doute injustifiée mais je règle ici mon compte avec un caissier du Monoprix près de chez moi (qui n'est pas le même que celui que fréquente ces deux dames bien sous tout rapport) que je n'aime pas. C'est facile, certes, mais en même temps je ne connais pas l'autre. Et je vais partir du principe qu'il y a une possibilité que ce caissier ait aussi une tête bovine. Je ferme la parenthèse.

- Je vais vous dire Martine...

Et là la conclusion qui tue...

- De toute façon, Paris n'est plus ce qu'il était...
- J'allais vous le dire, répond Martine.

La clochette annonçant la reprise de l'opera sonne. Nos deux dames bien sous tout rapport se dirigent vers l'entrée de la salle en laissant leur deux verres de champagne à moitié plein sur le rebord d'une fenêtre.

Que j'aime ces trente minutes d'entracte à Bastille.

27.10.04

C'est une première

Alors, voilà! J'y suis.
Je viens de créer mon propre blog...
Il y a encore un mois je ne connaissais pas ce moyen de communication.
Un ami blogger m'a fait découvrir ce monde nouveau (merci à toi Rafaele) et ça m'a emballé; je dois bien l'avouer...