30.8.07

Touche pas à ma rillette

Collègue d'origine berrichonne :
- Et toi, tu viens d'où?
Moi :
- Je suis Sarthois. A côté du Mans...
Collègue d'origine belge :
- Ahh (dégouté) ! Je n’aime pas les rillettes !
Moi :
- Mais c'est du racisme primaire ça !
Collègue d'origine berrichonne :
- Mouarf mouarf mouarf !
Collègue d'origine belge :
- Mouarf mouarf mouarf !
Moi :
- Mais non ! Pas mouarf mouarf !

29.8.07

Couleur caramel

Avec ce film, et en le comparant avec son ainé français, Vénus Beauté (institut) de Tonie Marshall, on se rend compte que les préoccupations des femmes sont les même partout dans le monde.
Ici, un institut de beauté à Beyrouth où travaillent trois jeunes femmes. Une est prête à se marier; une espère le grand amour avec un homme marié qui lui promet beaucoup plus qu'une passade sur les sièges d'une automobile; une se cherche en amour. Autour d'elle, une ribambelle de clientes ou de voisines. Un microcosme coloré où plusieurs générations de femmes se croisent et se confient sur leur vie.
Leurs espérances, leur peurs, leurs attentes, leurs joies, leurs détresses, Caramel parle de tout cela avec beaucoup d'humour mais aussi parfois quelques larmes. Des portraits de femme qui respirent la sincérité avec les bons et les mauvais côtés; avec les qualités et les défauts. Un patchwork de la condition de la femme au Liban. Beaucoup de liberté mais la place de l'homme encore dominante dans leur vie.
La réalisatrice Nadine Labaki, qui tient aussi le rôle principal, apporte a son film une tonalité douce-amère délicieuse. Un peu comme ce caramel qu'elle prépare pour les épilations : une douceur sucrée lorsqu'elle mange avec gourmandise mais aussi un objet de torture dès qu'elle l'utilise pour épiler ses clientes.
Un joli film vif et pertinent avec un soin apporté à la photographie aux couleurs chatoyantes et chaleureuses comme ces femmes que l'on suit le temps d'un film.
Caramel - Nadine Labaki

Ta peau sur mes os

Il s'agit là d'une redécouverte. Father Lucifer avant qu'il ne devienne Bêtise m'avait vivement conseillé l'écoute de cette chanson. La voix chaude et grave du chanteur m'avait, à l'époque, fait frissonner. Les envolées de violon mêlé d'accordéon et de guitare avaient suffit à m'emporter dans une danse dont je suis le seul à détenir les secrets. Une danse proche de la transe; qu'en j'y pense, c'est intense.
Et puis, une autre chanson est venue remplacée cette chanson. Comme d'habitude, la culture de masse fait qu'on oublie aussi vite qu'un clic d'Ipod ce qui nous fait chavirer pendant quelques semaines.
Mais c'est sans compter sur mon super pouvoir de "je-crois-cliquer-sur-une-chanson-mais-c'est-sur-une-autre-que-j'ai-cliqué-par-erreur". Je ne suis pas un super héro, ça loin de là. Je n'ai pas de juste au corps bleu ciel avec une ceinture rouge; je n'ai pas de mèche rebelle sur le front (mais plutôt un épi sur le dessus de la tête). Mais dans ce pouvoir là, alors là, je suis le roi. Et c'est tant mieux ma foi, parce que grâce à lui, je redécouvre des morceaux que j'avais remisé dans le fin fond de mon dossier "ma musique" avec une bonne couche d'oubli par dessus tout ça.
C'est ce qui vient de se passer donc pour cette très belle chanson de DERIEN (ne me regardez pas avec ces yeux plein de fausse compassion : je ne pète pas les plombs ! C'est le nom du chanteur DERIEN. Ce n’est tout de même pas ma faute s’il s'appelle comme ça). Cette chanson, donc, est extraite de l'album L'Ephéméride sorti en 2005. Moi cette chanson, elle m'évoque drôlement les chansons réalistes des années 40 ou 50 (dans ces eaux là, on va dire) avec une part énorme d'amour qui suintent des mots pourtant durs.
Mais assez parlé comme ça. Place à la musique.
DERIEN - Ta peau sur mes os - L'éphéméride (Az. 2005)
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26.8.07

Devise

" Qui n'est plus un ami ne l'a jamais été "

Usmar - Ma devise - L'âge des possibles

23.8.07

A la fenêtre

Novilara - Italie - 12/08/2007

22.8.07

Le bonheur est dans la montagne

Ca pourrait très bien être un téléfilm du samedi soir de notre chaîne régionale. On y retrouve les mêmes ingrédients. En premiers lieux, les beaux paysages de la France profonde; ici les belles montagnes du Diois, dans la Drôme avec ses routes panoramiques et zigzagantes. Ensuite, il y a un métier qu'on ne voit plus dans les grandes villes; ici il s'agit d'une épicerie de village qui avec une camionnette fait les tournées des villages d'altitude apportant aux petits vieux excentrés les aliments dont ils ont besoin. Un commerce de proximité à l'état pur.
Il y a aussi des caractères forts, des personnages typiques et authentiques, des personnages du cru. Ici, il y a Lucienne (magnifiquement interprétée par Lilianne Rovère) une vieille mégère râleuse mais qui a un bon fond et puis il y a le Père Clément (le touchant Paul Crauchet), un bon vieux qui végète en solitaire dans sa ferme à l'abandon. Tous les deux sont d'une truculence magnifique : le verbe haut, des expressions hautes en couleurs. A côté, il y a le bourru épicier (Daniel Duval, égal à lui même), cardiaque mais qui n'admet pas ses faiblesses et en fait subir les conséquences à toute sa famille. A commencer par son fils Antoine, le paria de la famille, celui qui a fuit le pays, qui a fuit ses obligations; le vilain petit canard. Les relations entre le père et Antoine sont des joutes de males dominants; forcément, ils sont tellement semblables ces deux là.
Antoine s'est exilé à la capitale pour mieux réussir. Mais il s'agit plus une fuite de son père. Contraint et forcé et pour offrir quelques moments de tranquillité à la fille qu'il convoitise, il se retrouve à jouer l'épicier et va redécouvrir que le bonheur est dans le pré. Le retour du fils prodigue. La rédemption de l'enfant égaré par les bonnes valeurs des campagnes.
Ce sont les thèmes ultra rabâchés, que traite ce petit film sensible. Ca pourrait être mièvre mais le réalisateur réussit à insuffler suffisamment de vitalité et de sensibilité pour éviter les écueils de trop de sensiblerie. La réussite vient, en grande partie, des acteurs qui prennent leur rôle à bras le corps avec sauvagerie presque et qui ne donne pas cette impression souvent désagréable de fausseté (un acteur jouant le provincial). Je me suis trouvé complètement époustouflé par la performance de Clotilde Hesme, rayonnante de simplicité et de naturel (une nouvelle Cécile de France). Il y a aussi la sauvagerie de Nicolas Cazalé : une force mal dégrossie dans un corps de petit garçon (et quel corps).
Bref, un bon moment de cinéma qui m'a rappelé « L'hirondelle ne fait pas le printemps » avec la passion d'un réalisateur qui aime sa région en plus.
Le fils de l'épicier - Eric Guirado

Constatation # 147

Les elixirs alcoolisés du Sage E. ont des conséquences démoniaques sur mon organisme. Ne jamais, JAMAIS, trop en boire.

Divine Idylle

Vanessa Paradis redescend sur terre et nous livrera dès le 3 septembre son nouvel album intitulé Divinidylle. Annoncé comme le plus rock de ces cinq albums studio, Vanessa Paradis s'est encore une fois bien entouré pour le réaliser. Les noms de M, Albin de La Simone, Franck Monet, Thomas Fersen, Brigitte Fontaine et Alain Chamfort sont associés à cet album.

En attendant la sortie de l'album, on peut d'ores et déjà écouter l'entraînant single "Divine Idylle", premier extrait du nouvel album.


Ma folie
Mon envie
Ma lubie
Mon idylle...

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21.8.07

L'argument qui tue

Une collègue :
- Ah ! Alexandre, la cigarette, ça ne te va pas du tout !
Moi :
- Ah bon? Pourquoi donc?
Ma collègue :
- Regarde toi ! Tu sens le tabac froid comme un vieil oncle ventru et moustachu. Ce n'est pas toi ça !
Moi :
- (Glurps)
Ma collègue :
- Va falloir que ça change...
Ben n'empêche, je sens bien que son argument comparatif a fait mouche sur mon orgueil facilement vexatoire. Je n'ai vraiment, mais vraiment pas, envie de sentir le vieil oncle moi. Le début d'une prise de conscience.

Sous le ciel de Paris # 21

Paris - 21/08/2007

20.8.07

Weegee au Musée Maillol

Le Cow Boy fatigué - Weegee



Autant l'oeuvre de Pierre et Gilles est un monde onirique et imaginaire, autant le travail du photographe américain Weegee est une oeuvre ancrée dans la réalité.
Weegee ne cherche pas à embellir ou enlaidir d'ailleurs ce qu'il photographie. Weegee est un photographe reporter. La finalité de son travail est de reporter le plus objectivement possible les faits divers de la Big Apple pour les journaux de l'époque. Pendant une dizaine d'années, il va photographier des arrestations, des corps abattus en pleine rue, des accidents de la circulation, des incendies et tout autres sujets tous plus noirs les uns que les autres. Il arrive cependant par ses clichés à livrer une atmosphère réaliste et sans concession qui influencera le cinéma des années cinquante et après. Un cinéma noir, des polars hyper réalistes à la Scorsese.
Dans ses photos, il y a parfois un décalage déroutant entre le sujet hyper tragique et morbide (la mort étant souvent le sujet central) et l'à côté. Par exemple sur une photographie, un corps allongé sur le trottoir, baignant dans son sang; la scène est éclairée par une lumière blafarde de projecteur; plusieurs policiers sont penchés sur le cadavre; un policier sur la droite de la scène, les mains sur les hanches, un grand sourire sur les lèvres, regarde bien en face le photographe comme s'il posait pour lui et qu'il trouvait cela drôle. Ce décalage entre le sourire du flic et la tragédie de la scène est vraiment déconcertante.
Le musée Maillol expose jusqu'au 15 octobre, plusieurs centaines de ses photos saisissantes sur les tragédies qui ont marquées les nuits New Yorkaise dans les années 40.

Pierre et Gilles au Jeu de Paume

Pierre & Gilles, Mercure, 2001. Tirage couleur peint.
On peut trouver l'oeuvre de Pierre et Gilles kitchissime, trop chargé, voir trop tout court. N'empêche qu'on ne reste pas sans émotion devant leurs photographies très travaillées. Personnellement, j'aime beaucoup leur travail. Comment ne pas rester ébahi par le travail minutieux sur la composition du sujet, l'éclairage et les détails qui envahissent chacune de leurs oeuvres, l'encadrement spécifique conçu pour chaque oeuvre.
Outre l'aspect purement esthétique de l'objet, il se dégage une ambiance chargée de beauté onirique parfois toute simple, parfois très baroque. Très inspirés par l'iconographie religieuse et mythologique de la peinture classique, ils se réapproprient les thèmes et les réinterprètent à leur convenance, les teintant d'une dose d'érotisme parfois déroutante (surtout dans leurs sujets religieux) par le jeux de regards, de poses ou d'attitudes. Cependant, la nudité, très présente dans leur travail, n'est pas une volonté de voyeurisme ou de pornographie (malgré les poses suggestives et la turgescence de certains membres très virils de certains de leurs modèles) mais démontre une beauté simple, presque simpliste et naïf. On n'est pas loin finalement, en regardant ces photographies peintes, de ces petits portraits religieux sur papiers du début du 20ème siècles qui étaient censés protéger ceux qui les portaient sur soi, dans les croyances et la foi populaire.
La centaine de photographies (tableaux?) exposées dans le cadre de la rétrospective Pierre et Gilles au Jeu de Paume jusqu'au 23 septembre, est une superbe visite dans leur univers imaginaire qui pourra être prolongée par le très beau et complet catalogue de l'exposition.
Pierre et Gilles, le site
Pierre et Gilles - Double Je - 1976-2007 au Jeu de Paume
Galerie Jérome de Noiremont

19.8.07

Blockbuster daubesque

Ouh la belle daube que voila !
Un de ces films américains lobotomisant à force de vitesse, de bruit, de couleurs criardes. Ecoeurement de bons sentiments et de valeurs toutes américaines : bravoure, courage, héroïsme, patriotisme, culte individualiste de la voiture; le tout aspergé d'une amourette pré pubère et illustré à grands coups de ralentis insupportables et de musique pompeuse et indigeste.
Tout le monde il est gentil, tout le monde il est beau dans ce film, sauf les méchants bien sûr. Pour bien nous montrer (à croire que c'est pour un public de débiles mentaux) il faut bien différencier les bons des méchants; donc les gentils ils sont beaux et que les méchants ils sont vraiment affreux. Que ce soit les acteurs ou les robots, l'esthétisme est la marque du bon côté.
Le montage de ce genre de film vous donnerait mal au coeur tellement il est haché (mouliné? Mixé? Centrifugé?). Pas un seul plan qui ne dure plus de trente secondes. Même la pire des attractions de Disney ne donnent pas autant le tournis. Pourtant, malgré cette rapidité vertigineuse du montage stroboscopique des images, on s'ennuie profondément durant ces 2h24 de film. Le peu d'humour (teenager donc relativement gras) et le peu de subversion (un long monologue d'une mère sur la masturbation masculine, certes très drôle, ou l'ironie du discours sur l'absence de secrets du gouvernement américain) ne nous empêchent pas d'espérer que ça s'arrête et le plus vite possible.
Bref, pas grand choses à tirer de ce produit de niveau zéro de la culture américaine. A part peut-être la plastique intéressante du joli Josh Duhamel. Mais ça ne va pas jusqu'à faire aimer un film un joli acteur.
Transformers - Michael Bay

18.8.07

La ville Idéale

Urbino - Italie - 13/08/2007

Oh ! Encore des supers héros

Nous avions vu le premier opus, la veille au soir. Pas très enthousiasmant d'ailleurs au niveau scénaristique; mais bon, l'ambiance décalée, le parti pris de ne pas se prendre au sérieux, (la joliesse de Mr Torch Man) nous a donné envie de persister et d'aller voir la suite des aventures des 4 supers héros au cinéma. - Bon, d'accord, j'ai beaucoup insisté pour aller voir ce film là avec le Sage E. -
Nous n'avons pas été déçus. Le second épisode des 4 Fantastiques est égal au premier. Une histoire ténue et loin d'être bien construite; des ressorts dramatiques éculés mais volontairement utilisés comme tel; bref ce n'est pas forcément pour ce qui est raconté que l'on appréciera le film. Par contre, le film joue sur le décalage et le second degré. Pas de sérieux rigide du super héro droit et fier des autres films de ce genre. Ici, la vanne est facile; les héros ne sont pas parfaits et connaissent leur mauvais côtés (le côté tête à claque de Torch, le côté tête en l'air de Mr Fantastic, le côté prise de tête de The Thing...). La bimbo invisible qui se retrouve toujours nue au mauvais moment, au mauvais endroit dit avec découragement "mais pourquoi ça n'arrive qu'à moi?!"
Le casting est plutôt réussi. A commencer par le (très, très très très) beau Chris Evans au torse si, comment dire, si, je ne trouve pas le mot, si... hummm. Il y a aussi le froid et troublant Julian McMahon délicieux en méchant, très, très méchant. L'équipe d'acteur joue plutôt bien. Ils n'auront certes pas l'Oscar du meilleur acteur pour ce film là, mais ils sont plutôt crédible et convaincants dans ce qu'on leur demande de faire dans un décor uniquement fait de fond vert ou bleu.
Parce que le véritable héro de ce film, ce sont les effets spéciaux, beaucoup plus réussis que dans le premier film de la saga. Ils sont impressionnants et assez réalistes. La Tamise asséchée, par exemple, est très réussie.
Pas le film de l'année ni même du mois mais un bon moment de divertissement à la sauce américaine. Ce n'est déjà pas si mal.
Les 4 Fantastiques et le surfer d'Argent - Tim Story

15.8.07

Pesaro 2007

Deux ans après ma première expérience festivalière, nous avons décidé, le Très Sage E et moi même de retourner dans la riante cité balnéaire qui a vu naitre le grand Rossini, la bien nommée Pesaro (pourquoi, je dis "bien nommé" moi?).La ville en soit, en dehors du festival Rossini, n'a pas grand intérêt. Elle a toutes les caractéristiques des villes balnéaires : beaucoup trop de touristes déambulant sans complèxe en maillot de bain dans les rues du bord de mer; l'espace de plage trusté par les hôtels qui en font une extention chèrement payée où chaque centimètre carré est occupé par l'ombre d'un parasol. Bref, ce n'est pas une ambiance que j'affectionne particulièrement.
Heureusement, cette année, nous avons trouvé un petit bed and breakfast dans l'arrière pays valloné de Pesaro, nous évitant la fureur de la foule tout en profitant pleinement de l'ambiance festivalière le soir.
Quatre journées bien remplies à se repaître de la beauté des paysages de la région; à visiter les villages fortifiés qui dominent quasiment chaque colline élevée; à profiter de la chaleur oubliée d'un vrai soleil d'été. Trois soirées à jouer les mélomanes en écoutant un opéra différent de Rossini (logique, vu que c'est le festival Rossini); à s'enthousiasmer pour la voix toujours parfaite de ce ténor de Flores; découvrir au détour des tourments infligés par une vilaine Pie Voleuse, une marche funèbre d'une beauté foudroyante.
Un week-end prolongé, loin du quotidien gris parisien actuel. Seulement quatre jours, mais qui auront été d'une force bénéfique majeur pour aider à passer le reste de l'été au travail et à attendre les vacances qui tardent beaucoup trop à arriver, à mon avis.
Bon allez, on y retourne l'année prochaine à Pesaro?

Parasolaire

Pesaro - Italie - 12/08/2007

Paris, je t'aime...

Paris je t'aime mais je te quitte.
Ton ciel gris aura épuisé toute ma patience.
J'ai besoin d'air et de lumière.
Paris je t'aime mais je te quitte.
Ta beauté parée ne suffit plus à le contenter.
J'ai besoin de voir ailleurs, des beautés exotiques.
Paris je t'aime mais je te quitte.
Ton pouvoir, sur moi, n'a pas changé;
Je te reviendrai.
Paris je t'aime mais je te quitte.
Le temps d'un vol, je t'oublierai;
Pour te redecouvrir d'un oeil nouveau et vierge.

Marche Funèbre

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Gioachino Rossini - La Gazza Ladra - Deh tu reggi in tal momento - Acte II - Finale II

10.8.07

Gentiment malpoli

La série animée la plus politiquement incorrecte de la télévision américaine s'offre un voyage sur grand écran.
On prend un grand plaisir à suivre, dans une histoire bien écrite, les aventures d'Homer, Marge, Bart et Lisa Simpson, aux prises avec un dangereux politique environnemental.
L'humour reste le même que la série avec des envolées loufoques et burlesques (la scène du cochon volant, Homer ballotté au bout d'une grue...) et des piques vachardes et corrosives, en particulier quand il s'agit d'égratigner la vie politique américaine.
Le souci, c'est que tout cela ne tient pas la route pendant toute la durée du film. Très vite, le rythme baisse progressivement (malgré quelques sursauts) pour finir par verser dans la mièvrerie d'une happy end à l'américaine et au bout d'un moment, on regrette le format télévisuel et le ton volontairement subversif de la série qui est, dans le film, bien trop édulcoré.
Les Simpson, le Film - David Silverman

Brève de métro # 2

Je l'ai vu entrer dans la rame, le ventre rond comme un ballon, bien mis en évidence par un pantalon rouge. Comme un gentil garçon que je suis, je me suis levé et je lui laissais ma place sur le strapontin. Elle m'a remercié avec un grand sourire.
En face d'elle, une vieille dame, la chevelure toute blanche, la peau du visage toute ridée. Elle avait un sourire tremblotant et constant et ses yeux bleus délavés, presque gris, semblaient fixer le vague à l'âme des autres voyageurs.
A Odéon, la vieille femme s'est levée, courbée et ratatinée sur elle même, pour quitter la rame me semblait-il. Mais, elle s'est approchée de la future maman et lui a pris les mains. Elle lui a dit d'une voix chevrotante qu'elle lui souhaitait beaucoup de joie et de bonheur à tous les trois. La jeune femme a souri timidement, visiblement mal à l'aise, et lui a bredouillé un rapide merci. La vieille femme est descendue à la station suivante.
La jeune femme m'a regardé et m'a dit qu'elle se demandait comment elle avait deviné qu'elle attendait des jumeaux. Ce que je prenais pour un babillage de vieille femme presque sénile était en fait comme une prédiction, un acte de voyance extralucide, une manifestation magique. La vieille femme prenait soudainement une autre image, celle d'une bonne fée, gentiment sorcière, la bonne marraine des princesses des contes de fée.
En même temps, je ne pouvais m'empêcher de penser que cette vieille femme si tranquille aurait très bien pu me jeter le mauvais oeil sans que je m'en rende compte. Oui, je sais ! Je viens de la Sarthe et je crois à ces histoires de bonnes femmes, ces croyances populaires, qui ont hanté mon enfance. Je me pensais à l’abri depuis mon arrivée à Paris. Depuis ce jour, je regarde attentivement le visage des vieilles dames qui semblent somnoler en dodelinant de la tête. Sait-on jamais...

9.8.07

Un rat table

Un rat dans une cuisine. Non mais des fois ! Ils ont une imagination incroyable ces Américains de chez Pixar ! Mais, comme il y a des rats des villes et des rats des champs, il y a aussi des rats d'égouts et des rats de goût. Rémy est assurément l'un d'entre eux. Il a une passion : la cuisine; pas le lieu de pillage pour tout rat qui se respecte, mais l'art de la cuisine, ce qui avouons le, est tout de même assez peu courant chez eux. Et comment cuisiner sans mettre les pieds dans le plat? Ben allez voir le film, vous verrez comme c'est ingénieux !
Bienvenue dans le monde merveilleux de Pixar. Un monde artificiel fait par des machines et des logiciels super à la pointe de la technologie. Mais un monde si beau. Un Paris, lieu de la grande cuisine par excellence, idéalisé, aux décors encore plus beaux que des cartes postales. Des cuisines plus vraies que nature et tellement vraie qu'on a presque l'impression de sentir les bonnes odeurs qui s'échappent des casseroles de synthèse.
Bon, il y a de mauvais coucheurs qui diront que l'histoire est cucul la praline, bourrée de bons sentiments, d'une morale au ras des pâquerettes, et que décidemment, ça ne vaudra jamais la fantaisie et l'originalité des bijoux du studio (les Toys Story et Monstres & Compagnie). Certes ! Mais bon, c'est un film pour enfants, à partir de 6 ans (c'est marqué partout), avant tout. Mais bon, moi je trouve que c'est plein de poésie, d'aventure, de suspens, et j'ai même sursauté une ou deux fois. Et puis, parler aussi bien des plaisirs gustatifs et de la table par un pays qui ne réussite que la malbouffe, est une belle leçon pour les enfants de tous pays, tendez vos mains meurtries; semez l'amour et puis donnez la vie (oups je me maciasise !). Et pour avoir vu le film avec deux de mes neveux, je peux assurer que le film fonctionne très bien sur eux et qu’ils réagissent avec enthousiasme.
Vous rendez-vous compte, qu'un rat animé par ordinateur m'a fait saliver avec une magnifique ratatouille numérisée cuite au four? Tellement salivé, qu'il m'a donné envie de faire la même mais en vrai? Si ce n'est pas une belle preuve de réussite pour les créateurs du film !
Enfin dernier point, une jolie chanson de Camille (vous savez la chanteuse atypique) spécialement créée pour le film.
Ratatouille - Brad Bird

8.8.07

Emilie

Emilie - Le Gué De La Chaine - Orne - 05/08/2007


Des cris d'hier et d'aujourd'hui

Les cris n'ont pas changé. Toujours les mêmes. Sonorités familières d'un temps passé, presque oublié. Les cris d'enfants, un après midi d'été, jouant dans une petite piscine bleue. De chamailleries éphémères en grandes parties de fous rires, c'était nous ces cris là, il n'y a pas si longtemps. Mes soeurs et moi dans le jardin. Les voisins dans le leur ou bien sur la petite place, lieu de regroupement des enfants du quartier.
Je ferme les yeux et je nous revois, inventant nos mondes merveilleux avec deux morceaux de bois et un morceau de tissu chipé dans la réserve de maman. Le grincement de la balançoire des voisins. Les mots feutrées des petites filles qui jouent à la maman ou à la maîtresse. Les cris des mamans rappelant à l'ordre. Ce sont toujours les mêmes sons.
Pourtant, ce ne sont pas les mêmes enfants qui crient. Mes petits voisins sont devenus grands et sont, à leur tour, devenus parents. Les parents sont devenus grands parents. Ces cris d'enfants sont le fruit des enfants des enfants de mon enfance. Ce n'est plus Zabou, Jérome, Florence, Séverine, David ou Sébastien, Céline qui jouent ce samedi après midi, dans la résidence où vivent mes parents. Maintenant, ce sont les cris de Lucas, Morganne, Jordan, Louise qui emplissent le calme de cet après midi d'été.
Le temps passe. Les personnes grandissent mais les habitudes demeurent. Les jeux d'enfants perdurent au delà des générations. En ouvrant mes yeux, je pris conscience, douloureuse constatation, du poids des années passées qui pèse sur mes épaules. Je ne suis plus cet enfant insouciant qui se créait ses civilisations rêveuses, au fond du jardin. D'autres enfants ont pris sans doute la relève. Le temps passe, tout simplement.

7.8.07

bouquet

Mamers - Sarthe - 04/08/2007

2.8.07

Rencontre au sommet

Au dessus de Le Saix - Alpes de Haute Provence - 28/07/2007

Tel quel

Et paf ! En plein dedans. Encore une fois, je me suis fait piéger par une bande annonce trop belle pour être vraie. Elle était pourtant alléchante cette bande annonce, drôle, enlevée, rythmée et, en plus, elle avait une bonne accroche... Je crois qu'encore une fois, il faut féliciter l'équipe de com chargée de vendre le film. Au moins eux, ils ont fait un bon travail.
J'aurais dû me méfier, pourtant, lorsque j'ai vu apparaître le nom de la maison de production SND, du groupe M6. L'idée du côté subversif du film que je me faisais (il s’agit tout de même de l’adaptation d’un roman de Virginie Despentes, fauteuse du très controversé « Baise-moi ») en prenait déjà un bon coup à ce moment là.
Et en effet. Le scénario est bourré de poncifs, de clichés et de bons sentiments à 1 euro 30 cents, et le film ne décolle jamais, demeurant au ras des pâquerettes. Les situations sont téléphonées; les blagues ne sont pas drôles même si percut(ées)antes; la tonalité globale est d'une sagesse frileuse pour plaire au plus grand nombre alors que le décorum visuel se veut trash. Un décalage jamais assumé sauf peut à deux moments, lorsque le nouveau père déclare avec le plus grand sérieux à sa nouvelle fille : "tu veux que j't'écrase la gueule dans tes frites" ou bien lorsque le père décide de ne pas se shooter devant sa fille pour ne pas la choquer !!!. Oui, je sais, ça ne va pas bien loin non plus...
Les acteurs ne semblent pas croire non plus au projet, leur interprétation reste plate et terne. Vincent Elbaz et Elodie Bouchez ne sont vraiment mais vraiment pas convaincants. Léa Drucker s'en sort sans doute le mieux et avec naturel mais son rôle est plus attendu donc plus simple aussi que celui de Bouchez dans un rôle à contre emploi (est-elle faite pour la comédie en fait cette actrice?). L'actrice qui joue le rôle de la gamine est conforme à ce qu'on attend d'une adolescente, c'est à dire tête à claques. Elle est aussi naturelle dans son jeu que la bouche d'Emmanuelle Béart au milieu d’une figure, et on a une seule envie c'est que l'un des parents lui colle une bonne baffe pour la faire descendre sur terre. Mais même ça, nous ne le verrons pas. Ils préfèrent lui faire une longue et belle morale peu crédible dans son efficacité.
Bon allez, ce n'est pas bien grave. Reste à voir Ratatouille et Les Simpson pour rattraper cette erreur là.
Tel père, telle fille - Olivier de Plas