30.3.06

Ebriété publique.

Je l'ai senti arriver de loin. Il ne restait plus qu'une place de libre et c'était à côté de bibi. P'tain, j'ai vraiment pas de chance moi. Il faut vraiment que je me paye tous les poivrots du métro parisien? Et, ça n'a pas loupé, il est venu s'assoir à côté de moi. Enfin, à moitié sur moi serait plus exact.
Les effluves chaudes et alcoolisées à portée de nez. La tête flasque qui brinqueballe au gré des roulis du train. Un bras qui semble doué d'une vie propre et qui, par moment, s'élance en s'agitant en soubressauts incontrôlés. Des râles, des mots (?) incompréhensibles mais qui le font bien rire bruyamment. Je saisis "portefeuille" et "bouteille" mais je n'en suis pas sûr.
Il ne semble pas méchant ni agressif. J'ai donc décidé de faire come s'il n'existait pas avec ma musique dans les oreilles et extrêment intéressé par la lecture de mon nouveau magazine cinéma (le n°100). Mais je vois bien les sourires mi amusés, mi apitoyés que me lancent les autres voyageurs. C'est que le soulot, à coté de moi, a entrepris de me ratatiner consciensieusement contre la parois de la rame. Et puis il se lève... Espoir... Mais se rassoit... Désespoir. Et il le fera à chaque arrêt de station. Et à chaque fois, il s'écroula sur son strapontin. Il avait tout de même la présence d'esprit de rabattre l'assise; le nombre de pochtrons qui oublient de le faire et qui s'écroulent lamentablement par terre, incapable de se relever sans l'aide des voyageurs.
Vers la fin de mon trajet sur cette portion de Ligne 4, cet homme aviné, sans doute bercé par les vibrations du train, commençait à s'endormir et donc à pencher dangereusement vers moi. L'odeur se faisait plus forte; le poid de l'homme (que j'avais déjà estimé au 1er choc sur ma jambe) à se faire ressentir plus lourdement contre moi. Qu'est ce que je fais, me suis-je demandé? Je me suis levé. L'homme a grogné mais a refermé aussitôt les yeux, comme si de rien n'était, excepté ses soubressauts de bras qui inquiétaient le couple de Japonnais.
Châtelet. Mon Terminus. Ben moi j'descends.

29.3.06

Les aléas de ma mémoire musicale # 18

Et quand le temps se lasse
De n'être que tué
Plus une seconde passe,
Dans les vies d'uniformité
Quand de peine en méfiance,
De larmes en plus jamais
Puis de dépit en défiance
On apprend à se résigner
Viennent les heures sombres
Ou tout peut enfin s'allumer
Ou quand les vies ne sont plus qu'ombres
Restent nos rêves à inventer
Il me dit que je suis belle
Et qu'il n'attendait que moi
Il me dit que je suis belle
Juste faite pour ses bras
Il parle comme on caresse
De mots qui n'existent pas
De toujours et de tendresse
Et je n'entends que sa voix
Éviter les regards, prendre cet air absent
Celui qu'ont les gens sur les boulevards
Cet air qui les rend transparents
Apprendre à tourner les yeux
Devant les gens qui s'aiment
Éviter tous ceux qui marchent à deux
Ceux qui s'embrassent à perdre haleine
Y a-t-il un soir, un moment
Ou l'on se dit c'est plus pour moi
Tous les mots doux, les coups de sang,
Mais dans mes rêves, j'y ai droit
Il me dit que je suis belle
Et qu'il n'attendait que moi
Il me dit que je suis belle
Juste faite pour ses bras
Des mensonges et des bêtises
Qu'un enfant ne croirait pas
Mais les nuits sont mes églises
Et dans mes rêves j'y crois
Il me dit que je suis belle...
Je le vois courir vers moi
Ses mains me frôlent et m'entraînent
C'est beau comme au cinéma
Plus de trahison, de peines
Mon scénario n'en veut pas
Il me dit que je suis reine
Et pauvre de moi, j'y crois
Hmm, pauvre de moi, j'y crois

Il me dit que je suis belle - Patricia Kass - 1993

28.3.06

De la difficulté...

... De prendre une décision. Toute petite soit-elle. Timoré? Pépère? Peureux? Pas assez sûr de moi? Sans doute pour toutes ces raisons à la fois. Je tergiverse. Je parlemente et j'argumente souvent dans le vide. Parce que malgré tout, je n'arrive pas à me décider. J'ai cette bonne vieille faculté à ne voir que les points négatifs d'un changement, refusant d'entendre ce qu'il pourrait m'apporter de positif. C'est comme ça. Le confort de telle situation importe souvent plus même lorsque le côté négatif est prédominant.
Exemple le plus flagrant. Le travail. Ah mon job. Je pourrais en écrire des pages et des pages dessus. Mais ce n'est pas le but ici. En résumé, 6 ans. Promesse de la poule aux oeufs d'or (je parle de travail, pas de salaire, faudrait pas voir à rêver trop tout de même) depuis bientôt un an. Mais telle Anne, ma soeur Anne, je ne vois toujours rien venir. Et au contraire, je vois plutôt tout partir. La reconnaissance. L'ambiance. La motivation. La patience. Et pour finir l'envie.
L'envie de partir. De dire : "basta, c'est bon ! Arrêtez de me prendre pour un con. Je me casse ailleurs. Tant pis pour vous." Cette envie s'est transformée en résolution (bonne) de début d'année. Restait à transformer la résolution en prise de décision.
Le pour. Le contre. Plein de choses pour le pour (tien, c'est rigolo pour le pour). Deux ou trois choses pour le contre. Et c'est pourtant le contre qui gagnait dans mes reflexions. Sécurité de l'emploi; l'appartement; les vacances. Ces trois choses là m'empêchent d'avancer et de me décider. Et je tergiverse; je réfléchis; je me torture; je me plains. Et finalement, je n'avance à rien. Tous les faux prétextes sont bons pour reculer l'échéance de la décision : "je leur laisse 6 mois"; " je verrais ça après mes vacances " etc, etc... L'une des dames du Manoir faisait remarquer, recemment, qu'on manquait de courage pour ces questions là et qu'on s'accrochait à des petits avantages de facilités. Peut-être a t-elle raison. Tout ce que je sais, c'est que je ne l'ai pas encore prise cette décision. Et, je ne suis pas prêt de la prendre.
Pourtant, lundi après-midi, une mini-révolution. J'ai pris une décision à la vitesse de l'éclair. Pour une fois, les avantages et les inconvénients ont vite fait le tour de ma tête et en une heure, j'ai décidé. Je ne quitte pas la société. Je change juste d'affectation. C'est un bon début. Avec ce changement, je verrai d'autres gens; un autre type de travail; autre chose. Peut-être, un moyen de me remotiver. Alors, prétexte ou bonne volonté? On verra bien.
Prochaine étape? Quand je l'aurais décidé.

27.3.06

C'est con la vie parfois

Dans une petite ville de l'est de la France, vit un petit gars que je ne connais pas. Il est jeune. Il a 25 ans. La fleur de l'âge. Il a fini ses études et il travaille. Situation privilégiée pour profiter de son âge d'or tout en se préparant sereinement à la maturité de la trentaine. Faire la fête. Les amis. La tranquile insouciance de la jeunesse.
La vie n'est pas rose. Pour personne. Parfois, pour certain, la vie vire au noir.
Ce jeune garçon a idéalement tout pour être bien. Il a même rencontré une personne merveilleuse avec un coeur aussi gros que ça. Oui mais voilà. Dans la réalité, il a une tumeur sur la colonne vertebrale. Quotidiennement, il vit avec la menace de la paralysie. Régulièrement, des sciatiques l'handicapent. Les blocages du dos inopinés. Toujours la douleur. Tous les deux jours, un traitement lourd qui le rend encore plus malade et qui ne promet pas forcément une guérison. La peur.
Je ne connais ce garçon qu'indirectement. Mais cela me mine de le savoir dans cet état là. Cela me mine de voir Petit Frère aussi inquiet que cela. Quand on est amoureux, on ne devrait qu'être heureux. Ca me mine.
Je n'arrive pas à m'y faire. Quatre années maintenant que je côtoie (par téléphone, uniquement) des personnes malades. Mais je n'arrive pas à m'y faire. J'ai beau essayer de me protéger et de me blinder, il y a toujours un cas qui me chavire et me fait craquer. Trop sensible. La douleur des gens me touche, presque physiquement. Je ressens de plein fouet la détresse de ces personnes. Trop.
L'histoire de ce jeune garçon a été sans doute le drame de la vie qui m'a influencé dans la décision que j'ai prise cet après midi.

Chanson pour Rafaele et Virna

Le petit voisin s'appelle Jocelyn avec un P avec un F comme dans Martine.
Le petit voisin il a un grain, de sel ou bien de sable, ou bien de caféine.
Le petit voisin habite au-dessus de chez nous qui, évidemment, sommes en-dessous.
Il prend des cours de Ju-Jitsu mais n'est pas mauvais, n'est pas mauvais pour deux sous.
Et, dans tout l'immeuble, crado mais sympathique, on se chicane, on se cherche, on s'engueule gentiment.
Mais le petit voisin, il est total stoïque.
Et d'ailleurs il s'en fout car il est étudiant.
Le petit voisin dans son T1 a des instruments assez rares et insolites.
Des percus, un masque malien, des cendriers et des grigris de bakélite.
Il souffle dans un bout de bambou, un didjeridoo de Pier Import, du Népal.
Il joue à poser des embouts sur des bouteilles, puis il aspire et devient tout pâle.
Et, dans tout l'immeuble, crado mais acceptable, on se chicane, on se cherche, on s'engueule calmement.
Mais le petit voisin, il s'assied à sa table et il se roule un stick car il est étudiant.
De temps en temps, le petit voisin, pour justifier sa bourse accordée par la fac,
fait un saut hors de son T1 et intègre un amphi bondé comme un gros sac.
Puis l'heure passée, il rentre au port non sans avoir fait un détour par chez Bubu.
Une petite partie de Fighting Simulator, mais pas plus de quatre heures, il faut pas d'abus.
Et dans tout l'immeuble, crado mais bon, ça va, on se chicane, on se cherche, on signe des pétitions.
Mais le petit voisin, en lisant des mangas, rêve à des jours meilleurs car il est étudiant.
Sur le macadam citoyen que l'on piétine quand on n'en peut plus de stagner, on voit passer le petit voisin:
sous des bannières il se plait à revendiquer un peu plus de ci moins de ça.
Un sitting au djembé devant la préfecture.
Les causes perdues, les grands débats, on finit par tout faire flamber dans l'aventure!!
Et dans tout l'immeuble, crado et pas fini, on se chicane, on se cherche à s'en rendre malade.
Et le petit voisin, dans le panier à salade, commence à regretter ses cinq ans et demi.
Et puis un jour, le petit voisin ira pointer quelque part pour bouffer un peu.
Il s'ennuiera et sera loin le temps où il rêvait que demain serait mieux.
Alors pour tromper l'amertume comme à dix-huit berges en criant que ça suffit, il arpentera le bitume.
Rien ne changera mais au mois ça dégourdit.
Au moins ça dé, Au moins ça dégourdit...
Le petit voisin - Jeanne Cherhal - Douze fois par an - 2004

26.3.06

Pendant ce temps...

Pendant que je suis ici .
D'autres visitent
cela .
Et d'autres s'envolent vers
là bas.
Mais bon, ce n'est pas si grave.
Car certains regardent ça .
Ou encore jouent à ça .
Ou bien à d'autres jeux.
D'autres qui aimeraient jouer .
Mais qui se retrouvent bloquer .
Alors il trompe l'ennui.
En attendant de faire ça.

Ben Ricour

La scène est petite. Proportionnelle à la salle, en fait. Un éclairage latéral projette en ombre chinoise, la silhouette du micro. Deux guitares, un tabouret, un petit paravent, le concert promet d'être intimiste. Tout content avec mes deux pinces à linge signées Ben Ricour qui-tâche-sur-les-doigts, dans la poche, l'attente (un peu longue tout de même) pouvait commencer. Une grande pensée s'envolait vers Iracéna qui est l'initiatrice de cette découverte et donc de ma présence, ici dans cette salle, ce soir.
L'oeil attentif vers le Sage E. qui ne connait pas celui qui va chauffer la scène pendant deux heures. Toujours une certaine appréhension. Finalement vite balayée par ses yeux riants. Il semble apprécier le bonhomme chanteur. Chouette. Je peux donc m'immerger complètement dans les notes et les accords folk de sa guitare. Le plaisir est entier.
L'album complet y passe bien sûr. Son succès, Vivre à même l'amour, repris par la salle entière, déjà toute acquise au velour de la voix du Ben. Ami d'enfance en a capella et à la guitare sèche, improvisée sur le bord de la scène. Porque te vas de Janet en reprise ensoleillée. Pendant qu'il chante, une toile se dessine derrière, avec tout plein de petits bonshommes qui semblent vouloir se déhancher sur les envolées musicales. Concert presque charnel, avec le pied Ricour déchaussé qui tape en mesure la percussion; ses longues mains qui arrivent à tirer des rythmes surprenant et de tout bois de la guitare. Chanteur volubile. Il était heureux d'être sur scène avec nous et ses amis. Plaisirs simples d'un chanteur simple qui s'éclate, tout simplement.
Deux heures de concert. Des images et des refrains dans la tête. Du sourire dans les yeux. Du plaisir dans le sang. Iracéna de nouveau, en papillon dans la tête : merci jeune fille. Le sentiment d'être bien et heureux à la sortie.

Ben Ricour - A l'Européen - 25/03/2006

25.3.06

La poussette dans le métro

Petit poney à la crinière jaune. Le pelage aux reflets rosés et doux sous ses paumes. Les grands yeux bleus en constant éveil. Sur sa frimousse pouponne, il veille. Sur ses rêves, il veille. Vigilant au moindre tressaillement de sa petite main sur ses poils synthétiques. Posé, délicate peluche, sur son coeur chaud, il garde le sourire vaillant, malgré ses oreilles viollettes, mouillées par les suçons répétés de la petite édentée. Il avait l'air heureux d'être son doudou à elle.

Questionnement # 22

Pourquoi faut-il qu'il y ait des parasites qui nous entrevent la vie? Hein franchement? Les cafards qui squattent les espaces de liberté? Les sans amis qui se croient si spirituels avec leurs pauvres commentaires à deux sous? Marre ! Et je ne suis pas le seul.

SMS CQFD

Sms Alexandre :
Pff ! J'ai autant envie d'aller au travail que d'aller chez le dentiste.

Sms Maxime :
Et ben tu n'as qu'à aller chez le coiffeur. Ca te fera du bien.

De l'importance...

... D'être patient.
Les contraintes sont ce qu'elles sont. Nous y sommes tous soumis. Les emplois du temps régissent nos vies. Pas d'autres choix que de s'y astreindre et s'y soumettre.
Personnellement, je suis obligé d'organiser mes sorties, mes week-ends, mes moments libres quasiment deux mois à l'avance. Pour les vacances, c'est six mois avant qu'il faut que je les plannifie. Pas le choix, c'est comme ça. Entre mes contraintes professionnelles (qui sont nombreuses), mes contraintes culturelles (que je m'impose moi même), mes contraintes personnelles (et oui, dans la vie, il n'y a pas que le travail et les sorties, il y a aussi un chéri), il m'est parfois difficile de répondre favorablement à des soirées amicales. Le temps n'est pas extensible. C'est une réalité physique. C'est comme ça, je n'ai pas le choix. Nos amis s'en plaignent parfois. Mais en règle général, la compréhension prédomine. Ils savent ce que c'est que les contraintes. Ils ont les leurs. Alors ils sont patients. Et avec du temps (et de la patience, encore), il y a toujours un créneau qui se détache pour passer une bonne soirée. Je sais, c'est contraignant. Des contraintes, encore et toujours.
D'autres ne comprennent pas et se plaignent de ces contraintes. Que puis-je dire? D'être patient comme les autres. Agrandir la liste des récriminateurs ne changera pas la donne. Si je ne peux satisfaire ses envies, c'est que je n'ai pas le choix. Ils ne sont pas seuls dans la même situation. Je n'y peux rien
Patience. Savoir être patient.

24.3.06

L'aventure commence.

A nous deux jeune homme !

Voyons voir ce que tu donneras sur scène. Samedi soir, je t'attends de pied ferme. J'espère de toi de me faire chavirer autant que l'écoute de ton album a pu me chavirer. Que l'Aventure commence. Que l'on devienne, pour de faux, des Amis d'Enfance. Vivre à même l'amour, Dans la plaine, En plein soleil...

Mais là, je m'emporte...

Ben Ricour - L'Aventure - En concert à l'Européen.

Boutade

Encore une Etaples et au lit.

Finisterre

Entre rêves et cauchemars.
Cette fin des terres est peuplée d'hommes et de femmes qui passent leur temps à se courir après, sans jamais vraiment se trouver. Dans ce pays là, il y a des cafards à tête humaine et des poupées gigantesques (et monstrueuses) qui dansent comme des gens en chair et en os. Dans ces régions là, l'endroit, l'envers, le haut, le bas, la droite, la gauche, sont des notions aussi abstraites que des panneaux indicateurs dans le désert. Tout est ici et là bas, en même temps.
Tout est affaire de fluides, de vents. Se laisser transporter, brinquebaler, par le bon vouloir de nuages en plastique ou d'un souffle de ventilateur. Le vent. Important le vent. Le transporteur de nouvelles bonnes ou mauvaises (?). Celui qui charrie le courrier qui pourrait aider à ce que cette femme et cet homme puissent se retrouver. Mais il est facétieux, le vent. Il se joue des hommes. Par son bon vouloir aéré, il fera virevolté la lettre bien au delà de la personne qui l'attend.
Tout est affaire de moments. Les personnages sont interchangeables sans même voir la métamorphose. Une robe rouge devenue blanche. Une petite femme devenue par le tour de passe-passe d'une trappe une femme plus grande. Un chapeau et une valise passent de main en main. Toujours la même histoire quelque soit les personnages. On court après ce qu'on n'a pas, qu'on n'arrive pas à saisir.
Une bonne surprise que ce spectacle de Philippe Genty. De la danse, du mime, des marionnettes, du théâtre, de la magie. Un spectacle aux milliers de ficelles de mise en scène qui font que les yeux s'écarquillent et s'émerveillent continuellement. On pousse des "ho" et des "ha" intérieurs en voyant ces énormes baudruches apparaitre et disparaitre de la scène. On sourit devant cette chorégraphie de panneaux indicateurs qui malmènent et perdent encore plus ce pauvre homme égaré dans ces terres sans fin.
La Fin des Terres - Philippe Genty - Théâtre National de Chaillot.

23.3.06

Declaration d'intention

Revisiter nos intentions avec un nouveau compagnon de jeu, l'inviter à rentrer dans la ronde.
Recréer une tension solidaire de nos invidualités, que celles-ci s'affrontent sans jamais se désavouer.
Retrouver nos actions illusoires, en extraire à nouveau le charme mais aussi l'incisive efficacité.
Maintenir le cap du paradoxe.
Dissimuler nos volontés, continuer de faire semblant.
Tromper l'adversaire/partenaire, le séduire pour mieux l'endormir.
Ne plus savoir sur quel pied danser, avoir le cul entre deux chaises.
Se tenir la tête, jouer des coudes, se plier en quatre, se mettre plus bas que terre, perdre pied.
Etre sur le fil du rasoir, jouer avec le feu, n'en faire qu'à sa tête.

Raphaelle Delaunay - Jeux d'intention 2 - Théâtre National de Chaillot

22.3.06

Beau gosse # 5

Alors lui, c'est Ian Somerhalder. Un jeune acteur de 28 ans. Il a un regard bleu intense qui ne laisse pas de glace. Il sait courir très vite... Très, très vite même. Une sorte de petit frère idéal (moi je m'en fous parce que j'en ai déjà un de petit frère idéal, c'est pour vous autres, surtout que je dis ça) avec qui on aimerait se promener dans les rues bras dessus dessous pour attirer voir tous les regards convoiteurs. Du style : "hé hé ! C'est moi qui me promène avec Ian, pas vous !" Hum ! je m'égare.
On peut le voir actuellement (enfin, pour ceux qui ont la série en DVD) dans la série LOST, où il joue le personnage de Boone, un des rescapés du crash d'avion.

L'après concert

Finalement, je resterais moi-même. Et pas V.I.P.

21.3.06

Questionnement # 21

Serais-je V.I.P. ?
Concert Philippe Katerine - La Cigale - 21/03/2006

Il y a. Il y avait. Il y a eu.

Il y a des conversations qui réveillent subrepticement les fantômes du passé que l'on croyait profondément enterrés. Des souvenirs devenus tout juste dégrossis, des silhouettes, qui pourtant s'accrochent voracement à la moindre parcelle de la mémoire. Les pires moments de sa vie qu'on essaie d'enfouir au tréfond de son être et qui d'un seul coup vous sautent à la gueule sans crier garde. Ces êtres maléfiques qui même après sept années continuent, au bon vouloir de ces coups de griffes de la mémoire, à vous empêcher de vous endormir correctement.
Il y a des mots qui, comme des scalpels malabiles, s'evertuent à gratter la fine croute cicatrisante de blessures anciennes que l'on croyait enfin totalement guerries. Des " tu ne peux pas comprendre ", les " tu ne sais pas ce que c'est " et des " on ne peut pas dire ça si ". Tous ces mots qui sont autant de décharges de souvenirs réactives, urticantes. Parce que, oui, ah que ma vie est belle, aujourd'hui. Mais elle ne l'a pas toujours été dans le passé. La tristesse, la solitude, l'abandon ont été des poids qui m'ont entravé pendant trop longtemps. Oui, je sais ce que c'est que de faire des choses que l'on sait pourtant incroyable. La paranoïa, les vexations, les humiliations que l'on accepte volontairement et silencieusement, remisant son amour propre bien au fond de sa poche trouée, tout cela parce qu'il y a la croyance, cette foi stupide, que la reconquête peut être possible. Je suis passé par tous les stades. Tous les niveaux de la déchéance qui m'ont mené dans des voies que je ne comprends toujours pas avoir emprunté... Avec le recul. Les déambulations dans les rues de la ville à la recherche de sa trace. Les nuits passées en surveillances illusoires. le ventre qui se vrille à chaque fois que je le voyais avec un autre. Les joies incensées quand il daignait abuser de ma fragilité et de me jeter une fois les mouchoirs papier souillés. Et malgré tout cela, accourir au moindre claquement de doigts. Spirale destructrice. La solitude de ces moments quand on se rend compte que quelque chose cloche mais que seul, on ne s'en sortira pas.
J'ai connu tout cela. Il a fallu du temps pour guérir et oublier. Soigner les traces que j'ai cru indélébiles. La gangrène a été stoppée. L'amour remplace l'amour. Mais était-ce vraiment de l'amour cette première fois quand il n'y avait rien en retour? Bref. Il s'agit d'histoire ancienne. Malheureusement, tout ancienne qu'elle soit, elle constitue une part de moi qui n'hésitera pas à se rappeler à moi à la moindre occasion.
Il y a eu tout ça avant de devenir ce que je suis aujourd'hui. La présence attentive, l'affection quotidienne, l'amour partagé, le soutien, le respect. Il y a tout cela réuni aujourd'hui. Certes, ces mauvais souvenirs intempestifs peuvent encore me garder éveiller certaines nuits, de temps en temps. Mais aujourd'hui, je me respecte, c'est le principal. Depuis assez peu de temps, j'accèpte de me regarder dans un miroir sans éprouver de dégout. C'est ça le principal aujourd'hui.
Il y aura? Qui saura ...

20.3.06

CONSTATATION # 64

Malgré tout le noir que tu broies, tu n'es pas seul. Une ribambelle de gentils sont là pour toi.

Dans les dunes.

Alors?

Amorous Lover Expertly Xploring Arousing Necking and Delightful, Rapturous Embraces

Considération personnelle # 8

Je me déteste certain matin à ne pas réussir à me bouger et à me motiver.

Pensée du soir # 2

" Living is easy with eyes closed "
Tatouage de Charlie - Lost - Saison 1

19.3.06

Les Non-Dits

Non-dits, non mais non mais dis donc
Dis moi le donc, ce non dit là
Ce non-dit ci, dis le moi donc
Non-dit non mais dis donc
N'attends donc pas d'être plus là
Pour me raconter tout cela
Depuis jamais qu'on se le dit
Les années passent sans merci
Si l'on se frole, c'est déjà ça
Chacun son rôle, pas plus que ça
Non-dits, non mais non mais dis donc
Dis moi le donc, ce non dit là
Ce non-dit ci, dis le moi donc
Non-dit non mais dis donc
On s'est menti autant de fois
Que l'on se disait tout cela
Tous les matins et les midis
Et toute la semaine aussi
C'est ridicule mais c'est comme ça
On voit s'éteindre dans le ciel
Les étoiles et les arcs en ciel
On verra bien tu me disais ce que cela fera après
Dans le lit de tous les non-dits
Sommeillent tous nos paradis.
Non-dits, non mais non mais dis donc
Dis moi le donc, ce non dit là
Ce non-dit ci, dis le moi donc
Non-dit non mais dis donc
Puis l'on dira c'qu'on voulait pas
Se dire mal où ça fait là
Tu sais les enfants c'est comme ça
Dira pas, dira, dira pas
Mais quand on dira ça fera là
Mal à mon estomac
N'attends donc pas d'être plus là
Pour me raconter tout cela
N'attends donc plus d'être plus ici
Pour me raconter tout ceci
Ceci cela s'envolera, et vite s'oubliera
Non-dits, non mais non mais dis donc
Dis moi le donc, ce non dit là
Ce non-dit ci, dis le moi donc
Non-dit non mais dis donc

Non-dits - Olivia Ruiz (en duo avec Christian Olivier) - La Femme Chocolat - 2005

Pensée du jour

" Ca ne va pas tarder à être maintenant "
Pensée (on va manger) Alexandrine.

Menu

Jeudi soir, le menu du restaurant aurait pu être :
Boucliers farcis
Suprème de poulet sauce lacrymogène
Baton au chocolat sur son lit de grenades

Post it # 5

Penser à prendre mon appareil photo la prochaine fois que je vais au centre Pompidou.

Les tribulations d'un Parisien en Nord Pas De Calais # 2

T'es gentil sinon Pas De Calais.
Moi chuis gentil. Très. Mignon. Adorable. Un gentil quoi. J'ai donc eu le droit au Pas De Calais.
Transportés par notre nouvelle amie bleue intense (qui s'est avérée être un vulgaire bleu gris) nous avons donc silloné les routes à la découverte de cette région inconnue pour moi. Accompagnés de Diving With Andy, Florent Richard et bientôt rejoints par Pauline Croze, l'intérieur de cette voiture a été notre plus sure alliée contre le froid extérieur. Qu'est ce qu'il a fait froid ! Mais ce n'était pas bien grave tout ça. L'amitié réchauffe et puis nous avons marché de long en large sur les remparts de Bergues Sur Mer et de Boulogne Sur Mer.
Depuis que je le connais, Rafaele me parle régulièrement du Cap Gris Nez et de son grand frère, le Cap Blanc Nez, sur la Côte d'Opale. En quittant Calais et son immense zone commerciale, nous avons pris cette petite route serpentine qui nous rapprochait de la côte. Ce ciel. Cette Luminosité. Je ne l'oublierai pas de sitôt. Une sorte de brume lumineuse baignait le paysage aux abords de la mer. Surréaliste. J'ai dû être un peu bête en regardant cela : je me suis senti tout chose; ému par la beauté de cet instant là. Un vent fort résonne à mes oreilles et me fait bien sentir que c'est lui le maître ici, sur le sommet de cette falaise. Il me malmène et me charrie. Je ne suis qu'un chétif brin de paille entre les bras de ses rafales. Il me laisse KO dans mes tentatives de lui résister bien modestement car après tout, il est bon aussi de se laisser emporter par ses bras audacieux. Il est toujours le vainqueur. Il me saoule aussi mais pour mon plus grand plaisir. Dans les effluves de ses souffles des odeurs marines et iodées. Ca me tourne la tête. Nous sommes au Cap Blanc Nez, ravagé par les obus de la dernière guerre. Des blockhaus éventrés, d'autres encores ouverts sur le large et les côtes de l'Angleterre juste en face. Une pyramide élancée dans le ciel tourmenté et gris. En contre bas, les mouettes jouent et se laissent emporter dans les bourrasques, tout en criant leur joie d'être des oiseaux. Plus loin encore, le petit frêre, le Cap Griz Nez nous fait de l'oeil, réclame notre visite. Ca ne sera pas ce soir. Nous profiterons de la venue du crépuscule ici. Une déchirure lumineuse troue le ciel. Le soleil va nous faire son grand show. Rien que pour nous deux. Un coucher, un quitter de scène pour nous. Il pare le ciel de ces plus belles couleurs d'orange, de rouges et de jaune et, faussement timide ou réellement cabotin, il disparait lentement derrière les couches moelleuses et déjà sombres des nuages de la nuit, nous laissant, adorateurs insatiables, en manque de chaleur. En cherchant bien, même jusque sur les sables de la plage, il n'y était plus, parti se faire adorer la pilule dans d'autres lattitudes.
Le lendemain matin, il n'a pas daigné se montrer l'Apollon aux rayons irradiants. Par contre, le vent aux souffles réfrigérants était bien présent et fidèle au poste. Il nous a ceuilli dès la sortie de la voiture que nous venions de garer sur la petite place de Wissant. Il a tenu à nous accompagner jusqu'à la fin, le vilain. La ruine dévorée par les ronces et les herbes carnivores se dressait malgré tout imposante, refusant tout net de plier le faîte de sa gloire passée. Elle arborait encore fièrement son blason sur le linteau de sa porte béante laissant pénétrer les courants d'air. Tout un symbole d'abandon et de désuétude. Elle s'obstine, cette demeure du passé, à jeter sur la plage l'ombre de sa tour, excluant l'idée de ne plus régner sur cette parcelle de sable blanc. Un large plage griffée par des trainées de sable sec et fin, ballottés par les vents, n'hésitant pas à nous sauter aux yeux dès le moindre tourbillon d'air. Les vagues rendues folles par les coups d'aiguillon du vents, recrachent, véhémentes, des flots de mousses d'écume jaunie et salie qui s'en vont, piteuses, trouver refuge dans les amas d'algues ou de galets. Ces mêmes vagues toujours aussi furieuses cherchent à prendre d'assaut, à coup de belier en rafales, l'imposante digue en ciment, s'écrasant jaillissantes sous les yeux témoins des mouettes. Aujourd'hui la bataille est perdue mais la mer ne s'avoue pas vaincue. La prochaine tempête sera la victoire semblent nous rire goguenardes les blanches gardiennes des mers.
Il fait toujours aussi froid. Et ce n'est pas au sommet de ces falaises crayeuses que cela va s'arranger. Je n'ose imaginer à quoi je dois ressembler quand je vois les pommettes rouge vif de certain. Je ne sens même plus mon nez et le haut de mes oreilles. Etourdissant. Tout est saturé ici. La lumière : le soleil ayant décidé de pointer le bout des ses rayons, donne à ce payage une blancheur fantomatique baignée d'une lumière halogène écrasant toutes les couleurs présentes. Le son : entre les hurlements du vent qui se déchaîne et les grondements des rouleaux de mer qui s'écrasent sur les côtes déchiquetées de ce Cap Gris Nez. Etourdissant, ce foisonnement de tout. Ahurissement et hébétude devant cette côte sauvage. Encore plus que la veille, l'enivrement iodé nous assomme de bien-être. Trop peut-être.
Pendant ces quelques jours de balades intenses, ses yeux. Un regard qui ne trompe pas. Celui d'un passionné. Passionné par sa région. Passionné par l'histoire. Le regarder me parler de ces vieilles pierres dans les soubassements du château. Observer le plaisir qu'il prend à photographier les moindres détails d'une maison. C'est beau à voir cet enthousiasme dans les rues de Boulognes ou sur les remparts de Bergues ou dans les dunes du Touquet ou sur les longues plages infinies ou sur terrains maritimes des deux caps ou partout ailleurs. Ces yeux là, Rafaele, je les aime.
Géant.
Les trois jours ont filé aussi vite que les souffles de vent qui a accompagné notre voyage. Le retour à Lille s'est déroulé silencieusement. Il ne me restait déjà plus qu'une seule journée à passer là bas. La fatigue de ces journées a fait courber l'échine au meilleur. Les abscons nons dits des soi disant amis ont anéanti sa jolie bonhommie. Triste cette soirée à ne savoir quoi faire et quoi dire. Juste être là, après tout, c'est déjà quelque chose. Je ne les remercierai jamais d'avoir gâché tout ces beaux instants. Il faut le dire : je vous déteste.
Toute bonne chose ayant une fin, il vaut mieux qu'elle le soit dans l'exubérance d'un carnaval. Batucada endiablées; fanfares azimutées; toque noire échevelée; Géants photographiés. C'est ça un carnaval dans le Nord. De la bière, forcément. De la soupe, dans des gobelets. Des nez rouges et des perruques jaunes. Et toujours ses pommettes toutes rouges. Je t'ai vu resourire et même onduler (légèrement) sur les rythmes brésiliens. Tu t'étais aggripé aux poils de la bête comme à ton habitude. Comme ces hauts personnages en carton pate et hauts en couleur, tu affiches toujours un beau sourire, à croire que tout va bien et que la vie est belle. Le carnaval est un événement qui tape à l'oeil, mais il ne me fera pas oublier que je te connais bien.
Merci, mon hôte de m'avoir accordé toute cette semaine. De m'avoir servi de guide sur les routes de ton pays. La semaine est terminée mais les souvenirs sont encore bien dans la tête. On l'a dit : on refera; on reviendra; on rerira. Dans les dunes; sur les plages; sur les caps; on re-joueras les explorateurs dans tous ces endroits qu'on a aimé. Et puis, tu me l'as promis, la prochaine fois, Montreuil Sur Mer.

18.3.06

Traffic en tous genres


La géopolitique du Moyen Orient, tout le monde le sait, c'est un tantinet compliqué à comprendre. Alors l'idée de faire un film pour tenter de comprendre les tenants et les aboutissants de ce qui fait le bonheur et le malheur de cette région était tout à fait adapté. D'autant plus, qu'il s'agit d'un film américain, peuple qui est en grande partie responsable du grand foutoir actuel là bas.
Le souci, c'est que ce film est loin d'être une vulgarisation de ce qui se passe là bas; des relations de Damoclès entre les Etats Unis et le Golfe Persique. Parce que le spectateur n'est pas forcément un diplomate très au fait des magouilles et manipulations des grands pontes du pétrole ou des coups orchestrès par les services secrets pour faire et défaire les dirigeants de ces pays officiellement pour assurer la sécurité de la région mais officieusement? S'assurer la main mise sur l'Or Noir? Pour suivre qui cet espion, qui ce conseiller qui cet avocat qui est travaille pour qui; savoir quel est l'interaction de ce pauvre immigré pakistannais dans cette histoire, il faut s'accrocher.
Le film est bavard quand il ne le faudrait pas et pas assez clair quand il le faudrait. Filmé ét monté comme un documentaire, il ne manquerait plus qu'une voix off journalistique pour en faire un bon reportage du dimanche soir sur M6.
Syriana - Stephen Gaghan

Avertissement

Amis Bretons, attention. La voisine et son clébard arrivent dans votre pays.

17.3.06

Constatation # 63

Entendre A. commander un suprème de poulet alors qu'il y avait une trentaine de CRS tout bouclier dehors, devant le restaurant, était très drôle.

15.3.06

Failed

Je n'aurais pas su relever le petit défi. Et je n'ai pas réussi à utiliser "estagnon". Le prochain, j'y arriverai.

De fil en aiguille.



Pour faire vite et pour résumer. Au début, il y a eu cette affiche de concert dans le métro. Puis est venu le moment de l'écoute de l'album à la FNAC de Caen. Puis l'achat de l'album et la découverte de ce petit bijou musical.
Le 28 février, vous vous en doutez, j'avais ma place pour le concert de ce "Attention talent FNAC" à l'Européen. Salle que j'aime beaucoup. Petite, intime, idéale pour découvrir un jeune chantur et d'avoir cette proximité et cette humilité que n'ont plus les artistes reconnus dans leur Zénith et autre Bercy. On y est allé en nombre pour soutenir Joseph. Le Sage E., Raffy, Eltan, les Dames du Manoir. Le concert a été un peu surprenant et loin de la douceur minimaliste de l'album. Sur scène, la ré-orchestration était plutôt rock. Surprenant mais pas désagréable. Loin de là même. Avec déjà un oeil sur sa prochaine date parisienne, le 4 octobre prochain, à la Cigale.

Et puis, en allant découvrir Joseph d'Anvers en vrai et en live, nous avons pu découvrir un autre "Attention talent" qui assurait la première partie de la soirée. Il s'appelle CYRZ. J'avais déjà remarqué l'album rapidement à la Fnac. Ce jeune homme est originaire de Montéléger dans la Drôme et écrit beaucoup "d'avant tout". Il a une très belle voix et des textes travaillés. Il est arrivé tout timide sur la scène, avec sa guitare et a commencé à m'enchanter de ses ritournelle. Cela m'a bien sûr suffit pour acheter illico presto son album qui est très joliement intitulé " un morceau de mon avenir ". Pour en apprendre (pas beaucoup) plus sur lui, ===>>> Cliquer ICI (site en construction).

Les tribulations d'un Parisien en Nord Pas De Calais # 1

Cette semaine de vacances était prévue depuis bien longtemps. Novembre. Elle est vite arrivée finalement mais elle s'est encore plus vite terminée. Toujours la même chose.
De l'importance d'être bien couvert.
Bon ! il est vrai que nous ne sommes qu'au mois de mars. Mois des giboulées du même nom. Nous ne sommes encore su'en hiver mais dans quelques jours les premiers bourgeons du printemps victorieux feront leur apparition. Oui, mais voila. Tout cela n'est que virtualité calendaire. La réalité des choses est toute autre et soumise au bon vouloir de Dame Nature et de Monsieur Météo. Tout y est passé pendant cette semaine : soleil, pluie, vent, averses, grésillons, crachin, neige et givre. Et puis froid surtout. Très froid.
Ce n'est pas tant les aléas climatiques qui ont posé problème. Après tout, quoi de plus normal que de visiter la Piscine de Roubaix sous un crachin digne des landes bretonnes? Quoi de plus beau que de voir les côtes tourmentées du Boulonnais et de la Côte d'Opale sous la tempête? Quoi de plus magnifique que d'observer ces vieilles pierres polies par le temps et l'Histoire avec un soleil crépusculaire? Quoi de plus spéctaculaire que d'admirer ces paysages aux abords du Cap Blanc Nez sous cette brume insaisissable, rendant les marges entre ciel et terre toutes relatives, confondant le vert pâle et brillant des prairies et le camaïeu de gris du ciel déchaîné? Franchement, pas de quoi se plaindre, sachant que chaque visite s'est effectuée entre deux averses, voir avec le soleil. Ce qui a été le plus difficile, ça a été de supporter le froid piquant, intense et pénétrant. Partout et tout le temps. Pas le temps de s'habituer à la douce chaleur de la Picanto qu'il fallait déjà sortir et affonter ce froid vigoureux et vivifiant. Nos multiples couches et sous couches vestimentaires étaient pourtant tout adaptées à nos sorties. Quoique nos pauvres chaussures de ville marrons se souviennent encore de la pluie incessante de Roubaix... Cependant, au sommet d'une falaise de craie blanche; sur des plages battues par un Eole tout puissant, nos vêtements nous ont paru parfois bien dérisoires.
Nous sommes encore en hiver. Dame Nature nous l'a bien rappelé avec ses morsures glaciales.
Constatation et question suite à ces vacances : l'option bonnet andin est à envisager vivement. Les gants en daim, ça existe?
Lille - Flandre. Ici Lille - Flandre.
Déambulations dans les rues de Lille. Cela fait maintenant plus de six mois que j'y retourne très régulièrement mais j'apprécie toujours autant de m'y balader avec l'Ami. Tout y devient ritualisé. Un véritable parcours d'initié qui est symbolisé par la rue des Stations que nous empruntons souvent. Nous suivons un chemin qui n'est pas de croix mais de plaisirs simples, nous emmenant ainsi par delà la ville, avec des arrêts à des endroits précis. Cette fois çi, quelques milliers de personnes hurlantes et déambulantes, nous ont forcé à nous réfugier dans un salon de thé. Du haut de notre étage, bien au chaud, avec une part de tarte de chocolat blanc ou à la rhubarbe et un chocolat chaud (qui avait quoi, hum?) nous avons vu défiler des hordes de barbares aux couleurs chatoyantes qui n'aimaient pas un certain De Villepin et un CPE. Ils n'avaient pas l'air contents. Nous, en bons citoyens que nous sommes, nous avons pris des photos.
Entre raison et sentiments. Pas évident comme choix. Mais sous une couette, avachis sur un canapé, voir Emma Thompson et Kate Wislet se dépatouiller dans les affres de l'amour guindé de l'Angleterre du 18ème siècle est une chose extrèmement agréable.
Etrange que cette ville de Roubaix. C'est triste. Elle donne une sensation de malaise assez désagréable. La ville m'a parut sale et tristement moderne, ce que l'architecture moderne fait de plus triste en fait. Et puis le ciel gris et bas n'a pas arrangé ma vision. Des texto farcis et gratinés qui se voulaient sans doute drôles mais que j'ai trouvé agaçants finalement. Bref. Le but de cette visite est d'aller à la Piscine. Pas pour nager. Ou alors pour nager dans une ambiance Art Déco. Ah, l'Art Déco dans le Nord. Il y a des joyaux là bas. Dans cette ville qui semble regorger de petits trésors cachés de cette époque, tout part à la benne. La rénovation ne s'embarrasse pas du passé et les lois du tout moderne remise ces éléments aux ordures. Nous aurons, en bons amateurs de cette période, réussi à sauver deux petits carreaux de pavé au motif étoilé. Nous ne pouvions pas plus, sinon... Mais revenons à grandes brassées vers la Piscine. Le bâtiment est imposant, en briques rouges. L'établissement des années vingt a gardé sa structure, son infrastructure et sa décoration d'origine. Les cabines, les douches, le bassin ont été préservés mais ont changé de finalité. Car cette piscine là est maintenant un musée d'Art et d'Industrie. Deux grandes et magnifiques verrières multicolores inondent de lumière jaune ce qui était le bassin de natation devenu simple bande aqueuse bordée de statues. Quelques cris d'enfants enregistrés rappellent l'utilité originelle du lieu. Sonorités étonnantes dans un musée. Je crois bien que nous avons dû photographier ce lieu sous toutes les coutures soit 300 photos... bah oui, deux photophages ensemble, ça mitraille...
Intermède musicale.
L'une des attentes de cette semaine passée à Lille était un concert. Encore un me direz vous. Oui mais celui-ci, je l'attentais (nous l'attendions) depuis trop longtemps. LA GRANDE SOPHIE. Enfin, sur scène. Jamais réussi à la voir à Paris. Toujours complet. Pour celui du théâtre Sebastopol, j'avais prévu le coup depuis bien longtemps. Chat échaudé...
Mercredi soir. Le grand soir. Après une première partie minable (Yvan Yo, à fuir de toute urgence), la longue Sophie était là, incandescente, gonflée à bloc.
Puisqu'on est seul au monde chante t-elle... Pfff ! Nous étions 500 seuls dans cette salle à chanter et à se dodeliner au rythme de cet hymne. Le concert partait fort. Et ce n'était rien. Cette femme là, c'est une bête de scène. Enchainer 6 morceaux endiablés sans discontinuer, c'est une prouesse. Très grand moment qui a rempli mes oreilles pendant quelques heures encore après le concert.
Mais d'autres très bonnes choses nous attendaient encore...

13.3.06

Crac et conséquences

Son pantalon est décousu,
Et si ça continue,
on verra l'trou,
d'son pantalon...

Constatation # 62

Il était 7h30.
Le réveil a sonné.
Les vacances sont terminées.

12.3.06

Dévotions

Mon porte-clés est devenu un véritable autel dédié à Ganesh et à l'amitié. Ganesh sera donc le dieu de l'amitié car dans chacun de ces petits grigris à la trompe et à la défense cassée, une parcelle amicale s'y trouve. Sa présence m'accompagne donc chaque jour même lorsqu'il se trouve a 200 kilomètres de moi. Surtout lorsqu'il est loin de moi.

Constatation # 61

Mamers - Place Carnot avec Les halles du 17ème siècles et l'Eglise St Nicolas - Mars 2006

Je crois bien que ce fut la première fois que j'ai entendu "Mamers" et "jolie" associées ensemble. Et à la vue des jolies photos qu'il a prises, je me dois d'avouer que c'est vrai : Mamers est une jolie petite ville.

Questionnement # 20

Politiquement correcte ou faux cul de première?
Mon avis personnel?
Deuxième alternative !

Chut ! Il dort.

Sur un carré jaune, une petite tete les yeux clos, les cheveux ébouriffés, sort à peine de la couverture verte. il dort comme un bébé. Un rayon de soleil malin et farceur, filtrant du rideau tiré, joue avec lui. En bon gardien de ses rêves, je cache ce rayon, de peur qu'il ne le réveille.

Chocolat chaud et Télémaque

Dans la rue Saint Flaceau, on se retrouve hors du temps. impressions médiévales dans cette petite rue étroite et pavée, avec ces maisons aux hauts murs et cette vieille et jolie porte en bois et son heurtoir au dessin d'une damoiselle du 16ème siècle.
Poussons la porte de cette maison seulement éclairée par deux lanternes, et nous voilà dans un salon où les beaux esprits se rencontrent pour discourir de tout et de rien. Car au premier étage de cette demeure, un café nous ouvre les bras pour nous réchauffer de cette longue déambulation par les rues de la capitale des Cénomans. Impressions Empire dans ce salon chauffé au feu de cheminée, au mobilier Napoléon et musique d'ambiance classique. Sentiments de se retrouver ailleurs qu'en mars 2006.
Ce café s'appelle le Saint Flaceau. Il se situe au 9 de la rue Saint Flaceau, à deux pas de la place de la mairie. Au Mans.

Fin de semaine

La semaine est terminée. Elle est passée bien vite. Trop vite. Elle n'a pas été de tout repos et j'en vois un qui dort comme un bienheureux, à côté de moi. Mais elle fut hors du temps cette semaine. Hors du quotidien. Et elle m'a fait un bien fou cette semaine là. C'est ça les vacances réussies.

Les bons mots de maman

Elle est comme ça ma maman. Sans vraiment s'en rendre compte, elle peut sortir des choses qui me font encore rire une semaine après.
" Quand j'étais gamine, le médecin de Pervenchère, il s'appelait Docteur Blanche, comme nous. Sauf qu'il était noir... C'est drôle comme idée de s'appeler comme ça quand on est noir. "

9.3.06

Je prends mon pied

Je crois bien n'avoir jamais autant pris mon pied que depuis ces derniers jours. Et quand je prends mon pied, cela donne ça :

Notre Dame de la Treille - Lille - Mars 2006
Eglise Sacré Coeur - Lille - Mars 2006
Cathédrale Saint Julien - Le Mans - Mars 2006
Eglise Notre Dame - Mamers - Mars 2006
Quand je parle de prendre mon pied, je parle bien sûr de celui de mon appareil photo.

8.3.06

J'ai survécu

J'ai bien cru que je n'aurais pas pu dépasser le parking où nous nous étions garés, en bas des remparts toujours aussi impressionnants même sous la neige. Une dizaine de kilomètres avant de rentrer dans cette ville d'une autre époque, mon ventre, siège des mauvais souvenirs, a réveillé ceux enfouis depuis 6 ans mais pas encore totalement digérés.
En bas ce ces remparts, j'ai cru que j'allais partir en vrac. Mais vaillant, il fallait que je le sois. J'avais une mission à tenir et à remplir : faire découvrir la ville de ma jeunesse à un ami. Pas de faux pretextes cette fois qui ne tiennent la route. Nous y étions, il faudrait bien surmonter ces fantômes du passé.
La barre au ventre je l'ai eu. Mais elle n'a pas tenu. Très rapidement, les habitudes sont réapparues comme si elles n'avaient jamais disparu. C'est fou. 6 années sans avoir arpenté ses rues mais c'est comme si je l'avais toujours fait. Et puis revoir la ville avec les yeux des autres, vous deux qui m'avaient accompagnés, m'a fait oublier les années noires.
Au final, un après midi agréable même frigorifiant. Et puis, finalemement, une autre envie : y retourner aux beaux jours pour retrouver la lumière si particulière sur la vieille ville qui donne un sentiment d'hors du temps; y revoir le chatoiement des couleurs sur les remparts. Un pas de grand : envie à nouveau d'y retourner.

6.3.06

Les gens parlent

Ce soir dans le train me menant dans la capitale de la Flandre Française, un homme parle dans son portable :
"- Si tu décroches, autant que tu répondes. "

Ma bonne étoile, à nouveau

Parcourant les distances à coup de rames bien senties, survolant les voies du metropolitain à la vitesse de ses ailes d'ange, le charmant bébé est apparu devant moi sur le quai alors que je le croyais dans mon téléphone portable, à l'autre bout, loin là bas.
Il m'a dit d'en profiter, de bien m'amuser. Et pour ne pas l'oublier, il m'a confié un cercle étoilé qu'il a glissé à mon poignet.

3.3.06

Questionnement # 19

La sagesse s'arrete t-elle aux portes du (faux) vice?

2.3.06

Si tu chouines, je te tords une patte

Je dois avoir un problème avec les corps. Les corps qui se tordent. Un traumatisme inconscient ou oublié? La peur de la maladie et de l'handicap? La peur de vieillir? Il faudrait que je me penche sur cette question.
Depuis quelques temps, les chorégraphes actuelles aiment (se complaisent ?) à mettre en scène des corps distordus; des gestes rappelant des personnes handicapées. Ils doivent trouver ici une beauté gestuelle particulièrement exultante et jouissive surtout lorsqu'elle est exécuté par des danseurs en pleine forme et ayant toute leur capacité physique.
Il y a deux ou trois ans, j'avais subi pendant une heure une danse trisomique par les danseurs de William Forsythe. J'avais détesté. J'avais crié au scandale. Réactions exagérées? Je ne sais pas. Mais le malaise que j'avais ressenti en voyant ces danseurs montant et decsendant la scène du théâtre en se contortionnant et en se tordant ainsi, avait été trop fort. Obsène.
Hier soir, ce point n'a certe pas été atteint mais tout de même, le principe de la pièce était encore basé sur des corps (faussement) handicapés et désarticulés. Les danseurs évoluaient comme des infirmes avec béquilles, déambulateurs, cannes et trépieds. Cette fois çi, pas de malaise trop important mais une atmosphère lourde. Une musique (les variations Goldberg) charcutée et tronçonnée; le clip clap incessant des différents matériels; les cris de bêtes poussés par les danseurs.
A aucun moment, je n'ai été subjugué par ce qui se passait sur scène même pas de de colère. De l'indifférence. De l'ennui aussi car bien trop répétitif. Quelques moments plus légers et aériens salvateurs qui m'ont permis de garder les yeux ouverts et de ne pas sombrer dans un sommeil profond. Les danseurs ont été parfaits mais quel dommage qu'ils aient eu à danser cette inéptie sans goût et sans saveur.
Marie Chouinard - bODY_rEMIX / vARIATIONS_gOLDBERG

Les pommes

Fulgurance dorsale.
Tout se brouille et je m'embrouille.
Une brume fumeuse et blanche me voile les yeux.
Des jambes qui deviennent des chiffes molles et arrivent à peine à me porter.
Des boules Quies magiques ont intégré mes oreilles et vos mots deviennent lointains.
J'ai chaud. Très chaud. J'ai froid très froid. Poussée de sueur. Des sueurs froides. Je crois bien que je ne me suis jamais senti si froid.
Et puis absence. Le service que vous demandez est actuellement hors service. Déconnexion. Black out.

1.3.06

Canon

Rame, rame, rameurs ramez

On n'avance à rien dans c' canoë

Rame, rame, rameurs ramez

Là haut
On avance à rien dans c'canoë

On t' mène en bateau
Là haut

Tu n' pourras jamais tout quitter, t'en aller
On t'mène en bateau

Tais-toi et rame
Tu n'pourras jamais tout quiter, ten aller
Tais-toi et rame
Alain Souchon - Rame - 1980

Comme un avant goût

En regardant ce tableau Excel plein de chiffres et de lettres, j'ai eu comme un avant goût d'air iodé. Comme un prémice de chants de mouettes. Comme une avant première d'un coucher de soleil en multicolore sur fond de mer agitée.
En lisant ces petites cases, jargon temporel et prévisionnel, je me suis senti ailleurs. Comme ça, d'un coup. Sur une plage avec des plumeaux qui se dodelinent sous les coups de semonces d'une brise maritime tandis que les derniers rayons d'un soleil, depuis peu printanier, irisait les yeux du promeneur.
En refermant cette serie de lignes et de colonnes, un avant goût de toi dans ton chez toi.

Pas loin de la rue Guy Patin



Remplacer la petite voiture et mettre un petit bonhomme comme moi et vous aurez à peu près le résultat de moi ce matin sur la place des Fêtes verglacée.

4 garçons dans le Van de Brussel

Grand' Place - Bruxelles - 26/02/2006 - Brrrr !