30.3.06

Ebriété publique.

Je l'ai senti arriver de loin. Il ne restait plus qu'une place de libre et c'était à côté de bibi. P'tain, j'ai vraiment pas de chance moi. Il faut vraiment que je me paye tous les poivrots du métro parisien? Et, ça n'a pas loupé, il est venu s'assoir à côté de moi. Enfin, à moitié sur moi serait plus exact.
Les effluves chaudes et alcoolisées à portée de nez. La tête flasque qui brinqueballe au gré des roulis du train. Un bras qui semble doué d'une vie propre et qui, par moment, s'élance en s'agitant en soubressauts incontrôlés. Des râles, des mots (?) incompréhensibles mais qui le font bien rire bruyamment. Je saisis "portefeuille" et "bouteille" mais je n'en suis pas sûr.
Il ne semble pas méchant ni agressif. J'ai donc décidé de faire come s'il n'existait pas avec ma musique dans les oreilles et extrêment intéressé par la lecture de mon nouveau magazine cinéma (le n°100). Mais je vois bien les sourires mi amusés, mi apitoyés que me lancent les autres voyageurs. C'est que le soulot, à coté de moi, a entrepris de me ratatiner consciensieusement contre la parois de la rame. Et puis il se lève... Espoir... Mais se rassoit... Désespoir. Et il le fera à chaque arrêt de station. Et à chaque fois, il s'écroula sur son strapontin. Il avait tout de même la présence d'esprit de rabattre l'assise; le nombre de pochtrons qui oublient de le faire et qui s'écroulent lamentablement par terre, incapable de se relever sans l'aide des voyageurs.
Vers la fin de mon trajet sur cette portion de Ligne 4, cet homme aviné, sans doute bercé par les vibrations du train, commençait à s'endormir et donc à pencher dangereusement vers moi. L'odeur se faisait plus forte; le poid de l'homme (que j'avais déjà estimé au 1er choc sur ma jambe) à se faire ressentir plus lourdement contre moi. Qu'est ce que je fais, me suis-je demandé? Je me suis levé. L'homme a grogné mais a refermé aussitôt les yeux, comme si de rien n'était, excepté ses soubressauts de bras qui inquiétaient le couple de Japonnais.
Châtelet. Mon Terminus. Ben moi j'descends.

2 commentaires:

Joss a dit…

C'est pour cette raison que je ne m'assois JAMAIS dans les transports en commun...
Pauvre toi!

une plume sur le sable a dit…

ah! que tout cela est bien raconté! Ces histoires d'ivrognes ça me fait toujours marrer.