30.6.08

Encore quelques heures

Il a bien fallu ressortir le sac, essuyer la petite pellicule de poussière qui le couvrait déjà; tout juste si en l'ouvrant des chauves souris n'en sont pas sorti. J'ai redressé le stylo bien droit, bien proprement dans la petite pochette prévue à cet effet. J'ai calé le dernier Gavalda (pas aussi décevant qu'on veut bien le dire) entre l'agenda et mon petit cahier toujours prêt. J'ai remisé dedans aussi, les lunettes de soleil, en espérant bien pouvoir les chausser de nouveau en arrivant.
Et puis, je suis parti. Comme d'habitude. Fermer la porte de l'appartement. Appeler l'ascenseur et l'attendre pendant dix minutes. Traverser la Place des Fêtes et s'engouffrer dans le métro bondé. Les vacances sont terminées. La routine quotidienne refait surface. il faut aller travailler.
Pourtant, même si je suis dans l'obligation d'y aller; de devoir remettre jeans et chemise; d'abandonner le sac de plage pour le cartable en faux cuire simili rien, rien ne m'empêche à rester la tête au soleil pendant encore quelques jours, quelques heures. De profiter encore un peu des effets bénéfiques du soleil sur mon organisme. De me sentir quelques instants encore en vacances. Alors, j'ai ouvert un bouton de plus qu'à l'habitude, de ma chemise blanche; j'ai retroussé les bras de manche, histoire de voir la couleur dorée de mon bronzage naissant. Histoire de l'exhiber un peu aussi.
C'est peut-être con, sans doute; ça ne rime à rien, sans aucun doute non plus, mais ça m'a franchement aidé à passer le cap de la première journée dans de relativement bonnes conditions. Et c'est déjà pas si mal.

29.6.08

Mama, Corsica !

Plage de l'Arinella - Lumio - Corse - 22/06/2008

On m'avait prévenu que la Corse est une île de beauté. Les récits des plages de sables blancs, l'eau transparente, les montagnes de l'arrière pays... On m'avait raconté tout cela. Il y avait aussi les photos, les guides qui nous ont aidé à préparer la semaine de vacances avec les jolies gravures toutes glacées, les commentaires qui donnent l'impression d'y être déjà rien qu'en fermant les yeux. J'ai vu, j'ai lu tout cela. Mais je ne pouvais pas m'attendre à un tel choc. D'abord, c'est la chaleur qui m'a punché comme un uppercut. Il faut dire que le thermomètre avait bien du mal à afficher les vingt degrés à Paris. Une heure trente plus tard, il explosait à plus de trente degrés. Ça fout un choc thermique revigorant, il n'y a pas à dire. Quel bonheur de suer comme un damné tandis que les rayons de soleil mordent à pleine dent la peau trop blanche et trop tendre de mes bras, de non nez et de mon front. Que c'est agréable de sentir la climatisation de la 207 de location tenter vainement de rafraîchir le four qu'est devenu l'habitacle de la voiture.
Ensuite ce sont les odeurs qui m'ont agrippé. Je passe sous silence, bien entendu, les odeurs de kérosène qui nous ont accueilli sur le tarmac de l'aéroport de Calvi. Ces odeurs là sont internationales. Celles là, elles ne comptent pas. Je parlerais plutôt des odeurs végétales qui exhalent leur plus beaux parfums partout où c'est possible. Les odeurs boisées des pins et des palmiers. Les odeurs sucrées des bougainvilliers ou celles piquantes de géranium énormes et poussant à l'état sauvage. Il y a les odeurs iodées des plages magiques, ces odeurs qui viennent et reviennent au rythme des petites vagues. Les odeurs acres de la terre ou du sable qui s'envolent en fine poussière avec le vent. Et puis, partout ces bonnes odeurs d'herbes séchées. Partout, dans les villages, sur les chemins des garrigues, sur les rochers, dans les forêts. Ça sent les herbes de Provence qui émerveillent les sens. Elles deviennent presque palpables, éléments fondamentaux des paysages de la Balagne.
Parlons en des paysages. Combien de fois je me suis exclamé devant la beauté de cette région. Ça a commencé dans l'avion, pour tout dire. Quand il a cherché à atterrir sur la langue d'asphalte, entre deux massifs montagneux. Je n'en croyais pas mes yeux tellement c'était beau. Il faut voir pour le croire. J'en est presque oublié le stress que provoque chez moi les atterrissages (j'ai bien dit presque, ça ne m'a pas empêché de serrer les fesses consciencieusement). Il y a la beauté des villes et des villages aux maisons colorées, aux volets bleus ou verts, écrasés par le soleil implacable. Les places ombragées poussiéreuses où il y a toujours un groupe de papys qui devisent sur le monde, assis sur des bancs déglingués, à l'ombre d'un olivier ou platane, ou bien sur les rebords d'une fontaine paresseuse, tout en regardant des plus jeunes jouer à la pétanque. Les vues panoramiques à partir de villages, accrochés à des pitons rocheux. Véritables nids d'aigle qui semblent inaccessibles mais qui offrent à celui qui se donne la peine de pousser plus loin que ce qui est écrit sur un guide, des points de vue à couper le souffle. Une terrasse d'un hôtel restaurant offrant une vision à 180° sur les montagnes et la baie de Calvi, tandis qu'un haut parleur chantonne des polyphonies reposantes. Prendre son petit déjeuner ou une boisson fraîche en admirant ce paysage panoramique, le matin, l'après midi et même au lever du jour, très tôt, est une expérience inoubliable. La baie de Calvi. Ah, la baie de Calvi. C'est quelque chose. Quelque soit l'endroit où on la regarde, que se soit du haut de la citadelle de Calvi, de la pointe sauvage de la Revellata, des rues abandonnées d'un village fantôme ou des rues silencieuses d'un village endormi, ou bien encore d'une plage de sable blanc, on reste subjugué par la beauté de ses eaux transparentes et turquoises. S'allonger mollement sur un drap de bain, face à la mer, face au soleil, en plissant les yeux, et regarder les vaguelettes translucides. Deviner dans les jeux de miroir de ses eaux, les boules noires des oursins ou les petits poissons qui n'hésitent pas à vous embrasser sur les chevilles. S'asseoir sur un rocher ou à la terrasse d'une paillote délicieuse et regarder le soleil se coucher en fanfare éclatante et colorée. Sentir sur ses coups de soleil, ce petit vent frais qui se lève dès que l'astre du jour a tiré sa révérence. Observer un vol de mouettes ou la course d'un petit bateau en ombres chinoises sur le brasier d'un ciel en feu. Se répéter en souriant, comme le faisait remarquer l'ami Cyril, que devant tant de beautés, on serait nationaliste sans hésitation si on était corse. Remercier, re-remercier et remercier encore et toujours, Jérémie et Gaelle de nous avoir permis de découvrir la Balagne, en décidant de se marier dans un endroit aussi paradisiaque. Se promettre, la main sur le coeur, et de plus en plus souvent au fur et à mesure que la semaine avance, qu'on reviendra là, à cet endroit très vite parce que cela devient presque vital. Conjurer le sort en mettant un caillou entre deux rochers de mer, juste avant de quitter pour la dernière fois la plage, comme lancer une piécette dans une fontaine romaine, pour se dire qu'on le cherchera la prochaine fois qu'on reviendra.
Pleurer ! Oh oui pleurer comme un gosse, le dernier soir, en quittant la plage; en regardant les montagnes rosées par le soleil couchant; en sentant les herbes séchées par le soleil de plomb et en entendant les vagues s'écraser calmement sur les rochers devenus noir dans le rougeoiement du ciel. Pleurer parce qu'il a bien fallu réaliser que le paradis sur terre ne dure jamais à l'infini. Ces quelques jours où on a oublié; où on a refusé de se souvenir du quotidien n'étaient qu'une parenthèse. Une parenthèse magique, une parenthèse enchantée, certes, mais seulement une parenthèse. Une parenthèse que j'ai accepté de refermer mais à la seule condition de pouvoir y insérer des points de suspension. En attendant...

20.6.08

A bientôt

Enfin, ce soir, ce sont les vacances qui commencent. Demain soir, à cette même heure, je serais sous la chaleur de la Corse. Calvi est à nous et sa région aussi. Amen !
Il était quand même bien temps qu'elles arrivent ces fichues vacances. A force de tirer, tirer, sur la corde raide, j'ai fini par ressembler à une trame effilochée, au cordon d'un vieux pyjama froissé qui aurait connu dix ans d'insomnie. J'aimerais que j'ai autant de place dans ma valise qui m'accompagnera là bas, que dans celles qui dessinent le dessous de mes yeux depuis une semaine. Je suis vanné, fourbu jusque dans la moelle. Quoique, dans ma valise, je n'aurais pas grand chose à y mettre : les lunettes de soleil, la casquette Gap que j'aime bien, un caleçon de bain, les crèmes solaires, des livres, de la musique et pis voila. Pas besoin de beaucoup plus.
Il était temps qu'elles arrivent ces foutues vacances. Il n'y a pas que moi qui ait un coup de mou. L'unité centrale du PC s'est décidé à pousser ses derniers râles de ventilateur, cette semaine. Pour le moment, on ne peut diagnostiquer une mort, avec possibilité de transplantation d'organes ou bien une mort définitive, sans fleurs ni couronnes. Ce qui m'embête bien. Car si mort définitive, je peux aussi pleurer les presque 3000 photos qui se trouvaient sur le disque dur. Dur, dur ! Moi qui était si content de mes dernières photos prises à Nantes. Perdues ! Peut-être ! On verra à notre retour.
Pour le moment, je ne pense qu'à la Balagne; ses plages; ses chemins montagneux; au soleil, au repos... Surtout au repos, au soleil, sur les chemins montagneux, sur les plages, là bas en Balagne.

17.6.08

Maternelle

Eglise Ste Croix - Nantes - 14/06/2008

16.6.08

Les Capulets et les Montaigus - Bellini

La tragédie absolue. Le drame amoureux dans sa forme la plus aboutie. La magnifique histoire de Roméo et Juliette. Après William Shakespeare, au théâtre; avant Franco Zeffirelli et Baz Luhrmann, au cinema (pour les plus célèbres adaptations), il y a eu les Capulets et les Montaigus de Vincenzo Bellini, à l'opéra. Superbe.

Les Capulets et les Montaigus - Bellini - Opéra Bastille

Parfums d'intimité

Jean-Marc et Luc sont d'anciens amants. Ils ont vécu une histoire d'amour passionnée qui les a consumé. Depuis, ils sont devenus amis. Voir plus, confidents. Leur relation s'est métamorphosée en relation père fils qui n'est pas sans poser de problèmes. Du ressentiment, des regrets, des blessures non cicatrisées mais aussi beaucoup encore d'amour et de tendresse en réserve.
Jean-Marc, professeur adulé, désespère de devenir brillant écrivain. Luc, comédien, triomphe enfin mais dans un mauvais sitcom, bien loin de ses rêves d'acteur. Ce qu'il leur avait été impossible de s'avouer du temps de leurs amours passées, ils se le disent enfin.
Cette pièce adaptée des "Anciennes odeurs" de Michel Tremblay est une comédie douce amer sur les relations d'un couple de garçons pas comme les autres ©. Avec beaucoup de sensibilité et d'authenticité, les deux personnages évoquent leurs déboires amoureux, professionnels et familiaux. Ils se racontent, se déchirent, ils souffrent. La pressions de choses trop longtemps enfouies explosent sur scène avec une force incroyable.
Le duo d'acteur est plutôt convaincant même si Laurent Artufel est nettement plus expressif et juste. Son jeu tout en finesse, toujours border line, apporte une vérité incroyable et crue à son personnage. Renato Ribeiro joue plus en retenue. Son jeu est moins naturel, sa voix sans cesse posée appuie le côté vieux sage imparfait, au personnage de Jean Marc.
Un bon moment de théâtre qui m'a donné envie de redécouvrir les romans (le coeur découvert et le coeur déchiré) de Tremblay où l'histoire de ces deux personnages est plus longuement exploitée.
Parfums d'intimité - Christian Bordeleau (d'après Michel Tremblay) - Théâtre La Comédia

12.6.08

Sous le ciel de Paris # 32

Paris - 12/06/2008
(Première vraie photographie avec mon nouvel appareil)

La marelle



Nazare Pereira – La marelle

11.6.08

Un conte de Noël

Elle est malade, soudainement. Sa seule chance de ne pas mourir est de trouver, dans sa descendance, un donneur de moelle compatible. La maladie est le point de départ d'une course contre la montre mais aussi l'occasion de reformer une famille effilochée et désunie, le soir de Noël.
C'est un conte de Noël étrange que nous offre Desplechin. Cruel. Acide. Sadique même parfois. Cette famille, tel un chêne centenaire, est pourrie de l'intérieur. La maladie, la folie, la dépression, la jalousie, la perfidie sont autant de parasites qui gangrènent chacun des membres de cette famille terrible qu'ils soient membres à part entière ou membres cooptés. Il semblerait que le mal touche dès qu'on s'approche de trop prêt d'eux.
Catherine Deneuve habite une matrone au caractère bien trempé. Elle déteste ses enfants, son fils aîné surtout, comme elle détesterait le fromage. C'est physique, sans explication logique. C'est comme ça. Elle est encore une fois éblouissante dans ce rôle acariâtre et irascible, au tempérament changeant et aux mots secs comme des coups de triques. La voilà enfin, et de nouveau, dans un rôle qui met en valeur son talent.
Autour d'elle, une ribambelle de bons acteurs : Chiara Mastroianni, toujours aussi émouvante; Melvil Poupaud, toujours aussi craquant; Anne Consigny, toujours aussi pleurnicheuse; Mathieu Amalric, toujours... toujours aussi Mathieu Amalric. Emmanuelle Devos est aussi de la partie dans un rôle cynique qui ne lui va pas forcément bien au teint, mais qui apporte, en même temps, une vision décalée et extérieur intéressant sur cette famille de frappadingue.
C'est une première pour moi. C'est la première fois que je vois un film d'Arnaud Desplechin. C'est déroutant; c'est indéniable. La mise en scène est surprenante avec des effets étonnants mais efficaces (la scène du rendez vous médical, par exemple). Les premières minutes ont été, pour le non initié que j'étais, dubitatives. Et puis, la forme tapageuse de la réalisation s'éclipse pour laisser libre court à l'histoire. Une histoire de groupe. Un film chorale mais à des années lumières des poncifs du genre souvent aussi naturel que Carla Bruni avec un certain président de la république (je veux citer les films comme Le Héros de Famille, Selon Charlie, Paris). Cette fois, l'ensemble des personnages joue son rôle et apporte sa pierre à la tragédie qui se déroule sous nos yeux. Pas chacun pour soi dans un canevas plus global. Les rapports sont complexes, les liens sont clairement (et peut-être trop) définis. Nous avons l'impression de voir une vraie famille avec ses secrets, ses éclats de voix, ses éclats de rire, ses complexités. Le couple Deneuve/Roussillon pourra autant qu'il paraisse improbable sur le papier est une vraie réussite à l'écran : l'amour, l'amitié, la complicité, la peur et la fatalité de leur couple est tout à fait bien rendu.
La maladie de Junon (Deneuve) et le sacrifice qu'elle doit imposer à un de ses parents pour qu'elle puisse (peut-être) survivre, n'est ni plus ni moins qu'un prétexte. La maladie est évoquée de façon clinique, voir mathématique; tout en pourcentage de chance, de réussite. Elle n'est pas utilisée comme ressort dramatique, tire-larme. Junon va mourir, elle le sait. Reste à savoir quand et dans combien de temps.
La réunion de famille de ce Noël là prend alors des airs de tragédie antique : le fils mal aimé et rejeté va être le seul espoir pour la survie de sa mère qu'il déteste. Il va être en mesure de prendre l'ascendant; imposer ses conditions; passer de la victime au bourreau, de l'accusé au justicier. Sous les airs légers de la préparation des fêtes de Noël, une chape d'une lourdeur et d'une noirceur absolue tombe sur la famille. Le réalisateur filme le malaise extrême de cette histoire comme s'il s'agissait d'une fin en soi irréversible. Finalement, de cette noirceur personne n'en réchappera. Que ce soit la condamnée par la maladie que les autres membres de la famille.
Un conte de Noël - Arnaud Desplechin

9.6.08

Obsession Tour 2008

Etienne Daho. En voila une personnalité de la scène française ! je dois avouer que je ne connais pas très bien sa carrière. je n'étais pas un fan de la première heure et je n'avais pas de posters de lui, accrochés dans ma chambre quand j'étais adolescent (clin d'oeil). Mais comme beaucoup, j'ai fredonné ses plus grands succès : O Maccumba, Cargo de nuit, Mademoiselle Adélaïde, etc... (Je plaisante).
Non en fait, j'ai redécouvert Daho en arrivant sur Paris au début des années 2000. En 2001, je crois pour être précis, avec le surprenant et magnifique "comme un boomerang" qu'il chante avec Dani. Cette même année, j'avais failli aller le voir à l'Olympia mais, je ne sais plus pour quelle raison, je n'avais pas pu y aller. Et puis en novembre dernier, il y a eu l'écoute de L'Invitation. C'était le premier album de Daho que j'écoutais en entier. J'ai tout bonnement adoré cet album. Quand j'ai appris qu'il passait à l'olympia, je me suis dit qu'il ne fallait pas que je le rate cette fois ci. Le Sage a réservé deux places via son CE et j'ai attendu patiemment que le 6 juin arrive.
Le 6 juin en question, j'étais las. Fatigué par une semaine où nous avions multiplié les sorties (un opéra à Bastille, un spectacle de danse au Théâtre de la Ville). L'expérience Olympia de Wax Taylor était encore bien fraîche dans mon esprit et je craignais vraiment de me retrouver dans la fosse, au milieu de centaines de fans déchaînés. Mais le Sage s'est solidement installé dans la file d'attente, histoire d'être sûr et certain d'avoir des places assises.
Nous nous sommes donc installés au balcon, juste derrière le carré VIP où Gaël Morel, Tonnie Marshall et Benjamin Biolay ont pris place. Nous étions certes un peu loin et un peu haut par rapport à la scène mais au moins, nous étions assis. La salle était pleine de fans et parmi eux, un certain Nanaimo.
Les hurluberlus girls (ou un truc comme ça) ont ouverts le bal. Première partie pas désagréable mais pas franchement inoubliable non plus. Mais à 21h00, quand le rideau rouge s'est enfin ouvert sur les tambours de l'invitation, la fête a vraiment commencé. Daho, habillé en noir, est apparu au milieu d'une géométrie de rayons lumineux. La classe Daho avec ses pas de danse hyper sensuels, son côté un peu cabotin, timide mais pas un ange, sa proximité avec le public. Je crois que c'est ça en fait, ce gars là dégage une sensualité incroyable.
Malgré la musique et le son, poussés trop fort (à mon goût) et qui couvraient trop la voix de Daho, tout le reste m'a emballé. Electrisé. Il a chanté, bien entendu le dernier album en entier mais aussi ses grands succès dont le sensationnel "Le premier jour (du reste de ta vie)", avec les coups de violons fougueux des 3 demoiselles, qui depuis est resté accroché dans ma tête comme une vilaine sangsue mais que je tolère bien volontiers.
Je suis sorti du concert - il était près de 23h00 - heureux comme tout. Plus aucune trace de fatigue malgré l'heure avancée. La tête saturée de Daho. Le concert avait un goût de trop peu. Il m'était évidement pas possible de retourner le voir dans les dernières dates de l'Olympia vu que je travaillais ce week-end. Il me reste, peut-être, la possibilité de le revoir à Pleyel en décembre prochain, même si les prix sont monstrueusement exorbitants. Mais c'est à réfléchir...
Etienne Daho - Olympia - 06/06/2008

Etat d'ivresse

Parfois, quand la fatigue est bien installée, boire juste un cocktail un peu corsé et un verre de vin me suffit pour être éméché. Pas bourré mais bien pompette quand même. Une sensation vague de légèreté qui m'envahit, un petit vertige délicieux qui me fait tourner la tête, une pointe de "ah je me sens bien" qui donne le sourire, la douce chaleur anesthésiante qui me prend dans ses bras. Et puis, il y a cette fichue capacité à parler avec volubilité.
Samedi, il était 21h00. Je rentrais du travail. Je n'étais pas forcément en forme olympique mais je n'avais pas envie non plus de me cloîtrer à l'appartement, devant l'ordinateur. J'avais envie de quelque chose de sympa sans trop savoir quoi. La Sage a eu la bonne idée pour moi. On s'est retrouvé dans un petit restau, à l'Escargot, tout chaud, pas très loin de la maison. Idée bienvenue, histoire de se détendre. Pour bien commencer la soirée, je me suis commandé un cocktail, spécialité de la maison. Pas un costaud, le cocktail, juste un blue lagoon. C'est si agréable à boire en discutant un peu, en attendant les plats. Sauf que, la fatigue aidant, le blue lagoon m'a bien tapé au coin de la tête.
Et je me suis mis à parler. Vite. De tout et de rien. Passant du coq à l'âne. Sans aucun sens de la logique. Pas de discours clairs. Pas de suite dans les idées. Juste des mots qui sortaient de ma bouche. Pas de discernement, l'idée apparaissait dans ma tête et sortait automatiquement par mes cordes vocales. Je devais paraître bien hystérique et enflammé pour le Sage E. qui se payait un méchant coup de barre, à la suite d'une partie de Vélib musclée (à moins que ce ne soit moi qui le fatiguais). Je devais même parler un brin trop fort, mais il fallait bien que je fasse entendre mon charabia sans forme, au dessus de la musique ambiante du restaurant. Et plus je parlais, plus les mots se bousculaient sur la langue. J'ai du oublier une bonne partie des choses que je voulais dire, remplacées par une autre chose. Pas moyen d'arrêter mon moulin à paroles, jusqu'à ce que le verre de Bordeaux m'assomme pour de bon. Seulement à ce moment là, je suis devenu silencieux.
En fait, quand je bois, je saoule tout le monde. Mais alors, qu'est ce que j'étais bien !

8.6.08

Les aléas de ma mémoire musicale # 31

Pas vraiment un aléas. Plus une chanson qui n'en finit plus de revenir depuis que je l'ai réentendu vendredi soir.

Un matin comme tous les autres
Un nouveau pari
Rechercher un peu de magie
Dans cette inertie morose

Clopin clopan sous la pluie
Jouer le rôle de sa vie
Puis un soir le rideau tombe
C'est pareil pour tout l'monde

Rester debout mais à quel prix
Sacrifier son instinct et ses envies
Les plus essentielles

Mais tout peut changer aujourd'hui
Et le premier jour du reste de ta vie
Plus confidentiel

Pourquoi vouloir toujours plus beau
Plus loin plus haut
Et vouloir décrocher la lune
Quand on a les étoiles

Quand les certitudes s'effondrent
En quelques secondes
Sache que du berceau à la tombe
C'est dur pour tout l'monde

Rester debout mais à quel prix
Sacrifier son instinct et ses envies
Les plus confidentielles

Mais tout peut changer aujourd'hui
Et le premier jour du reste de ta vie
C'est providentiel

Debout peu importe le prix
Suivre son instinct et ses envies
Les plus essentielles

Tu peux exploser aujourd'hui
Et le premier jour du reste de ta vie
Non accidentel

Oui tout peut changer aujourd'hui
Et le premier jour du reste de ta vie
Plus confidentiel

Etienne Daho – Le premier jour (du reste de ta vie)

4.6.08

Inde Side

Tranquillement mais sûrement, notre futur voyage en Inde se prépare. La date de départ est quasiment fixée. Les étapes du voyage sont presque toutes arrêtées. Il y a bien sûr encore beaucoup d'inconnues : les transferts, la durée du séjour, mais le fond prend forme. Et déjà, les couleurs du Rajasthan commencent à se deviner à travers la grisaille parisienne. Dans huit mois, on y sera.

Au bout des surprises.

Il m'avait dit qu'il m'emmènerait dans un endroit surprise pour mon anniversaire. Un endroit charmant. Un endroit à 130 kilomètres de Paris.
J'étais content parce que j'aime bien les surprises. J'étais inquiet parce que ce jour là je travaillais.
Il m'a rassuré. Il avait tout calculé. Son TomTom l'avait confirmé. C'était jouable. Et si nous partions à 9h00, on aurait même le temps de manger et de revenir à Chatillon pour aller travailler.
Je n'ai pas cherché plus loin. J'étais même très pressé de voir où il m'emmenait. Le dimanche matin, à 7h30, je le chassais du lit pour qu'on parte le plus tôt possible. Tout était prêt : l'appareil photo et mon stylo.
Il m'a dit qu'il gardait le secret jusqu'au bout. Et jusqu'à 25 km de l'arrivée, je ne savais pas où j'allais atterrir.
Les paysages urbains du 92 puis du 78 se sont progressivement effacés pour laisser place à des champs de blé, des bois et des fourrés. Le soleil brillait et si je tendais bien l'oreille, au dessus du bruit démoniaque du moteur de la 106, je suis sûr que je pouvais entendre les moineaux piailler. On filait allègrement sur la Nationale 12. Nous étions les rois de la route. Et puis, dans le lointain, sur l'horizon, les tours d'un château ou d'une église, je ne savais pas trop, se sont dessinées. J'ai fait "ho, c'est beau". Le Sage a souri et m'a dit que c'est là que nous allions. C'était Verneuil Sur Avre. Verneuil Sur Avre? Pourquoi donc cet endroit? C'est une ville que je connaissais de nom parce qu'un de mes oncles y avait une boucherie.
Il m'a dit que l'endroit l'avait impressionné quelques semaines plus tôt lorsqu'il rentrait de la Sarthe. Qu'il était certain que la ville me plairait.
Je me suis dit que ça aurait été mieux si on avait pu passer la journée complète mais je n'allais pas laisser passer l'occasion de faire chauffer mon appareil photo.
On a commencé la visite de la ville qui était en effet super jolie. L'église Ste Madeleine et sa tour impressionnante, les ruines du château et celle de l'église St Vincent, la vieille ville avec ses maisons en colombage et leurs façades en damier, les hôtels particuliers, les bords de l'Iton. Je savais notre temps compter, il fallait donc marcher d'un pas alerte. Entre deux monuments à voir, je passais un coup de fil à maman pour lui souhaiter une bonne fête et lui raconter où je me trouvais. Elle m'a un peu expédié, mais comme elle était sur la route pour aller chez une amie à elle, je n'ai pas prêté attention.
Vers 11h30, le Sage m'a dit qu'il fallait retourner vers la place principale pour visiter le reste de la ville. J'avais bien vu que les affichages de la visite de la ville allaient dans le sens inverse, mais encore une fois, docile, je l'ai suivi. Nous sommes donc arrivé sur la place de l'église Ste Madeleine, là où nous avions garé la voiture. Les cloches qui appelaient les fidèles à la messe dominicale venaient de s'arrêter de sonner. Un groupe d'une petite dizaine de personnes attendait devant l'entrée. Il y avait une poussette avec un bébé. Je me suis dit qu'il devait y avoir un baptême à l'issue de la messe. Je continuais ma route, en direction du clocher d'une autre église que j'apercevais au loin.
Il m'a rappelé pour me faire voir quelque chose. Il souriait étrangement comme si il préparait un coup pendable. Il regardait dans la direction du groupe de personne et se dirigeait vers eux.
Je me suis dit qu'il était bien étrange le Sage. Ce n'est que lorsque j'ai pris la même direction que lui, que je les ai reconnu. Ma mère, mon père, ma soeur, son mari et les quatre enfants étaient là devant moi. Mon père prenait des photos. Quand j'ai commencé à réaliser ce qui se passait, je me suis retourné vers le Sage et je me serais jeté dans ses bras en pleurant comme une madeleine, si j'avais osé le faire.
La vraie surprise. Ils avaient fait toute cette route pour venir me souhaiter mon anniversaire. J'étais heureux comme jamais. En 35 ans de carrière sur cette bonne vieille Terre, on ne m'avait jamais fait une telle surprise. Au fil des minutes suivantes, je me suis rendu compte que tout avait été orchestré de main de maître par mon Sage, sans que je me doute de quoi que ce soit.
Il nous a emmené dans un restaurant de la place qu'il avait réservé. La serveuse m'a souhaiter un bon anniversaire en arrivant. Je n'en pouvais plus de rougir comme un adolescent. En même temps, c'est un peu l'état d'esprit où je me trouvais. Elle m'a demandé mon âge pour qu'elle prépare le gâteau (j'ai failli écrire le gâteux. Lapsus révélateur?). J'ai regardé le Sage et je lui ai demandé d'une voix suppliante : oh non ! pas le gâteau d'anniversaire ! J'ai vu traverser dans ma tête les scènes cauchemardesques du gâteau d'anniversaire dans les restaurants Flunch des zones commerciales périphériques, avec la musique bien forte et tous les serveurs en rang d'oignons qui vous chantent faussement Happy birthday to you. Il a bien vu à quoi je pensais le Sage et ça l'a bien fait rigolé, le saligaud.
Une fois que l'apéritif fut servi, le Sage m'a mis entre les mains un énorme carton, entouré de scotch trop collant. A l'intérieur, il y avait des tonnes de paquets, enveloppés de bleu. Il y en avait de toutes les tailles. On m'a demandé d'ouvrir le plus gros en premier. L'ultime surprise s'y cachait. Un Olympus E-510 avec une batterie d'objectifs.
Il m'a dit qu'à partir de maintenant, la photographie deviendrait vraiment du sérieux et que je n'aurait plus d'excuses pour ne pas m'y atteler sérieusement.
A la fin du repas, j'ai eu le droit à mon gâteau d'anniversaire avec des bougies dessus. Il n'y a pas eu de musique mais la serveuse m'a tout de même chanté "joyeux anniversaire" mais pas trop fort pour ne pas déranger les autres clients.
Je peux vous dire que le plus difficile pour moi a été de devoir remonter dans la voiture; reprendre la route pour aller travailler. Ma motivation était de l'ordre du zéro sur mon échelle d'engagement professionnel. J'aurais voulu rester jusqu'au bout avec eux tous; en profiter jusqu'au bout. Mais il a fallu les laisser. Ils n'avaient pas fini le café. Et moi, moi, je devais trouver toute la force pour me convaincre d'aller travailler en ce dimanche si particulier.

Iron Man

Encore un super héros Marvel, transposé au cinéma. Encore un super héros gorgé de vengeance, remonté contre les injustices de ce monde. Jusque là, rien de bien nouveau chez dans le monde des super héros américains.
Tony Stark, inventeur de génie, vendeur d'armes et playboy milliardaire, est kidnappé en Aghanistan. Forcé par ses ravisseurs de fabriquer une arme redoutable, il construit en secret une armure high-tech révolutionnaire qu'il utilise pour s'échapper. Comprenant la puissance de cette armure, il décide de l'améliorer et de l'utiliser pour faire régner la justice et protéger les innocents.
La réalisation dynamique réussit à tenir en haleine le spectateur dès les premières minutes. Aidé par des effets spéciaux réussis, concoctés par la maison ILM, le film tient la route et offre un spectacle de divertissements de bon niveau.
La présence surprenante de Robert Downey Junior dans l'armure de l'homme de fer, en héros bourré de défauts apporte une épaisseur humaine au personnage. Son cabotinage légendaire et son sens de la dérision confère à Iron Man une légèreté peu commune pour ce genre de film.
Ce film est, dès la fin, clairement annoncé comme le premier d'une nouvelle saga. Il n'empêche que le réalisateur et le scénariste signent là un vrai film qui se tient d'un bout à l'autre. Ils ont su éviter les écueils du premier et poussif X-men, où tout n'était que préparation aux autres épisodes. Iron Man se regarde comme un film à part entière et non comme un épisode dont l'issu sera dévoilé dans l'épisode suivant. Pour autant, on attend avec impatience la suite des aventures de Tom Stark et se son alter égo armuré de rouge et d'or.
Iron Man - Jon Favreau

3.6.08

Plage musicale

Le tourment de Wassilissa - Jean Marc Zelwer