9.6.08

Etat d'ivresse

Parfois, quand la fatigue est bien installée, boire juste un cocktail un peu corsé et un verre de vin me suffit pour être éméché. Pas bourré mais bien pompette quand même. Une sensation vague de légèreté qui m'envahit, un petit vertige délicieux qui me fait tourner la tête, une pointe de "ah je me sens bien" qui donne le sourire, la douce chaleur anesthésiante qui me prend dans ses bras. Et puis, il y a cette fichue capacité à parler avec volubilité.
Samedi, il était 21h00. Je rentrais du travail. Je n'étais pas forcément en forme olympique mais je n'avais pas envie non plus de me cloîtrer à l'appartement, devant l'ordinateur. J'avais envie de quelque chose de sympa sans trop savoir quoi. La Sage a eu la bonne idée pour moi. On s'est retrouvé dans un petit restau, à l'Escargot, tout chaud, pas très loin de la maison. Idée bienvenue, histoire de se détendre. Pour bien commencer la soirée, je me suis commandé un cocktail, spécialité de la maison. Pas un costaud, le cocktail, juste un blue lagoon. C'est si agréable à boire en discutant un peu, en attendant les plats. Sauf que, la fatigue aidant, le blue lagoon m'a bien tapé au coin de la tête.
Et je me suis mis à parler. Vite. De tout et de rien. Passant du coq à l'âne. Sans aucun sens de la logique. Pas de discours clairs. Pas de suite dans les idées. Juste des mots qui sortaient de ma bouche. Pas de discernement, l'idée apparaissait dans ma tête et sortait automatiquement par mes cordes vocales. Je devais paraître bien hystérique et enflammé pour le Sage E. qui se payait un méchant coup de barre, à la suite d'une partie de Vélib musclée (à moins que ce ne soit moi qui le fatiguais). Je devais même parler un brin trop fort, mais il fallait bien que je fasse entendre mon charabia sans forme, au dessus de la musique ambiante du restaurant. Et plus je parlais, plus les mots se bousculaient sur la langue. J'ai du oublier une bonne partie des choses que je voulais dire, remplacées par une autre chose. Pas moyen d'arrêter mon moulin à paroles, jusqu'à ce que le verre de Bordeaux m'assomme pour de bon. Seulement à ce moment là, je suis devenu silencieux.
En fait, quand je bois, je saoule tout le monde. Mais alors, qu'est ce que j'étais bien !

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