31.12.06

Crépusculaire

Un long plan séquence ouvre le film, menant d'un caniveau de Sunset Boulevard jusque dans les eaux troublées d'un cadavre d'une piscine d'une villa hallucinante d'une vieille star du cinéma muet.Le seul film racontait par un mort (question Trivial Pursuit).
Billy Wilder filme ici un vibrant hommage au cinéma muet et à ses stars aux yeux si expressifs retombées dans un anonymat d'autant plus douloureux qu'elles ont été adulées. Norma Desmond est l'une d'elle. Immense star du cinéma muet, elle a vu son étoile s'éteindre à petit feu, avec l'arrivée du cinéma parlant. Refusant cette fatalité et vivant recluse dans son palais décrépi avec les fantômes de sa gloire passée, elle ne rêve que d'un come back spectaculaire, à la hauteur de son immense gloire éteinte. Salomé incarnera son grand retour. Par le hasard du scénario, un scénariste dans la dèche vient frapper à la porte de cette diva déchue et apâté par le gain va accepter de travailler sur le scénario de la Renaissance.
Du statut employeur/employé, la relation va dériver vers un flou sentimental où l'écrivain va devenir malgré lui, le giton de la riche excentrique. De flou sentimentale, la passion se transforme vite en jalousie excessive et en folie meurtière.
Loin de la vision dorée pleine de strasses et de glamour, Wilder dresse l'envers de l'univers hollywoodien. Un monde peuplé de crèves-la-faim rêvant d'un avenir glorieux et de faire fortune dans la grande machine à rêves qu'est le cinéma d'Hollywood. Un monde de scénaristes cherchant à vendre leur scénarios aux grandes majors; de lecteurs et lectrices chargés de sabrer le travail de ces mêmes scénaristes. Un monde où la gloire est aussi éphémère que la jeunesse. Un monde d'ombres et de lumières où le plus grand nombre tente de survivre dans la lumière de quelques privilégiés. Un monde glauque et inquiétant. Loin de la magique image d'Epinal.
Boulevard du Crépuscule - Billy Wilder

30.12.06

Il n'y a pas de sot métier

Et la question qui revient tout le temps...
L'autre :
- Et tu fais quoi dans la vie?
Moi :
- Je suis chargé d'assistance...
L'autre :
- Oh c'est cool ! Mais ça consiste en quoi?
Moi :
- C'est assez vaste, en fait... Moi, je m'occupe plus particulièrement d'assistance aux personnes. Aux personnes âgées par le biais de la téléassistance. Et bla bla bla et bla bla bla...
L'autre :
- Hum ! C'est interessant !
Moi :
- Mouais ! Ca occupe...
L'autre :
- En plus, c'est gratifiant. Tu dois bien gagner ta vie...
Moi :
- Tu parles ! Ca veut dire travailler deux week ends par mois. Avec des amplitudes horaires qui vont entre 7h30 et 23h30. Et tout ca pour une misère.
L'autre :
- Ah ouais ! C'est nul comme boulot...
Moi :
- (Tu l'as dis bouffi)

29.12.06

Entre deux fêtes

Noël et son réveillon seront passés aussi vite que le temps de dire ouf j'ai fini tous les cadeaux.
Deux grosses valises transformées en hotte de père cadeaux, à trimballer entre Paris, Mamers et Nantes. Les cadeaux faits encore une fois dans la précipitation de la dernière minute, dans des magasins surbondés de mêmes personnes qui font leurs cadeaux à la dernière minute. Des files d'attente à n'en plus finir dans les rayons, aux caisses. Et les jambes qui enflent à force de rester debout stoïques. Les paquets à envelopper. Des dizaines et des dizaines. De quoi vous filer l'overdose de faire des cadeaux. Le côté ambiance de noël qui est assez déplaisant.
Mais malgré ces inconvénients, le plaisir d'offrir tous ces paquets là. Et puis, le plaisir d'en recevoir. Voir ces tas de cadeaux amoncelés au pied du sapin. Prendre toutes les précautions possibles et imaginables pour que les enfants croient jusqu'au bout que c'est le Père Noël qui a déposé les cadeaux. Voir les yeux des petits briller d'excitation. Les enfants qui piaffent d'impatience d'ouvrir les paquets pour découvrir leurs nouveaux jouets. Profiter enfin des bons côtés de l'esprit de Noël, oublier le côté mercantile de cette fête. Se laisser porter par ce moment d'échanges et de partage et de joie.
Mais à peine le temps de se laisser porter vers ces joies là que tous les paquets sont éventrés. Les oripeaux de papiers gisent bouchonnés sur le carrelage froid. Les tornades enfantines se sont déchainées dans des cris de surprises et de joies. Les cadeaux déballés; la joie retombée, la fatigue remplace l'excitation de ce fugace moment. La soirée est terminée. Noël vient de tourner sa page trop rapidement. A peine le temps de trinquer nos verres à la santé de Noel, qu'il faut déjà reprendre le travail et penser déjà au prochain réveillon du week end suivant.
Cette année, ce réveillon là, malgré la belle signification qu'il a, aura un arrière goût amer. Travailler ce week end là va sans aucun doute émousser le plaisir de se retrouver tous les deux. Une première fois depuis sept ans.
Bah finalement, si travailler permet de passer cette soirée anniversaire nous deux, je veux bien accepter de me lever à 5h45 pour cela. La force du sacrifice.

Auto dérision

Bon allez, une fois n'est pas coutume, je me ridiculise volontairement. Mais ça me fait bien rire.
C'est ici :

28.12.06

Préparatifs

Bon !
Les billets de train sont arrivés.
Les deux nuits d'hôtel sont réservées.
Les billets d'opéra nous attendent sagement à l'opéra.
Les tickets de l'exposition Velasquez sont bien au chaud à la National Gallery.
Bon, ben je pense qu'on a tout...
Ne reste plus qu'à attendre le 20 janvier...

25.12.06

Merry Christmas

Mamers - 24/12/2006

21.12.06

Sans l'ombre d'un doute

Paris - 18/12/2006

18.12.06

De la civilité...

... Aux bonnes manières.
Il est effarant de constater que les gens sont agressifs entre eux.
Prener l'exemple du microcosme d'une rame de métro, un matin, vers 9h30. Bien souvent (heure de pointe oblige), il y a autant de place que dans une boîte de sardine à huile. Bien compressé; bien tassé, la plupart des gens attendent, stoïques, la délivrance de la station d'arrêt. Là ou cela devient pénible, c'est lorsque qu'une personne a décidé de rester, coute que coute, assise sur son strapontin. Il s'agirait encore d'une personne âgée, je ne dirais rien, mais alors quand c'est une personne bien portante, je vois plutôt rouge.
Vendredi, la rame pleine à craquer, une midinette s'obstine à rester assise malgré les regards courroucés et les remontrances des autres voyageurs. Elle n'en a rien à faire. Elle est même génée lorsqu'une personne lui monte sur les pieds. Elle pousse des soupirs exaspérés; elle grogne. Elle est à baffer. Une tête à claques.
Convention, tout le monde descend. On respire mieux. L'espace vital reprend ses droits pour chacun. Y compris pour la pimbèche qui pousse des soupirs de soulagement, la pauvre bichonne, et en profite pour déborder sur le deuxième strapontin. A cette même station, entre une dame tout en rouge. Le manteau, les chaussures, le sac à dos et à main et les joues. Ce n'est pas une parisienne. Cela se sent au premier coup d'oeil. Elle dit même bonjour, avec un petit sourir géné, au monsieur qui est devant la porte. Elle me plait bien cette dame. Je la trouve vraie; pas renfrognée comme nous autres. On a l'impression qu'elle veut se faire toute petite, impressionnée, sans doute par la froideur du Parisien de base (surtout celui qui part travailler).
Elle s'est assise sur le strapontin à coté de la tête à claques qui s'est poussée (un peu) de mauvaise grace en poussant un bruyant et profond soupir d'énervement. Je suis sûr qu'elle doit penser qu'elle n'a pas de chance et que la terre entière lui en veut. La petite dame en rouge, pourtant, s'excuse de s'asseoir et ses joues deviennent encore plus rouges. Elle se tasse donc du mieux qu'elle le peut contre la parois de la rame, afin de laisser le plus d'espace possible à la fille. Mais cette dernière se rebiffe. La dame, en abaissant son strapontin, à coincer le bas du manteau de l'autre. mon dieu ! Que n'avait-elle pas fait la brave dame !
Elle s'est pris un savon monumental par cette c...e de fille. Elle a explosé, prête à bondir sur la pauvre femme. La petite dame en rouge devenait de plus en plus petite, se tassant de plus en plus, complètement paniquée par cette réaction disproportionnée. Elle a essayé d'arranger les choses (avec moultes excuses) en tirant sur le manteau de la fille pour le décoincer ce qui a empiré les choses puisque bien sûr, elle l'accusait de vouloir déchirer son si beau manteau tendance. Hystérique. Elle était dans une colère incroyable.
La dame en rouge est descendue à Porte de Versaille, confuse. Et cette furie qui a le toupet de lancer à la cantonnade :
- " Non mais je vous jure. Les gens. S'asseoir pour une station... "
Arrrrgh ! Retenez moi ou je l'etrangle.

Mambo Sapin


Paris - 18/12/2006

17.12.06

Arrête de faire le pingouin

Le pingouin est à l'honneur en ce moment. Est-ce une cause à effet du réchauffement de la planète et de la fonte des banquises qui en sont la conséquence? En tous cas, ils sont partout. Au cinéma avec la "marche de l'empereur" et en ce moment avec "happy feet". Ils trustent aussi les écrans publicitaires (merci Afflelou). Et maintenant, grande nouveauté, ils font aussi dans la chanson. Ce ne sont pas n'importe quels pingouins. Ce sont des pingouins pas comme les autres © et skieurs (si si !!). Et comme pour bien affirmer leurs orientations savonneuses, ils ont repris un grand standard de la culture du même acabit, humain. Mais en français. Parce qu'ils faut le savoir, le pingouin baragouine l'anglais comme une vache espagnole et préfère adapter dans la langue quasi maternelle.
C'est surprenant. C'est affligeant. Mais c'est dansant (pour qui danse sur n'importe quoi) et ça marche (au nombre de diffusion sur les chaînes musicales françaises). Et c'est ici. Et ici, ici. Et surtout .
De quoi préférer les gazs a effets de serre...

Game over

Depuis hier soir, le salon est devenu un véritable circuit de karting. Des courses effrénées opposent Mario à Donkey Kong ou Peach (quelle bitch celle là) à Toad le champignon (vénéneux). Un retour à l'enfance affligeant, vautrés dans le canapé à ne rien faire d'autre que de se poursuivre en se nommant de tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables. En même temps, on se réchauffe comme on peut. A l'heure où les consoles de jeux se targuent d'une évolution super high tech (je veux parler de la Wii de Nintendo), la bonne vieille Nintendo 64 procure toujours autant de plaisir... Et des durillons sur les pouces. Mais ça, c'est une autre histoire.

Les mondes engloutis

L'événement est d'importance. Pour la première fois, en France, le résultat de 20 ans de fouilles archéologiques dans les fonds marins de la baie d'Aboukir est présenté au Grand Palais, autre ouvrage pharaonique (le froid en plus).
Cette exposition montre des pièces majeures de Canope, Héraklion et des quartiers royaux d'Alexandrie. Trois villes disparues au 8ème siècle au fond de la mer suite à un séisme et un raz de marée consécutif.
L'exposition très didactique met en lumière une pièce, tandis que de petits écrans diffusent le film de la découverte sous les eaux. Beaucoup d'informations très détaillées sur des points précis d'architecture, d'urbanisme ou de vie quotidienne.
De très belles pièces à y voir. Un tres beau buste de Sérapis; une magnifique silhouette féminine drapée dans un vêtement mouillé; un jeune prêtre d'Osiris et de magnifiques pièces d'orfévreries.
Par contre, pour visiter cette exposition, il est plus que recommandé de se vêtir chaudement. Le grand espace de la grande verrière du Grand Palais est un endroit difficile à chauffer.
Trésors engloutis d'Egypte - Au Grand Palais jusqu'au 16 mars 2007

Pensée du jour

Moi, pour Noël, je veux un M Pokora (sans lunette).
Pensée (liste de Noël) Alexandrine

Les aléas de ma mémoire musicale # 23

It's alright with me
As long as you are by my side
Talk or just say nothing
I don't mind your looks never lie
I was always on the run, finding out
What I was looking for and
I was always insecure, just until I found

Words often don't come easy
I never loved to show you the inside of me
You were always patient
Dragging out what I tried to hide
I was always on the run, finding out
What I was looking for and
I was always insecure, just until I found

You, you were always on my mind
You, you're the one I'm living for
You, you're my everlasting fire
You're my always shining star

Nights always are good friends
A glass of wine and the lights down low
You lying beside me
Me full of love and filled with hope

You - Ten Sharp - 1991

13.12.06

Rêve épicé

Des scientifiques, un peu fous, ont mis au point une machine pouvant entrer dans les rêves afin de pouvoir soigner, en agissant sur les tréfonds de la pensée et de l'inconscient. Le seul soucis, c'est que cette invention qui a avant tout de bonnes intentions, est très vite piratée par un mégalo qui voit dans cette machine un bon moyen d'imposer une nouvelle dictature dévastatrice.
Voici le point de départ de cette aventure psychédélique animée. Ce film est vraiment un rêve (cauchemard?) visuel.
Délirant. Le dessin épouse avec une grace inouie les méandres des rêves, entre délirs maladifs et soupapes exutoires. Les disgressions spatio temporelles entre rêves et réalités font perdre pieds et balayent toutes nos rétissences d'interprétations conscientes. On plonge dans le film comme on plongerait dans une eau trouble où l'incertitude prédominante laisserait comme une peur amère.
Une animation à la hauteur du délire rêvé, toute en couleur, peuplé de personnages de l'inconscient collectif (des souris animées aux traits de Mickey bouffi, des poupées au sourire angéliques mais aux intonnations monstrueuses...). La vision de ce film est une expérience assez déroutante, tant par la capacité à mettre en images les (nos) rêves les plus insensés, que par la réalisation nerveuse et déjantée, suprenant pour un film d'animation. Mais bon, encore une fois l'animation japonaise a un siècle d'avance sur le reste du monde.
Ah ! J'oubliais ! La musique de ce film est absolument fabuleuse et ... Entêtante...
Paprika - Satoshi Kon

Pensée du jour

Il est de bon ton de manger du thon.
Pensée (japanese food) Alexandrine.

12.12.06

Drôle de tribu

Depuis quelques temps, l'appartement se peuple de drôles de zigotos. Le canard flamboyant (Couin Couin, pour les intimes) est apparu, un beau soir, caché sous un oreiller, sa cachette préférée, où parfois, il aime pondre ses oeufs Kinder au chocolat.
Hier soir, Lapin sauteur a fait son apparition avec son cousin, Chaton Sauteur, en clopinant et en claquant joyeusement, sur la table du séjour. Ils sont devenus aussitôt, copains comme cochon avec Couin Couin, comme le prouve cette photographie prise sur le vif.
Je soupçonne Le Grand Enfant De La Chambre Du Fond (celui qui a 25 ans depuis 10 ans) d'être à l'origine de ce regroupement tellement nature et découverte. Il ne manque plus que Nono, le Moineau siffleur et Gribouille, la Grenouille bavarde pour agrandir cette nouvelle famille.

Couac

Couin Couin Flamboyant

Sous le ciel de Paris # 10


Paris - 12/12/2006

11.12.06

Avé Caesar (3)

La depression de la journée de repos. Celle qui commence par un mal de crâne carabinée parce qu'on a fait trop de grasse matinée, alors qu'on n'y est plus habitué. Celle qui continue, morose, avec les gouttes d'eau qui s'écrasent sur les vitres pendant que les rafales de vent transforment l'appartement en partie de banquise. C'est la journée type où rien ne fait envie. Pas envie de sortir parce que pas envie de me faire mouiller la tronche. Pas envie de regarder la télévision parce que pas envie de m'endormir bêtement devant. Mais pas envie d'aller faire la sieste parce que pas envie de me réveiller complètement décalqué. Une journée type, où par dépit, je reste les fesses collées sur la chaise, devant l'ordinateur, à attendre la réception d'un mail (qui en général n'arrive pas); à attendre que les heures passent en se donnant l'illusion de ne pas (trop) perdre son temps; à attendre que cette pu.... de journée se termine.
Mais aujourd'hui, j'ai trouvé la parade. Elle n'est pas miraculeuse. Elle n'est pas non plus très nouvelle. Elle ne m'a pas fait bouger mes fesses de la chaise, devant l'ordinateur. Mais elle a fait passer la journée à une vitesse incroyable.


Aujourd'hui, je me suis souvenu de Caesar III, le jeu de stratégie qui m'a tellement occupé il y a quelques années, avant que je ne perde mon temps sur MSN et consort. J'ai ré-installé le logiciel et j'ai passé ma journée à bâtir des villes; à veiller au confort, à la sécurité et au bien être de mes habitants. J'ai passé tous les stades du cursus d'un fonctionnaire de l'Empire Romain. Pendant quelques heures, je me suis appelé Alexandros Maximinus (bah quoi, j'étais pas inspiré aujourd'hui) et j'ai eu en main le destin de petits bonshommes qui bougeaient sur l'écran de mon ordinateur mais que je dirigeais pourtant. J'ai eu un énorme succès dans la création de petites bourgades, à Cappua, à Tarraco, à Lugdunum. J'ai eu beaucoup de difficultés à Miletius, fonction dont je ne suis pas encore venu à bout. Mais il était déjà 20h00 et cela faisait presque 9h00 que je jouais...

10.12.06

Banco. Ca frappe illico

L'institution 007 a pris un coup de jeune avec cette nouvelle aventure du plus célèbre des agents secrets de Sa Majesté. Il s'agit là pourtant de l'adaptation du premier roman de Ian Flemming, la première aventure de James Bond. Une sorte de retour aux sources. Et c'est aussi l'occasion de découvrir le nouveau visage du héros. Plus jeune, le physique sculpté à la fonte, ce nouveau James Bond est encore un jeune chien fou, débutant dans les méandres des relations secrètes internationales. La construction immuable des films de la franchise a subi cette même cure de jouvence, donnant un ton résoluement plus viril au film. Le générique de début de film où d'ordinaire de lassives créatures mais néanmoins dangereuses se dandinaient autour de la silhouette du héros, joue cette fois ci, sur un registre beaucoup plus masculin tout en gardant l'esthétisme et le graphisme très coloré habituel.
Daniel Graig se glisse comme dans un gant dans le personnage de James Bond, lui donnant un côté séduisant brut tout à fait remarquable. Son physique (très avantageux) permet de donner lieu à des scènes d'action encore plus impressionnantes et plus efficaces que les précédents films (si si, c'est possible). Deux scènes notamment (sur une grue et sur le tarmac d'un aéroport), sont les plus belles scènes d'action que j'ai pu voir de bien longtemps. Craig donne au personnage un côté plus sombre et trouble, voir carnassier, beaucoup moins raffiné que celui incarné par Pierce Brosnan et consort.
Le duo de James Bond et de la James Bond Girl, incarné par la troublante Eva Green, fonctionne parfaitement bien. Mélange d'attraction et rejet, elle se montre à la hauteur de James bond et n'hésite pas à lui tenir tête. Bon, comme dans tous James Bond qui se respècte, elle finira par coucher avec lui. Cependant, cette force de caractère saura aussi séduire le dur à cuire qui se laissera emporter par les bras et les pièges de l'amour.
Un très bon cru, donc, qui pourra sans doute décevoir les fans de la série par le manque de respect au protocole habituel qui entoure chaque opus, mais qui finalement apporte un bon coup de jeune à la saga.
Casino Royal - Martin Campbell

9.12.06

Constatation # 106

Le rhum d'amour (bois bandé et gingembre) a des conséquences - hum, comment dirais-je - dures à évacuer...

7.12.06

Vers les terres lointaines


La colonna Colom - Plaça del Portal de la Pau - Barcelone - 03/12/2006

Constatation # 105

C'est automatique. Aux premières notes de l'adagio du concerto de Aranjuez, lorsque les notes sèches de la guitare dialoguent avec les sons graves du basson, tandis que les cordes de l'orchestre enveloppent douloureusement cette complainte funèbre, je pleure. Comme un robinet qui s'ouvrirait tout seul.

La Diva

On pourra la trouver grotesque dans sa façon de surjouer et d'être tout sauf sobre. On pourra dire qu'elle en fait des tonnes dans ses pauses exagérées ou dans ses expressions de visage trop théâtrales. On pourra dire qu'elle a passé l'âge de jouer les jeunes vierges, ingénues et innocentes, du haut de sa soixantaine d'années. On pourra dire tout ça sur elle.
N'empêche. Il suffit qu'elle chante pour que le monde s'arrête. Il suffit d'entendre sa voix pour rester hypnotiser. Il suffit de l'écouter chanter la folie pour voir les affres cruels mais au combien magnifiques quand ils sont chantés avec une telle maestria, de la folie humaine. Il suffit de l'entendre moduler sa voix comme elle seule sait le faire, pour être parcouru de frissons incontrôlés et sentir monter les larmes aux yeux.
La voix d'Edita Gruberova s'est un concentré émotionel que j'aimerais entendre et voir encore et encore.
Edita Gruberova dans Lucia Di Lammermoor - Gaetano Donizetti - Gran Teatre del Liceu - Barcelone

Ailleurs

Plaça Reial - Barcelone - 03/12/2006

Lorsque qu'on part comme ça, en dehors de la France, il y a toujours ce moment où on réalise que nous ne sommes plus en France. L'absence de repère visuel ou sonore qui fait notre quotidien citadin.
L'exemple le plus flagrant est le klaxone des voitures de police ou celui des ambulances. Il est différents dans chaque ville européenne.
Arrivés très tardivement à Barcelone, nous n'avons pas eu ce sentiment d'ailleurs immédiat. Ce n'est que le lendemain matin, lorsque dans la rue, nous avons entendu la première ambulance jaune. Ca a été le déclic : nous n'étions plus à Paris. Il nous a suffi de marcher dans les rues pour bien voir que nous nous n'étions plus sous le gris ciel de Paris. Ici, il y avait du soleil, le temps était doux. Et il y avait des palmiers partout. Alors ça, ça donne une bonne idée du dépaysement. Nous avons presque eu la sensation d'être en vacances. Nous avons goûté avec délice aux doux et chauds rayons du soleil, assis sur un banc du parc Güell, les yeux dans les ramures des palmiers, accompagnés par le chant de perruches vertes et jaunes. Nous nous sommes extasiés de pouvoir manger en ce début du mois de décembre sur les terrasses de la plaça Reial ou bien des Ramblas, sans avoir froid. Nous avons regardé, étonnés, les marchés de Noël qui serpentaient dans les vieilles rue du Barri Gotica, avec leurs sapins, les personnages de la crèche, alors que les acheteurs étaient en tshirt.
Décidémment, nous étions ailleurs. Loin de la grisaille et de la pluie. Loin de l'automne. Nous étions bien, si loin.

6.12.06

Les aléas du direct

La journée n'avait été ni pire qu'une autre; ni mieux qu'une autre, d'ailleurs. Une triste journée de travail, tout simplement.
Pourtant, dans le fond, cette journée là n'était pas comme les autres. Je m'étais réveillé à Paris et je m'endormirais ailleurs, loin, loin d'ici. A des centaines de kilomètres de ma couette habituelle.
C'est long une journée à attendre. A attendre l'heure de partir. A attendre le moment où l'avion s'élancera dans les airs.
Et lentement mais surement, le moment est arrivé. J'avoue que le simple fait de quitter le bureau ce soir là et de me dire que je n'aurais pas à y remettre les pieds avant le lundi suivant m'a rempli d'une joie profonde. Trois jours à ne pas penser à autre chose qu'à nous.
Grimper dans le bus qui nous conduirait vers l'aéroport, première étape du dépaysement tant attendu. Les rues de Paris se sont échappées, les unes après les autres, à mon regard mouillé. Je quittais Paris et j'en aurais chialé de bonheur. Qui l'eut cru. L'aéroport est vite arrivé, géante fourmilière de passagers en arrivée ou en départ. Les écrans qui s'intillent en allongeant la liste des villes qui seront bientôt desservies par les gros oiseaux de fer. Et, elle est là. Barcelone est dans la liste. Ca y est nous y sommes. Enfin.
Pourtant, cette ligne clignotte en rouge en alternant les mots "annulé" et "cancelled". Non. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas notre vol qui est annulé... Je ne veux y croire. Ils ne peuvent pas nous faire ça, pas à nous. A côté de moi, le Sage E. s'est raidi mais pas un mot n'est sorti. Nous sommes resté un moment sans pouvoir faire autre chose que fixer cet écran maudit qui martelait son "annulé" obsène. Le comptoire d'informations de la compagnie nous confirme que le vol a été annulé. Pas de raisons invoquées, le contraire aurait été étonnant. On nous informe juste que nous partirons bien ce soir mais via Madrid. Nous sommes rassurés et les sourirs recommencent à fleurir sur nos lèvres, même si nous arrivons à Barcelone qu'à 1h00 du matin. Mais qu'est-ce que c'est que 3 heures de retard, quand il y a trois jours derrière?
L'avion est parti puis a attéri et puis a redecollé avant de se poser pour de bon sur le tarmac de Barcelone. Il faisait nuit. Nous étions fatigués, exténués même. Une seule envie, aller dormir pour bien commencer, frais et relax, la visite de la ville. Pour profiter pleinement des jolies choses que nous ne faisions qu'apercevoir dans le bus qui nous déposerait dans le centre ville, sur la place Catalunia.
Il était pourtant presque 2h00 du matin mais les Ramblas étaient encore noires de monde. On m'avait dit que Barcelone vivait beaucoup la nuit mais j'étais loin de me l'imaginer comme cela. Il faisait encore doux. L'ambiance était assez étourdissante, bruissante et bruyante et touristique aussi. Mais la première langue que nous avons entendu parlé (en dehors de l'espagnol bien sûr) a été le Français. Je croyais pourtant qu'on partait pour le dépaysement...
Il nous fallait chercher maintenant l'hôtel que nous avions reservé. Idéalement placé sur les Ramblas, ce petit hôtel une étoile n'était pas un hôtel de charme, nous étions prévenus. Mais ce que nous avons vu en arrivant nous a donné envie de fuire en courant plus vite que ça. La pension Mendoza se trouve en 4ème étage d'un immeuble assez peu reluisant. Nous sommes accueillis par un grand gaillard d'origine indienne, à la tête patibulaire, une tête de méchant, comme dans les films de pirates. Nous entrons dans un petit couloir, avec des portes en papier pates cartonnées numérotées. C'est gris; ça sent le graillon. Aucune décoration, pas de confort. C'est assez triste comme endroit. Le couloir débouche sur une vaste pièce qui sert de réception, de salle télévision et de salle à manger cuisine. Dans ces instants là, on a beau se dire que ce n'est pas grave, qu'on est là juste pour dormir, il est clair qu'on aimerait être ailleurs. Mais eu égard à l'heure avancée de la nuit et de notre état de fatigue, nous prenons la chambre qu'il nous propose. La chambre 6. Celle qui débouche juste sur la salle multi-fonction. Le Sage qui entre le premier dans la chambre a le visage qui s'est fermé d'un coup. Il faut dire que cette chambre, puisque c'est ainsi qu'elle est appelé, fait plus penser à une cellule, que ce soit de prisonnier ou de moine. Un lit dans un coin, en face d'une mini fenêtre opaque. Des draps grisatres sont pliés au bord du lit mais pas de couvertures. Nous devrons le faire nous même avant de nous coucher. Accrochés sur un mur, une armoire bricolée avec quatre planches mal assorties et mal assemblées, et un porte manteau rouillé. Au fond, à coté de l'opercule, la salle de bain tout confort, fermée par un rideau plastifié rose qui rappelle le rideau bleu qui bouche la douche. Un wc, un lavabo ébreché, un bac de douche plat qui laisse couler l'eau à l'extérieur. Spartiate. Rien n'est neuf, excepté le ventilateur au plafond et un superbe cadre d'une rose rose. C'est loin d'être l'endroit rêvé mais bon, il faut savoir faire abstraction, même si le Sage E. est décomposé. Je le sens qui bout intérieurement, une colère froide, un abatement certain, un découragement assuré. C'en était trop pour ce début de week-end qui devait être idyllique. Mais il n'était pas au bout de ses peines, le pauvre. Puisque le gardien de nuit a decidé de regarder la télévision. Et que regarde un gardien indien, la nuit à 2h00 du matin? Un film bollywood, ceux avec les chansons avec les chanteuses à la voix haut perchée. Tout le monde sait que j'apprécie ce type de film. Mais je peux garantir qu'après une nuit à essayer de se forcer à dormir alors que ca chante en indi dans la pièce qui jouxte donne des envies de meurtre et de maudire à vie ce cinéma là. Si, si, vraiment. Avec deux cachets "relaxant, j'ai finis par m'endormir à 6h00 du matin, pour être réveillé à 6h30 par le froid. Et puis, finalement, vaincu par la fatigue, j'ai plongé dans un sommeil troublé, absolument pas reposant. J'ai eu une relative chance parce que le Sage E., lui, n'a pas fermé l'oeil de la nuit.
Ca ne pouvait pas durer ainsi durant trois nuits. Impossible. Le matin, nous avons pris la décision qui était à prendre. On annulait les deux autres nuits, à la grande surprise de la demoiselle (qui n'a pas dû comprendre ce qu'on lui disait dans notre anglais approximatif) de l'accueil. Il fallait donc que nous partions à la recherche d'un autre hôtel. C'est là, où moi je stresse. Partir à l'aventure comme cela, ce n'est vraiment pas pour moi. J'aime que tout soit organisé au niveau de la logistique. Heureusement, le bureau d'informations touristiques de la ville à parfaitement bien fonctionné et, moins d'une heure après avoir quitté le taudis, nous posions nos bagages dans une chambre d'un hôtel trois étoiles, plus cher, certes, mais tellement plus confortable.
Ces péripéties passées, le week-end s'est parfaitement déroulé, comme nous l'avions rêvé. Mieux que nous l'avions rêvé.

5.12.06

Barcelone

Sagrada Familia - Barcelone - 01/12/2006