30.11.08

Après-midi magique

Fantasmagorie

Paris - Jardin des Tuilleries - 29/11/2008

A l'eau, Cologne

Pas de Thalys. Pas de speculos avec le café. Pas d'arrêt à Bruxelles Midi. Pas de gare bondée. Pas de cathédrale noire. Pas de marché de Noel blanc. Pas de brasserie bruyante. Pas de jaret ni de pommes de terre purée. Pas de bière. Pas de Rote Grütze. Pas de métro suspendu. Pas de Tanztheater Wuppertal. Pas de Pina Bausch. Pas de danseurs de Pina Bausch. Pas de danseuses de Pina Bausch. Pas de Péchés capitaux. Les sept en plus. Pas de Cologne. Pas de Wuppertal.
Tombé à l'eau, Cologne.

29.11.08

Billard

Le Manoir - Normandie - 22/11/2008

28.11.08

L'assommoir - Emile Zola

Justement, ce fut le père Bazouge qui vint, avec la caisse des pauvres sous le bras, pour l'emballer. Il était encore joliement soûl ce jour-là, mais bon zig tout de même, et gai comme un pinson. Quand il eut reconnu la pratique à laquelle il avait affaire, il lâcha des réflexions philosophiques, en préparant son petit ménage.
" Tout le monde y passe... On n'a pas besoin de se bousculer, il y a de la place pour tout le monde... Et c'est bête d'être pressé, parce qu'on arrive moins vite... Moi, je ne demande pas mieux que de faire plaisir. Les uns veulent, les autres ne veulent pas. Arrangez un peu ça, pour voir... en v'la une qui ne voulait pas, puis elle a voulu. Alors, on l'a fait attendre... Enfin, ça y est, et, vrai ! elle l'a gagné ! Allons-y gaiement !"
Et lorsqu'il empoigna Gervaise dans ses grosses mains noires, il fut prit d'une tendresse, il souleva doucement cette femme qui avait eu un si long béguin pour lui. Puis, en l'allongeant dans la bière avec un soin paternel, il bégaya entre deux hoquets :
" Tu sais, écoute bien... c'est moi, Bibi-la-Gaieté, dit le consolateur des dames... Va, t'es heureuse. Fais dodo, ma belle !"

L'assommoir - Emile Zola

27.11.08

Sous le ciel de Paris # 37


Paris - Place des Fêtes - 17/11/2008

Diane Dufresne aux Bouffes du Nord

J'avais d'elle une image d'excentrique échevelée. Une Brigitte Fontaine québécoise en plus stylée. J'avoue que je ne connais pas très bien son répertoire. J'étais même certain qu'elle avait due chanter dans une des nombreuses versions de Starmania. Je ne sais pas pourquoi, je la voyais bien interpréter Stone, le monde est stone !
Le Sage, dans sa grande générosité d'âme, tenait à me faire découvrir cette chanteuse pétulante. Il m'en a, bien entendu, vanté tous les mérites. Sa classe, sa folie douce, sa prestance, sa gouaille. Il était sûr que la découvrir sur scène, c'était l'aimer sans plus aucune retenue. J'avais un peu de mal à imaginer cela surtout après l'écoute d'un de ses standards sur Deezer. Mais bon, je suis sans à priori et puis, un petit concert, un samedi soir, aux Bouffes du Nord, ça ne se refuse pas.
Elle est arrivée sur scène telle une diva, très digne et cérémonieuse mais avec une pointe d'excentricité, dans les cheveux justement qu'elle avait truffé de roses rouges. Toute en fausse modestie humble devant l'ouragan d'applaudissements du public (il y en avait des mordus dans la salle), elle était visiblement heureuse de cet accueil chaleureux.
J'ai été surpris par cette entrée. Elle a chanté quatre ou cinq chansons, plantée au milieu de la scène. Où était la bête de scène que je m'étais imaginée? J'avais l'impression d'assister à une performance sans âme. Elle communiquait beaucoup avec le public mais on sentait que tout était préparé, emballé, calibré, sans la moindre once d'improvisation et de naturelle. A la fin de cette série de chansons, toutes issues de son dernier album, elle s'est éclipsée de la scène pendant que les fans, en furie, tapaient des pieds et des mains, en hurlant des bravos de loups désespérés.
Au bout de cinq minutes de cris acharnés, la diva est revenue sur scène. Métamorphosée. La jupe, retroussée jusqu'en haut des cuisses, laissait apparaître ses jambes longues et fines (jambes qu'elle a encore fort jolies pour ses 64 ans assumés pleinement). Elle lance des regards de coin, coquins. Elle se fait canaille, amoureuse populaire et généreuse au langage fleuri. Elle chante Kurt Weill; des histoires d'amour malheureuses, excessives. On dirait ces paroles écrites pour elle. Elle habite ces chansons dans le moindre de ses déhanchements. Elle réussit à faire vivre la scène nue et dépenaillée des Bouffes du Nord. L'excentrique s'est réveillée.
Pendant une heure et demie, elle se livrera à son public. Des petits mots touchants, des confessions, ses peurs pour le futur (thème principal de son dernier album), elle parle, elle chante, elle émeut. On l'applaudit à tout rompre. Des standing ovation à n'en plus finir, des bouquets de fleurs par dizaine. Et elle qui refuse modestement tout cet amour. Elle nous aime. C'est elle qui doit nous remercier pour la faire vivre de tout cet engouement. Le public est sa force, sa raison de chanter. Elle nous demande de vivre le moment présent comme si c'était le dernier. Le public réagit avec passion. Un dernier salut. Une dernière embrassade et la chanteuse disparait dans les coulisses du théâtre. Le public se retire silencieusement, religieusement, toujours envouté, encore sous le charme. Et dans la tête, des dessous chics que continuent à fredonner le Sage...
Diane Dufresne aux Bouffes du Nord (vu le 15/11/2008)

Découvrez Diane Dufresne!

16.11.08

Sous le ciel de Paris # 36

Paris - Place des Fêtes - 16/11/2008

Mes stars et moi

Je n'ai pas eu de chance sur ce coup là. Je devais rejoindre le Sage E. et T2G, aux Halles, pour aller voir le dernier Ridley Scott. Mais le sort en a voulu autrement. D'abord, en me refusant, au bureau, la connexion pour réserver ma place sur internet. Il vaut mieux réserver pour ce genre de film, surtout pour une séance d'un dimanche en fin d'après midi. Ensuite, en plaçant sur mon chemin vers la Borne Magique, des dizaines et des dizaines de personnes voulant acheter sa place de ciné. Enfin, alors que c'était (enfin) à mon tour de prendre ma place, annoncer que la séance était complète. J'étais furibond. Non seulement, je n'irai pas au cinéma avec les deux zozos mais en plus je devais choisir en moins de dix secondes, sous risque de foutre la révolution dans la file d'attente, un film de substitution. La précipitation n'est pas très bonne conseillère. J'en suis témoin. Je l'ai vécu. Séquence témoignage.
Je me suis rabattu sur le seul film qui ne commençait pas trop tard et qui avait encore de la place. Et ce fut Mes stars et moi. Quand j'ai chatouillé l'écran tactile de ma borne, j'ai ressenti comme un frisson. Je savais déjà que je regretterais ce choix. Quand je suis entré dans la salle, je me suis rendu compte que la moyenne d'âge était assez proche de la ménagère qui a déjà bien vécu; tandis que quelques rires dindesques me rassuraient un peu sur ma présence ici (ce n'est pas que j'ai le rire d'un gallinacé mais bon, il y a tout de même Catherine dans le film).
Je ne parlerai pas du film parce qu'il n'y a rien à en dire sauf qu'il a bien du mal à provoquer deux sourires sur toutes ses longueurs (et elles sont nombreuses); sauf que l'histoire est bien navrante; sauf que les acteurs cabotinent à fond les manettes; sauf que la réalisation est aussi plate et inventive qu'une assiette de charcuterie (mais avec les cornichons). Bref, c'est bancal d'un bout à l'autre. On n'y croit pas un seul instant.
Mais il faut bien trouver du positif même dans le plus navet des films. Alors, on retiendra les jolis yeux tristes de Maria de Medeiros. L' excellence du jeu du chat dépressif (J.R. qu'il s'appelle), bien plus expressif que les acteurs sans poils, et digne d'un Wiskas d'or à la prochaine cérémonie des César. Le potentiel prometteur de la charmante Mélanie Bernier que l'on devine surtout face aux simagrées des deux autres actrices.
Le pire dans tout cela, c'est qu'il a fallu que je poireaute presque une heure seul et dans le froid, à attendre la fin de séance de Mensonges d'état, bien plus intéressant selon les échos du Sage E.
Mes stars et moi - Laetitia Colombani

Home

Une maison délabrée au bord d'une autoroute laissée à l'abandon. Le bitume défraîchi sert d'aire de jeux pour les enfants ou de parking pour la voiture des parents.
Le film commence sur le ton de la comédie. La famille vit sur elle même avec un un fort esprit de liberté. Liberté de penser, d'agir. Elle ressemble à une famille de baba cool, en dehors du schéma social ambiant. Peu à peu pourtant, par petites touches d'abord, un sentiment de malaise s'installe au fur et à mesure que cette portion d'autoroute s'anime. Des failles se font jour et déchirent la famille pourtant su unie. Le film verse dans le drame. Une sensation angoissante englue chacun des membres. La folie pour la mère, la paranoïa pour l'une des filles, la fuite pour l'autre, la colère pour le fils, la violence pour le père. Au fur et à mesure que ce petit coin que l'on croyait de paradis s'asphyxie des gaz d'échappement, de monoxydes de carbone et de nuisances sonores, la famille se referme sur elle même. Cette petite maison devient l'antre de la folie, les portes de l'enfer. Ses principes volent en éclats. Les visages si souriants au début deviennent ternes et inquiétants. Chaque image souffle une haleine fétide. Le malaise se transforme en peur. Peur que l'irréparable ne soit commis. Une peur sourde et sournoise. Insidieuse parce que fantôme, rampante. De cette peur qui naît d'un suspens dont on connaît déjà l'issue tragique mais dont on découvre les ficelles inéluctables, progressivement.
Isabelle Huppert dont la maigreur et la pâleur imbibe son personnage de langueur et de folie, est tout bonnement magnifique. Son regard vide fixe la vacuité de la paix promise mais qu'elle refuse d'abandonner quitte à y laisser sa lucidité et sa santé mentale.
Je suis ressorti de la séance, déboussolé. Je ne savais pas dire si j'avais aimé ou pas ce que je venais de voir. Encore aujourd'hui (deux semaines après), je ne sais si je pourrais trancher. J'ai aimé le style de la cinéaste (poésie des images, éclairages blafards, le travail sur le son...) et le jeux des acteurs. Je n'ai pas aimé me faire embarquer malgré moi dans cette folie névrotique qui disséminait cette famille. Quoi qu'il en soit, un film à voir.
Home - Ursula Meier

14.11.08

Kenzo Power

La pub ciné m'a plu. Je l'ai testé chez mon marchand de parfum préféré et je l'ai adopté presque sans hésité. Je trouve qu'il me va bien. Un parfum floral aux accents de lys, de bergamote, de rose et de cardamone, de vanille et de coriandre. C'est un parfum sucré et léger qui est tout moi. Hum !
Alors maintenant, à chaque vaporisation, je me surprends à fredonner you cut her hair, la chanson de Tom MCRaequi illumine la publicité.

Découvrez Tom McRae!

Pensée du jour

Il se retourna, il balbutia une dernière phrase, entre deux hoquets :
" Quand on est mort... écoutez ça... quand on est mort , c'est pour longtemps. "
Emile Zola- L'assommoir.

12.11.08

Nuit espagnole

Allongé dans son grand lit froid, il fixait le plafond. Il projetait pour la dixième fois sur le blanc cassé du mur, les images de son rêve nocturne. Comme un miroir, des brides de souvenirs se dessinaient. Une longue robe rouge, un torse bombé et velu, un éventail en dentelle noire, des yeux noirs et intenses. Des échos de guitare et de talons frappés sur le bois tendre d'un parquet. Un flamenco endiablé et étourdissant.
Il se regardait comme dans un film, emporté dans les jupons d'un espagnol incendiaire; ensorcelé par ces yeux qu'il ne pouvait plus quitter; émoustillé par ces attouchements légers, par la chaleur d'un corps qu'il n'osait pas caresser. Il dansait avec un homme habillé en femme et ça lui plaisait.
Allongé dans son grand lit froid, le matin blafard effaçait en contours nébuleux les dernières images de son rêve. Le fantasme prenait la relève du subconscient. Des détails nouveaux, des touches plus précises, un mélodie espagnole, redessinaient, remodelaient le rêve. L'imagination se substituait au rêve.
Assis sur son grand lit froid, il se retrouvait groggy, essoufflé et un peu perdu. Il se demandait où il avait bien pu pêcher ses idées là. Fantasmes ? Délires ? Il y a des rêves qu'il ne vaut mieux pas analyser.

5.11.08

De la fiction...

Maintenant que la fiction a rejoint la réalité et qu'un président des États Unis est issus d'une "minorité". Maintenant que Barack Obama est le premier président noir des États Unis d'Amérique, il ne reste plus qu'un Jack Bauer qui courre toute la sainte journée pour sauver le monde pour que la fiction devienne jusqu'au bout réalité. Ça ne va pas être triste la vie politique là bas.

Sans paroles

Une de mes collègues voulait s'entretenir avec moi pour m'annoncer sa démission. N'ayant rien vu venir, je me suis retrouvé complètement dépourvu. Une surprise complète. Je devais avoir une tête complètement ahurie, parce qu'elle m'a dit :
- Eric, s'il te plait, ferme la bouche où je vais pleurer.
C'est con mais ça m'a fait éclater de rire.

Presque Oui à L'Européen

Il y a une semaine, le Presque Oui faisait son retour sur scène. Tout seul cette fois ci. Un nouvel album en poche, Peau neuve, Thibaud Defever imprime l'air du changement. Le duo est devenu solitaire après la disparition de Marie Hélène Picard.
Seul sur scène, seulement accompagné de sa guitare, presque perdu, il va pourtant habiter complètement l'espace qui lui est offert pour faire vivre ses personnages, son univers. Avec sa musique et ses dialogues souvent improvisés avec le public venu nombreux. De l'énergie, il en a plein à revendre. Il sait être drôle quand il decrit son envie d'aller danser malgré sa timidité (danser). Il sait aussi être touchant et émouvant quand il se met dans les drap d'un fantôme revenu observer sa compagne endormie (le revenant) ou lorsqu'il annonce son renouveau (peau neuve). Il nous livre des scènes d'un quotidien ordinaire. Des petits films qui ont un goût de déjà vu mais arrangés à sa façon.
Lorsqu'ils étaient deux, il était effacé derrière sa guitare, laissant dans la lumière le personnage haut en couleurs de Marie Hélène. Maintenant qu'il est seul, il se sert de sa guitare pour entrer dans la lumière et y tenir sa place comme un grand. Pourtant, au dessus de lui, plane toujours l'image de la grande femme aux longs cheveux noirs.
Le pari est tenu de revenir seul en gardant le nom d'un groupe disparu. Il a les épaules solides pour porter à bien l'héritage non pas comme un fardeau mais comme une résurrection.
Presque Oui à l'Européen - 29/10/2008

Découvrez Presque Oui!

Quantum of Solace

Le 22ème volet de la saga Bond commence une heure après la fin de Casino Royal. On se souvient que James en a gros sur la patate après la disparition tragique de sa bonne amie Vesper. Et quand il est chagrin, le James, faut pas le chercher trop longtemps. Après avoir identifié l'organisation tentaculaire qui a forcé Vesper à le trahir, il n'a qu'un seul but, l'éliminer quelque soit les moyens utilisés. La vengeance est un plat qui se mange froid? Pas pour Bond qui surfe sur la lave en fusion de sa vengeance avec une hargne désespérée.
Daniel Craig endosse pour la seconde fois les costumes du plus célèbre agent secret de sa Majesté. Il poursuit dans la noirceur du personnage. Peu (ou pas) d'humour, moins de flegme, sans doute moins de charme britannique, le nouveau James est une boule de nerfs toujours à la limite du faux pas. Il en est que plus humain. Oubliant toute la subtilité de ses prédécesseurs, il fonce tête baissée dans l'action. Ça cogne fort, sans état d'âme. Seule compte la vengeance.
C'est bien là que le bas blesse. Si le film est un divertissement efficace et rondement mené par Marc Forster, le folklore de la franchise Bond a tendance à devenir peau de chagrin. Les producteurs ont voulu redonner dans le renouveau. Le personnage s'éloigne sans doute du héros des romans de Ian Fleming pour se rapprocher dangereusement des personnages des héros couillus du cinéma actuel (les Jason Bourne, par exemple). L'uniformisation fait perdre beaucoup à James. A t-on déjà vu un James Bond aussi peu dragueur?
Cet effet là se retrouve aussi dans le scénario. Le film n'est qu'une succesion de scènes d'actions certes très efficaces et très bien filmées (presque belles comme la scène de l'hôtel en plein désert) mais tout cela manque grandement d'épaisseur. Les fans ont de quoi être déçu. Pour les autres, ça sera un film de divertissement comme tant d'autre, mais de bonne facture.
Par contre, je n'ai pas du tout aimé la chanson du film ! Birk !
Quantum Of Solace - Marc Forster

4.11.08

Arman Méliès - Casino

C'est une découverte récente, bien qu'Arman Méliès ne soit pas un nouveau venu dans la nouvelle scène française (déjà trois albums à son actif). En jetant un oeil sur la liste des nominés pour le prix Constantin 2008 qui va avoir lieu le 17 novembre prochain à l'Olympia (sous la présidence d'Etienne Daho), je vois le nom d'Arman Méliès. Mais c'est qui lui, me suis je dit? Après quelques recherches googleèsques, j'ai écouté deux ou trois extraits de l'album Casino, sorti en avril 2008.
Je suis tombé sous le charme de ce bel album aux chansons harmonieuses et mélodieuses. La voix devient un instrument à part entière et module ou souligne les claviers, les cuivres et les cordes des mélodies. Le tout prend une allure aérienne qui enchante les oreilles. Chaque morceau s'enchaîne pour former un album cohérent.
Je viens juste de recevoir l'album et je l'ai déjà écouté deux fois. J'ai déjà cette bonne impression qu'il fait partie de mon bagage musical depuis longtemps. Les mélodies se retiennent facilement et certaines enthousiasment carrement. Comme le très beau Diva qui n'en finit pas. Et puis il y a cette réinterprétation des "Amoureux solitaires" chantés par Lio au début des années 80. Il réussit à lui donner une épaisseur dramatique que n'avait certainement pas la bleuette composée par Jacno et Elli Medeiros.
Casino - Arman Méliès - Warner
Son Myspace


Découvrez Arman Méliès!