12.11.08

Nuit espagnole

Allongé dans son grand lit froid, il fixait le plafond. Il projetait pour la dixième fois sur le blanc cassé du mur, les images de son rêve nocturne. Comme un miroir, des brides de souvenirs se dessinaient. Une longue robe rouge, un torse bombé et velu, un éventail en dentelle noire, des yeux noirs et intenses. Des échos de guitare et de talons frappés sur le bois tendre d'un parquet. Un flamenco endiablé et étourdissant.
Il se regardait comme dans un film, emporté dans les jupons d'un espagnol incendiaire; ensorcelé par ces yeux qu'il ne pouvait plus quitter; émoustillé par ces attouchements légers, par la chaleur d'un corps qu'il n'osait pas caresser. Il dansait avec un homme habillé en femme et ça lui plaisait.
Allongé dans son grand lit froid, le matin blafard effaçait en contours nébuleux les dernières images de son rêve. Le fantasme prenait la relève du subconscient. Des détails nouveaux, des touches plus précises, un mélodie espagnole, redessinaient, remodelaient le rêve. L'imagination se substituait au rêve.
Assis sur son grand lit froid, il se retrouvait groggy, essoufflé et un peu perdu. Il se demandait où il avait bien pu pêcher ses idées là. Fantasmes ? Délires ? Il y a des rêves qu'il ne vaut mieux pas analyser.

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