15.3.06

Les tribulations d'un Parisien en Nord Pas De Calais # 1

Cette semaine de vacances était prévue depuis bien longtemps. Novembre. Elle est vite arrivée finalement mais elle s'est encore plus vite terminée. Toujours la même chose.
De l'importance d'être bien couvert.
Bon ! il est vrai que nous ne sommes qu'au mois de mars. Mois des giboulées du même nom. Nous ne sommes encore su'en hiver mais dans quelques jours les premiers bourgeons du printemps victorieux feront leur apparition. Oui, mais voila. Tout cela n'est que virtualité calendaire. La réalité des choses est toute autre et soumise au bon vouloir de Dame Nature et de Monsieur Météo. Tout y est passé pendant cette semaine : soleil, pluie, vent, averses, grésillons, crachin, neige et givre. Et puis froid surtout. Très froid.
Ce n'est pas tant les aléas climatiques qui ont posé problème. Après tout, quoi de plus normal que de visiter la Piscine de Roubaix sous un crachin digne des landes bretonnes? Quoi de plus beau que de voir les côtes tourmentées du Boulonnais et de la Côte d'Opale sous la tempête? Quoi de plus magnifique que d'observer ces vieilles pierres polies par le temps et l'Histoire avec un soleil crépusculaire? Quoi de plus spéctaculaire que d'admirer ces paysages aux abords du Cap Blanc Nez sous cette brume insaisissable, rendant les marges entre ciel et terre toutes relatives, confondant le vert pâle et brillant des prairies et le camaïeu de gris du ciel déchaîné? Franchement, pas de quoi se plaindre, sachant que chaque visite s'est effectuée entre deux averses, voir avec le soleil. Ce qui a été le plus difficile, ça a été de supporter le froid piquant, intense et pénétrant. Partout et tout le temps. Pas le temps de s'habituer à la douce chaleur de la Picanto qu'il fallait déjà sortir et affonter ce froid vigoureux et vivifiant. Nos multiples couches et sous couches vestimentaires étaient pourtant tout adaptées à nos sorties. Quoique nos pauvres chaussures de ville marrons se souviennent encore de la pluie incessante de Roubaix... Cependant, au sommet d'une falaise de craie blanche; sur des plages battues par un Eole tout puissant, nos vêtements nous ont paru parfois bien dérisoires.
Nous sommes encore en hiver. Dame Nature nous l'a bien rappelé avec ses morsures glaciales.
Constatation et question suite à ces vacances : l'option bonnet andin est à envisager vivement. Les gants en daim, ça existe?
Lille - Flandre. Ici Lille - Flandre.
Déambulations dans les rues de Lille. Cela fait maintenant plus de six mois que j'y retourne très régulièrement mais j'apprécie toujours autant de m'y balader avec l'Ami. Tout y devient ritualisé. Un véritable parcours d'initié qui est symbolisé par la rue des Stations que nous empruntons souvent. Nous suivons un chemin qui n'est pas de croix mais de plaisirs simples, nous emmenant ainsi par delà la ville, avec des arrêts à des endroits précis. Cette fois çi, quelques milliers de personnes hurlantes et déambulantes, nous ont forcé à nous réfugier dans un salon de thé. Du haut de notre étage, bien au chaud, avec une part de tarte de chocolat blanc ou à la rhubarbe et un chocolat chaud (qui avait quoi, hum?) nous avons vu défiler des hordes de barbares aux couleurs chatoyantes qui n'aimaient pas un certain De Villepin et un CPE. Ils n'avaient pas l'air contents. Nous, en bons citoyens que nous sommes, nous avons pris des photos.
Entre raison et sentiments. Pas évident comme choix. Mais sous une couette, avachis sur un canapé, voir Emma Thompson et Kate Wislet se dépatouiller dans les affres de l'amour guindé de l'Angleterre du 18ème siècle est une chose extrèmement agréable.
Etrange que cette ville de Roubaix. C'est triste. Elle donne une sensation de malaise assez désagréable. La ville m'a parut sale et tristement moderne, ce que l'architecture moderne fait de plus triste en fait. Et puis le ciel gris et bas n'a pas arrangé ma vision. Des texto farcis et gratinés qui se voulaient sans doute drôles mais que j'ai trouvé agaçants finalement. Bref. Le but de cette visite est d'aller à la Piscine. Pas pour nager. Ou alors pour nager dans une ambiance Art Déco. Ah, l'Art Déco dans le Nord. Il y a des joyaux là bas. Dans cette ville qui semble regorger de petits trésors cachés de cette époque, tout part à la benne. La rénovation ne s'embarrasse pas du passé et les lois du tout moderne remise ces éléments aux ordures. Nous aurons, en bons amateurs de cette période, réussi à sauver deux petits carreaux de pavé au motif étoilé. Nous ne pouvions pas plus, sinon... Mais revenons à grandes brassées vers la Piscine. Le bâtiment est imposant, en briques rouges. L'établissement des années vingt a gardé sa structure, son infrastructure et sa décoration d'origine. Les cabines, les douches, le bassin ont été préservés mais ont changé de finalité. Car cette piscine là est maintenant un musée d'Art et d'Industrie. Deux grandes et magnifiques verrières multicolores inondent de lumière jaune ce qui était le bassin de natation devenu simple bande aqueuse bordée de statues. Quelques cris d'enfants enregistrés rappellent l'utilité originelle du lieu. Sonorités étonnantes dans un musée. Je crois bien que nous avons dû photographier ce lieu sous toutes les coutures soit 300 photos... bah oui, deux photophages ensemble, ça mitraille...
Intermède musicale.
L'une des attentes de cette semaine passée à Lille était un concert. Encore un me direz vous. Oui mais celui-ci, je l'attentais (nous l'attendions) depuis trop longtemps. LA GRANDE SOPHIE. Enfin, sur scène. Jamais réussi à la voir à Paris. Toujours complet. Pour celui du théâtre Sebastopol, j'avais prévu le coup depuis bien longtemps. Chat échaudé...
Mercredi soir. Le grand soir. Après une première partie minable (Yvan Yo, à fuir de toute urgence), la longue Sophie était là, incandescente, gonflée à bloc.
Puisqu'on est seul au monde chante t-elle... Pfff ! Nous étions 500 seuls dans cette salle à chanter et à se dodeliner au rythme de cet hymne. Le concert partait fort. Et ce n'était rien. Cette femme là, c'est une bête de scène. Enchainer 6 morceaux endiablés sans discontinuer, c'est une prouesse. Très grand moment qui a rempli mes oreilles pendant quelques heures encore après le concert.
Mais d'autres très bonnes choses nous attendaient encore...

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