19.7.07

Petrificus Totalus

Est-ce que la franchise cinématographique Harry Potter serait frappée par le sort de Petrificus Totalus? C'est un peu l'impression que donne la vision du 5ème opus du sorcier à lunettes rondes.
L'action se traîne pour mener finalement à pas grand chose de neuf. Oui, nos apprentis sorciers grandissent. Oui, nous avons la confirmation éclatante que Lord Voldemort est revenu du monde des morts. Mais fallait-il un film de 2h20 pour montrer cela?
Le roman (qui selon certain est le moins bon de la série ! Ah bon?) est certes très dense et pour tenir dans un format cinématographique correcte, je suis d'accord qu'il faut faire des coupes drastiques. Mais pourquoi ne pas aborder le combat intérieur de Harry qui se pose plein de questions sur la voie à suivre, entre le bien et le mal? C'est pourtant l'un des ressorts dramatiques le plus important du roman...
Le réalisateur a certes parfaitement réussi à recréer l'ambiance "totalitaire" que traverse Poudlard avec l'arrivée de Dolores Ombrage (excellemment interprétée par l'actrice Imelda Staunton), en nouveau professeur de défense contre les forces du mal et porte parole inquisitrice du Ministère de la Magie. Elle est l'intérêt premier du film. Avec ses petites minauderies, ses ensembles roses et sa voix mielleuse, elle n'hésite pas pourtant à tout mettre en place pour faire respecter les directives du ministère, jusqu'à employer la torture, s'il le faut.
Le réalisateur place cet épisode dans une transition : la fin de l'adolescence, le début de l'âge adulte pour les sorciers. Une transition aussi vers des évènements à venir plus sombres. Voldemort est de retour, cet épisode est la prise de conscience de tous qu'il faut réagir et le combattre pour éviter que le mal ne l'emporte.
Si Harry Potter et sa petite bande est omniprésente dans le film, les personnages secondaires (qui font aussi la saga Potter) ne sont plus que des caméos de luxe. Les professeurs de l'école ne sont plus que des figurants; une petite scène et puis s'en vont. Le vilain Drago, ennemi juré de Potter, n'est plus qu'un élève grimaçant et patibulaire mais sans une ligne de texte. C'est dommage, ils font partis de la mythologie.
Autant, le réalisateur est à l'aise pour recréer des ambiances (l'autoritarisme de Poudlard; la perversité de Ombrage...), il manque singulièrement de souffle dans les scènes d'actions. La dernière scène, celle de la révélation, est tournée à la va vite et manque de magie, ce qui est dommage pour un film traitant de sorcellerie.
La longueur du film du coup, frise quelque peu l'ennui avec des scènes bavardes et trop longues et des scènes qui pourrait relancer l'action mais sans vie ou qui s'essouffle dans le vide.
Espérons que l'adaptation du sixième roman retrouve la fougue et le lyrisme des précédents films.

Harry Potter et l'ordre du Phénix - David Yates

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