30.7.07

Le crin crin du grillon

La fenêtre de la chambre, plongée dans l'obscurité, était ouverte. Un arbre, un mont boisé, en ombre chinoise dans la pénombre du crépuscule. Un petit courant d'air fait bruisser les feuilles d'un saule pleureur, séchées par la forte chaleur de la journée. Un petit souffle de vent qui tente, comme il le peut, d'éteindre la chaleur blanche d'un soleil de plomb.
Dehors, tout est silence. Toute l'agitation du jour s'est endormie lorsque le soleil s'est caché derrière la montagne. La nuit est un monde silencieux. Pourtant, le temps que nos oreilles s'adaptent à ce silence inhabituel pour un Parisien, des sons nouveaux, des sons inconnus s'élèvent. Des sons presque inaudibles tellement ils sont feutrés, comme pour ne pas déranger. L'écho d'un chien qui aboie dans le lointain. Le hululement discret d'une chouette qui chasse. Le vent dans les arbres. Et puis une petite musique régulière. La berceuse d'un grillon sous la fenêtre. Très vite, la berceuse devient trio. Le chant d'un deuxième, puis d'un troisième grillon, un peu plus loin. Une mélopée joyeuse et stridente qui accueille la fraîcheur bienfaitrice de la nuit. Un chant d'ailes qui accompagne la respiration régulière du Sage E. qui s'est endormi, allongé dans le rectangle pâle que projette la fenêtre ouverte sur le lit. Se laisser emporter à mon tour par ce rythme langoureux et partir sur les ailes de Morphée dans un sommeil apaisé.
Me réveiller, en sursautant, surpris et engourdi par la fraîcheur de la nuit. Une fraîcheur plus vive et mordante qui me fait frissonner avec délice.

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