3.7.07

Green Hospital

J'avais voulu un film avec des couleurs, avec de grands espaces, avec de l'héroïsme épique, de l'aventure sur toile blanche. Je n'ai eu que les couleurs et les grands espaces de la Thaïlande. Mais alors quelles couleurs et quels paysages.
Ce film procure une dose bénéfique de calme et d'apaisement dans mon monde de brute actuel. J’ai aimé me laisser happer par les longs plans sur les détails d'une orchidée sauvage, sur les jambes d'une baigneuse barbotant dans les eaux boueuses d’une rivière, sur un couloir trop éclairé d'un hôpital, sur un champ de riz ondulant sous les bourrasques du vent ou bien encore sur une partie de tennis d’un jeune malade sur la porte de sa chambre d’hôpital.
Ce qui dit comme ça pourrait paraître soporifique et répulsif est en fait tout bonnement envoûtant. Il ne se passe pas grand chose, l'état d'esprit du film est plutôt contemplatif. Mais l'ambiance, la nonchalance, le désir latent et amoureux, la mélancolie parfois, les sentiments toujours, la vie tout simplement; les couleurs, les non-dits, les silences, les personnages filmés dans leur simplicité quotidienne sont autant d'éléments qui évitent de sombrer dans le sommeil d'une fin d'après midi, après une journée de travail harassante. Bien au contraire, l'intérêt est sans cesse renouvelé.
Certes, il ne s'agit pas d'un film grand public plein d'effet spéciaux et de facilités scénaristiques à l'américaine, mais d'une oeuvre sensible et intime sur les souvenirs du réalisateur (dont le nom est imprononçable pour un Européen comme moi) de ses parents.

Syndromes and a Century - Apichatpong Weerasethakul

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