24.7.07

Julie, stay home and shut up

La bande annonce pourtant alléchante n'a pas tenue ses promesses.
Presque deux heures de bavardages sans queue ni tête sur le couple, ses difficultés, ses espérances, ses bonheurs. Presque deux heures de poncifs et de clichés sur Paris vu par un américains mais filmés par une française devenue américaine. Paris, ville des amoureux devient ici ville du cahot amoureux. De mensonges en disputes, de prises de tête sur tout, sur rien, en mises au point larmoyantes surtout sur rien, ces deux jours deviennent un véritable calvaire pour le couple, et pour le spectateur par la même occasion.
Julie Delpy remet le couvert derrière une caméra. Elle avait beaucoup à dire pour son second film. Tellement de choses qu'on a la vague impression désagréable qu'elle a fait une liste de tout ce qu'elle avait à dire pour ne rien oublier. Un peu comme lorsqu'on prend des notes sur un carnet et qu'on balancerait tel quel sur papier, sans ordonner, sans plus de travail d'écriture. En regardant le film, on aurait presque l'impression de l'entendre dire "ça c'est dit, ça c'est fait" en marquant d'une petite croix la ligne sur son carnet. C'est dommage parce que sa vision du couple est parfois fort bien vue. Le décalage de sa vision de Paris est parfois même très drôle mais sans ce minimum d'écriture tout s'essouffle très vite et retombe mollement.
On a le sentiment qu'Adam Goldberg qui joue le petit ami américain qui se demande bien ce qu'il fait à Paris, se demande aussi ce qu'il fait dans ce film. On a l'impression qu'il interroge constamment la caméra pour demander si c'est vraiment ça qu'il doit jouer. Malgré tout, il reste attachant malgré ses petites manies agaçantes américaines. C'est bien le seul. Car le reste de l'affiche est à baffer. Julie Delpy la première, tête à claques égocentrique, bavarde, menteuse, coureuse de caleçon faussement ingénue. Bref rien pour elle, même pas ses costumes criards et moches et ses grosses lunettes noires et rondes (à mon avis, elle doit caster pour jouer le rôle d'Ugly Betty dans la version française !). Ne parlons pas du rôle des parents qui sont aussi les vrais parents de Dame Delpy : vulgaires, petits bourgeois écoeurants de satisfactions personnels. A croire que Delpy a envie de faire passer le Français, le Parisien plus particulièrement, comme un connard fini. Au bout d'un moment, on aurait presque envie de pousser le pauvre américain dans un avion pour qu'il puisse échapper à ces fous de Français; presque un geste salutaire et touristique.
Si jamais ce film sort aux Etats Unis, je crains fort que le nombre de touristes américains désirant visiter Paris ne chute libre.
2 Days in Paris - Julie Delpy

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