20.10.08

AIR à Pleyel

Enfin l’occasion d’aller entendre en live les dandys de la musique électronique française. En même temps, la salle Pleyel serait elle un endroit adéquat pour ce type de musique ? J’avoue avoir eu quelques réticences. Cette salle a une telle aura guindée que je me suis dit que l’ambiance serait bien plombée.
On nous rabâche les oreilles avec le bobotisme des fans de AIR. Oui, en effet, le public est très bon chic bon genre trentenaire. Moi le premier, je me suis mis à ce groupe après une critique dithyrambique de Télérama. Bah, on trouve ses références là où l’on peut. Ce n’est pas pour autant que j’adhère aux propos sans fonds de cette catégorie bien propre de la population (pas entièrement en tout cas). Pourtant, surprise, le public est relativement jeune, à parfois très jeune. Je me suis même dit que le concert allait peut-être plus mouvementé que je n’osais l’espérer.
Ce soir là, je n’étais pas de toute première fraîcheur. La semaine avait été difficile. La fatigue et le stress plombaient l’ambiance de mon week-end. A tel point que ma bonne vieille douleur hiatale me vrillait le plexus solaire sournoisement. Un de ces soirs où je me sens malheureux et vieux, la tête remplie d’idées noires. Et puis AIR a commencé à jouer. Je me suis vite fait avoir par leurs rythmes évanescents, leurs sonorités planantes. J’ai eu l’impression cette agréable sensation de bien être. D’être seul parmi les autres, présents dans la salle. J’entendais bien leurs applaudissements et leurs manifestations de joie, mais je n’étais pas avec eux. J’étais dans mon salon à regarder les deux versaillais jouer pour moi et rien que pour moi. N’avoir rien d’autre à faire que des les écouter. Pas d’interférences. Se laisser aller au plaisir de l’écoute. Tellement bien, que tous les nœuds de stress se sont ouverts, les uns après les autres. Cette agréable sensation de me laisser porter par ce que j’écoutais et partir. Loin. Loin de tout. Loin de ma semaine de merde. La zen attitude s’est emparée de moi. La douleur a disparu. Mes nerfs se sont relâchés. Tellement relâchés que le manque de sommeil s’est réveillé en moi. Comme si plus rien ne l’empêchait de s’ouvrir à moi. A la fin du concert, je ne pouvais plus retenir me bâillements. D’ailleurs, je n’avais pas envie de les retenir.
Je me suis senti détendu. J’en avais oublié les bienfaits. Je suis sorti de la salle euphorique et boosté. Fatigué certes, mais de cette fatigue que l’on sait pouvoir combler par une bonne nuit de sommeil sans agitations, sans rêves perturbateurs.
Et si AIR était mon yoga personnalisé ? Il faudra que je réessaie.
Air - Salle Pleyel (Vu le 11/10)

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