29.10.08

Blindness

Un homme, en pleine rue, tombe aveugle. Comme ça, à l'improviste. Puis, comme une traînée blanche, plusieurs personnes qui ont été en contact avec cet homme deviennent aveugles aussi. L'épidémie de cécité se propage dans le pays à une vitesse fulgurante. Pour endiguer cela, les autorités mettent en quarantaine ces malades dans un hôpital désaffecté où, rapidement, ils sont livrés à eux mêmes, privés de tout repère. La volonté de chacun à survivre à n'importe quel prix fait renaître chez eux des instincts primitifs les poussant à une violence destructrice. Parmi tous ces malades, une femme, enfermée volontaire, qui n'est pas touchée par ce "mal blanc" tente d'organiser un semblant de vie quotidienne et civilisée.
L'utilisation d'images en sur exposition donne au film une atmosphère laiteuse, blanchâtre, sans reliefs. Aveuglante. Comme si nous étions à la place d'un des personnages du film. Cela donne une qualité esthétique certaine mais qui, à la longue, lasse un peu beaucoup.
Le film pointe du doigt l'aveuglement spirituel et matérialiste de nos sociétés; interroge sur les limites d'une société démocratique face à une situation de crise extrême. Mais surtout, le film cerne l'humanité dans ce qu'elle a de meilleure ou de pire dans ces instants. Surtout de pire d'ailleurs. La perte des repères, qu'ils soient visuels ou matériels et l'homme redescend au niveau de l'animal prêt à tout pour survivre. La loi du plus fort. Inquiétant.
Julianne Moore interprète cette femme voyante parmi les aveugles. Elle y est magnifique. Généreuse jusqu'à l'abnégation, sorte de guide pour que la vie continue malgré tout dans un semblant d'humanité. Gael Garcia Bernal, quant à lui, interprète avec beaucoup de crédibilité, un chef de meute enragé, qui découvre le goût du pouvoir dans son nouvel état alors qu'il était plutôt minable lorsqu'il vivait en voyant. Toute la frustration passée ressurgit avec une violence abominable.
Blindness est un film dur à digérer. Certes pas un film grandiose mais qui sait marquer les esprits grâce à la force de ses images.
Blindness - Fernando Meirelles

Aucun commentaire: