22.2.07

Du prévu à l'impromptu.

Il y a des matins pas comme les autres. Un matin où dès le réveil, une pointe d'excitation fait ouvrir les yeux tout grands quelque soit l'état de fatigue.
Je vais prendre l'exemple de vendredi matin dernier. Mon quatrième réveil à 6h00 de la semaine; ma troisième nuit à moins de cinq heures de sommeil. Pourtant ce matin là, aux premières paroles du journaliste du journal de 6h00, mes yeux n'ont pas rechigné à s'ouvrir. Une grande énergie venue de je ne sais où, a terrassé la pesante lassitude et la fatigue de cette finde semaine. Ce soir là est un grand soir. Je l'attendais depuis le 8 octobre, rendez-vous compte. Ce soir là, je revoyais Jérémie Kisling en concert. Jérémie en concert ! Je ne l'avais pas vu depuis son passage à La Cigale en mai dernier. Je le revoyais pour la première fois depuis les changements dans sa bande de Monsieurs.
Même plus peur d'aller au travail. Même plus peur des huit heures de travail qui s'annoncent. Me voila devenu invulnérable : "m'en fous, ce soir je vois Jérémie", me disais-je pour m'auto-motiver. Il peut bien m'arriver la pire des journées, rien ne pourra m'empêcher prendre ce simple plaisir.
Une petite inquiétude cependant traverse de temps en temps mon esprit : qu'est ce que je vais bien pouvoir faire entre 16h00 et 19h30? Comment vais-je pouvoir m'occuper? Pas de séances cinéma qui collent avec cette tranche là. Pas envie de rentrer à la maison. Pas envie d'aller courir les magasins car pas envie de m'embarrasser avec des paquets. Me poser dans un bar pour passer le temps? Pff, je vais encore finir trop joyeux mais je pressens bien que c'est comme cela que je vais tuer mon temps. Maudit alcoolique.
J'en étais là de mes reflexions, entre deux appels et deux pannes moteur, quand mon portable a décidé de se la jouer vibro-stimulation de cuisses pour m'annoncer un message. - Juste une parenthèse, comme ça en passant, j'aime bien être stimulé de la la cuisse. A bon entendeur... - J'avais donc reçu un message. Un message qui me disait : "que fais-tu entre 17h45 et 19h10?". le numéro de téléphone m'était inconnu et étranger. Sagissait-il d'une erreur? D'une proposition d'un cinq à sept? D'une déclaration de flamme maladroite d'un admirateur timide (ben quoi, je peux avoir des admirateurs, non?)? Quand j'apprends, après un lapidaire "c'est qui", de qui il s'agit, j'ai le coeur qui s'est mis à battre la chamade.
Presqu'un an que je ne l'ai vu. Le voilà de passage à Paris, en transit entre deux gares. Le voir ainsi, de cette façon impromptue, me met dans mes états. Bon, il faut que je me calme, parce que je ne le verrais à peine une heure. Mais bon, c'est toujours cela de pris comme dirait ma chère maman. Il n'a pas changé le ptit homme. Il a toujours ces yeux profonds de dégommeur de coeurs. Et toujours ce large sourire capable de faire fondre le plus froid des iceberg. Nous n'avons eu le temps que d'échanger de rapides nouvelles avant que je ne rejoigne la salle de théâtre et que lui parte vers ses montagnes. Impressions de pas assez, de "hop hop hop". Une certaine frustration qui a commencé à poindre dans le métro en repensant aux choses que j'avais à lui dire et que je n'ai pas pensé à faire parce que trop peu de temps pour dire beaucoup de choses.
Mais cela ne sert à rien de s'appitoyer. Je le reverrais, Ptit Frère, j'en suis certain. On les sent ces choses là. Il faut que je me reconcentre pour ce que j'attends depuis 6h00 ce matin : Jérémie Kisling.
Monsieur Bidouille n'est plus. Monsieur Trompette non plus. Ils sont remplacés par un guitariste et une violoniste. Comment? Une femme avec Jérémie? La grande surprise. Il a fallu qu'il réorchestre ses chansons pour les adapter à la guitare et au violon. L'ensemble tient bien la route. J'ai même l'impression que le concert est plus carré, plus professionnel et beaucoup moins fou du coup. A ce niveau là, les élucubrations de Monsieur Bidouille manquent terriblement. Je pensais que la trompette ravageuse de Jean Rochat allait faire perdre beaucoup de charme à bon nombres de chansons (comment imaginer Horizons grillés sans le magnifique solo de sa trompette?), et puis finalement, le violon le remplace agréablement sans pour autant donner toute l'intensité, celle qui donne des frissons et la chair de poule. Jérémie est passé à autre chose, il faut s'y faire. Cependant, Jérémie était lui même beaucoup moins péchu et un peu triste comme si ces Monsieurs là, lui manquait tout de même (mais ce ne sont que mes impressions). Je me souviens du premier concert de Jérémie Kisling au Théâtre le Village, il y a deux ans. La salle était quasi vide et d'une froideur incroyable. Cette fois ci, sans pour autant avoir une salle comble, le public était tout acquis au charme du chanteur helvète. Applaudissements nourris, refrains repris en choeur, les yeux des filles et de certains garçons qui brillent. Monsieur Kisling a fait du chemin depuis et a conquis un public de fidèles.
A la prochaine. En tout cas, moi j'attends déjà...

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