7.8.08

Carillon de nuit

Le vent s'est levé et a secoué les persiennes en bois comme une breloque accrochée au pas d'une porte. Petits chocs secs et réguliers sous les assauts sourds des prémices de l'orage.
Dans le lointain, un tambourinement étouffé mais inquiétant comme une cavalcade de bambins dans un couloir sonorisé. Un craquement sinistre qui réussit son coup de me réveiller interloqué, émergeant dans les arcades vaporeuses du sommeil.
Mes rétines à peine ouvertes croient accrocher une lumière, comme un flash. Mais elles ne sont pas bien sûr. Un deuxième flash les rassure. Elles ne sont pas folles. Le temps que les yeux et les oreilles se concertent pour faire le rapprochement entre les flashes et le galop tumultueux, le ploc ploc d'un parachutage de grosses gouttes se déchaîne sur la vitre de la fenêtre.
Elles sont d'abord timorée les grosses gouttes. Les premières ne sont que des éclaireuses, la première vague à essuyer le bitume. Une fois que la reconnaissance fut achevée, c'est par déluge qu'elles se sont écrasées. La vague rumeur est vite devenue tapage assourdissant.
La fenêtre devenue folle, comme en transe, se balançait comme une démente, claquant au rythme des bourrasques du vent; en imitant les grondements de l'orage qui se démenait au dessus de nos têtes ébouriffées

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