3.8.08

Il fallait bien que ça se termine...

Massif du Bougès vu des Chazes - Lozère - 24/07/2008
Les bonnes choses ne sont jamais faites pour durer. C'est bien connu. Hélas.
Tandis que nous étions installés, à l'arrière du taxi qui nous ramenait à la maison, je regardais par la vitre de la portière. J'observais toute l'effervescence urbaine qui animait Paris, hier soir, comme un novice découvrant, hébété voir apeuré, la ville. J'avais oublié. Le bruit, la foule, les trottoirs bondés de fumeurs devant les cafés, les voitures, beaucoup de voitures, et les klaxons qui les accompagnent. J'avais oublié. Les lumières jaunes qui habillent les rues comme en plein jour, les musiques qui comme des marchandes de poissons s'évertuent à attirer le passant en se gonflant de basses percutantes. J'avais oublié. La ville.
La bas, le silence grandissait au fur et à mesure que la nuit avançait. Très rapidement, les chants d'oiseaux laissaient place aux crissements feutrés des grillons et aux zonzons psychotiques des moustiques; agrémentés parfois de quelques sonorités sauvages d'oiseaux nocturnes ou des ricanements d'un renard affamé. Rien de plus que le bruit de la nuit. Une nuit sombre et épaisse. Voluptueuse et somptueuse. Fraîche et apaisante. Parsemée d'un tapis infini d'étoiles, elle resplendissait comme un voile phosphorescent.
Ce matin, au réveil, pas de paysages boisés et montagneux qui nous souhaiterait le bon jour, en ouvrant les volets. Pas de petits déjeuners sur la terrasse, sous une tonnelle tendue de branches de vigne. Pas de chants aigus et survoltés des petits piafs noirs à queues rouges ou ceux hilares, presque diaboliques du pic vert. Pas de bain de soleil matinal déjà généreux qui rosirait la surface de nos peaux qui bronzaient à vue d'oeil. Pas de flemmardage assumé, accompagné d'un bon livre, sur la terrasse, après le café.
Ce matin, c'est la Tour Eiffel et le Sacré Coeur qui nous ont tristement salués, à travers les fenêtres de l'appartement tout blanc. Tout de suite, une autre ambiance, beaucoup moins dilettante, qui ne laisse pas tant que cela le loisir de traîner et ne rien faire. Nous avons encore pu faire la nique au ciel gris qui couvrait Paris comme une chape menaçante, en exhibant l'or foncé de nos peaux. Pour combien de temps encore? Pas d'oiseaux mais les cris des marchands du marché en bas de la tour nous ont réveillés.
Parce qu'il fallait bien que tout cela ait une fin, nous n'avons pas vraiment été tristes aujourd'hui. On a essayé de ne pas penser à la reprise du travail, demain matin, pour ne pas déprimer toute la journée. Des pincements de coeur en rangeant les guides qui nous ont accompagnés pendant ces deux semaines; des soupirs de satisfaction en regardant les photographies, souvenirs figés de nos vacances. C'est fini, c'est tout. Jusqu'aux prochaines vacances...

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