23.5.06

Mon Paris - Place Sainte Opportune

Ce n'est pas qu'elle soit très belle cette place : un kiosque à journaux où les revues mises en avant annoncent les portes du Marais; deux terrasses de café dont une que j'apprécie lors de mes petites attentes; un marchand de tabac et de souvenirs; quelques enseignes de vêtements. Et en plein centre de la place, une sortie de métro; une des nombreuses sorties de la station Châtelet.
L'endroit est somme tout petit mais toujours très fréquenté. Sorte de petit carrefour entre le Marais, les Halles, Hôtel de Ville et Châtelet.
Lieu de rendez-vous. C'est un peu pour moi, les marches de l'Opéra Garnier ou la place Saint Michel. C'est mon point de chute; mon repère; un point de départ pour de plus longues pérégrination. C'est ici que je fixe mes rendez-vous. A la question : on se retrouve où? Je réponds invariablement : place Sainte Opportune.
Cette place est avant tout très liée à Rafaele. C'est lui le premier qui m'a donné rendez-vous lors de nos premières rencontres. C'est toujours ici que je le retrouve quand il est de passage dans la ville où il est prince déchu. Je me souviens parfaitement bien de la première fois que j'y est mis les pieds. Il m'attendai entre la station de métro et le kiosque; les oreillettes de son I-Pod fixées aux oreilles et le portable à la main. J'ai embrassé cet espace inconnu du regard et il restera à jamais marqué par le sourire qu'il m'a fait. Ce sourire qu'il est le seul à savoir faire.
Cette place est d'ailleurs une place souriante. Un endroit où les bons souvenirs se sont concentrés. C'est en montant les marches de la sortie de métro que j'ai vu pour la première fois, un matin de novembre, le sourire rayonnant de Petit Frère Maxime. Celui là non plus je ne l'oublierais pas. Il a failli me faire valdinguer dans les escaliers tellement il était charmant.
Depuis le temps que j'arpente ses pavés, je crois que je connais par coeur chaque centimètres carrés de la place. A chaque fois que j'y passe sans m'y arrêter, j'y vois toujours les fantômes de Rafaele, de Maxime ou bien d'Eltan, toujours souriants.
Pourtant, la dernière fois, alors que j'attendais, tranquillement assis à la terrasse du café, celui qui offre une vue sur tous les passants sortant du métro, j'ai remarqué pour la première fois, accrochée au mur à de l'immeuble de la poste, la statue de Sainte Opportune, un pigeon posé sur son épaule, la tête recouverte de fiente de ces oiseaux. C'est en voyant cette statue que j'ai eu l'idée de parler de ces endroits qui font que je suis bien à Paris. Ces lieux qui me font penser et sentir que je suis devenu un vrai Parisien.

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