31.5.06

De la capacité...

... A me prendre pour un con.
Ca doit être ma tête. Je dois avoir celle d'une bonne tête de vainqueur, tellement on me prend pour un.
Depuis un an, on me promet monts et merveilles. Un pont en or ; une poule aux oeufs du même métal. LE poste qui me permettra une évolution fulgurante. Des promesses d'avenir mirobolant, de vie meilleure. J’exagère un peu. Mais moi, le plus crédule des niaiseux, j’y ai cru. L’appât, l’hameçon, la ligne, j’ai tout avalé.
J’aurais dû me parer à toutes les éventualités, même la pire. J’aurais dû le prévoir parce que ce n’est pas une première fois. J’aurais dû appliquer à la lettre la vérité de Saint Thomas. Ne croire que ce que je vois.
Mais j’y ai cru. Je me suis investi. Beaucoup même. Pour un résultat lamentable. Il faut savoir qu’une promesse n’est qu’un concept verbeux et venteux qui ne repose sur rien de tangible. Pauvre crétin. Le monde du travail n’est pas un monde gentil et merveilleux. Arrêter de croire aux principes inculqués par Dorothée, Casimir ou Chantal Goya. Bienvenu dans un monde impitoyable. Bien pire que celui de J.R. avec son rire méprisable et sardonique, bien pire parce que bien réel.
Le dindon de la farce. Cette sale impression qu’on m’engonce une perruque blonde et une chaussure noire. Le niais du service. Ce rôle de gentil que j’endosse depuis bien trop longtemps. C’est si fatiguant, à la longue. La gentillesse ne paye pas. Voila une vérité bien établie et bien ancrée dans la réalité.
Car ce poste miroitant, vous l’aurez bien compris, ne fut pas mien finalement. Les grandes instances ont statué. Ca ne sera point moi. Point final. Désappointement.
Passé le coup derrière la nuque ; passée l’onde de choc qui laisse sans voix et vous ferez vous jeter sur la première chaise présente, si vous n’étiez pas déjà assis. Passées la colère et la rancœur bien inutiles. Passé ce sentiment de trahison. Passé tout cela, la période d’abattement, celle où l’on baisse les bras. Incompréhension. Doute. Manque de confiance en soi et dans les autres. La suspicion quasi paranoïaque qu’on vous en veut. Ce sentiment exaspérant d’être un pantin grandiloquent se battant contre des moulins à vent et à belles paroles. Abandon par K.O. M’écraser comme une petite merde sous le rouleau compresseur d’une hiérarchie inadaptée mais toute puissante. Accepter de n’être qu’un pion sur un échiquier géant, régi par une règle du jeu aléatoire et dont je ne contrôle ni les tenants ni les aboutissants.
Ne reste que la frustration. Qu’on ravale bien vite pour ne pas sortir du moule et puis pour ne pas se montrer faible. Frustration et démotivation.
Aujourd’hui, parce que je suis méritant ; pour me re-motiver ; pour m’occuper aussi ; parce que je le vaux bien (me dit-on), on me confie une nouvelle activité, un nouveau projet ; une nouvelle tâche. Un autre pont d’or, une autre poule aux œufs blablabla. Nouvel engagement dans un projet dont je ne suis même pas sûr de recevoir des dividendes. Mais je plonge. C’est ma nature. Relever des défis. Cependant, cette fois je me suis arrimer quelques bouées de sauvetage bien dérisoires faites d’humour et d’ironie. Mais là, je vexe et on me taxe de mauvais esprit.
Ben voyons. Tellement plus facile. Tellement plus simple de me faire passer pour le mauvais garçon alors qu’on fait tout pour moi.
Si la connerie avait un nom, je suis certain que je verrais celui d’Alexandre briller en lettres d’or, sur un pont en or avec dessus une poule morte de rire qui caquette à essayer de pondre son œuf du même métal. Blablabla ! Blablabla.

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