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C'est une histoire de couple à trois personnes. Deux humains qui cohabitent tant bien que mal et un autre matériel mais qui fait le lien entre les deux humains.
Un homme, une femme, une télévision. Les trois angles d'une figure géométrique aux contours flous.
Une relation basée sur une vague indifférence de l'autre. Chacun fait ce qu'il a faire de son côté sans voir que l'autre existe. Une relation d'amour gauche, aux gestes incertains, aux sentiments difficilement exprimés si ce n'est par une relative violence. Une relation de non-dits que seule le Titanic, le film de James Cameron réussit parfois à faire s'exprimer et à rapprocher les deux personnes. Une relation de la solitude à deux. Une relation fantasmée aussi. Le rêve de la femme de massacrer son compagnon qui épluche des pommes de terre. Le rêve de la femme de se trouver plus belle, en se transformant en Marilyn Monroe pour mieux séduire son compagnon sans succès. L'incompréhension deux personnes qui s'aiment mais ne parviennent pas à se le dire et qui finalement réussissent à se l'avouer qu'en jouant à des jeux dangereux en feignant la mort d'un des deux.
Cette petite pièce parle d'amour. De petites gens. De gens imparfaits. De quotidien qui arase tout dans une relation à deux, si on ne fait pas un minimum attention à l'autre. Une pièce évoquant les gens du Nord (les deux danseurs sont nés là bas) par de petites touches sensibles : une fanfare, un masque de géant de Carnaval, des accents rauques, des frites. Mais ce n'est qu'un clin d'oeil, car ce couple là se retrouve partout.
Une pièce simple, populaire, humaine et humaniste. Une pièce où les gestes choregraphiés sont d'une puissance poignante et touchante. Rarement, je n'ai ressenti autant d'émotions en danse contemporaine.
Même pas seul - Christine Bastin & Thomas Lebrun
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