16.4.05

Tout pour plaire



Que c'est bon ces week-ends en semaine, à profiter pleinement de son temps et de ses amis...
Prendre le temps de flaner; de discuter de tout et de rien; de rire; de déambuler du côté de la Fnac et de tout reposer au dernier moment parce que sinon on va être en retard pour la séance cinéma qu'on s'était fixé, tout en se disant : "ce n'est pas grave; on repassera après...". Et puis repasser effectivement après, et concrétiser les achats...
Tout pour plaire... Ce film porte bien son nom... Déjà l'affiche est alléchante : Mathilde Seigner, Judith Godrèche et Anne Parillaud. Pas mal, tout de même.
Ces trois jeunes femmes parisiennes dans la force de leur trentaine ont les problèmes types de tous trentenaires parisiens (et provinciaux?) qui se respectent : le coeur, le sexe, le travail et l'argent.
Ces trois femmes, amies d'enfance, se retrouvent et parlent de leurs problèmes quotidiens. Ils ne semblent pas si importants ses problèmes pourtant, commes autant de petits bobos non soignés, ils finissent par avoir une incidence sur leur vie. La crise de la trentaine, sans doute.
Marie (excellente Judith Godrèche) est mariée à un ami d'enfance, artiste peintre, depuis quelques années avec qui elle a eu deux enfants. Sa vie de couple parait parfaite sauf qu'il s'essoufle ce couple... Marie a de plus en plus de difficultés à supporter son mari qui passe son temps à vivre dans un espace temps différent du sien. Elle assume son métier, la maisonnée et le mari qui ne vend rien. Elle repproche à son mari la routine dans laquelle ils sont tombés sans le vouloir... Ce mal-être et cette lassitude qu'elle est la seule à ressentir. Un bellatre dragueur va réveiller le côté excitant de la séduction qu'elle ne retrouve plus avec son mari...
Florence (magnifique Anne Parillaud) a épousé un homme qui l'ignore; plus intéressé par sa société et à "dégager des bénéfices". Elle n'aime plus son mari et est même dégoutée par lui... Mais, elle reste avec lui par convenance, pour son fils. La découverte d'une maîtresse va lui ouvrir violemment les yeux.
Et Juliette (toujours parfaite Mathilde Seigner), la célibataire, la célibattante... Mais pas tant que cela. Toujours en quête de l'homme idéal qui n'existe pas. Sous ses airs de femme d'aujourd'hui assumant sa vie, elle est malheureuse de ne pas trouver chaussure à son pied. Alors pour compenser, elle dépense l'argent qu'elle n'a pas (au grand désespoir de son gentil banquier). Elle est en colère, en fait, cette femme... En colère contre elle, contre les hommes qu'elle ne trouve pas, et comme c'est un caractère entier, elle passe ses nerfs facilement sur les autres et contre la si chaleureuse voix de sa messagerie qui lui annonce qu'elle n'a pas de messages.
C'est un film de femmes qui parlent aux femmes... Mais aussi aux hommes...
Comme les quatre New Yorkaise de Sex and The City, ces trois filles se soutiennent mutuellement dans leurs mauvaises passes... Elles se retrouvent pour parler, entre confidence et dérision de leurs problèmes. Les échanges de réparties caustiques font que ce n'est pas une histoire dramatique mais sous ce vernis léger des blessures profondes d'une société où chacun ne se sent pas à la place qu'il voudrait être.
C'est étonnant comme je me suis senti parfois très concerné par leurs histoires. Parfois, juste un petit détail mais souvent un sentiment assez indéfinissable de "déjà vu, déjà vécu".
Les situations sont un peu conventionnels et clichés parfois mais l'étude sociologique de ces femmes qui ont tout pour réussir mais qui ont du mal à vivre pleinement leur vie est plutôt réussie. Je trouve même qu'il dépasse un peu le cadre du sujet et parle à tout trentenaire (homme ou femme, en couple ou célibataire) de notre société.
Tout pour plaire de Cécile Telerman.

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