9.5.05

Le paradis a la chaleur de l'enfer



- On se fait un film ce week-end?
- Oui, si tu veux...
- Tu veux voir quoi?
- Je sais pas... Tu veux voir quoi, toi?
- Je regarde dans le Télérama et je fais une liste des films que je veux voir... Ca te va?
- Ok !
Pas facile de s'accorder sur une séance cinéma, en ce moment, avec E.
Rien ne l'intéresse vraiment en ce moment. Il n'a plus envie d'aller au cinoche parce que ça ne le fait plus rêver.
Résultat : je fais une liste d'une quinzaine de films; un seul l'intéresse ! Ouf ! Je l'ai échappé belle... Mais le principal c'est qu'on va aller au cinéma ! Au Grand Ecran Italie, en plus (j'aime bien cette salle !).
Balian est forgeron de son état dans un petit village du royaume de France. Un homme simple pour qui tout ne va pas fort : il a perdu son bébé, sa femme et vient de griller le prêtre du village... Ah oui! La vie est rude à cette époque. Mais en même temps, tout n'est pas entierement pourri pour lui puisque son père (qu'il n'a jamais connu) arrive dans ce village et lui annonce à brule côte de maille (le pourpoint n'existait pas encore en 1184) qu'il est son père et qu'il veut qu'il le suive en Terre Sainte, où il a une baronnie dans les sables du desert... C'était ça aussi cette époque : une époque de miracles scénaristiques...
En 20 minutes, Balian devient fils de baron puis baron et Croisé au service du roi de Jérusalem tout en essuyant un naufrage... C'en est trop pour un homme simple.
Cette première partie de film est un peu clichéteuse (ça existe comme mot ça?) et ce n'est pas le meilleur du film, loin de là.
Là ou Ridley Scott réussit son film c'est dans la confrontation de deux mondes, deux civilisations, deux conceptions de la vie et de la religion.
Les Croisés n'ont pas compris qu'en transplantant leur société occidentale (avec leurs us et coutumes) au Moyen Orient cela empêcherait tout succés de leur mission.
On sent dans ce film une critique de la politique hégémonique (impérialiste) actuelle des Américains qui sous couvert d'une noble cause cherchent avant tout à faire pu profit. en effet, à un moment, le personnage de Jeremy Irons, gouverneur de Jérusalem, dit quelque chose comme : nous sommes venus avec de nobles causes (la défense de Jérusalem et ce que représente la ville pour la chrétienneté), nous sommes ici en fait pour faire fortune sur les richesses de ces pays. Cette auto-critique pourrait très bien coller sur l'intervention américaine en Irak : nous sommes venus libérer le monde d'une grande menace et surtout mettre la main sur la richesse de ce pays.
Le siège de Jérusalem par les Sarrasins est une pure merveille cinématographique : épique, grandiose et très belle visuellement et bien documentée historiquement (avec les grandes tours d'assaut; les catapultes...).
Un film bien réalisé, bien joué avec un scénario qui tient à peu prés la route et qui fait la nique à la vision ego-américaine... Ca suffit à en faire un bon film du dimanche après-midi.
Kingdom of Heaven de Ridley Scott

Aucun commentaire: