20.5.05

Une journée à oublier

Il y a des jours ou je devrais rester coucher, caché sous la couette; à refuser de voir la lumière et se borner à la vie merveilleuse de mes rêves dorés.
Je ne veux pas m'apitoyer sur mon bon sort : je ne suis pas à plaindre, loin de là. Mais ce que je trouve incroyable c'est l'accumulation de petits détails qui grattent aux entournures d'une journée qu'on voudrait bonne.
Ca commence par une petite migraine latente, dès le réveil. Pas une douleur trop forte, mais on la sent, là, prête à se rappeler à notre bon souvenir à la moindre occasion. Le genre de petit bobo qui me rend grognon parce que non défini, sourde et rampante, un peu vicieuse. Un café, un jus d'orange et un une petite barre de céréale suffisent, en générale à terrasser la maligne. Le Saint Georges des petits déjeunés, en somme. Si cela ne suffit pas, employons les grands moyens : contactons le Terminator Doliprane; Le Schwartzeneger Aspirine; le Rambo effervescent. Ce matin, je n'ai pas eu à aller à cette extrémité définitive. Le Granny Maniac Caramel a impressioné la migraine naissante.
La migraine est vite oublié aux rythmes yéyé des Surfs et puis une bonne chose m'attend à 10h30 : je vais chez le coiffeur. Monsieur Michel. Le shampooing. Le massage de Monsieur Michel pendant le champooing. Tous mes bulbes capillaires (bon, d'accord, ceux qui me restent) fremissent à l'avance à l'idée de sentir les doigts vigoureux de Monsieur Michel les triturer, les papouiller... Humm ! Ca va être bon... Sauf que ce n'est pas Monsieur Michel qui me fait le shampooing. Une fille (oui! Une fille... et jeune en plus) me massacre mon petit plaisir dermique. Mes cheveux sont malaxés sans douceur, détergés à la va vite. Elle me noie, même, ma cavité auriculaire (gauche). Je sens un relent de migraine poindre du côté de mon hémisphère (droite) mais la simple image de ma barre céréales magiques suffit à la maintenir dans des proportions acceptables. Monsieur Michel me coiffe ensuite mais mes bulbes sont beaucoup moins affriolés par ce manque d'excitation manuelle.
Je retourne à la maison un peu dépité tout de même mais les echanges informatiques avec Rafaele remonte le moral (merci Rafy). Toutefois, l'approche de l'heure du départ vers Issy me fout un (nouveau) coup au moral d'autant plus que je dois passer l'aspirateur avant de partir. Mais ma consciense professionnelle m'oblige à prendre le métro.
Et mes aventures n'ont fait que continuer. Quand je vous dit qu'une mauvaise journée est une succession de petites mauvaises expérienses. Je m'installe dans une rame, tranquillement, sagement avec mon livre ("vacances indiennes" pour ceux que ça intéresse) et commence à lire. Seulement, un ivrogne entre dans la rame et s'affale dans le carré à côté du mien. Il était ivre; il puait l'aigreur de l'acool bon marché et de la sueur sale; il était débectant. Il a commencé à parler très fort et à tenir des propos incohérents. Il était très excité et virulent. Il s'en est pris à une pauvre nana qui a fuit au premier arrêt. Et ce qui devait arriver, arriva ! Il s'en est pris à ma personne. Moi qui suis si gentil et si inoffensif.
Ca m'a achevé cette histoire. J'étais tout énervé et fébrile en arrivant au travail; blanc comme un drap et les jambes dans un drôle dans la même matière que les draps. C'est vrai quoi ! Je ne demande rien à personne, juste qu'on me respecte un minimum. J'aime autant vous dire que "les-petites-ménagère-de-50-ans-qui-font-que-de-se-plaindre-parce-qu'elles-n'ont-jamais-le-droit-à rien-malgré-le-prix-qu'elles-payent-qu'on-pourrait-faire-des-efforts-tout-de-même", je les ai reçu avec beaucoup d'amabilité...
Mais bon ! Il y a des jours comme ça. Il faut s'y faire; se laisser porter par les événements sans pour autant se laisser emporter. Attendre que cela passe. Et puis se dire : "t'inquiète pas pépette! Demain, c'est le week-end et tu pars te promener en bonne et charmante compagnie..."

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