19.7.05

Pérégrination normande d'un Parisien trentenaire

Avertissement : Tous les éléments qui vont être racontés sont vrais. Malgrés tous ces évènements, tous les personnages, toutes les situations ne sont pas fictifs.
Avant le départ.

En deux gestes, trois mouvements, j'ai jeté mon fatras dans mon sac; délogué mon téléphone et déconnecté mon ordinateur.
Il est 16 heures et je suis en week-end. Mon sac balancé sur l'épaule (la droite), je lance un "bon week-end" général. Mais je n'entends pas le retour de chacun : je suis déjà parti en bousculant un ou deux collègues dans les couloirs étroits.
Je suis pressé. Ce soir, je prends le train. E. m'attend à la gare.
Je suis fébrile, excité à l'idée de quitter Paris et sa pesante chaleur. Heureux de retourner au Manoir, voir les demoiselles Astrid et Laurence. Tout joyeux parce que je viens d'apprendre que David et Elvire veulent nous voir alors qu'ils sont en plein préparatifs de départ en vacances. Ah ! Elvire et David... J'ai cependant, une douce pensée un peu tristoune pour un ami qui va devoir affronter un week-end caniculaire à Paris (lui qui n'aime pas ça).
Dans la rame de métro, je ne sais plus quoi faire pour me calmer et me changer les idées. Une vraie pelotte de nerfs. Une idée de post m'effleure l'esprit; je la jette sur mon agenda avant de l'oublier. Et puis c'est la musique qui m'apporte une certaine sérénité. " Puisqu'il n'y a que nous " passé en boucle adoucit mes moeurs, je vous le dit.
Oh mon dieu ! Je vibre ! Ce n'est que le mon portable dans mon jeans. " Tu en es où? Suis à Opéra" me textotte mon E. aimé. Juste le temps de lui tapoter une réponse rapide du style " j'arrive à St Lazare" et je sors de la rame.
Sur le quai, je suis assez surpris de ne pas voir indiquer de sortie "gare" et voir indiquer la sortie "place de la Madeleine". Mais dans ma précipitation, je ne me pose pas plus de question et je me retrouve donc très rapidement en extérieur, derrière l'Eglise de la Madeleine... Je savais la station St Lazare tentaculaire mais de là à pousser jusqu'ici, tout de même.
"Mayday ! Mayday ! J'ai un problème". "Ah oui! Tu as un problème" me confirme le mayday qui a la voix téléphonique de E.
Je me suis planté de station. Les boules. Il est 16h50. Le train part à 17h08. Gloups (comme dirait un ami poisson de ma connaissance).
Je fonce dans la station, puis dans la rame, puis dans la gare, puis dans le train.
J'ai chaud; je suis rouge (comme un autre de mes amis poissons); je suis en sueur (en nage dirait ce même ami) mais je suis à l'heure.
Applaudissements, mesdames, messieurs.
Merci ! Merci !
Un choc indeterminé.
" Mesdames, mesdemoiselles, messieurs. Bienvenu dans le train n° 3317 en direction de Cherbourg. Ce train ne marquera pas d'arrêt jusqu'à la gare de Caen ".
Eh bien moi, je vous le dit. Ce gars qui parlait dans un microphone en crachottant, il a fait de la publicité mensongère.
Parce que ça ne faisait même pas cinq minutes que nous avions quitté la gare que nous étions déjà arrêtés en pleine voie, sans explications (évidemment, c'est la SNCF tout de même); exposés à la chaleur torride de ce soleil de juillet, ainsi que des cochons dans des hangars non climatisés. Arrêt brutal. Arrêt assez inquiétant surtout en voyant 5 contrôleurs, deux gendarmes, 37 souris vertes et 45 escargots tout chauds (y en a du monde dans un train!) au pas de course vers l'avant. Arrêt prolongé : 45 minutes en plein cagnard sans climatisation, ça fatigue son homme. Et je me suis lamentablement endormi sur l'épaule de E., la petite goutte de salive au coin de la bouche et en ronflottant des airs du dernier Royksopp que j'avais dans l'écouteur (le droite, parce que l'autre était tombé, il tient jamais de toute façon, celui là).
Au bout de 10 minutes, nous avons vu passer un contrôleur, très pressé, qui n'arrêtait pas de dire " je ne sais pas ce qui se passe ! Je ne sais pas ce qui se passe ! "; coupant nette toute véléité de poser des questions de la part des voyageurs. Ce n'est pas rassurant comme attitude. L'explication avancée par le gars crachottant dans son parlophone et à casquette n'a pas aidé à rassurer non plus : " suite à un choc indeterminé nous allons devoir patienter quelques instants. Nous vous demandons de ne pas ouvrir les portes de ce train. De ne pas ouvrir les portes de ce train " (avec une vague d'inquiétude dans la voix).
Ce fut la seule explication donnée pendant ces 45 minutes. Un peu léger tout de même.
Et puis, toujours sans explications, le train est reparti comme si de rien était. Tranquillement. Mais surement. Vers Caen puis Bayeux, notre terminus à nous. A Bayeux, nous attendait une gentille Rover orpheline avec des mademoiselles du Manoir.
Mais avant de foncer vers notre week-end normand, il me fallait effectuer une dernière tâche ferrovière : obtenir l'enveloppe de remboursement suite à l'heure de retard. En bon Sarthois que je suis, un sou est un sou (oui, oui ! Le Sarthois est cousin de l'Auvergnat) et je n'allais certainement pas passer à côté de cette opportunité de me faire rembourser ce billet. Mais dans ce train, il y avait une bonne cinquantaine de Sarthois et d'Auvergnats ! Et la file d'attente fut longue, au guicher. D'autant plus que le guichetier était un savant mélange entre l'escargot et la girafe, le gorille et le putois. Une drôle de trombine vraiment. Il était lent; il était inefficace au possible et en plus il était le plus génait de devoir donner ces enveloppes de remboursement. Comme si l'argent sortait directement de sa poche. Mais j'ai été plus patient et résistant et je l'ai eu mon enveloppe. Non mais ! On ne la fait pas à un Sarthois.

A SUIVRE...

3 commentaires:

Rafaele a dit…

toute une expédition !!!!

Eric a dit…

Et c'est pas encore fini !!! La suite arrive...

Rafaele a dit…

La suite !!!!!!!!