26.8.05

Alléluia

" Plus la bande défilait, plus j'avais du mal à contenir mes larmes. Bon d'accord, je le redis, j'étais fatiguée, mais je sentais la boule qui grossissait, qui grossissait dans ma gorge.
Tout ça, c'était trop d'émotions d'un coup. Mon Simon, ma Lola, mon Vincent, mon Jalucine sur les genoux et toutes ces musiques qui m'aidaient à vivre depuis si longtemps...
Il fallait que je me mouche.

Quand la machine s'est tue, j'ai cru que ça irait mieux, mais ce salaud de Vincent s'est mis à parler dans la voiture :
"" Salut Garance, bon j'espère que je n'ai rien oublié... Attends, si, un petit dernier pour la toute... ""

C'était la reprise de l'Alléluia de Leonard Cohen par Jeff Buckley.

Aux premières notes de guitare, je me suis mordu les lèvres et j'ai renversé la tête en arrière pour ravaler mes larmes.
Simon m'a demandé dans le rétroviseur :
- Tu es triste?
- Non, j'ai répondu en reniflant, je suis super heureuse. "

Extrait de L'échapée belle d'Anna Gavalda - Editions France Loisirs - 2001

Ce petit roman d'Anna Gavalda m'a touché comme jamais un roman m'a touché. La fin de ce roman, qui est ici transcrit, m'a fait verser des torrents de larmes sur cette plage de Pesaro. Connaissant les frissons et le pincement, là du coté du coeur, que provoquent la voix de Buckley et plus particulièrement sur cette chanson évoquée par Gavalda, je n'ai eu plus aucune retenue et j'ai suivi Garance dans cette volée lacrimale que provoque parfois un petit bonheur.

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