25.8.05

Guimauve sensible

Alexandre a le coeur lourd car aujourd'hui, les yeux de son ami ont quitté Paris.
On l'a chassé vers le Septentrion sans ménagement mais avec déménagement.
Il a rangé sa vie dans de petits cartons avec fragile marqué dessus.
Une cinquantaine d'allers-retours. Une nouvelle vie. Compte à rebours.
La vie est injuste. Avec lui. Avec moi.
Je m'étais fait un ami. Ce n'est pas beaucoup. Un seul. Un vrai. Le seul. Le vrai.
On me l'arrache à moi alors que je n'ai pas encore eu le temps de bien profiter du bien-être que procure un ami.
Nous y goutions avec délectation, à ces moments, parfois avec ivresse. Un petit rythme à nous.
Non, la vie n'est pas juste. Ni avec lui. Ni avec moi.
Alexandre a le coeur triste car aujourd'hui, j'ai tourné le dos, les yeux chargés, à un camion qui me l'emmenait loin de moi.
Je sais pourtant que ce n'est pas un adieu. Je le sais. Je le sais. Je le sais.
Mais même cet au revoir aurait pu faire fleurir le Sahara, tout entier.
Tu me le disais : " Alexandre, tu es un grand sensible. "
Et je te répondais que non, que j'étais un Homme, un vrai, un qui ne va pas s'abaisser à montrer la plus petite parcelle de sensiblerie mièvre. Je t'ai menti, alors, parce que je suis vraiment un grand sensible. Désolé : ça fait porteur de petit bracelet à perles de bois. Mais les sentiments ne se commandent pas.
Alors, je vais me calmer et clamer haut et fort pour me le faire rentrer dans ma 'tite tête :
"Ce n'est qu'un au revoir mon Frère. Ce n'est qu'un au revoir.
Oui, nous nous reverrons, mon Frère. Ce n'est qu'un au revoir.
Je veux les revoir ces jolis yeux rieurs, le plus souvent possible. Je veux les réentendre les " moi je veux, moi je veux "; les " non mais dit, ho "; les " bonjouuuuurrrrr " et les " à poil "; les " chut " et les " censure "; les " j'ai faim " et les " quand est-ce qu'on dort "; les " t'es gentil toi? " et les " dis donc toi, tu sois gentil, un peu "...
Nous aurons d'autres aventures ensemble, ici ou là-bas. Nous nous forgerons d'autres royaumes où nous serons les rois. Nous continuerons à reconstruire notre monde fait de Ganesha colorées, de musique échangée, de Fnac, de balades, de petits restau sympas, de concerts. Tout sera comme avant sauf qu'il y aura 200 kilomètres entre nous.

2 commentaires:

Rafaele a dit…

voui vouo voui voui voui voui y'a intérêt non mais oh à poil j'suis fatigué on dort où ? on dort quand ? Chut ! censure ! tu es gentil ? voui voui voui voui voui voui |À bas les kilomètres qui nous séparent ! Rien ne changera ! NON MAIS OH !!!

Eric a dit…

Bouuuuhhh !