22.8.05

Une si belle luminosité.

Dans une jolie luminosité, un train file à travers les paysages du pays d'Auge avec cinq amis en quête du Saint Graal chlorophilisé et iodé.
Dans une jolie luminosité d'un wagon, cinq Parisiens empêchant une Entreprise de lire en rond.
Dans une jolie luminosité fumeuse, un château Renaissance éclairé par les flammes d'une multitude de chandelles et par une lune toute ronde; Le sourire d'Elvire dans l'encadrement de la porte de la petite chapelle romane
Dans une jolie luminosité feutrée, une petite église viennoise au bout d'un champ de chaume et entre deux rangées de rouleaux de paille.
Dans une jolie luminosité brumeuse, des vaches, un cheval, un âne dans les champs verts du Bessin; des chemins aux mures bientôt mures.
Dans une jolie luminosité aqueuse, une petite rivière serpentant, aux petits poissons paressant dans les eaux paresseuses; un petit pont; les sons flutés d'une cascade.
Dans une jolie luminosité d'été, voir Astrid au sommet d'une petite côte, sur son vélo au petit panier d'osier.
Dans une jolie luminosité d'été, entendre Laurence nous dire " je vous l'avais dit, ça se couvre " tout en dégustant son boeuf qui rend aimable, sous les gazouillis des hirondelles dans le jardin.
Dans une jolie luminosité ennuagée, les flèches turgescentes de la petite cathédrale de Bayeux Aux Corneilles.
Dans une jolie luminosité d'un coucher vespéral, les ombres chinoises de Laurence et de son rateau, de Rafaele et ses coquillages, d'Astrid et de son appareil photo, d'A. et au loin V. et son livre, d'E. courrant après la mouette rieuse.
Dans une jolie luminosité de coucher de soleil, la mer, les pieds dans l'eau.
Dans une jolie luminosité de feu de joie, des plats de rois qui nous mettent en joie.
Dans une jolie luminosité de feux de bois, fermer les yeux, heureux d'être là.
Dans une jolie luminosité ambrée, un petit verre de calva.
Dans une jolie luminosité de nuit, des milliers d'étoiles au dessus de moi.
Dans une jolie luminosité dominicale, le chant des coqs, une rose blanche chargée de rosée; le rose aux joues des hortensias; les hirondelles qui ne font plus le printemps; des oeufs brouillés sous un parasol; des confitures à la rhubarbe " ratées parce que trop cuites " sous le porte-plat qui devrait faire trois étages pour libérer la table de toutes ses victuailles; les minois réjouis et rassasiés des gentes dames et des damoiseaux du Manoir.
Dans une jolie luminosité climatisée d'une Opel Astra, la douce voix d'Emiliana Torrini et le chant suave de Neil Hammond; les petits sourirs raphaeliques dans le retroviseur intérieur; la pomme normande et le pain au chocolat aux amandes; le sable sous les chaussures qui donne l'aspect de petites plages aux tapis de sol de la voiture.
Dans une jolie luminosité d'une rue écrasée de soleil, une foire à tout où on y vend vraiment de tout dont des tous petits verres et des carafes; une église qui n'a de roman que la vision romantique d'un architecte du 19ème siècle; des " moi, je veux ! Moi, je veux " d'un petit zozio à lunettes noires qui a pris un coup de soleil dans le cou; la vision romantique de deux jeunes filles, cheveux aux vents, assises sur les degrès d'une croix dominant la mer, attendant patiemment le retour des invités égarés.
Dans une jolie luminosité champêtre, une petite église perdue dans un méandre d'un ruisseau, parmis les vaches et les grands arbres, les " moi, je veux ! Moi, je veux " du même petit zozio au cou rouge; un petit cheval sculpté sur un chapiteau, un Manu les pieds balottant sur le petit pont; un château au petit chat noir et aux chaussons blancs s'étirant paresseusement aux rayons du soleil, Astrid allongée par terre.
Dans une jolie luminosité venteuse, une plage recouverte d'algues vertes; les pieds dans l'eau, les pieds dans le sable, à celui qui ne mouillera pas son pantalon, à celui qui s'enfoncera le plus pronfondément dans les arènes mouillées. Une sirène allongée sur une couche de paille, gardienne de nos effets. Des ouilles et des aïe en marchant sur les cailloux ronds et les coquillages; des rasades d'eau sur nos pieds ensablés. E. devenu touriste allemand d'un coup de chaussettes magiques.
Dans une jolie luminosité du soir, l'Auguste César Claude nous salue du sommet des ages immémoriaux d'une borne miliaire aux sons diaboliques des charrois motorisés et carbonifères d'une bande d'irréductibles Gaulois des temps modernes. Souvenirs des temps passés.
Dans une jolie luminosité froide, le dernier repas. Les rires sont encore là mais entrecoupés de silences éloquents. Le train de Cherbourg est en route. La fin du week end arrive avec lui.
Dans une jolie luminosité douce, des bisous sur la joue.
Dans une jolie luminosité électrique, un train file vers les mornes plaines parisiennes. Souvenirs numériques en mains. Reglement de compte dans le train Corail. Les yeux souriants et malicieux de Rafaele cherchant à faire comprendre, en vain à E., que son voisin d'en face devait être un solide bûcheron.
Dans la jolie luminosité de ce week-end passé, un voile humide couvre mes yeux. Nostalgie. Plaisir extrème. Souvenirs azimutés. Départ par trop anticipé.
Dans cette jolie luminosité... Qui finalement nous aura bien fait rêvé...

1 commentaire:

Rafaele a dit…

Ce post est du grand art ! Tout y est ! Ce fut un excellentissime week-end :o)