14.9.05

Apostrophe

Il faut lire le Da Vinci Code.
Combien de fois ai-je entendu cette phrase depuis deux ans. Mais quand je demandais pourquoi je devais le lire, on me répondait : "lis le, tu verras".
Cédant à ces conseils énigmatiques. Ecoutant le tapage médiatique fait autour de ce roman, je me suis laissé entraîner par ma curiosité naturelle et j'ai lu ce bouquin. J'ai lu les quelques 800 pages. J'ai lu; j'ai vu; je suis perdu.
Je suis perdu parce que je ne comprends pas tout ce bruit pour rien autour de çà. C'est du vent ce roman. C'est une idée de départ intéressante qui tourne en eau de boudin (désolé Eau de Boudin).
Imaginez : une société secrete qui a regroupé tous les plus grands intellectuels de ce monde est chargée de la sécurité de la plus grande enigme de l'humanité jusqu'à ce que la sécurité de cette société (et de l'enigme aussi donc) soit menacée de disparition par une série de meurtres visant les têtes dirigeantes. Deux personnes qui ne se connaissent ni d'Adam ni d'Eve se voient charger de mener une enquète pour appréhender ce que peut bien cacher cette enigme et le pourquoi du comment avec un peu de rebondissement et un peu de suspens et un peu beaucoup de grosses ficelles pour maintenir le tout.
Ce qui était présenté comme une enquète policière super bien documentée se révèle être en fait un fatras de thèses plus ou moins fallacieuses sur l'interprétation de certaines oeuvres du grand Da Vinci, les textes bibliques... Et vas-y que je te monte une histoire réinterprétant l'origine de notre chrétienté. Et vas-y que je te bouscule la vie d'untel ou untel. Vas-y que je te distille des contres-vérités, juste pour faire de l'esbrouffe et du sensationnel. Ce n'est qu'un roman; pas de quoi se mettre Martel dans la caboche. Sauf que ce monsieur l'écrivain (ca reste encore à prouver cette dénomination!), mettant bien en évidence son statut de professeur (qui n'est pas sûr en plus), fait passer ces idées comme véridiques avec utilisation de pièces à conviction réelles et bien existantes : ça fait tellement mieux de prendre un tableau que tout le monde connait pour étayer ses propos. Combien de personnes ont pris pour argent comptant ces idées là? Combien de personne sont persuadées que la Bible c'est du pipeau maintenant?
Bon ! Et quand bien même, les éléments utlisés dans le roman soient pure invention, mais même l'intrigue n'est pas bonne. C'st grossièrement écrit avec des ficelles dramaturgiques aussi grosses que des pipelines; des découpages aux suspens téléphonés et vus et revus et re-revus !
Pour être honnête, il n'y a tout de même une seule chose à sauver dans ce livre : les 200 premières pages. Cette course-poursuite-fuite contre la montre. C'est haletant, rapide et vif; c'est vraiment prenant. J'ai failli me faire avoir et je commençais déjà à m'extasier dessus. Mais la fadeur du reste du récit m'a vite remis à ma place. Et j'avoue que j'étais assez en colère à la fin de cette lecture. En colère parce que c'est vraiment prendre le lecteur pour des cons. En colère parce que cette daube fait plus de deux millions de tirage en France (mea culpa ! Mea maxima culpa ! J'ai aussi contribué à enrichir ce monsieur et l'éditeur français). En colère parce que ce genre de romans fait un ramdam médiatique qui le propulse comme un livre culte en deux temps, trois mouvements (il faut voir la prolifération des livres explicatifs, des codes pour décoder, les reportages, le film dont tout le monde parle). C'est du n'importe quoi !
Donc, pour en finir, je ne remercierai pas les personnes qui m'ont conseillé avec autant de chaleur ce roman (ah non ! Certainement pas !). Et si j'avais un conseil à donner, lisez plutôt les Anna Gavalda, les Michel Tremblay, les Armistead Maupin.
Enfin, moi ce que j'en dis...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

je l'ai lu. pour savoir pourquoi on en parlait autant !!

les théries fumantes passe encore : dans un roman on peut s'autoriser bien des choses...mais c'est vrai que les ficelles sont vraiment grosses par moments...

moi aussi , j'ai plutôt aimé au début et puis j'ai été vraiment déçu ensuite. en particulier par les enigmes et autres tests destinés à protéger le grand secret : comment des énigmes aussi ridiculement simples ont elles fonctionnées si longtemps...pfff.... ça ne tient pas cinq seconde...

ce "livre" ne mérite vraiment pas le battage médiatique qui l'a entouré à sa sortie...

khoyot a dit…

Il n'est qu'un roman de gare, de plage tout au plus. Il n'empêche, même après les 200 premières pages, on ne l'abandonne pas, on le lit jusqu'au bout. Peut-être que son seul intérêt ne réside que dans sa capacité à faire (re)venir les gens au livre, une espèce d'Harry Potter pour adultes...