18.9.05

Aujourd'hui, j'arrête

Discussion désagréable, hier soir. De celle qui laisse un gout amer dans l'esprit. De celle qui vous fait réflechir, mais après coup.
Sujet : suppression de la cigarette de tous les lieux publics de France et de Navarre. C'est un projet de loi que discutera bientôt l'Assemblée Nationale.
Je me suis retrouvé dans la position, peu agréable, du Fumeur lambda, faisant parti du grand méchant groupe des méchants et pollueurs Fumeurs se sentant accusé de tous les maux des mechants fumeurs qui ne font que faire du mal aux gens.
Bon ! Je vais tempérer tout de suite ce que je viens d'écrire. En ce moment, j'ai la parano extrèmement développée et que je me sens assez vite en position de faiblesse face aux remarques d'autrui. Et hier soir, c'était le cas.
Deux positions bien tranchées en face de moi. Je ne savais pas quoi répondre pour les convaincre ou pour me justifier ou pour je ne sais trop quoi en fait. Je trouvais que les repproches qu'on faisait au groupe "Fumeurs" étaient injustifiés dans mon cas, vu que j'essaie d'être le plus courtois possible et que je ne m'amuserais certainement pas à imposer mon vice aux autres (où sans avoir eu leur autorisation). Je ne fume jamais au restaurant; rarement dans les bars sauf quand on le veut bien; jamais à la maison; que je ne suis pas non plus un extrémiste de la cigarette se foutant de ce que peut bien penser mon voisin. Bref, hier soir, j'avais l'impression qu'on m'incluait dans un cercle de personnes dans lequel je ne me reconnais pas mais dans lequel, en même temps, je m'inclus vu que je suis fumeur... Tout le monde suit?
Bref, hier soir, je me suis pris ces avis en pleine tronche. Ces avis ne m'étaient pourtant pas adressés à moi, Alexandre. Je ne l'ai pas compris ou je n'ai pas voulu comprendre (va savoir, Charles). En fait, ces avis (que je me suis soigneusement mis sur les épaules, tout seul) se sont ajoutés à la très haute estime que j'ai de moi en ce moment, à un état de doute assez prononcé
dans le domaine professionel et personnel. Tout cela a fait que je me suis senti nul, mais nul à un point qui m'a fait mal. Trop mal. Un peu le bouchon que Maurice aurait poussé un peu trop loin. Vous voyez. J'ai eu envie de me cacher six feet under. Mais comme j'étais en charmante compagnie et que je ne voulais pas que ce mal être se voit (trop), j'ai essayé de me donner un contenance du genre : "Ah que la vie est belle ! Parlez ! Parlez ! " Mais je crois que sur ce point j'ai foiré complètement. La belle carapace que je voulais me donner était aussi ajourée qu'une dentelle en point d'Alençon. Je me suis refermé comme une vieille moule en manque de marée. Et ça m'a encore rendu de moi une image encore plus nulle parce que je rejetais une image vraiment pas très glorieuse de ma personne aux autres. Exister dans les yeux des autres ! C'est tout mon problème, ça !
Beaucoup de travail sur moi même pour se forger une armure de chevalier flegmatique et grand seigneur. Une armure sur lequel tout glisserait. Parce qu'une coquille de moule, c'est gentil un moment, mais à force de s'y enfermer trop souvent, ça commence à sentir et à devenir étriquée.
Beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail sur moi à effectuer. Prioritiser les étapes de ce développement.
Pff ! Je dois dire que devant tant d'ouvrages, j'ai les jambes toutes flageollantes; le coeur qui se demande si il va survivre devant tant de pression et le cerveau en alerte rouge à cause des menaces de vent de force 20 qui vont se déchaîner la dedans.
Première étape : aujourd'hui j'arrête. Je vais passer parmis la masse majoritaire; celle qui décide. Je plaisante. Je ne peux pas me permettre trop de déviances non plus ! Il y en a une ou deux que je ne pourrais pas changer (parce que j'ai pas envie et que c'est vraiment trop bon ces déviances là) mais le tabac, je peux m'en défaire. C'est une question de volonté et de patches bien situés. Si je gagne cette bataille, les autres pourront (devront) me paraître plus faciles.

7 commentaires:

khoyot a dit…

Bon courage! Je n'ai pas de conseils à donner mais tu as raison de le faire. Y parvenir est une bataille gagnée contre soi et la fierté (certes mal placée) qu'on en tire vous donne un sourire jusqu'aux oreilles à chaque fois que vous entendez un "Tiens, je ne t'ai pas vu fumer aujourd'hui?". Et puisqu'à un moment il faudra compenser, essaye les pommes, ça a marché pour moi ;o)

Anonyme a dit…

N.B. : le point d'Alençon, bonne référence. Avis d'un non fumeur qui se passe volontiers de la fumée : je trouve excessif de vouloir chasser la cigarette de tous les lieux publics. Losrque le fascisme se donne l'apparence de la Santé publique, on ne pourrait plus rien lui dire? On ne prendrait pas les décisions vraiment importantes en matière d'environnement et on ferait un tel tapage pour une mesure purement symbolique qui permet surtout à la SNCF de mieux gérer le flux des passagers?

Anonyme a dit…

Aller Alexandre, courage!
Pour arrêter de fumer, tout d'abord.
Ce n'est jamais vain d'arrêter, même si ce n'est pas définitivement.
Ensuite pour être davantage ami avec toi-même (je sais, c'est cucu, mais je pense sincèrement que c'est une image efficiente). Cela prend du temps, mais on se sent drôlement mieux après...
Enfin pour exister moins dans le regard d'autrui, ou plutôt dans le regard que tu supposes qu'autrui porte sur toi - et il y a souvent un monde entre les deux!

"Always look on the bright side of life..."
:-)

Anonyme a dit…

En tant que hérisson, je suis sensible à tes problèmes de carapace, de bouclier ou d'armure en tout genre. je connais bien ça....
si arrêter de fuméer fait partie de la thérapie alors je te souhaite de tout coeur d'y arriver.
bon courage Alexandre ...

Rafaele a dit…

Je ne dis plus rien ! je me tais ! CENSURE !!!

Eric a dit…

Bah non ! Ne te tais pas ! C'est à moi de savoir écouter et de ne pas faire le Sarthois de base !! Comment dis-tu déjà : "je boude, je boude "??? Tu as raison ! Je suis un boudin né (heu boudeur ! non boudin ! Non boudeur ! Ha je sais plus moi maintenant)...

Anonyme a dit…

Si tu ne te vois pas exister dans mes yeux, c'est parce que mon coeur n'est pas partageur.