9.10.05

Les Quatre Saisons dans mon salon.

Deuxième réveil tout seul. Le dernier pour ce week-end. Ouf ! Tant mieux. J'aime pas dormir seul et encore moins me réveiller seul.
Ce matin, j'ai réussi à me motiver et à bouger mon grand corps engourdi. Je suis sorti m'acheter mon croissant et mon chausson aux pommes. Il faisait bon, presque chaud; le ciel était bleu; les gens souriaient. Un dernier sursaut de l'été. J'étais pas mal.
Je me suis préparé mon petit déjeuné, tout seul, et devant la panique de me retrouver en tête à tête avec moi même, j'ai failli rapatrier tout cela devant l'écran de l'ordinateur. Et puis non, finalement. Je me suis donné un bon coup de pied dans le popotin. J'ai fouillé la disquothèque (oui j'ai aussi une disquotèque dans mon chez moi) à la recherche des Quatre Saisons; l'ai trouvé; j'ai ouvert le lecteur Cd; mis le disque et appuyé sur "play" et je suis parti.
Je me suis allongé sur l'herbe grise de mon salon; dans la chaleur tamisée du soleil par la fenêtre; ma grande tasse de café au lait à côté de moi. J'ai fermé mes yeux et je me suis retrouvé aspiré vers les verts coteaux d'une grande prairie, allongé dans l'herbe épaisse et grasse sentant le musc de la terre humide; ressentant l'allegro printanier fougueux, ce désir farouche de se réveiller et de profiter de la nouvelle vie. J'ai entendu le coucou à bec et les trilles violonées des oiseaux en fête. J'ai frissonné aux souffles encore frais des vents cuivrés. J'ai vu les jeunes gens sautiller aux accords de la danse pastorale. J'ai parressé et lezardé sous les rayons tranquilles et apaisants des violoncelles de l'été. J'ai cherché à me protéger des violents et impétueux coups d'archers d'un orage symphonique et des gouttes flutées de la pluie orageuse.
J'étais bien, là, allongé, à siroter mon café devenu froid à force de le boire à petites gorgées. J'étais bien en réouvrant les yeux. Loin cette chappe de fatigue qui me plombait la tête hier. Loin ce sentiment (faux) de solitude. Loin cette impression de vieillesse qui ne vrillait les homoplates et les articulations des genoux. J'étais redevenu en quelques mouvements vivaldiens, Alexandre le Magnifique et le Bienheureux et le Grand.
J'étais bien.
Je suis bien.

1 commentaire:

Les Pitous a dit…

Joli moment de paix. J'aurais dû suivre ton exemple...

Leo (qui n'aime pas non plus se réveiller seul)