12.11.05

Jeux de sociétés

Il était une fois, dans une jungle urbaine du 19ème, un petit village dans un appartement du 18ème étage. Une communauté de 9 habitants ont investi qui le canapé, qui les fauteuils en rotin, du salon. Tous sont regroupés autour du grand chef, gardien des traditions, qui raconte les histoires pour aider à s'endormir les habitants du village. Il y a aussi Le Cupidon, sorte de marabout de ficelles, celui qui fait les couples d'amoureux; le docteur Folamour. Et puis, il y a les autres, les habitants; les communs; les mortels. Ceux qui mangent des cacahuètes et de la raclette et qui ne boivent pas de la piquette et qui ne tachent pas la moquette avec leurs chaussettes (j'suis bête).
Tout ce petit monde vivait tranquillement dans la joie et la bonne humeur, en toute amitié, au milieu des bavardages et des rires. Jusqu'au jour où une grande calamité toucha le village.
Un soir, alors que la lune ronde et blanche brillait dans le ciel, au dessus la tour Totem brillante; alors que le Grand Chef avait endormi ses ouailles avec une belle et héroïque histoire de leurs lointains ancêtres chinois et corses; tapi persan dans les ombres de la nuit, un être hybride, mi-homme mi-bête, commit le plus horrible des crimes et assassina son voisin de coussin. Au chant du coq, le Grand Chef annonça, lors du conseil matinal, le terrible malheur : un sarko-garou avait assassiné un membre de la communauté. Sentencieusement, il prédit qu'un membre du village avait été contaminé par l'horrible malédiction et que pour le bien être et le salut du village, le conseil des villageois devait isoler et supprimer cette racaille galeuse.
- " Mais attention, dit-il la voix tremblante d'émotion. Attention ! Car nous tuerons la personne que vous aurez choisi, innocente ou coupable. N'accusez pas aveuglément car une vie en dépend. "
Le conseil des villageois acquiessa à grand renfort de hochements de tête mais bientôt, chacun comprenant que son voisin immédiat pouvait être le fourbe sanguinaire, les regards devinrent torves et les accusations assassines commençèrent à tomber, utilisant souvent des griefs trop longtemps intériorisés.
- Ton ancêtre de la Table Ronde était un félon. Tu es le méchant de ce salon.
- Avec tes doigts, tu manges le jambon. C'est la bête qui masque ton nom.
- Tu dis des choses qui ne tournent pas rond. A tout les coups, c'est toi qui manie le bâton.
Et ainsi de suite, pendant tout le conseil, chacun apportait son grain à écraser dans un moulin. A la fin, il le fallut bien, le conseil dut se résoudre à éliminer un des siens. Le villageois désigné fut aussitôt mis à mort par le Grand Chef. Le reste de la partie, les villageois vaquèrent mornement à leurs occupations, espérant avoir fait le bon choix.
Mais à la nuit tombée, le sarko-garou sortit sournoisement de nouveau et frappa à nouveau. Un nouveau villageois trépassa. Et le lendemain matin, le conseil, abasourdi, découvrit avec horreur le cadavre dépecé et, en tournant la tête, le corps de celui qui avait été tué injustement par eux.
Le Grand Chef convoqua une nouvelle fois le conseil et ne posa qu'une seule question :
- " Pour la survie de notre communauté, vous devez éliminer le sarko-garou. Mais saurez-vous choisir? "
D'après vous qui a gagné?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Sans oublier que parfois un couple d'amoureux passait aussi de vie à trépas, comme ça, sans raison...

Eric a dit…

C'est beau l'amour !