11.11.05

Jusqu'a ce que la mort vous unisse

Le soir d'Halloween, nous décidons d'aller au cinéma. Comme d'habitude, un trio de "films prioritaires se battent en duel : Wallace et Gromit, Les noces funèbres, Les frères Grimm. Moi, je pense que pour cette soirée spéciale, un seul convient parfaitement bien à l'ambiance : les noces funèbres de Tim Burton. On nous promet un grand spectacle à la façon Etrange Noël de Mister Jack. Moi je dit que ce plaisir là ne se refuse pas.
Un mariage arrangé doit avoir lieu entre Victor, fils timide et gaffeur d'une famille nouvellement fortunée, et Victoria, jeune fille naïve et idéalisant l'amour d'une famille anciennement riche. Les deux familles ont tout intérêt dans ce mariage : la reconnaissance sociale pour l'une; de l'argent frais pour l'autre. L'amour dans tout cela ? Le mariage n'est pas une question d'amour, voyons ! Les deux jeunes gens ne se connaissent pas jusqu'au jour de l'échange des voeux de mariage.
Victor, en timide tête en l'air bégayant qui se pose là correctement, ne parvient pas à prononcer ces voeux. De honte, il fuit la maison de sa nouvelle future belle famille et se réfugie dans un sombre bois où il s'entraîne à être parfait pour son futur mariage. Il passe même l'anneau nuptial au doigt d'une branche toute rabougrie plantée là dans le sol enneigé. Et c'est le début des ses soucis... Mortifères.
Il fait plus doux vivre dans l'au de-delà que dans le monde des vivants. Tout est terne, froid et rigide dans ce village anglais. Les maisons; les meubles; les gens. Ils tirent tous des têtes d'enterrement dans ce monde là. On ne s'amuse pas dans cette vie là. On s'y ennuie à mourir.
Par contre, on ne s'ennuie dans le monde des morts. Et comme ils ont toute leur morts à passer là, ils passent leur temps à faire la fête, chanter et boire comme des trous (de tombe) dans un bastringue jazzy tenu par une tête française. Tout est coloré dans ce monde, jouissif, exhubérent et excessif. Dans ce monde là, c'est la fête des morts tous les jours.
Le morbide qu'affectionne tant Tim Burton est présent jusqu'au bout des ongles des marionnettes de son film. Poésie naïve et sombritude joussive. Tout Burton dans de ce film. La marionnette de Victor, à l'image et à la voix de Johnny Depp, est plus vraie que nature tant les expressions du visage sont parfaitement rendues.
Loin de l'histoire gentillette et caricaturale de Charlie et la Chocolaterie, Tim Burton signe cette fois un film à la poésie naïve sur les rapports de l'amour et du mariage; les liens de la vie et de la mort.
Les Noces Funèbres de Tim Burton.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ce que j'aurais aimé voir, moi, c'est le déroulement d'un duel entre les membres du trio. Je serais curieux de connaître la procédure adoptée. Le premier survivant affronte celui qui reste ?