28.11.05

Rêve à classer

Cette nuit, j'ai rêvé de Madame Plantive, ma maîtresse d'école de CE1. Elle n'avait pas vieilli, toujours avec sa coupe de cheveux au bol, à la Mireille Mathieu. J'entrais avec elle en classe mais plus en temps qu'élève mais en adulte (d'ailleurs je me trouvais super bien dans ce rêve, bien habillé, avec des cheveux, pas mal foutu et sûr de moi).
La salle de classe était éclairée par une haute fenêtre donnant dans la cour de l'école du Fort à Mamers, et elle n'était meublée que par deux longues tables installées en "T". La plus petite table, horizontalement, servait de bureau à la maitresse d'école. La plus grande, placée verticalement, était occupée par deux petites filles identiques, assises l'une en face de l'autre de la table, sagement, studieusement, les bras vroisés sur le bureau. Elles me regardaient intensément.
J'expliquais que je voulais devenir professeur et pourquoi je voulais faire ce métier. Madame Plantive m'écoutait attentivement en hochant la tête de temps en temps, comme quand j'étais enfant et que je récitais le poème que j'avais appris par coeur. Par contre les deux jeunes filles, le regard toujours aussi intense et froid, me bombardaient de questions muettes, m'agressaient, me poussaient dans mes derniers retranchements. Une de ces questions m'est encore resté jusqu'à ce matin : "si tu aimes les enfants, pourquoi tu n'en as pas?". Je n'ai pas su répondre.
Je me suis donc fait recaler et renvoyer comme un malpropre, la tête basse. Madame Plantive avec les yeux humides de compassion, m'encourgeait en me disant : "une prochaine fois peut-être". Les deux gamines, quant à elles, me regardaient sortir, un petit sourire entendu aux lèvres.

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