1.11.05

Tous dans le même bateau

Alors voilà ! Nous y sommes ! On va passer le week-end sur Ouessant. Mais pour cela, il va falloir prendre le bateau. Visages blêmes parmi la foule. Car non, pour aller là bas, il n'y a pas de pont.
Astrid :
Tu n'as pas peur d'être malade, toi?
Alexandre :
Ben je sais pas, j'ai jamais pris le bateau...
Nono :
Ben moi si et j'ai été malade comme un chien...
Mimi :
Moi j'ai un souvenir désagréable de la traversée pour l'île de Sein...
The Great Mister E. :
Nous, on est complètement shooté à la Cocculine alors, on a rien à craindre...
Nono :
Moi aussi !
Mimi :
Moi aussi !
Mr Pagnon :
Moi je suis contre les médicaments...
Laurence :
Mais arrêtez tous ! Etre malade pendant la traversée fait parti du trip. Ouessant ça se mérite...
Tous :
Oulah !
Mr Pagnon :
Heu finalement, je prendrais bien un cacheton, moi...
Astrid :
Vous avez prévu les sacs pour la traversée?

Rires forcés sur les lèvres : " ha ha ! Très drôle ! " Mais l'appréhension est montée encore d'un cran.
18h00. Nous ne pouvons pas y couper, il faut embarquer et nous en aller voguer sur les flots. Les bagages sont arrimés. Les cartons sont accrochés. Alors on va tous sur le pont; l'air frais ne peut faire que du bien.

La petite Nono :
C'est quand que le bateau démarre?

C'est bien la seule à être pressée de quitter le port. A son âge, elle ne se doute de rien.
Le voyage doit durer une heure. Ce n'est pas la mer à boire. Je devrais pouvoir tenir et résister sans trop de difficultés. La mer est belle; le soleil couchant au rendez-vous; les mouettes volent haut dans le ciel...
Un gros jet de fumées de gasoil ! C'est le signal du départ. Et déjà la petite qui demande : " quand c'est qu'on arrive? ".
Et ce fut une magnifique traversée. Une belle première pour moi. Une mer d'huile avec du vent, des embruns, un coucher de soleil comme j'en ai rarement vu. Et puis, nous étions tous là, sur ce pont, emmitouflés dans nos parkas, la capuche sur la tête. Les conversations se sont alimentées au fur et à mesure que nous nous détendions et que nous nous rendions compte que nous ne serions pas malade. Accroché à ma rambarde, j'écarquillais les yeux essayant de deviner les côtes de l'île sur la ligne d'horizon, loin devant. Que verrais-je en premier? Un phare? Une église au sommet d'une falaise?
Oui ! Là ! Une église ! Sauf que ce n'est pas Ouessant qui se découpe là, mais Molène, sa petite soeur. Mais c'est un bon début. Dans une demi-heure, Ouessant sera au bout du nez de ce bateau.
"Pourquoi on s'arrête pas sur la île là?
Ben parce que ce n'est pas celle là.
Elle est où la autre île?
On arrive bientôt...
c'est quand?"

Au rythme des questions-réponses de la petite et de E., nous avons vu arriver Ouessant, d'abord toute petite, toute plate; une bande de terre se dessinant à peine sur l'horizon. J'ai eu envie de crier : "Terre ! Terre ! " Mais je me suis retenu. Cela aurait paru étrange, je pense. Et puis, au fur et à mesure de notre avancée, les premiers rochers affleurants sont apparus; le phare de la Jument. Puis la mince bande de terre s'est épaissie jusqu'à devenir paysage de falaises escarpées. Cette ligne droite de terre est devenue une ligne tourmentée faite d'anses et de pointes rocheuses.
Un très gros avion, sorte de grande mouette d'acier, nous a survolé, comme pour nous souhaiter la bienvenue. Le soleil venait de se coucher derrière de gros nuages blancs. Un vent froid s'est levé juste au moment où nous sommes entrés dans le port. Mais nous y étions. Une navette nous emmenait déjà vers le village de Lampol. Ca y est, nous y étions. Le week-end pouvait commencer.

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