18.12.05

Grrrrr


LA grande sortie de l'année (après Harry Potter), celle qui est annoncée, attendue, espérée, salivée depuis deux ans maintenant. Voici venu le temps de l'île de King Kong; et non ce n'est pas le paradis. Troisième version du film de 1933. Je ne connais pas cette version tout comme je ne me souviens que très partiellement de la version de 1976 avec Jessica Lange en blonde platine (dj).
Ce soir, parés pour affronter les trois heures de film (décidement Peter Jackson aime les histoires fleuves ou bien est-ce une marque de manque de synthétisme?); les billets de cinéma réservés avec Allo-Ciné (21 euros pour deux places : s'en font pas eux là !); nous voici confortablement installés dans la grande salle du Grand Ecran Italie (pour une des dernières fois avant sa fermeture définitive). La salle est pleine. Les bandes annonces sont alléchantes (l'Age de Glace # 2 me fait très envie et déjà mourir de rire) et les bonbons sont au chocolat. Il est 21h00, la lumière s'éteint. Silence : le chef d'oeuvre annoncé commence.
Hum ! Chef d'oeuvre? Vraiment? Ce mot est-il devenu une expression tellement galvaudée que le moindre film estampillé de la marque d'un faiseur de succès commercial (aussi bon soit il) doit porter ce terme? Non ! Tout de même ! Prendrait-on le spectateur pour un sombre stupide, un suiveur aveugle?
Peter Jackson sait filmer. Il l'a prouvé avec la trilogie du Seigneur Annelé et encore plus avec Créatures Célestes ou encore Fantômes contre fantômes. Il le prouve encore ici. La recréation de New York dans les années Trente est extrèmement crédible avec toutes ces références photographiques. La longue et rebondissante scène des dinosaures est époustouflante et halletante. Elle m'a laissé sur le carreau cette scène.
Il a montré qu'il est était passé maître dans l'utilisation de l'image de synthèse. Cette fois, il est souvent passé à côté. Autant les gros plans sont plutôt très réussis, autant les plans larges sont catastrophiques tellement cela est mal ficelé (Selon le sage E., les effets spéciaux du premier film était plus convaincants). Le Singe Roi est aussi gracieux qu'un ange tellement il ne touche quasiment jamais le sol (il sait même faire du patin à glace !). Le naufrage du navire est digne des plus mauvais nanars avec un minimum de moyen. Il a tout de même dépensé 207 millions de dollars pour faire son film, il aurait pu soigner ses effets tout de même...
Par contre la distribution des acteurs est excellente, à commencer par la jolie et touchante Naomi Watts très convaincante en blonde platine (dj) pleurote à souhait et qui n'a pas froid aux yeux et aux épaules. Le choix d'Adrien Brody pourtant assez surprenant aux premiers abords ("il n'a plus le physique du jeune premier" dixit le même sage E.), s'avère être finalement un bon choix et il tient bien la distance et le rôle de bel homme ténébreux. Une belle brochette d'acteurs en seconds rôles (dont Jamie Bell).
Ce n'est pas le grand film tant attendu, loin de là; cependant, il tient en haleine (n'en déplaise à Mister E.) d'un bout à l'autre. Certaines scènes sont trop longues mais dans l'ensemble les trois heures passent vite et sans ennui. Dommage que Jackson n'ait pas su plus maîtriser l'histoire (ou peut être le scénario) parce que je ne pense pas que les rires entendus dans la salle pendant la séances soient des rires sciemment voulus par le réalisateur. L'exagération et le trop c'est trop font qu'au bout d'un moment, on a du mal a y croire à cette histoire. Il a pêché par le défaut du tape à l'oeil (il ne pouvait pas faire autrement peut-être après la barre haut placée de la trilogie des Anneaux) ce qui fait que ce film est bancal.

King Kong de Peter Jackson

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