6.12.05

Quand le vin est tiré, il faut le boire jusqu'à la lie.



Le quatrième tome des aventures du plus célèbre sorcier pré-pubère du monde est enfin adapté au cinéma. A mon avis, ce quatrième volet est le meilleur de la série jusqu'à présent. J'attendais donc de voir cette adaptation d'autant plus que je me suis fait mon propre film en lisant ce livre avec les personnages déjà existant mais aussi en imaginant les nouveaux personnages. Mon film sera t-il semblable à l'adaptation que je verrais en ce dimanche gris de décembre?

Harry Potter a maintenant 14 ans et commence à avoir des poils aux tétons, mais a toujours ces éternelles lunettes rondes et noires. Il entame donc sa quatrième année à l'école de sorcellerie de Poudlard où il retrouve ses amis (Hermione, Ron, Neville...) mais aussi ses ennemis (Drago et sa bande, le professeur Rogue). Mais cette année est une année exceptionnelle.

Non seulement, les personnages entrent de façon flagrante dans l'adolescence (très bien rendu à l'écran et donnant enfin une certaine épaisseur humaine aux personnages) avec la découverte du sentiment amoureux (Eh oui ! Harry tombe amoureux et il a beau être le sorcier le plus célèbre du monde, il n'en a pas l'air moins stupide quand il croise sa dulcinée) mais aussi des chamailleries d'amitié (entre Ron et Harry mais aussi entre Hermione et Ron). Mais cette année, Poudlard accueille aussi l'exceptionnel et dangereux tournoi des Trois Sorciers. Excitation dans la grande salle à manger.

Deux écoles étrangères sont invités à concourir et donc à habiter le collège anglais. Il y a l'école de fille de Beaubâton, école de sorcellerie française, où les étudiantes semblent flotter dans les airs, tout de bleu vétu, en poussant de longs soupirs évanescents et en lâchant de jolis papillons bleus et parlant avec un accent so "ridicoulous" mais tellement français. Excitation dans la grande salle à manger, chez les garçons.

Il y a aussi l'école russe de Durmstrang avec sa délégation de solides et virils gaillards maniant le bâton avec force et détermination. Dans cette équipe, il y a Viktor Krum, le champion du monde de Quidditch lors de la dernière coupe du monde qui s'est vu violemment interrompue par la marque du mal. Excitation dans la grande salle à manger, mais chez les filles cette fois.

Et ce tournoi magique sera l'occasion pour Harry de se montrer encore une fois un exceptionnel sorcier. Il s'est retrouvé là par hasard, Harry. Il n'avait rien demandé à personne. Ce n'est pas vraiment un fanfaron et pour une fois, il aurait aimé assister bien tranquillement aux épreuves, des tribunes allambiquées et monumentales. Il est un peu comme ça, en fait, Harry : moins j'en fais, mieux je me porte; ce qui le rend autant humain que sorcier. Oui mais voila; Harry est placé sous les auspices d'une capricieuse étoile. Et le voila devenu le quatrième concourant surprise de ce tournoi. Les professeurs sont inquiets pour le petit Harry. Les amis sont inquiets pour Harry (sauf Ron qui crève de jalousie). Harry est inquiet parce que lui, il n'avait rien demandé. Oui mais voila (deuxième) : quand la Coupe de Feu a choisi les noms des concourants, ces derniers doivent aller jusqu'au bout. Pas moyen d'abandonner ou de se dérober. Quand le vin est tiré, il faut le boire jusqu'à la lie.

Le film raconte donc les trois épreuves dangereuses, voir mortelles (même pour le plus aguerri des sorciers) du tournoi des Trois Sorciers. Le livre prenait pour la première fois une dimension dramatique très forte. La fin est horrible mais tellement bien écrite. Le film a rendu parfaitement bien ce côté sombre. Le réalisateur a très bien insisté sur l'adolescence des personnages, les rendant plus humains que dans les précédents films (quoique ce virage avait déjà été amorcé par le troisième opus) et donc plus identifiables pour la cible visé des spectateurs. Mais surtout, Mike Newell a su rendre l'atmosphère angoissante et dramatique du livre. Il a fallu sabrer dans ce roman fourni pour ne retenir que les éléments de l'intrigue principale (exit donc la famille Dursley; plus de Chapeauchoix...); ne reste que l'essence dramatique du sujet.

Je dois dire que connaissant la fin de l'histoire pour l'avoir lu et imaginé, je n'ai pas été déçu par la force de cette dernière épreuve du tournoi. Moment charnière des aventures du sorcier Potter. Violence, peur, angoisse, tout est bien rendu, à peine édulcoré pour que cela plaise à tous (le film a été interdit au moins de 12 ans, en Angleterre). Le mal est présent au sens propre comme au sens figuré pendant toute cette scène. J'en frissonne encore. Cependant, la trame dramatique ne laisse pas de côté les moments plus légers et drole comme cette sublime scène du bal de Noel.

Les effets spéciaux sont forcément très présents pour ce type de film, mais sans être grossiers (sauf peut etre la scène aquatique). Un très bon travail des sorciers informatiques qui ont su rendre plus vivant que nature le dragon magyar à pointes.

2 heures 35 d'aventure. Un vrai film pour tous et pas vraiment pour les enfants à mon avis. Mais que ce fut bon.

Harry Potter et la Coupe de Feu de Mike Newell.

2 commentaires:

Eltan a dit…

Quand je disais que tu savais si bien écrire....

Eric a dit…

Je sais beaucoup écrire, ça c'est certain mais de là à dire bien...