17.4.06

Restez-y

L'habit ne fait pas le moine. L'uniforme non plus... Mais presque...
Un clochard au grand coeur trouve, par hasard, un uniforme d'un agent de police qui s'est suicidé devant lui. Endossant l'accoutrement à des fins alimentaires, il se sent investi d'une mission : protéger les opprimés de son squatte et tenter de sauver l'orpheline de la belle veuve, séquestrée par ses grands parents. A travers une série de quiproquos déjantés, il va tout mettre en oeuvre pour la récupérer quitte à enlever un banquier véreux qui n'a rien à voir avec cette histoire, si ce n'est le patronyme.
Acidifié, azimuté, amateur de sniffage de colle, le pauvre garçon est un vrai Tex Avery en chair et en os. Comme un personnage cartoonesque, il s'en prend plein la trombine. Des armoires, des motos, des murs, des bus. Tout y passe dans un rythme effréné et délirant mais le gars est solide et se relève de tout.
Des seconds rôles parfaits en commençant par la prestation de la grande Yolande Moreau toujours parfaite. Claude Perron, actrice fascinante par son physique atypique, est a deux doigts d'être aussi frapadingue que Dupontel, mais en plus raisonnable, malgré tout. Nicolas Marie (que je découvre avec ce film) en banquier véreux et cynique avec son sourire de requin. Hélène Vincent en femme volante... Et puis, il y a Albert Dupontel. Fou furieux mais qui réspire la bonté et la gentillesse.
Lorgnant vers le cinéma de Jeunet (dans la mise en scène) et Terry Gilliam (dans les thèmes et les délires psychotiques), Dupontel réalise là un film bande dessinée débridé et jubilatoire, avec une caméra nerveuse, parfois incontrôlable comme le personnage principal. Une vraie réussite.
Enfermés dehors - Albert Dupontel

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