29.6.06

Fin de saison

Cette année encore, la saison d'abonnement s'est terminée avec la belle et mélancolique Pina Bausch. Nos piaffements d'impatience tout le long de l'année se sont enfin concrétisés en deux magnifiques soirées. Toujours deux soirées. C'est ce qu'il faut. Deux fois. C'est le minimum pour apprécier une nouvelle pièce de Pina. Une première pour découvrir et une seconde pour glisser voluptueusement, comme dans un gant, dans les méandres de la pièce.
Hier soir, cerise sur l'iceberg, nous étions au premier rang. Le pied. Voir leurs expressions du plus prés qui soit. Sentir le courant d'air qui vous fouette le visage lors de leurs courses échevellées. Se retrouver oppressé par la beauté sauvage de ce final haletant; avoir envie de disparaître dans le siège sur lequel je suis assis tant les visages des danseurs expriment la fatigue et la détresse. C'était tellement beau. Avoir envie de crier stop, arrêtez maintenant, tout en souhaitant que cela dure encore des heures. Ressentir le besoin presque vital de se jeter dans leurs bras et les embrasser en leur disant merci pour tout le bien qu'ils nous ont fait pendant ces deux heures trente de spectacle. Ressortir de la salle, étourdi et épuisé par la force de ce que je viens de regarder. Mais être, néanmoins, transporté, sur un petit nuage bleu.
Notre dernier spectacle vient de s'achever. Je regarde un à un les visages ravis des Dames du Manoir, d'A. et V. et puis le Sage E., toujours avec l'oeil humide.
La saison est finie. Intérieurement, on se dit, vivement la saison prochaine pour avoir une fin de saison comme celle-ci.

1 commentaire:

E. a dit…

Belle fin de saison en effet : les 3 opéras et les 3 pièces de danse que nous avons vus récemment ont relevé le niveau au plus haut !
Mais le dernier quart d'heure d'hier soir à lui seul aurait suffit à sauver la saison (lire à ce propos l'excellent article du dernier Télérama sur Rough Cut)