28.6.06

Una furtiva lagrima

Je l'ai longtemps attendu, ce moment. Je l'ai tellement attendu.
Je l'ai imaginé si souvent, cet instant. Je l'ai imaginé si souvent.
J'imaginais cette petite brulûre liquide, roulant le long de ma joue. J'imaginais la sensation de mes poils qui se redressent sous le coup de l'émotion.
Il y a eu des répétitions à chaque fois que j'ai écouté ce magnifique morceau mais sans jamais atteindre ce niveau là.
Hier soir, c'est enfin arrivé. Par surprise, ayant oublié que cet opéra contenait cette romanza poignante. J'ai pleuré en entendant Una Furtiva lagrima. Cette petite larme que l'émotion provoque parfois. Une goutte unique et chaude qui a dévallée de mes paupières, aux rythmes de la voix plaintive du ténor. J'ai ressenti chacun des bulbes de mes poils se redresser sous les accords délicats de la harpe et les volutes déchirantes du basson.
Et j'ai aimé cela.

1 commentaire:

E. a dit…

Il faut reconnaître que le ténor a su hier soir remplacer une virtuosité trop souvent de mise dans ce passage par une expressivité de très bon aloi, la joliesse de la mise en scène ne faisant qu'amplifier la douceur du moment....
Vive Paul Groves, Vive Laurent Pelly et, surtout, Vive Felice Romani et Gaetano Donizetti !